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A Besançon, Tervel pose sa patte

LBE

mercredi 5 août 2015 - © Pierre Menjot

 6 min 6 de lecture

Notre tour de France des clubs de LFH (1/10).
Dans la lignée d’une saison réussie en D2, le club franc-comtois espère s’affirmer de nouveau comme un club qui compte. La mission a été confiée à Raphaëlle Tervel, icône du handball français, qui lance sa carrière d’entraîneur avec un groupe façonné à son image.

Le plus beau palmarès du handball féminin français n’en a donc pas encore terminé avec la petite balle résineuse, et, alors que celles qui se lancent dans une telle carrière sont bien rares (saluons néanmoins Christine Vanparys, à Octeville, N1), il convient d’apprécier à sa juste valeur la présence de Raphaëlle Tervel sur un banc de touche. Celle qui soulevait sa deuxième Ligue des champions il y a à peine plus d’un an n’a pas tardé à replonger. Elle n’a même pas pu s’accorder entièrement l’année sabbatique qu’elle souhaitait, puisque son retour s’est effectué dès janvier. Mais désormais, la voilà seule aux commandes, assistée de Sandrine Delerce, autre nom bien connu des salles de hand. Et on devinerait presque un soupçon d’impatience dans sa voix, même si la perfectionniste qu’elle est trouve que « les journées passent trop vite, qu’il nous reste trop peu de séances » pour tout mettre en place.

Depuis la fin de saison dernière, « Raph » a donc façonné un Besançon à sa guise. Le jeune groupe qui a réalisé une excellente saison en D2 est reconduit en grande partie. Mais les étrangères ont changé. Exit Pop-Lazic (Metz) et Bancilon, qui défendait trop peu. Bienvenue à Nunez, Elorza, Alonso, trois internationales ibériques que l’internationale française a côtoyées en Espagne, et Dazet, arrivée du Havre. Un concentré d’expérience et de talent défensif, le credo de la coach, avec un budget pourtant limité. « Le recrutement, j’en suis très contente, souligne-t-elle, et ce que je vois depuis le début me conforte. Tout se passe très bien, l’intégration se fait sans aucun problème et je sens déjà une petite émulation. Quand les Espagnoles font des séries d'abdos-gainage en plus d’elles-mêmes, les autres se disent qu’elles doivent en faire autant. »

Cette alchimie entre jeunesse prometteuse et expérience sera mise à l’épreuve durant les tests de l’été, face à Nice, Toulon et Brest à la Venus Cup, lors d'un test face aux masculins de Besançon, puis face à Metz à une semaine de la reprise du Championnat. Car les Bisontines n’ont pas vraiment le temps : en affrontant quatre adversaires directs pour le maintien lors des cinq premières journées, les points vaudront vite cher. « On veut être prêtes tout de suite, reprend Tervel. Handballistiquement, ce sera dur, car il y a beaucoup de choses à voir. Mais on veut l’être physiquement au moins. On avait prévu dès le départ d’attaquer fort, le calendrier nous donne d’autant plus raison. » Vite, mettre en place le schéma défense – montée de balle. Puis il conviendra de peaufiner, le moment venu.

Dans un Championnat sans descente directe (le 10e de LFH affrontera Brest, Celles-sur-Belle ou Chambray en barrage), l’ESBF a toutefois le temps de construire. Oui, le promu luttera sans doute pour le maintien, même si l’ambition ne manque pas (voir l’interview de Patricia Elorza ci-dessous). Mais Tervel s’est engagée pour trois saisons et a des objectifs clairs pour la suite. « A court terme, on vise le maintien, pose la technicienne. A moyen terme, on espère grappiller quelques places chaque année. Et le rêve absolu, c’est de retrouver la Coupe d’Europe avec Besançon. C’est ce qui a fait les belles années du club, cela reste ancré dans les mémoires des dirigeants, des supporters… Alors pour nous aussi, ça deviendra un objectif, mais on reste réaliste et on fait les choses dans l’ordre. Les fondations sont là, maintenant on veut construire un peu plus haut chaque année. »


Quatre questions à…

Patricia Elorza : « Si on peut faire mieux que le maintien… »

L’arrière internationale espagnole (photo ci-dessus) a remporté une médaille dans chaque grande compétition internationale (Euro, Mondial, JO). C’est dire la qualité de « Patri », 31 ans, qui vient apporter son expérience et ses aptitudes défensives à Besançon cette saison.

Comment, après 13 saisons à Bera Bera (Espagne), vous retrouvez-vous à Besançon ?
Raph m’a appelée, je la connaissais personnellement pour avoir joué avec elle il y’a quelques années (entre 2006 et 2009, ndlr). On a discuté, elle m’a garanti qu’on travaillerait surtout sur la défense, ce qui est le plus intéressant pour moi puisque c’est mon rôle principal en sélection. Je peux apprendre beaucoup d’elle. D’autres équipes m’avaient contactée mais cette année est très importante, avec les JO en 2016, et je cherchais une équipe où je savais que je travaillerais bien. Et puis il y a aussi le fait que la Ligue française soit plus forte, plus physique qu’en Espagne. Je compte m’améliorer.

On sent que Raphaëlle Tervel a été décisive dans votre choix…
Elle a évolué dans les meilleures équipes d’Europe, a été une joueuse clé en sélection. Quand on a dit ça, on a tout dit (sourire). En plus, elle est un peu plus tournée sur la défense et c’est ce qui me plaît. Quand elle était joueuse, elle avait déjà des facettes d’une entraîneur, elle transmettait beaucoup. Le peu de temps qu’on a passé ensemble a déjà été très instructif.

Comment se passe votre intégration ?
On est pas mal d’Espagnoles ici, Maria (Munoz) et Jessica (Alonso) jouent les traductrices. Les autres font tout pour nous comprendre, il y a beaucoup de « feeling » dans l’équipe, c’est une période d’adaptation au pays, à la ville, et les filles ont été parfaites dès le début. Le plus dur, c’est la communication en défense, on en manque un peu, c’est difficile de trouver les mots, mais on y travaille.

Quelles sont vos impressions sur le groupe qui vous rejoignez et qui se connaît, pour son noyau dur, depuis 2-3 ans ?
C’est une équipe très jeune mais ça me va bien, ce sont des joueuses qui ont une grande marge de progression. On n’a pas encore joué donc je ne sens pas encore tout à fait ce qui nous manque aujourd’hui. C’est difficile pour une équipe qui monte mais le groupe a beaucoup de volonté et de talent, on travaille bien aux entraînements et je sais que ça peut le faire. L’objectif du club, c’est toujours le maintien, mais on verra si on peut mieux faire au fur et à mesure de la saison. Peu à peu, les objectifs peuvent être revus à la hausse.

Le programme de Besançon
Venus Cup (14-16 août) : Besançon-Nice, Besançon-Toulon, Besançon-Brest (D2)
21 août : Besançon-Metz
1e journée de LFH : Besançon-Nantes.
Le calendrier complet en cliquant ici.

Notre prochaine étape du tour de France des clubs nous emmènera à... Dijon.

A Besançon, Tervel pose sa patte 

LBE

mercredi 5 août 2015 - © Pierre Menjot

 6 min 6 de lecture

Notre tour de France des clubs de LFH (1/10).
Dans la lignée d’une saison réussie en D2, le club franc-comtois espère s’affirmer de nouveau comme un club qui compte. La mission a été confiée à Raphaëlle Tervel, icône du handball français, qui lance sa carrière d’entraîneur avec un groupe façonné à son image.

Le plus beau palmarès du handball féminin français n’en a donc pas encore terminé avec la petite balle résineuse, et, alors que celles qui se lancent dans une telle carrière sont bien rares (saluons néanmoins Christine Vanparys, à Octeville, N1), il convient d’apprécier à sa juste valeur la présence de Raphaëlle Tervel sur un banc de touche. Celle qui soulevait sa deuxième Ligue des champions il y a à peine plus d’un an n’a pas tardé à replonger. Elle n’a même pas pu s’accorder entièrement l’année sabbatique qu’elle souhaitait, puisque son retour s’est effectué dès janvier. Mais désormais, la voilà seule aux commandes, assistée de Sandrine Delerce, autre nom bien connu des salles de hand. Et on devinerait presque un soupçon d’impatience dans sa voix, même si la perfectionniste qu’elle est trouve que « les journées passent trop vite, qu’il nous reste trop peu de séances » pour tout mettre en place.

Depuis la fin de saison dernière, « Raph » a donc façonné un Besançon à sa guise. Le jeune groupe qui a réalisé une excellente saison en D2 est reconduit en grande partie. Mais les étrangères ont changé. Exit Pop-Lazic (Metz) et Bancilon, qui défendait trop peu. Bienvenue à Nunez, Elorza, Alonso, trois internationales ibériques que l’internationale française a côtoyées en Espagne, et Dazet, arrivée du Havre. Un concentré d’expérience et de talent défensif, le credo de la coach, avec un budget pourtant limité. « Le recrutement, j’en suis très contente, souligne-t-elle, et ce que je vois depuis le début me conforte. Tout se passe très bien, l’intégration se fait sans aucun problème et je sens déjà une petite émulation. Quand les Espagnoles font des séries d'abdos-gainage en plus d’elles-mêmes, les autres se disent qu’elles doivent en faire autant. »

Cette alchimie entre jeunesse prometteuse et expérience sera mise à l’épreuve durant les tests de l’été, face à Nice, Toulon et Brest à la Venus Cup, lors d'un test face aux masculins de Besançon, puis face à Metz à une semaine de la reprise du Championnat. Car les Bisontines n’ont pas vraiment le temps : en affrontant quatre adversaires directs pour le maintien lors des cinq premières journées, les points vaudront vite cher. « On veut être prêtes tout de suite, reprend Tervel. Handballistiquement, ce sera dur, car il y a beaucoup de choses à voir. Mais on veut l’être physiquement au moins. On avait prévu dès le départ d’attaquer fort, le calendrier nous donne d’autant plus raison. » Vite, mettre en place le schéma défense – montée de balle. Puis il conviendra de peaufiner, le moment venu.

Dans un Championnat sans descente directe (le 10e de LFH affrontera Brest, Celles-sur-Belle ou Chambray en barrage), l’ESBF a toutefois le temps de construire. Oui, le promu luttera sans doute pour le maintien, même si l’ambition ne manque pas (voir l’interview de Patricia Elorza ci-dessous). Mais Tervel s’est engagée pour trois saisons et a des objectifs clairs pour la suite. « A court terme, on vise le maintien, pose la technicienne. A moyen terme, on espère grappiller quelques places chaque année. Et le rêve absolu, c’est de retrouver la Coupe d’Europe avec Besançon. C’est ce qui a fait les belles années du club, cela reste ancré dans les mémoires des dirigeants, des supporters… Alors pour nous aussi, ça deviendra un objectif, mais on reste réaliste et on fait les choses dans l’ordre. Les fondations sont là, maintenant on veut construire un peu plus haut chaque année. »


Quatre questions à…

Patricia Elorza : « Si on peut faire mieux que le maintien… »

L’arrière internationale espagnole (photo ci-dessus) a remporté une médaille dans chaque grande compétition internationale (Euro, Mondial, JO). C’est dire la qualité de « Patri », 31 ans, qui vient apporter son expérience et ses aptitudes défensives à Besançon cette saison.

Comment, après 13 saisons à Bera Bera (Espagne), vous retrouvez-vous à Besançon ?
Raph m’a appelée, je la connaissais personnellement pour avoir joué avec elle il y’a quelques années (entre 2006 et 2009, ndlr). On a discuté, elle m’a garanti qu’on travaillerait surtout sur la défense, ce qui est le plus intéressant pour moi puisque c’est mon rôle principal en sélection. Je peux apprendre beaucoup d’elle. D’autres équipes m’avaient contactée mais cette année est très importante, avec les JO en 2016, et je cherchais une équipe où je savais que je travaillerais bien. Et puis il y a aussi le fait que la Ligue française soit plus forte, plus physique qu’en Espagne. Je compte m’améliorer.

On sent que Raphaëlle Tervel a été décisive dans votre choix…
Elle a évolué dans les meilleures équipes d’Europe, a été une joueuse clé en sélection. Quand on a dit ça, on a tout dit (sourire). En plus, elle est un peu plus tournée sur la défense et c’est ce qui me plaît. Quand elle était joueuse, elle avait déjà des facettes d’une entraîneur, elle transmettait beaucoup. Le peu de temps qu’on a passé ensemble a déjà été très instructif.

Comment se passe votre intégration ?
On est pas mal d’Espagnoles ici, Maria (Munoz) et Jessica (Alonso) jouent les traductrices. Les autres font tout pour nous comprendre, il y a beaucoup de « feeling » dans l’équipe, c’est une période d’adaptation au pays, à la ville, et les filles ont été parfaites dès le début. Le plus dur, c’est la communication en défense, on en manque un peu, c’est difficile de trouver les mots, mais on y travaille.

Quelles sont vos impressions sur le groupe qui vous rejoignez et qui se connaît, pour son noyau dur, depuis 2-3 ans ?
C’est une équipe très jeune mais ça me va bien, ce sont des joueuses qui ont une grande marge de progression. On n’a pas encore joué donc je ne sens pas encore tout à fait ce qui nous manque aujourd’hui. C’est difficile pour une équipe qui monte mais le groupe a beaucoup de volonté et de talent, on travaille bien aux entraînements et je sais que ça peut le faire. L’objectif du club, c’est toujours le maintien, mais on verra si on peut mieux faire au fur et à mesure de la saison. Peu à peu, les objectifs peuvent être revus à la hausse.

Le programme de Besançon
Venus Cup (14-16 août) : Besançon-Nice, Besançon-Toulon, Besançon-Brest (D2)
21 août : Besançon-Metz
1e journée de LFH : Besançon-Nantes.
Le calendrier complet en cliquant ici.

Notre prochaine étape du tour de France des clubs nous emmènera à... Dijon.