bandeau handzone

France Jeunes Masc: Veillée d'armes avant le combat

Mondial

mardi 18 août 2015 - © Yves Michel

 6 min 22 de lecture

France-Espagne, je t'aime, moi non plus. Encore une fois le voisin outre-pyrénéen vient se poser en obstacle devant les Tricolores dans une compétition mondiale. La demi-finale des moins de 19 ans s'annonce comme un véritable combat. Décryptage et premier bilan en compagnie de Pascal Bourgeais, l'entraîneur adjoint de l'équipe de France Jeunes.  

par Yves Michel

On ne va pas s’embarrasser de formules étriquées qui ramèneraient cet affrontement entre Français et Espagnols à un simple combat de taureaux lâchés dans une arène qui n’a de toute façon rien à voir avec les places de Nîmes ou Séville, tant l’affluence dans les grands complexes russes est un véritable fiasco. Seule une poignée de supporters tricolores et espagnols ayant avalé quelques milliers de kilomètres pour être là, se fera entendre et maintiendra la claque de la 1ère à la dernière minute. Ce n’est d’ailleurs pas dans ce mano a mano des tribunes que se jugera l’épilogue de la rencontre. C’est tout simplement dans une confrontation entre deux pays de handball qui veillent à l’éclosion de leurs jeunes pousses et qui essaient de les amener au plus haut niveau. Pour les équipes masculines françaises, l’année 2015 est d’ores et déjà exceptionnelle. Avec les "A" au Qatar en janvier, les Cadets en Géorgie et les Juniors au Brésil début août, les Tricolores ont tout braqué ! Si ceux d’Eric Quintin et de Pascal Bourgeais (auxquels on associera "Doudou" Karaboué et Mirko Perisic) leur emboîtent le pas, le soleil ne va pas se coucher de sitôt sur le handball gaulois.

Ce mardi, en guise de veillée d’armes, Lucas Ferrandier et ses partenaires ont eu droit à une journée bien remplie. Entre les séances vidéos pour décortiquer le jeu de la "Rojita" et la mise en place technique sur le terrain, ils ont pu partager la convivialité d’un moment avec les quelques proches qui ont fait le déplacement et qui s’aventurent depuis 10 jours, dans les artères d’Ekaterinburg, grimés juste ce qu'il faut, la voix éraillée à force de pousser leurs "minots".



Pascal Bourgeais: "l'Espagne va nous pousser au combat"

Pascal Bourgeais, (notre photo) le responsable du Pôle Espoirs de Boulouris a rejoint le staff technique de l'équipe de France Jeunes en cours de cycle, quelques mois après qu’elle ait remporté en Pologne, son 1er titre de championne d’Europe. Il a accepté de tirer un 1er bilan.

Pascal, dans quel état d’esprit est le groupe ?
C’est un groupe qui vit très bien ensemble, qui est conscient de ses possibilités et qui reste très concentré sur son sujet. Tout le monde sait que ce qui nous attend est le plus difficile à gravir.

Depuis le 1er match, as-tu senti une montée en puissance ?
Forcément. Mais je dirai qu’il y a eu une construction pas à pas des différents matches. On a débuté la compétition face à des équipes qui avaient un jeu vraiment atypique, agressif et qui par moments nous a surpris. On a gagné nos matches largement mais en étant insatisfaits de nos prestations. La bascule s’est vraiment faite lorsqu’on a retrouvé des adversaires plus "conventionnels".

Pourtant contre la Slovénie, il y a beaucoup de lacunes
Ce match n'a pas été évident, il était important car on savait que cette équipe rivaliserait pour la 1ère place, on savait aussi que même dans la difficulté, nos garçons trouveraient suffisamment de ressources pour faire face. Ils n'ont rien lâché et ont décroché un nul. 

Contre la Suisse en 8è et la Suède en quarts, doit-on parler de démonstration ?
La question était de savoir si face à ce genre d’équipes qu’on a l’habitude de rencontrer, on allait pouvoir réinstaller notre jeu. Il ne s’agissait plus de faire la différence individuellement mais collectivement et je pense que les défenses de la Suisse et de la Suède nous l’ont permis.

Ces équipes n’ont pas su exploiter un système défensif assez récurrent…
Là, je ne suis pas d’accord sur le mot "récurrent". Ce qui nous a permis de dominer la Suisse et la Suède, c’est justement notre capacité à changer très régulièrement de défense. Avec une dominante effectivement, la 1-5 d’homme à homme mais on a été capable de passer en 0-6 ou en 1-5 zone avec Dika Mem en pointe. Cela a perturbé nos adversaires. Ces changements de notre part les ont étouffés.

L’absence de Dylan Garain a été plutôt bien gérée…
C’est avant tout une rotation de moins et une arme redoutable dans notre capacité à être dangereux à distance. La bonne nouvelle est que Romain Lagarde (photo ci-dessus) qui était un peu dans l’ombre de Dylan, s’est libéré et a su se révéler comme un numéro 1. Le retour prévisible d’Aymeric (Minne) au 1er plan, nous a aussi soulagés. Si d’ailleurs il peut nous faire deux matches comme ceux qu’il vient de réaliser, ce sera pas mal.

L’Espagne prend peu de buts et son gardien est efficace. A contrario de la France…
Si on se base sur les statistiques de l’IHF, effectivement, l’Espagne a pris en moyenne 2,5 buts de moins que nous et leur gardien n°1 s’en sort mieux que le nôtre. De ce point de vue là, la tendance est plus favorable à l’Espagne. Ce mercredi, il peut y avoir une opposition de style, savoir est-ce que c’est l’équipe qui va être capable de marquer un but de plus qui va gagner ou celle qui va en prendre un de moins ?

Le scénario risque de mettre les nerfs à vif…
Comme tous ces matches couperets de fin de compétition. Quoi qu’il en soit, il ne faut pas s'attendre à un gros écart. Comme l'an dernier, en demi-finale ou en janvier au tournoi du soleil où on s'était quitté sur un score nul. Là il faudra un vainqueur et les Espagnols vont nous amener dans un vrai combat. C'est une équipe européenne, méditerranéenne comme la nôtre mais qui est capable de développer un jeu défensif très agressif, très haut. C’est donc là qu’on verra si on a progressé suffisamment ou pas.

A 4700 km de Paris, percevez-vous l’intérêt qui existe pour cette équipe ?
Pas complètement même si on avait suivi l’aventure des Juniors et qu’on avait senti un engouement. Si c’est le cas pour nous, je dirai que c’est une super nouvelle pour le hand français et pour les équipes de jeunes.

Alberto Suarez: "nous avons la meilleure défense du Mondial"

Sereins les Espagnols, un tantinet sûrs d'eux ? On pourrait le penser à la lecture des propos du sélectionneur Alberto Suarez (notre photo) sur le site de sa propre Fédération au sujet de l’adversaire français : « C’est une équipe très complète et très équilibrée notamment en défense mais je pense que nous sommes mieux armés qu’eux dans ce secteur. Nous avons la meilleure défense du championnat du Monde. Il suffit que nous soyons constants dans notre performance défensive pour minimiser leur efficacité en attaque. C’est d’ailleurs dans ce dernier domaine où nous devons nous bonifier. Nous devons être plus exigeants, surtout lorsque nous nous retrouvons en situation de supériorité numérique et ne pas nous affoler dans le contexte d’une infériorité. C’est ce qui peut faire la différence. » Le technicien de la "Rojita" est un fin stratège. Lors des cinq dernières années, il a pris l’habitude de monter sur le podium de chaque compétition à laquelle son équipe a participé. A son palmarès, une médaille d’or à l’Euro Juniors en 2012, 3 médailles d’argent (Euro et Mondial Jeunes 2010 et 2011, Mondial Juniors 2013) et 1 en bronze (Euro Jeunes l’an passé). Aux Français de contrarier ses rêves dorés !

L'autre demi-finale à suivre également sur www.handzone.net opposera à 12h30, l'Islande à la Slovénie.

France Jeunes Masc: Veillée d'armes avant le combat  

Mondial

mardi 18 août 2015 - © Yves Michel

 6 min 22 de lecture

France-Espagne, je t'aime, moi non plus. Encore une fois le voisin outre-pyrénéen vient se poser en obstacle devant les Tricolores dans une compétition mondiale. La demi-finale des moins de 19 ans s'annonce comme un véritable combat. Décryptage et premier bilan en compagnie de Pascal Bourgeais, l'entraîneur adjoint de l'équipe de France Jeunes.  

par Yves Michel

On ne va pas s’embarrasser de formules étriquées qui ramèneraient cet affrontement entre Français et Espagnols à un simple combat de taureaux lâchés dans une arène qui n’a de toute façon rien à voir avec les places de Nîmes ou Séville, tant l’affluence dans les grands complexes russes est un véritable fiasco. Seule une poignée de supporters tricolores et espagnols ayant avalé quelques milliers de kilomètres pour être là, se fera entendre et maintiendra la claque de la 1ère à la dernière minute. Ce n’est d’ailleurs pas dans ce mano a mano des tribunes que se jugera l’épilogue de la rencontre. C’est tout simplement dans une confrontation entre deux pays de handball qui veillent à l’éclosion de leurs jeunes pousses et qui essaient de les amener au plus haut niveau. Pour les équipes masculines françaises, l’année 2015 est d’ores et déjà exceptionnelle. Avec les "A" au Qatar en janvier, les Cadets en Géorgie et les Juniors au Brésil début août, les Tricolores ont tout braqué ! Si ceux d’Eric Quintin et de Pascal Bourgeais (auxquels on associera "Doudou" Karaboué et Mirko Perisic) leur emboîtent le pas, le soleil ne va pas se coucher de sitôt sur le handball gaulois.

Ce mardi, en guise de veillée d’armes, Lucas Ferrandier et ses partenaires ont eu droit à une journée bien remplie. Entre les séances vidéos pour décortiquer le jeu de la "Rojita" et la mise en place technique sur le terrain, ils ont pu partager la convivialité d’un moment avec les quelques proches qui ont fait le déplacement et qui s’aventurent depuis 10 jours, dans les artères d’Ekaterinburg, grimés juste ce qu'il faut, la voix éraillée à force de pousser leurs "minots".



Pascal Bourgeais: "l'Espagne va nous pousser au combat"

Pascal Bourgeais, (notre photo) le responsable du Pôle Espoirs de Boulouris a rejoint le staff technique de l'équipe de France Jeunes en cours de cycle, quelques mois après qu’elle ait remporté en Pologne, son 1er titre de championne d’Europe. Il a accepté de tirer un 1er bilan.

Pascal, dans quel état d’esprit est le groupe ?
C’est un groupe qui vit très bien ensemble, qui est conscient de ses possibilités et qui reste très concentré sur son sujet. Tout le monde sait que ce qui nous attend est le plus difficile à gravir.

Depuis le 1er match, as-tu senti une montée en puissance ?
Forcément. Mais je dirai qu’il y a eu une construction pas à pas des différents matches. On a débuté la compétition face à des équipes qui avaient un jeu vraiment atypique, agressif et qui par moments nous a surpris. On a gagné nos matches largement mais en étant insatisfaits de nos prestations. La bascule s’est vraiment faite lorsqu’on a retrouvé des adversaires plus "conventionnels".

Pourtant contre la Slovénie, il y a beaucoup de lacunes
Ce match n'a pas été évident, il était important car on savait que cette équipe rivaliserait pour la 1ère place, on savait aussi que même dans la difficulté, nos garçons trouveraient suffisamment de ressources pour faire face. Ils n'ont rien lâché et ont décroché un nul. 

Contre la Suisse en 8è et la Suède en quarts, doit-on parler de démonstration ?
La question était de savoir si face à ce genre d’équipes qu’on a l’habitude de rencontrer, on allait pouvoir réinstaller notre jeu. Il ne s’agissait plus de faire la différence individuellement mais collectivement et je pense que les défenses de la Suisse et de la Suède nous l’ont permis.

Ces équipes n’ont pas su exploiter un système défensif assez récurrent…
Là, je ne suis pas d’accord sur le mot "récurrent". Ce qui nous a permis de dominer la Suisse et la Suède, c’est justement notre capacité à changer très régulièrement de défense. Avec une dominante effectivement, la 1-5 d’homme à homme mais on a été capable de passer en 0-6 ou en 1-5 zone avec Dika Mem en pointe. Cela a perturbé nos adversaires. Ces changements de notre part les ont étouffés.

L’absence de Dylan Garain a été plutôt bien gérée…
C’est avant tout une rotation de moins et une arme redoutable dans notre capacité à être dangereux à distance. La bonne nouvelle est que Romain Lagarde (photo ci-dessus) qui était un peu dans l’ombre de Dylan, s’est libéré et a su se révéler comme un numéro 1. Le retour prévisible d’Aymeric (Minne) au 1er plan, nous a aussi soulagés. Si d’ailleurs il peut nous faire deux matches comme ceux qu’il vient de réaliser, ce sera pas mal.

L’Espagne prend peu de buts et son gardien est efficace. A contrario de la France…
Si on se base sur les statistiques de l’IHF, effectivement, l’Espagne a pris en moyenne 2,5 buts de moins que nous et leur gardien n°1 s’en sort mieux que le nôtre. De ce point de vue là, la tendance est plus favorable à l’Espagne. Ce mercredi, il peut y avoir une opposition de style, savoir est-ce que c’est l’équipe qui va être capable de marquer un but de plus qui va gagner ou celle qui va en prendre un de moins ?

Le scénario risque de mettre les nerfs à vif…
Comme tous ces matches couperets de fin de compétition. Quoi qu’il en soit, il ne faut pas s'attendre à un gros écart. Comme l'an dernier, en demi-finale ou en janvier au tournoi du soleil où on s'était quitté sur un score nul. Là il faudra un vainqueur et les Espagnols vont nous amener dans un vrai combat. C'est une équipe européenne, méditerranéenne comme la nôtre mais qui est capable de développer un jeu défensif très agressif, très haut. C’est donc là qu’on verra si on a progressé suffisamment ou pas.

A 4700 km de Paris, percevez-vous l’intérêt qui existe pour cette équipe ?
Pas complètement même si on avait suivi l’aventure des Juniors et qu’on avait senti un engouement. Si c’est le cas pour nous, je dirai que c’est une super nouvelle pour le hand français et pour les équipes de jeunes.

Alberto Suarez: "nous avons la meilleure défense du Mondial"

Sereins les Espagnols, un tantinet sûrs d'eux ? On pourrait le penser à la lecture des propos du sélectionneur Alberto Suarez (notre photo) sur le site de sa propre Fédération au sujet de l’adversaire français : « C’est une équipe très complète et très équilibrée notamment en défense mais je pense que nous sommes mieux armés qu’eux dans ce secteur. Nous avons la meilleure défense du championnat du Monde. Il suffit que nous soyons constants dans notre performance défensive pour minimiser leur efficacité en attaque. C’est d’ailleurs dans ce dernier domaine où nous devons nous bonifier. Nous devons être plus exigeants, surtout lorsque nous nous retrouvons en situation de supériorité numérique et ne pas nous affoler dans le contexte d’une infériorité. C’est ce qui peut faire la différence. » Le technicien de la "Rojita" est un fin stratège. Lors des cinq dernières années, il a pris l’habitude de monter sur le podium de chaque compétition à laquelle son équipe a participé. A son palmarès, une médaille d’or à l’Euro Juniors en 2012, 3 médailles d’argent (Euro et Mondial Jeunes 2010 et 2011, Mondial Juniors 2013) et 1 en bronze (Euro Jeunes l’an passé). Aux Français de contrarier ses rêves dorés !

L'autre demi-finale à suivre également sur www.handzone.net opposera à 12h30, l'Islande à la Slovénie.

Dans la même rubrique

  1 2 3 4