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Toulon, opération redécollage

LBE

vendredi 14 août 2015 - © Pierre Menjot

 6 min 14 de lecture

Notre tour de France des clubs de LFH (4/10).
A la lutte pour les titres il y a trois ans encore, le club varois sort d'une saison sans éclat en play-down. Désormais bâti sur des jeunes formées localement entourées d'étrangères à fort potentiel, Toulon espère néanmoins retrouver un peu de lumière.

Un titre de champion en 2010, deux Coupes de France les deux années suivantes : il y a peu, Toulon trustait encore les palmarès, constituait une équipe redoutée des meilleures formations, auxquelles elle n'avait d'ailleurs pas grand-chose à envier. Depuis la Coupe de France de 2012, pourtant, le club a disputé deux fois les play-downs en trois Championnats, et n'a jamais atteint la finale d'une Coupe. Un retour à la normale flagrant. « Est-ce que les trois premières années qui constituent la réalité, ou les trois dernières ?, répond Thierry Vincent, arrivé sur les bords de la Méditerranée en 2009. Toujours est-il que je préfère ça plutôt que six années en milieu de tableau. »

C'est certain, le coach et ses joueuses ont vibré. Aujourd'hui, il le jure, il prend autant de plaisir. A sa manière, ailleurs. « Il y a d'autres choses dont on peut être fier, comme sortir des joueuses de chez nous. Un club ne se mesure pas uniquement aux titres. » Par la force des choses (et de l'aspect financier), aussi, Toulon est donc devenu un club formateur de talents qui font régulièrement le bonheur de l'équipe de France. Toutes dans l'effectif cette saison, Abdourahim (qui pourrait revenir de blessure d'ici le début de saison), Bettacchini, Catani, David, Gaudefroy ou Tandjan ont été formées (ou, disons, ont vraiment percé) sous le maillot jaune. Les plus jeunes, après une ou deux saisons d'apprentissage, ont joué un rôle majeur l'an dernier dans le maintien du club qui, s'il avait été davantage épargné par les blessures, aurait sans doute terminé en play-offs.

Pour cette nouvelle année, toutes n'ont qu'un mot à la bouche : la qualification. « Le but est de gagner avec les filles que l'on forme, reprend le technicien. Certains ont éclos et vont compter dans l'effectif. On est stabilisées, on n'a pas grand-chose à envier aux autres équipes, même si l'on ne joue plus dans la même cour que les 2-3 gros. Maintenant, on peut avancer. On part sur un cycle de deux ans durant lesquels on veut retrouver les play-offs. Et plus, si affinités. »

Pour y parvenir dès cet exercice, le Landais a ajouté à son collectif très français deux étrangères qui pourraient bien constituer deux excellentes surprises, la Suédoise Angelica Wallen et la Danoise Olivera Jurisic. « Elles nous apporteront, c'est certain. Elles ne sont pas très âgées mais ont déjà un gros vécu, elles s'intègrent bien, sont très ouvertes. Et elles prouvent depuis la reprise que ce sont deux bonnes joueuses, avec un bon jeu de passes et capables de bien défendre. » Le genre de profils qui peut faire gagner les matchs serrés, ce qui a parfois fait défaut auparavant. Les deux matchs amicaux remportés face aux Allemandes de Bietigheim, particulièrement engagés, ont montré que Toulon était déjà prêt à se battre. Il vaut mieux, car le calendrier des premières journées (déplacement à Issy-Paris et Nice, réception de Nîmes et Metz) n'a rien de simple. Et désormais, le club varois en a assez de stagner.

Guillaume Gille, un Expert à Toulon
Si la préparation physique a été densifiée (« on a augmenté les doses de travail », explique Thierry Vincent), c'est d'ici quelques semaines que les joueuses vont sentir un changement notoire. Guillaume Gille, multi-titré avec l'équipe de France masculine, va en effet officier en tant que consultant auprès du club. « Par un concours de personnes et de circonstances », se félicite le coach varois au sujet de l'ancien demi-centre, qui avait refusé un poste d'adjoint au PSG.

Entre les deux hommes, le courant est vite passé. Encore fallait-il définir clairement les missions du champion olympique, Vincent conservant bien sûr les rênes de l'équipe. D'une part, l'aîné de la fratrie Gille « va venir cinq fois dans l'année, pendant 2-3 jours à chaque fois », détaille le coach. « Il a regardé des matchs de l'an dernier, va venir au tournoi de Plan-de-Cuques. Il va apporter son expertise au projet du club. Plus il y a de compétences à Toulon et mieux c'est. » Par ailleurs, Guillaume Gille, icône du handball français, travaillera aussi sur l'aspect partenariat, où sa personne apportera forcément un plus dans le petit milieu du handball féminin.

L'interview...

Laurène Catani : « On a peut-être loupé des choses »

La demi-centre varoise, 24 ans, a réussi une saison prometteuse qu'elle doit à présent confirmer pour mener Toulon plus haut. Et à l'image de Laurène Catani, les « jeunes » semblent prêtes à prendre plus de responsabilités.

Où en êtes-vous de la préparation ?
Tout se passe vraiment bien, les nouvelles s'intègrent à merveille. Il y a trois arrivées, c'est ni trop ni pas assez, cela remet un peu de nouveauté. Les deux étrangères ? Ce sont deux bonnes joueuses, et des filles intelligentes, on le voit car elles sont déjà bien intégrées. Et on aime bien ce type de joueuses scandinaves, on a l'habitude d'en voir à Toulon.

Vous avez un programme de préparation très dense. L'objectif, c'est d'être prêtes pour votre début de saison difficile ?
Peu importe qui on rencontrait d'entrée, il aurait fallu être prêtes. Le Championnat français a beaucoup évolué, il est homogène. Alors on veut se concentrer sur ce que nous sommes capables de produire comme jeu. On doit avoir notre projet de jeu commun, avoir envie d'y aller toutes ensemble et s'y préparer convenablement. Je trouve qu'on a pris le bon chemin. Ensuite, le meilleur gagnera, on ne s'est pas encore projeté sur tous les matchs à venir.

Toulon déçoit un peu ces dernières saisons...
Trois titres en trois ans, c'était peut-être un peu « chanceux ». On a envie de montrer un autre visage que celui de l'année dernière, c'est certain. On part sur de bonnes bases, alors qu'on avait peut-être loupé quelque-chose avant, mais on apprend de nos erreurs. Là, tout est mis en place au sein du club pour qu'on fasse de meilleurs résultats, tout est mieux organisé... J'espère que les efforts vus en préparateurs paieront. Bien sûr, on vise les play-offs mais on ne veut pas trop se projeter. L'ambition, on en aura, mais on verra petit à petit.

A titre personnel, vous allez devoir confirmer votre belle saison passée...
L'an dernier, ç'a été, mais je veux repousser mes limites, voir ce dont je suis capable. J'ai envie de faire encore mieux, d'aspirer à un jeu juste, pour mettre mes coéquipières dans les meilleures conditions. J'ai un vrai rôle cette année. Et j'espère vraiment progresser encore, je m'en sens encore capable. Le groupe va évoluer et, individuellement, on va progresser avec le groupe.

Le programme de Toulon
Toulon – Bietigheim, 25-23.
Toulon – Bietigheim, 27-25.
14-16 août : Venus Cup à Lomme avec Nice, Dijon, Besançon, Brest (D2) et Oldenburg (D1 allemande),
20-22 août : tournoi de Plan-de-Cuques avec Nice, Nîmes, Dijon, Plan-de-Cuques (N1) et Metzingen (D1 allemande).
1e journée de LFH : Issy-Paris – Toulon.
Le calendrier complet en cliquant ici.

Déjà visités :
« Besançon, Raphaëlle Tervel pose sa patte »
« Dijon veut grandir plus vite »
« L'UMBB veut surprendre encore »

Notre prochaine étape du tour de France des clubs nous emmènera à... Nantes.

Toulon, opération redécollage 

LBE

vendredi 14 août 2015 - © Pierre Menjot

 6 min 14 de lecture

Notre tour de France des clubs de LFH (4/10).
A la lutte pour les titres il y a trois ans encore, le club varois sort d'une saison sans éclat en play-down. Désormais bâti sur des jeunes formées localement entourées d'étrangères à fort potentiel, Toulon espère néanmoins retrouver un peu de lumière.

Un titre de champion en 2010, deux Coupes de France les deux années suivantes : il y a peu, Toulon trustait encore les palmarès, constituait une équipe redoutée des meilleures formations, auxquelles elle n'avait d'ailleurs pas grand-chose à envier. Depuis la Coupe de France de 2012, pourtant, le club a disputé deux fois les play-downs en trois Championnats, et n'a jamais atteint la finale d'une Coupe. Un retour à la normale flagrant. « Est-ce que les trois premières années qui constituent la réalité, ou les trois dernières ?, répond Thierry Vincent, arrivé sur les bords de la Méditerranée en 2009. Toujours est-il que je préfère ça plutôt que six années en milieu de tableau. »

C'est certain, le coach et ses joueuses ont vibré. Aujourd'hui, il le jure, il prend autant de plaisir. A sa manière, ailleurs. « Il y a d'autres choses dont on peut être fier, comme sortir des joueuses de chez nous. Un club ne se mesure pas uniquement aux titres. » Par la force des choses (et de l'aspect financier), aussi, Toulon est donc devenu un club formateur de talents qui font régulièrement le bonheur de l'équipe de France. Toutes dans l'effectif cette saison, Abdourahim (qui pourrait revenir de blessure d'ici le début de saison), Bettacchini, Catani, David, Gaudefroy ou Tandjan ont été formées (ou, disons, ont vraiment percé) sous le maillot jaune. Les plus jeunes, après une ou deux saisons d'apprentissage, ont joué un rôle majeur l'an dernier dans le maintien du club qui, s'il avait été davantage épargné par les blessures, aurait sans doute terminé en play-offs.

Pour cette nouvelle année, toutes n'ont qu'un mot à la bouche : la qualification. « Le but est de gagner avec les filles que l'on forme, reprend le technicien. Certains ont éclos et vont compter dans l'effectif. On est stabilisées, on n'a pas grand-chose à envier aux autres équipes, même si l'on ne joue plus dans la même cour que les 2-3 gros. Maintenant, on peut avancer. On part sur un cycle de deux ans durant lesquels on veut retrouver les play-offs. Et plus, si affinités. »

Pour y parvenir dès cet exercice, le Landais a ajouté à son collectif très français deux étrangères qui pourraient bien constituer deux excellentes surprises, la Suédoise Angelica Wallen et la Danoise Olivera Jurisic. « Elles nous apporteront, c'est certain. Elles ne sont pas très âgées mais ont déjà un gros vécu, elles s'intègrent bien, sont très ouvertes. Et elles prouvent depuis la reprise que ce sont deux bonnes joueuses, avec un bon jeu de passes et capables de bien défendre. » Le genre de profils qui peut faire gagner les matchs serrés, ce qui a parfois fait défaut auparavant. Les deux matchs amicaux remportés face aux Allemandes de Bietigheim, particulièrement engagés, ont montré que Toulon était déjà prêt à se battre. Il vaut mieux, car le calendrier des premières journées (déplacement à Issy-Paris et Nice, réception de Nîmes et Metz) n'a rien de simple. Et désormais, le club varois en a assez de stagner.

Guillaume Gille, un Expert à Toulon
Si la préparation physique a été densifiée (« on a augmenté les doses de travail », explique Thierry Vincent), c'est d'ici quelques semaines que les joueuses vont sentir un changement notoire. Guillaume Gille, multi-titré avec l'équipe de France masculine, va en effet officier en tant que consultant auprès du club. « Par un concours de personnes et de circonstances », se félicite le coach varois au sujet de l'ancien demi-centre, qui avait refusé un poste d'adjoint au PSG.

Entre les deux hommes, le courant est vite passé. Encore fallait-il définir clairement les missions du champion olympique, Vincent conservant bien sûr les rênes de l'équipe. D'une part, l'aîné de la fratrie Gille « va venir cinq fois dans l'année, pendant 2-3 jours à chaque fois », détaille le coach. « Il a regardé des matchs de l'an dernier, va venir au tournoi de Plan-de-Cuques. Il va apporter son expertise au projet du club. Plus il y a de compétences à Toulon et mieux c'est. » Par ailleurs, Guillaume Gille, icône du handball français, travaillera aussi sur l'aspect partenariat, où sa personne apportera forcément un plus dans le petit milieu du handball féminin.

L'interview...

Laurène Catani : « On a peut-être loupé des choses »

La demi-centre varoise, 24 ans, a réussi une saison prometteuse qu'elle doit à présent confirmer pour mener Toulon plus haut. Et à l'image de Laurène Catani, les « jeunes » semblent prêtes à prendre plus de responsabilités.

Où en êtes-vous de la préparation ?
Tout se passe vraiment bien, les nouvelles s'intègrent à merveille. Il y a trois arrivées, c'est ni trop ni pas assez, cela remet un peu de nouveauté. Les deux étrangères ? Ce sont deux bonnes joueuses, et des filles intelligentes, on le voit car elles sont déjà bien intégrées. Et on aime bien ce type de joueuses scandinaves, on a l'habitude d'en voir à Toulon.

Vous avez un programme de préparation très dense. L'objectif, c'est d'être prêtes pour votre début de saison difficile ?
Peu importe qui on rencontrait d'entrée, il aurait fallu être prêtes. Le Championnat français a beaucoup évolué, il est homogène. Alors on veut se concentrer sur ce que nous sommes capables de produire comme jeu. On doit avoir notre projet de jeu commun, avoir envie d'y aller toutes ensemble et s'y préparer convenablement. Je trouve qu'on a pris le bon chemin. Ensuite, le meilleur gagnera, on ne s'est pas encore projeté sur tous les matchs à venir.

Toulon déçoit un peu ces dernières saisons...
Trois titres en trois ans, c'était peut-être un peu « chanceux ». On a envie de montrer un autre visage que celui de l'année dernière, c'est certain. On part sur de bonnes bases, alors qu'on avait peut-être loupé quelque-chose avant, mais on apprend de nos erreurs. Là, tout est mis en place au sein du club pour qu'on fasse de meilleurs résultats, tout est mieux organisé... J'espère que les efforts vus en préparateurs paieront. Bien sûr, on vise les play-offs mais on ne veut pas trop se projeter. L'ambition, on en aura, mais on verra petit à petit.

A titre personnel, vous allez devoir confirmer votre belle saison passée...
L'an dernier, ç'a été, mais je veux repousser mes limites, voir ce dont je suis capable. J'ai envie de faire encore mieux, d'aspirer à un jeu juste, pour mettre mes coéquipières dans les meilleures conditions. J'ai un vrai rôle cette année. Et j'espère vraiment progresser encore, je m'en sens encore capable. Le groupe va évoluer et, individuellement, on va progresser avec le groupe.

Le programme de Toulon
Toulon – Bietigheim, 25-23.
Toulon – Bietigheim, 27-25.
14-16 août : Venus Cup à Lomme avec Nice, Dijon, Besançon, Brest (D2) et Oldenburg (D1 allemande),
20-22 août : tournoi de Plan-de-Cuques avec Nice, Nîmes, Dijon, Plan-de-Cuques (N1) et Metzingen (D1 allemande).
1e journée de LFH : Issy-Paris – Toulon.
Le calendrier complet en cliquant ici.

Déjà visités :
« Besançon, Raphaëlle Tervel pose sa patte »
« Dijon veut grandir plus vite »
« L'UMBB veut surprendre encore »

Notre prochaine étape du tour de France des clubs nous emmènera à... Nantes.