bandeau handzone

CE Jun : Sécheresse sur la France

Euro

lundi 27 juillet 2015 - © Laurent Hoppe

 5 min 59 de lecture

Les insuffisances au tir ont pesé beaucoup plus lourd que les progrès défensifs. En concédant le nul contre la Hongrie (18-18), les Bleuettes laissent filer le train du tour principal. Troisièmes de leur groupe, elles sont quittes pour emprunter le tortillard des rencontres de classement à partir de mardi.

Pile, Diankenba Nianh rentre le jet franc de la dernière, dernière chance, et la France gagne 19-18. Face, il ne rentre pas et on en reste à 18 partout, marque figée depuis l'égalisation de Sophia Fehri trois minutes plus tôt. Les six joueuses de champ hongroises n'ont même pas attendu la retombée de la pièce, grosse comme un ballon, lancée par la Fleuryssoise. Elles ont coupé net sa trajectoire, trop pressées qu'elles étaient de se rouler à terre. Libérées, délivrées, qualifiées. Tout ce que les Bleuettes auraient rêvé d'être. Comme à l'été 2013, en -17 ans, elles échouent au premier tour d'un championnat d'Europe. Faire match nul ne pouvait pas suffire pour s'ancrer à la deuxième place du groupe C, accompagner la Suède au tour principal. Pour une misérable broutille de goal-average général (-2 d'un côté, -3 de l'autre). « C'est frustrant, avoue le meneur de troupe, Eric Baradat. A peu de chose près, l’interprétation du parcours serait totalement différente par tout un chacun. »

Un +2 parti en fumée
Il aurait eu une toute autre allure si les coéquipières d'Hillary Ikondo avaient conservé l'avance prise entre la 37ème et 46ème. Neuf minutes au cours desquelles la qualif était à portée de mains. Grâce au « perce-muraille » made in Vaulx-en-Velin, utile en toutes circonstances : intercepter, passer, combler l'écart (11-11, 34'). Grâce aussi à une Camille Depuiset redevenue décisive dans la cage (45 % d'arrêts). Laissant enfin exprimer en Espagne son art du un contre un, l'arrière messine Ornella Dos Reis a donné suite au 5-0 chevauchant les deux périodes (8-11, puis 13-11 et 15-13). Puis, comme par quatre fois en première mi-temps, le bloc défensif a offert deux jets de 7 m sur un plateau à l'infaillible experte formée à Györ, Petra Horvath (6/6). Avant de nettoyer la piste de décollage pour l'ailière droite Nikolett Dioszegi (Bekescsabai), trois flèches en plein cœur dans le quart d'heure final (17-15, 49' puis 18-17, 57').

Perdu sans l'être, ce troisième épisode ne doit pas être jeté aux oubliettes d'un bloc. Un tri sélectif s'impose. Malgré la guirlande de penaltys concédés, le socle défensif s'est raffermi, notamment autour de Laura Dorp et Ilona Kieffer en postes 3. En limitant leur adversaire à 18 buts, les juniors françaises ont signé leur meilleure statistique en tournoi majeur. « Aujourd’hui, je suis satisfait par ce secteur, convient leur technicien. Je l'ai été en deuxième mi-temps contre la Roumanie, pas contre la Suède où nous avons couru après la balle. Pour prétendre à mieux, nous devons progresser encore plus, là comme ailleurs. » Ailleurs, c'est sur le champ de l'attaque. Frappé de plein fouet par la sécheresse, comme la majeure partie du territoire national. 15 buts contre la Suède, 18 face aux Hongroises, le débit est très, très faible. L'irrigation par les tireuses de loin était comme interdite, alors qu'aucun arrêté préfectoral n'avait été édicté (3/10 pour Sajka, 1/5 chez Nianh, qui a manqué en tout trois balles de match). « En attaque, généralise le sélectionneur, la Hongrie se qualifie avec 60 buts marqués. Nous en avons inscrit 64. Il nous a surtout manqué de perdre contre la Suède par un moindre écart. Nous le payons en priorité. »

Nelly Plazanet, demi-centre de Besançon : « Quand le tour principal nous échappe de si peu, il y a forcément des regrets. On avance, c'est une certitude, mais on n'a pas réussi à prendre l'ascenseur. Il faut travailler encore et encore, finir la compétition dans le même état d'esprit qu'on l'a débuté. Les difficultés font avancer, elles nous forgeront pour la suite. Travail et détermination paieront un jour, sans avoir besoin de chance. »

Bouchard, remplaçante de Deville
Et maintenant ? Il y a une déception à surmonter, un Euro à terminer. A partir de mardi, les Françaises amorceront le « tour intermédiaire ». Deux matches de préclassement, moins tape-à-l'oeil, mais à ne négliger sous aucun prétexte. « Notre mission, c’est de profiter pleinement de chaque instant pour faire avancer ces jeunes joueuses, dont six sur seize en sont à leur première compétition internationale, maintient Eric Baradat. Nous allons travailler avec le même sérieux dans la perspective de développer notre projet de jeu et de vie, et pouvoir faire mieux qu’à l’Euro jeunes (onzièmes en 2013). Les joueuses y sont aussi attachées que le staff. » Jusqu'à Kimberley Bouchard. Le règlement l'y autorisant à ce stade de la compétition, le coach va pouvoir incorporer l'ailière de Dijon (13 matches de LFH en 2014-2015) en lieu et place de la Miossaise Elsa Deville, blessée à la cheville lors du match d'ouverture, gagné 31-24 contre la Roumanie. « Son absence pour doubler le poste (d'ailier droit) avec Tatiana Elisme nous a été préjudiciable contre la Suède et la Hongrie. Son métier et da combativité nous auraient servi. »

HONGRIE – FRANCE : 18-18 (11-10)
A Valence (ESP).

200 spectateurs.
Arbitres : Mmes Vujacic et Kazanegra (MTN).

HONGRIE : Csala ; Dioszegi 4/4 ; Gerhath ; Harsfalvi 2/2 ; Horvath 7/10 (6/6 penaltys) ; Pinter 1/1 ; puis Bouti 0/2 ; Elö 0/2 ; Faluvegi 0/2 ; Ferenczy 0/3 ; Hamori 0/4 ; Kemeny 0/1 ; Monori 3/6 ; Pasztor 1/2.
Gardiennes : Gercso (7/22 arrêts en 43') puis Mistina (5/8 en 17').
2 minutes : Hamori (24'), Bouti (30'), Monori (37').
Sélectionneur : Szilard Kiss.

FRANCE : Elisme 0/2 ; Fehri 4/7 ; Nianh 1/5 ; Plazanet 0/3 ; Sercien 0/2 ; D. Sylla 1/1 ; puis Dorp 1/1 ; O. Dos Reis 3/3 ; Ikondo 3/4 ; Kieffer 0/1 ; Sajka 3/10 (1/1 penalty) ; Takamoud 2/3 (1/1 penalty).
Gardiennes : Depuiset (15/31 arrêts en 59') puis Adelin (0/1 penalty) et Lachat (0/1 penalty).
2 minutes : Nianh (12' et 24'), Takamoud (30').
Sélectionneur : Eric Baradat.

Evolution du score : 1-2 (7') ; 5-4 (14') ; 8-6 (19') ; 11-8 (25') ; 11-13 (38') ; 13-15 (43') ; 17-15 (49') ; 17-17 (53') ; 18-18 (57').

L'autre match de la troisième journée : Suède – Roumanie 14-21.
Classement final du groupe C : 1. SUEDE 4 pts ; 2. HONGRIE 3 (-2) ; 3. France 3 (-3) ; 4. Roumanie 2.

Portugal et Bélarus pour suivre
Reversée dans le groupe 2 du tour intermédiaire (places 9 à 16), la France rencontrera le Portugal, troisième du groupe D au premier tour, ce mardi 28 juillet à 21 h. Elle enchaînera par le Bélarus, quatrième du groupe D, le lendemain à 19 h. Les deux points de son succès sur la Roumanie (31-24) sont conservés. Danemark et Monténégro (groupe A), Russie et Allemagne (groupe B) feront poule commune au tour principal. Suèdoises et Hongroises croiseront le duo de tête du groupe D, à savoir la Norvège et l'Espagne.

CE Jun : Sécheresse sur la France 

Euro

lundi 27 juillet 2015 - © Laurent Hoppe

 5 min 59 de lecture

Les insuffisances au tir ont pesé beaucoup plus lourd que les progrès défensifs. En concédant le nul contre la Hongrie (18-18), les Bleuettes laissent filer le train du tour principal. Troisièmes de leur groupe, elles sont quittes pour emprunter le tortillard des rencontres de classement à partir de mardi.

Pile, Diankenba Nianh rentre le jet franc de la dernière, dernière chance, et la France gagne 19-18. Face, il ne rentre pas et on en reste à 18 partout, marque figée depuis l'égalisation de Sophia Fehri trois minutes plus tôt. Les six joueuses de champ hongroises n'ont même pas attendu la retombée de la pièce, grosse comme un ballon, lancée par la Fleuryssoise. Elles ont coupé net sa trajectoire, trop pressées qu'elles étaient de se rouler à terre. Libérées, délivrées, qualifiées. Tout ce que les Bleuettes auraient rêvé d'être. Comme à l'été 2013, en -17 ans, elles échouent au premier tour d'un championnat d'Europe. Faire match nul ne pouvait pas suffire pour s'ancrer à la deuxième place du groupe C, accompagner la Suède au tour principal. Pour une misérable broutille de goal-average général (-2 d'un côté, -3 de l'autre). « C'est frustrant, avoue le meneur de troupe, Eric Baradat. A peu de chose près, l’interprétation du parcours serait totalement différente par tout un chacun. »

Un +2 parti en fumée
Il aurait eu une toute autre allure si les coéquipières d'Hillary Ikondo avaient conservé l'avance prise entre la 37ème et 46ème. Neuf minutes au cours desquelles la qualif était à portée de mains. Grâce au « perce-muraille » made in Vaulx-en-Velin, utile en toutes circonstances : intercepter, passer, combler l'écart (11-11, 34'). Grâce aussi à une Camille Depuiset redevenue décisive dans la cage (45 % d'arrêts). Laissant enfin exprimer en Espagne son art du un contre un, l'arrière messine Ornella Dos Reis a donné suite au 5-0 chevauchant les deux périodes (8-11, puis 13-11 et 15-13). Puis, comme par quatre fois en première mi-temps, le bloc défensif a offert deux jets de 7 m sur un plateau à l'infaillible experte formée à Györ, Petra Horvath (6/6). Avant de nettoyer la piste de décollage pour l'ailière droite Nikolett Dioszegi (Bekescsabai), trois flèches en plein cœur dans le quart d'heure final (17-15, 49' puis 18-17, 57').

Perdu sans l'être, ce troisième épisode ne doit pas être jeté aux oubliettes d'un bloc. Un tri sélectif s'impose. Malgré la guirlande de penaltys concédés, le socle défensif s'est raffermi, notamment autour de Laura Dorp et Ilona Kieffer en postes 3. En limitant leur adversaire à 18 buts, les juniors françaises ont signé leur meilleure statistique en tournoi majeur. « Aujourd’hui, je suis satisfait par ce secteur, convient leur technicien. Je l'ai été en deuxième mi-temps contre la Roumanie, pas contre la Suède où nous avons couru après la balle. Pour prétendre à mieux, nous devons progresser encore plus, là comme ailleurs. » Ailleurs, c'est sur le champ de l'attaque. Frappé de plein fouet par la sécheresse, comme la majeure partie du territoire national. 15 buts contre la Suède, 18 face aux Hongroises, le débit est très, très faible. L'irrigation par les tireuses de loin était comme interdite, alors qu'aucun arrêté préfectoral n'avait été édicté (3/10 pour Sajka, 1/5 chez Nianh, qui a manqué en tout trois balles de match). « En attaque, généralise le sélectionneur, la Hongrie se qualifie avec 60 buts marqués. Nous en avons inscrit 64. Il nous a surtout manqué de perdre contre la Suède par un moindre écart. Nous le payons en priorité. »

Nelly Plazanet, demi-centre de Besançon : « Quand le tour principal nous échappe de si peu, il y a forcément des regrets. On avance, c'est une certitude, mais on n'a pas réussi à prendre l'ascenseur. Il faut travailler encore et encore, finir la compétition dans le même état d'esprit qu'on l'a débuté. Les difficultés font avancer, elles nous forgeront pour la suite. Travail et détermination paieront un jour, sans avoir besoin de chance. »

Bouchard, remplaçante de Deville
Et maintenant ? Il y a une déception à surmonter, un Euro à terminer. A partir de mardi, les Françaises amorceront le « tour intermédiaire ». Deux matches de préclassement, moins tape-à-l'oeil, mais à ne négliger sous aucun prétexte. « Notre mission, c’est de profiter pleinement de chaque instant pour faire avancer ces jeunes joueuses, dont six sur seize en sont à leur première compétition internationale, maintient Eric Baradat. Nous allons travailler avec le même sérieux dans la perspective de développer notre projet de jeu et de vie, et pouvoir faire mieux qu’à l’Euro jeunes (onzièmes en 2013). Les joueuses y sont aussi attachées que le staff. » Jusqu'à Kimberley Bouchard. Le règlement l'y autorisant à ce stade de la compétition, le coach va pouvoir incorporer l'ailière de Dijon (13 matches de LFH en 2014-2015) en lieu et place de la Miossaise Elsa Deville, blessée à la cheville lors du match d'ouverture, gagné 31-24 contre la Roumanie. « Son absence pour doubler le poste (d'ailier droit) avec Tatiana Elisme nous a été préjudiciable contre la Suède et la Hongrie. Son métier et da combativité nous auraient servi. »

HONGRIE – FRANCE : 18-18 (11-10)
A Valence (ESP).

200 spectateurs.
Arbitres : Mmes Vujacic et Kazanegra (MTN).

HONGRIE : Csala ; Dioszegi 4/4 ; Gerhath ; Harsfalvi 2/2 ; Horvath 7/10 (6/6 penaltys) ; Pinter 1/1 ; puis Bouti 0/2 ; Elö 0/2 ; Faluvegi 0/2 ; Ferenczy 0/3 ; Hamori 0/4 ; Kemeny 0/1 ; Monori 3/6 ; Pasztor 1/2.
Gardiennes : Gercso (7/22 arrêts en 43') puis Mistina (5/8 en 17').
2 minutes : Hamori (24'), Bouti (30'), Monori (37').
Sélectionneur : Szilard Kiss.

FRANCE : Elisme 0/2 ; Fehri 4/7 ; Nianh 1/5 ; Plazanet 0/3 ; Sercien 0/2 ; D. Sylla 1/1 ; puis Dorp 1/1 ; O. Dos Reis 3/3 ; Ikondo 3/4 ; Kieffer 0/1 ; Sajka 3/10 (1/1 penalty) ; Takamoud 2/3 (1/1 penalty).
Gardiennes : Depuiset (15/31 arrêts en 59') puis Adelin (0/1 penalty) et Lachat (0/1 penalty).
2 minutes : Nianh (12' et 24'), Takamoud (30').
Sélectionneur : Eric Baradat.

Evolution du score : 1-2 (7') ; 5-4 (14') ; 8-6 (19') ; 11-8 (25') ; 11-13 (38') ; 13-15 (43') ; 17-15 (49') ; 17-17 (53') ; 18-18 (57').

L'autre match de la troisième journée : Suède – Roumanie 14-21.
Classement final du groupe C : 1. SUEDE 4 pts ; 2. HONGRIE 3 (-2) ; 3. France 3 (-3) ; 4. Roumanie 2.

Portugal et Bélarus pour suivre
Reversée dans le groupe 2 du tour intermédiaire (places 9 à 16), la France rencontrera le Portugal, troisième du groupe D au premier tour, ce mardi 28 juillet à 21 h. Elle enchaînera par le Bélarus, quatrième du groupe D, le lendemain à 19 h. Les deux points de son succès sur la Roumanie (31-24) sont conservés. Danemark et Monténégro (groupe A), Russie et Allemagne (groupe B) feront poule commune au tour principal. Suèdoises et Hongroises croiseront le duo de tête du groupe D, à savoir la Norvège et l'Espagne.

Dans la même rubrique