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LFH : Dijon veut grandir plus vite

LBE

vendredi 7 août 2015 - © Pierre Menjot

 6 min 17 de lecture

Notre tour de France des clubs de LFH (2/10).
Maintenu lors de la dernière journée, surveillé de près financièrement, le CDB a peu évolué cet été, avec une seule recrue. Mais si les promesses affichées par le très jeune groupe bourguignon sont confirmées, alors Dijon pourrait voir un peu plus haut. C'est bien le but.

C'est à croire qu'il n'y en avait pas assez de lutter. Maintenu (sportivement) en LFH lors de la dernière journée des play-downs grâce à un succès à Mios, Dijon a encore dû batailler pour sauver sa peau en élite. Car l'été venu, c'est la CNCG qui a rétrogradé le club bourguignon, lequel n'avait pas respecté son plan d'apurement. Les dirigeants se sont battus, et c'est bien en première division que figure le CDB. Puisque c'est en forgeant qu'on devient forgeron, on peut être certain que la combativité, l'instinct de survie seront encore des valeurs affichées par le groupe de Christophe Maréchal cette saison, afin de valider un nouveau maintien. Mais réduire ce collectif à ça serait oublier qu'il regorge de talents, précoces, pour la plupart découverts ces derniers mois, lesquels font espérer des lendemains bien plus roses.

« D'abord, aucune joueuse ne m'avait déçu, en particulier au niveau du comportement, explique le technicien pour justifier le peu de mouvements estivaux, qui devraient lui faire gagner du temps dans sa préparation. Et puis nous avons des joueuses jeunes, avec qui je veux aller au bout de ce que je pense. Les François, Prouvensier, Lathoud, Ribeiro doivent composer le noyau dur du club dans les années qui viennent. Elles ont toutes encore une marge de progression. » Les deux premières, comme Moretto (photo de tête), ont découvert l'équipe de France la saison dernière, au gré de prestation de haut niveau. Alors malgré leur jeune âge (21 ans toutes les trois), elles seront plus attendues désormais. Par les adversaires, bien sûr. Par leur coach, aussi. « Une joueuse commence à donner la plénitude de ses moyens à 24-25 ans, reprend Maréchal, mais désormais, je ne dirai plus d'une Moretto qu'elle est jeune. Je considère les trois comme des internationales, appelées régulièrement en sélection, donc j'ai un regard différent sur elles. » « On a plus de responsabilités », confirme Marie Prouvensier, l'ailière droit (voir interview ci-dessous).

Seuls changements de l'intersaison, l'arrivée de Sylla (ailière gauche, Aulnay), aperçue avec l'équipe de France junior en Espagne, et de la pivot internationale slovaque Hornakova (voir plus bas). « L'inconvénient, quand tout le monde se connaît bien, c'est qu'une routine s'installe. Mon métier consiste à changer ces habitudes, à remettre un peu d'exigence », promet celui qui entame sa quatrième saison en Bourgogne. Lequel n'hésitera pas non plus à pousser sa philosophie en incorporant des très jeunes (Le Borgne, Bouchard, Sylla) pour instaurer la concurrence. « Pour l'instant, poursuit-il, tout se passe bien, même si je suis un peu embêté par les blessures de Moretto (cheville) et Pidpalova (doigt), qui ne font pas la partie handball » mais devraient être rétablies avant la reprise. Les nombreux matchs amicaux doivent permettre d'arriver prêt pour la première journée et le déplacement à Nîmes. « On va vite savoir. Avec ce calendrier très condensé en début de saison, on devrait deviner mi-octobre qui jouera les play-offs. »

Et le top 6, justement, le CDB y pense. « Comme 8 ou 9 équipes si on enlève Fleury et peut-être Metz », qui sont au-dessus, nuance le coach. Mais l'objectif prioritaire de Dijon se situera cette saison... côté finances. « On doit être à 0 en décembre, souligne Christophe Maréchal. Donc ça veut dire déplacements en minibus, chambres d'hôtel à minima, pas de boisson gazeuse quand on mange en déplacement... Je caricature, mais on a vraiment six mois pour se remettre d'équerre financièrement. Tout en se mettant dans des conditions professionnelles, bien sûr. » Ce n'est qu'ensuite que Dijon pourra rêver plus grand. « Une fois qu'on n'a plus de dettes, on peut investir sur des joueuses ou dans le staff, ça améliore le club et on deviandra plus ambitieux. Le but, c'est de s'installer en LFH, de jouer régulièrement entre la 4e et la 8e place. Et, si tout se passe bien une année, pourquoi pas accrocher une place européenne ou une Coupe ? Si Marie François explose à 23-24 ans et nous offre un titre avant de partir pour un plus gros club, c'est parfait. C'est ce qu'on essaie de faire. » Car en Bourgogne, la jeunesse grandit plus vite.

La recrue : Dominika Hornakova
Seule véritable arrivée, la pivot internationale slovaque, 24 ans, est attendue comme un énorme plus au jeu d'attaque dijonnais. « Il nous manquait un point de fixation en attaque, justifie Christophe Maréchal. Cela ne fait que trois semaines qu'on bosse ensemble, mais elle confirme qu'elle est habile balle en main, qu'elle se retourne vite, et elle comprend vite le jeu, elle effectue les bons choix en montée de balle, donc c'est une vrai joueuse et pas le genre ''pivot bourrin''. Maintenant, j'attends de la voir face à Nina Kanto et Alice Lévêque. » Premier test grandeur nature ce vendredi.

Trois questions à...

Marie Prouvensier : « Les play-offs en tête »

A 21 ans à peine, « Marinette » sort d'une première saison réussie en LFH, au point de s'inviter à l'Euro et de ne plus avoir quitté les Bleues depuis. Mais l'ailière gauchère tient surtout à conserver cette insouciance qui caractérise le collectif dijonnais.

Vous démarrez cette saison avec le statut d'internationale. Qu'est-ce que ça change ?
C'est certain qu'on a plus de responsabilités, nous, les trois internationales (avec François et Moretto, ndlr). Cela va engendrer de la pression mais on doit vraiment jouer comme l'an dernier, puisque c'est comme ça qu'on a pu accéder à des stages. On ne doit pas se prendre la tête là-dessus. Moi en tout cas je vais faire comme ça.

Vous serez néanmoins attendues, par vos coéquipières et les adversaires...
Il ne faut pas forcément penser à ça car, me concernant, c'est dans ces moments que je suis moins bonne. Si, en début de match, je me dis : « t'es internationale, t'as le droit de rien rater », c'est le meilleur moyen pour tout rater. L'objectif, c'est de confirmer l'an dernier, et cela va être difficile, d'autant que je ne m'attendais pas du tout à une telle saison dernière. J'avais soif de jouer, on m'a donné ma chance, et j'ai abordé ça comme si je n'avais rien à perdre et ç'a plutôt bien marché ainsi. Même si, en fin d'année, j'ai été un peu moins bonne sur certains matchs. Cette fois, je vais essayer de réussir une saison sans « montagnes russes ».

L'objectif de Dijon, c'est les play-offs ?
On va donner le meilleur de nous-mêmes pour être au moins aussi bonnes que l'année dernière, ce serait déjà bien. Mais on a toutes un peu les play-offs dans la tête en ce début de saison, il nous faut un objectif haut. Avec l'arrivée de Dominika (Hornakova, la pivot), on peut faire quelque-chose de bien cette année. Si on reste sérieuses, qu'on applique les consignes, on doit faire mieux.

Le programme de Dijon
7 août : Dijon – Metz
10 août : Dijon – Spono Nottwil (SUI)
Venus Cup (14-16 août) avec Toulon, Nice, Besançon, Brest (D2) et Amsterdam (P-B)
Tournoi de Plan-de-Cuques (20-22 août) avec Toulon, Nice, Nîmes, Issy-Paris et Plan-de-Cuques.
1e journée de LFH : Nîmes – Dijon
Le calendrier complet en cliquant ici.

Notre prochaine étape du Tour de France des clubs nous emmènera... en Gironde.

LFH : Dijon veut grandir plus vite 

LBE

vendredi 7 août 2015 - © Pierre Menjot

 6 min 17 de lecture

Notre tour de France des clubs de LFH (2/10).
Maintenu lors de la dernière journée, surveillé de près financièrement, le CDB a peu évolué cet été, avec une seule recrue. Mais si les promesses affichées par le très jeune groupe bourguignon sont confirmées, alors Dijon pourrait voir un peu plus haut. C'est bien le but.

C'est à croire qu'il n'y en avait pas assez de lutter. Maintenu (sportivement) en LFH lors de la dernière journée des play-downs grâce à un succès à Mios, Dijon a encore dû batailler pour sauver sa peau en élite. Car l'été venu, c'est la CNCG qui a rétrogradé le club bourguignon, lequel n'avait pas respecté son plan d'apurement. Les dirigeants se sont battus, et c'est bien en première division que figure le CDB. Puisque c'est en forgeant qu'on devient forgeron, on peut être certain que la combativité, l'instinct de survie seront encore des valeurs affichées par le groupe de Christophe Maréchal cette saison, afin de valider un nouveau maintien. Mais réduire ce collectif à ça serait oublier qu'il regorge de talents, précoces, pour la plupart découverts ces derniers mois, lesquels font espérer des lendemains bien plus roses.

« D'abord, aucune joueuse ne m'avait déçu, en particulier au niveau du comportement, explique le technicien pour justifier le peu de mouvements estivaux, qui devraient lui faire gagner du temps dans sa préparation. Et puis nous avons des joueuses jeunes, avec qui je veux aller au bout de ce que je pense. Les François, Prouvensier, Lathoud, Ribeiro doivent composer le noyau dur du club dans les années qui viennent. Elles ont toutes encore une marge de progression. » Les deux premières, comme Moretto (photo de tête), ont découvert l'équipe de France la saison dernière, au gré de prestation de haut niveau. Alors malgré leur jeune âge (21 ans toutes les trois), elles seront plus attendues désormais. Par les adversaires, bien sûr. Par leur coach, aussi. « Une joueuse commence à donner la plénitude de ses moyens à 24-25 ans, reprend Maréchal, mais désormais, je ne dirai plus d'une Moretto qu'elle est jeune. Je considère les trois comme des internationales, appelées régulièrement en sélection, donc j'ai un regard différent sur elles. » « On a plus de responsabilités », confirme Marie Prouvensier, l'ailière droit (voir interview ci-dessous).

Seuls changements de l'intersaison, l'arrivée de Sylla (ailière gauche, Aulnay), aperçue avec l'équipe de France junior en Espagne, et de la pivot internationale slovaque Hornakova (voir plus bas). « L'inconvénient, quand tout le monde se connaît bien, c'est qu'une routine s'installe. Mon métier consiste à changer ces habitudes, à remettre un peu d'exigence », promet celui qui entame sa quatrième saison en Bourgogne. Lequel n'hésitera pas non plus à pousser sa philosophie en incorporant des très jeunes (Le Borgne, Bouchard, Sylla) pour instaurer la concurrence. « Pour l'instant, poursuit-il, tout se passe bien, même si je suis un peu embêté par les blessures de Moretto (cheville) et Pidpalova (doigt), qui ne font pas la partie handball » mais devraient être rétablies avant la reprise. Les nombreux matchs amicaux doivent permettre d'arriver prêt pour la première journée et le déplacement à Nîmes. « On va vite savoir. Avec ce calendrier très condensé en début de saison, on devrait deviner mi-octobre qui jouera les play-offs. »

Et le top 6, justement, le CDB y pense. « Comme 8 ou 9 équipes si on enlève Fleury et peut-être Metz », qui sont au-dessus, nuance le coach. Mais l'objectif prioritaire de Dijon se situera cette saison... côté finances. « On doit être à 0 en décembre, souligne Christophe Maréchal. Donc ça veut dire déplacements en minibus, chambres d'hôtel à minima, pas de boisson gazeuse quand on mange en déplacement... Je caricature, mais on a vraiment six mois pour se remettre d'équerre financièrement. Tout en se mettant dans des conditions professionnelles, bien sûr. » Ce n'est qu'ensuite que Dijon pourra rêver plus grand. « Une fois qu'on n'a plus de dettes, on peut investir sur des joueuses ou dans le staff, ça améliore le club et on deviandra plus ambitieux. Le but, c'est de s'installer en LFH, de jouer régulièrement entre la 4e et la 8e place. Et, si tout se passe bien une année, pourquoi pas accrocher une place européenne ou une Coupe ? Si Marie François explose à 23-24 ans et nous offre un titre avant de partir pour un plus gros club, c'est parfait. C'est ce qu'on essaie de faire. » Car en Bourgogne, la jeunesse grandit plus vite.

La recrue : Dominika Hornakova
Seule véritable arrivée, la pivot internationale slovaque, 24 ans, est attendue comme un énorme plus au jeu d'attaque dijonnais. « Il nous manquait un point de fixation en attaque, justifie Christophe Maréchal. Cela ne fait que trois semaines qu'on bosse ensemble, mais elle confirme qu'elle est habile balle en main, qu'elle se retourne vite, et elle comprend vite le jeu, elle effectue les bons choix en montée de balle, donc c'est une vrai joueuse et pas le genre ''pivot bourrin''. Maintenant, j'attends de la voir face à Nina Kanto et Alice Lévêque. » Premier test grandeur nature ce vendredi.

Trois questions à...

Marie Prouvensier : « Les play-offs en tête »

A 21 ans à peine, « Marinette » sort d'une première saison réussie en LFH, au point de s'inviter à l'Euro et de ne plus avoir quitté les Bleues depuis. Mais l'ailière gauchère tient surtout à conserver cette insouciance qui caractérise le collectif dijonnais.

Vous démarrez cette saison avec le statut d'internationale. Qu'est-ce que ça change ?
C'est certain qu'on a plus de responsabilités, nous, les trois internationales (avec François et Moretto, ndlr). Cela va engendrer de la pression mais on doit vraiment jouer comme l'an dernier, puisque c'est comme ça qu'on a pu accéder à des stages. On ne doit pas se prendre la tête là-dessus. Moi en tout cas je vais faire comme ça.

Vous serez néanmoins attendues, par vos coéquipières et les adversaires...
Il ne faut pas forcément penser à ça car, me concernant, c'est dans ces moments que je suis moins bonne. Si, en début de match, je me dis : « t'es internationale, t'as le droit de rien rater », c'est le meilleur moyen pour tout rater. L'objectif, c'est de confirmer l'an dernier, et cela va être difficile, d'autant que je ne m'attendais pas du tout à une telle saison dernière. J'avais soif de jouer, on m'a donné ma chance, et j'ai abordé ça comme si je n'avais rien à perdre et ç'a plutôt bien marché ainsi. Même si, en fin d'année, j'ai été un peu moins bonne sur certains matchs. Cette fois, je vais essayer de réussir une saison sans « montagnes russes ».

L'objectif de Dijon, c'est les play-offs ?
On va donner le meilleur de nous-mêmes pour être au moins aussi bonnes que l'année dernière, ce serait déjà bien. Mais on a toutes un peu les play-offs dans la tête en ce début de saison, il nous faut un objectif haut. Avec l'arrivée de Dominika (Hornakova, la pivot), on peut faire quelque-chose de bien cette année. Si on reste sérieuses, qu'on applique les consignes, on doit faire mieux.

Le programme de Dijon
7 août : Dijon – Metz
10 août : Dijon – Spono Nottwil (SUI)
Venus Cup (14-16 août) avec Toulon, Nice, Besançon, Brest (D2) et Amsterdam (P-B)
Tournoi de Plan-de-Cuques (20-22 août) avec Toulon, Nice, Nîmes, Issy-Paris et Plan-de-Cuques.
1e journée de LFH : Nîmes – Dijon
Le calendrier complet en cliquant ici.

Notre prochaine étape du Tour de France des clubs nous emmènera... en Gironde.