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Mondial Jeunes: l'or ou l'argent pour la France ?

Mondial

mercredi 19 août 2015 - © Yves Michel

 7 min 6 de lecture

On va finir par s’y habituer. Après un nouveau succès face à l'Espagne (34-27), l'équipe de France des moins de 19 ans est en finale mondiale et il ne reste plus qu’à la gagner. Les Bleuets ont une médaille assurée. Face à la Slovénie, ce jeudi (15h) pour l'apothéose, ils devront en choisir la couleur. Mais comme l’or leur va si bien, pourquoi changer ?

par Yves Michel

Les Tricolores avaient étouffé la Suisse, asphyxié la Suède, ils ont véritablement ridiculisé (34-27) une équipe d’Espagne dont ils se méfiaient mais qui n’a finalement jamais su trouver le ressort et surtout les solutions pour porter la contestation.  

C’est en 1ère période que les Français ont creusé les fondations, c'est dans le second acte qu'ils ont façonné le chef d'œuvre. La démonstration a été collective sans doute à l'opposé d'un adversaire ibérique qui a trop souvent voulu s'en sortir par ses individualités.

Maîtrise collective ponctuée d'un zeste de réussite par moments et d'une grosse louche de talent et de volonté. Ce cocktail-là, il va falloir le faire inscrire dans le livre des brevets. A Ekaterinbourg, les Français encouragés par une tribu bariolée qui ce mercredi avait littéralement annexé la "Divs Arena", vivent jour après jour, la plénitude de l'instant. Ils grignotent, savourent et quand ils ont faim, dévorent leur proie. Les Espagnols pensaient les perturber en proposant une défense 1/5 avec une pointe très haute et un n°2 montant systématiquement sur l’arrière droit, mais jamais les Tricolores ne vont se laisser prendre au piège. Bien au contraire, puisque chaque fois que la Rojita trouvait des solutions (le plus souvent sur les extérieurs) les Bleuets parvenaient à riposter. Et excusez du peu, certainement pas avec des buts de raccroc ! Melvynn Richardson (photo de tête) déployait toute sa détente à longue portée, Ludovic Fabrégas, sa puissance à l’entrée des 6 mètres, Aymeric Minne son élégance et son opportunisme et Romain Lagarde, un culot monstre n’hésitant pas  à quitter son couloir pour désorganiser totalement un axe central espagnol qui va vite comprendre sa douleur. Alors que Melvynn de Chambéry encore lui, venait de sauter plus haut que tout le monde pour faire un mini-break (12-9 à la 22è), la machine sang et or va se gripper. Au point d’obliger Alberto Suarez à gaspiller un 2ème temps mort en moins de 10 minutes. D’habitude si débonnaire, le technicien originaire de Gijon va passer un sacré savon à sa troupe. Sans trop d’effets puisque non seulement elle ne va pas réduire l’écart mais pire pour elle, les Français vont trouver la porte grande ouverte et corser l'addition (18-13 à la pause). 



Une interrogation planait toutefois du côté du banc espagnol. Jusque-là, Suarez n'avait pas utilisé son lance-missiles Daniel Dujshebaev. On va comprendre très vite, ne voyant toujours pas le Barcelonais s'échauffer, que la veille une blessure à l'aine lui avait coupé les jambes. Le fils de Talant et frère d'Alex ne fera qu'un aller-retour, pour convertir un pénalty. Son absence est certes préjudiciable mais n'explique pas tout. Certainement pas les 14 pertes de balle de ses partenaires (contre 4 pour la France) et leur manque de révolte au retour des vestiaires. Car les petits Bleus, passé le temps de retrouver leurs repères, vont enchaîner et continuer à battre la mesure. Harbaoui réalisait quelques parades importantes, Lenne (photo ci-dessus) les envolées dont il a le secret et Mem plus défensif en 1ère période, va ouvrir son compteur. C'est d'ailleurs lui qui va pousser à la faute José Maria Marquez, l'arrière droit prenant sa 3ème exclusion et devant donc laisser ses camarades à leur misère. Les "Allez, les Bleus" des familles et des proches (photo du bas) résonnaient un peu plus dans le palais des sports, ils vont laisser la place à des "On est en finale !" lorsqu'après 25 minutes dans cette seconde période, les Français menaient de six longueurs (31-25). Alberto Suarez avait compris depuis longtemps que depuis son banc, cela ne servait plus à rien de transpirer et de se mettre dans tous les états car comme il y a un an, l'Espagne serait recalée à l'examen de passage (score final: 34-27). L'apothéose aura lieu ce jeudi sur le coup de 15h (heure française). Contre la Slovénie (voir plus bas). Ce sera de saines retrouvailles mais cette fois, il faudra un vainqueur !



A Ekaterinbourg, Russie  - Palais des sports Divs
Championnat du monde U19 2015
Demi-finale le mercredi 19 août à 15h00
France - Espagne :   34 - 27 (Mi-temps : 18-13)

600 spectateurs
Arbitres :  MM BETHMANN Andreas & TZAFEROPOULOS Michail (Grèce)

Statistiques du match
France
Gardiens :
Harbaoui (34') 4/18 dt 0/1 au pén.  - Bonneau (26') 2/15
Joueurs de champ : Fabregas (3/4), Minne (9/12 dt 3/4), Kamtchop (1/1), Kounkoud (1/1), Lagarde (6/7), Lenne (3/3), Limousin (0/1), Mem (4/7), Pelayo (2/3), Richardson (5/7) Nozeran (0/1), Mocquais (0/2), Ferrandier (0/1), Bouchillou.

Meilleurs réalisateurs espagnols :  Torriko (7/9) Fernandez A.D (4/8) Castro (3/8)



Les réactions.... Lucas Ferrandier: "A une marche du Graal"

On demandera à Pascal Bourgeais de continuer à se tromper dans ses pronostics lui qui la veille dans l'interview qu'il nous avait accordée, avait prédit que le score serait serré et que la différence se ferait peut-être sur un écart d'un but. L'entraîneur adjoint de l'Equipe de France Jeunes a eu raison durant les 20 premières minutes. D'ailleurs, lui-même n'en revenait pas à la fin de la rencontre: «Marquer 34 buts à la meilleure défense du Mondial est une performance. Elle est significative du potentiel de notre équipe et encore une fois c’est le collectif qui a usé l’adversaire. En finale, nous affrontons la Slovénie, invaincue depuis deux ans. Ce sera une opposition entre les deux meilleures équipes actuelles. Le titre est à ce prix. » Alors Pascal, un petit prono pour la finale ?

Lucas Ferrandier, capitaine comblé de cette équipe de France: « C’est énorme… L’équipe a construit le match comme il le fallait, en étant sérieux du début à la fin. Désormais, nous sommes à une marche du graal, à une marche d’un doublé historique ».

Aymeric MINNE, demi-centre des Bleuets: « Nous avons réalisé un match très sérieux. Même si nous l’avons commencé avec un peu de retenue, nous nous sommes vite mis au niveau d’une demi-finale de championnat du Monde. L’état d’esprit de l’équipe est irréprochable depuis que l’on a passé les Poules. Nous avons une équipe formidable qui est capable de battre n’importe qui. Il faudra à nouveau le prouver demain pour être sur le toit du Monde».



Revoilà la Slovénie !

Comme au Festival Olympique de la Jeunesse Européenne en Géorgie pour les cadets, la France retrouvera la Slovénie en finale. Et comme pour les cadets, les deux équipes s'affronteront pour la 2ème fois dans la compétition après s'être opposé lors de la dernière journée de la phase de groupe. Le tableau d'affichage (32-32) avait renvoyé les équipes dos à dos.

Cette place en finale, les Slovènes l'ont construite dans le dernier quart d'heure après que Kastelic, leur excellent gardien (19 arrêts à près de 39%) ait donné un sacré coup de main à ses attaquants Janc et Kavcic qui quelques minutes plus tôt avaient commencé à combler un écart de cinq buts (16-11 à la 32ème). L'Islande, l'adversaire du jour, avait comme à son habitude, attaqué la rencontre pied au plancher, S'appuyant sur une défense 1/5 avec dès le moindre ballon chipé, une relance immédiate sur l'ailier droit, meilleur buteur du Mondial, Rikhardsson. Ce petit manège va durer toute une mi-temps. Visiblement émoussés et moins percutants face à une défense slovène plus agressive, les joueurs de la terre glacée ont commencé à rendre des ballons et voir leur avance fondre au fil des minutes. L'inévitable arrière droit de Céljé, Blaz Janc va égaliser (26-26 à la 53è). Dès lors, le futur finaliste ne sera plus mené et va s'imposer en ayant su faire preuve de patience et d'opportunisme (30-31).

Pour cette seconde confrontation en six jours, le contexte n'a pas beaucoup évolué. Les deux finalistes possèdent des atouts techniques et physiques semblables. La Slovénie s'articulera autour de son génial maître à marquer dans toutes les positions (Blaz Janc, 64 réalisations en 8 matches), une mobylette sur l'aile droite Gal Marguc, digne héritier de son grand frère Gasper (l'ailier de Veszprém), un arrière gauche Malus qui ne manque pas d'assurance, un pivot Stojnic, défenseur central de 2.00 m pour 100 kg, imposant mais souvent verbalisé par la patrouille et un gardien, Kastelic qui figure dans le top 3 du classement des meilleurs portiers.  

L'état des lieux chez les Espagnols était tout aussi impressionnant. Et pourtant, la France.... 

Mondial Jeunes: l'or ou l'argent pour la France ?  

Mondial

mercredi 19 août 2015 - © Yves Michel

 7 min 6 de lecture

On va finir par s’y habituer. Après un nouveau succès face à l'Espagne (34-27), l'équipe de France des moins de 19 ans est en finale mondiale et il ne reste plus qu’à la gagner. Les Bleuets ont une médaille assurée. Face à la Slovénie, ce jeudi (15h) pour l'apothéose, ils devront en choisir la couleur. Mais comme l’or leur va si bien, pourquoi changer ?

par Yves Michel

Les Tricolores avaient étouffé la Suisse, asphyxié la Suède, ils ont véritablement ridiculisé (34-27) une équipe d’Espagne dont ils se méfiaient mais qui n’a finalement jamais su trouver le ressort et surtout les solutions pour porter la contestation.  

C’est en 1ère période que les Français ont creusé les fondations, c'est dans le second acte qu'ils ont façonné le chef d'œuvre. La démonstration a été collective sans doute à l'opposé d'un adversaire ibérique qui a trop souvent voulu s'en sortir par ses individualités.

Maîtrise collective ponctuée d'un zeste de réussite par moments et d'une grosse louche de talent et de volonté. Ce cocktail-là, il va falloir le faire inscrire dans le livre des brevets. A Ekaterinbourg, les Français encouragés par une tribu bariolée qui ce mercredi avait littéralement annexé la "Divs Arena", vivent jour après jour, la plénitude de l'instant. Ils grignotent, savourent et quand ils ont faim, dévorent leur proie. Les Espagnols pensaient les perturber en proposant une défense 1/5 avec une pointe très haute et un n°2 montant systématiquement sur l’arrière droit, mais jamais les Tricolores ne vont se laisser prendre au piège. Bien au contraire, puisque chaque fois que la Rojita trouvait des solutions (le plus souvent sur les extérieurs) les Bleuets parvenaient à riposter. Et excusez du peu, certainement pas avec des buts de raccroc ! Melvynn Richardson (photo de tête) déployait toute sa détente à longue portée, Ludovic Fabrégas, sa puissance à l’entrée des 6 mètres, Aymeric Minne son élégance et son opportunisme et Romain Lagarde, un culot monstre n’hésitant pas  à quitter son couloir pour désorganiser totalement un axe central espagnol qui va vite comprendre sa douleur. Alors que Melvynn de Chambéry encore lui, venait de sauter plus haut que tout le monde pour faire un mini-break (12-9 à la 22è), la machine sang et or va se gripper. Au point d’obliger Alberto Suarez à gaspiller un 2ème temps mort en moins de 10 minutes. D’habitude si débonnaire, le technicien originaire de Gijon va passer un sacré savon à sa troupe. Sans trop d’effets puisque non seulement elle ne va pas réduire l’écart mais pire pour elle, les Français vont trouver la porte grande ouverte et corser l'addition (18-13 à la pause). 



Une interrogation planait toutefois du côté du banc espagnol. Jusque-là, Suarez n'avait pas utilisé son lance-missiles Daniel Dujshebaev. On va comprendre très vite, ne voyant toujours pas le Barcelonais s'échauffer, que la veille une blessure à l'aine lui avait coupé les jambes. Le fils de Talant et frère d'Alex ne fera qu'un aller-retour, pour convertir un pénalty. Son absence est certes préjudiciable mais n'explique pas tout. Certainement pas les 14 pertes de balle de ses partenaires (contre 4 pour la France) et leur manque de révolte au retour des vestiaires. Car les petits Bleus, passé le temps de retrouver leurs repères, vont enchaîner et continuer à battre la mesure. Harbaoui réalisait quelques parades importantes, Lenne (photo ci-dessus) les envolées dont il a le secret et Mem plus défensif en 1ère période, va ouvrir son compteur. C'est d'ailleurs lui qui va pousser à la faute José Maria Marquez, l'arrière droit prenant sa 3ème exclusion et devant donc laisser ses camarades à leur misère. Les "Allez, les Bleus" des familles et des proches (photo du bas) résonnaient un peu plus dans le palais des sports, ils vont laisser la place à des "On est en finale !" lorsqu'après 25 minutes dans cette seconde période, les Français menaient de six longueurs (31-25). Alberto Suarez avait compris depuis longtemps que depuis son banc, cela ne servait plus à rien de transpirer et de se mettre dans tous les états car comme il y a un an, l'Espagne serait recalée à l'examen de passage (score final: 34-27). L'apothéose aura lieu ce jeudi sur le coup de 15h (heure française). Contre la Slovénie (voir plus bas). Ce sera de saines retrouvailles mais cette fois, il faudra un vainqueur !



A Ekaterinbourg, Russie  - Palais des sports Divs
Championnat du monde U19 2015
Demi-finale le mercredi 19 août à 15h00
France - Espagne :   34 - 27 (Mi-temps : 18-13)

600 spectateurs
Arbitres :  MM BETHMANN Andreas & TZAFEROPOULOS Michail (Grèce)

Statistiques du match
France
Gardiens :
Harbaoui (34') 4/18 dt 0/1 au pén.  - Bonneau (26') 2/15
Joueurs de champ : Fabregas (3/4), Minne (9/12 dt 3/4), Kamtchop (1/1), Kounkoud (1/1), Lagarde (6/7), Lenne (3/3), Limousin (0/1), Mem (4/7), Pelayo (2/3), Richardson (5/7) Nozeran (0/1), Mocquais (0/2), Ferrandier (0/1), Bouchillou.

Meilleurs réalisateurs espagnols :  Torriko (7/9) Fernandez A.D (4/8) Castro (3/8)



Les réactions.... Lucas Ferrandier: "A une marche du Graal"

On demandera à Pascal Bourgeais de continuer à se tromper dans ses pronostics lui qui la veille dans l'interview qu'il nous avait accordée, avait prédit que le score serait serré et que la différence se ferait peut-être sur un écart d'un but. L'entraîneur adjoint de l'Equipe de France Jeunes a eu raison durant les 20 premières minutes. D'ailleurs, lui-même n'en revenait pas à la fin de la rencontre: «Marquer 34 buts à la meilleure défense du Mondial est une performance. Elle est significative du potentiel de notre équipe et encore une fois c’est le collectif qui a usé l’adversaire. En finale, nous affrontons la Slovénie, invaincue depuis deux ans. Ce sera une opposition entre les deux meilleures équipes actuelles. Le titre est à ce prix. » Alors Pascal, un petit prono pour la finale ?

Lucas Ferrandier, capitaine comblé de cette équipe de France: « C’est énorme… L’équipe a construit le match comme il le fallait, en étant sérieux du début à la fin. Désormais, nous sommes à une marche du graal, à une marche d’un doublé historique ».

Aymeric MINNE, demi-centre des Bleuets: « Nous avons réalisé un match très sérieux. Même si nous l’avons commencé avec un peu de retenue, nous nous sommes vite mis au niveau d’une demi-finale de championnat du Monde. L’état d’esprit de l’équipe est irréprochable depuis que l’on a passé les Poules. Nous avons une équipe formidable qui est capable de battre n’importe qui. Il faudra à nouveau le prouver demain pour être sur le toit du Monde».



Revoilà la Slovénie !

Comme au Festival Olympique de la Jeunesse Européenne en Géorgie pour les cadets, la France retrouvera la Slovénie en finale. Et comme pour les cadets, les deux équipes s'affronteront pour la 2ème fois dans la compétition après s'être opposé lors de la dernière journée de la phase de groupe. Le tableau d'affichage (32-32) avait renvoyé les équipes dos à dos.

Cette place en finale, les Slovènes l'ont construite dans le dernier quart d'heure après que Kastelic, leur excellent gardien (19 arrêts à près de 39%) ait donné un sacré coup de main à ses attaquants Janc et Kavcic qui quelques minutes plus tôt avaient commencé à combler un écart de cinq buts (16-11 à la 32ème). L'Islande, l'adversaire du jour, avait comme à son habitude, attaqué la rencontre pied au plancher, S'appuyant sur une défense 1/5 avec dès le moindre ballon chipé, une relance immédiate sur l'ailier droit, meilleur buteur du Mondial, Rikhardsson. Ce petit manège va durer toute une mi-temps. Visiblement émoussés et moins percutants face à une défense slovène plus agressive, les joueurs de la terre glacée ont commencé à rendre des ballons et voir leur avance fondre au fil des minutes. L'inévitable arrière droit de Céljé, Blaz Janc va égaliser (26-26 à la 53è). Dès lors, le futur finaliste ne sera plus mené et va s'imposer en ayant su faire preuve de patience et d'opportunisme (30-31).

Pour cette seconde confrontation en six jours, le contexte n'a pas beaucoup évolué. Les deux finalistes possèdent des atouts techniques et physiques semblables. La Slovénie s'articulera autour de son génial maître à marquer dans toutes les positions (Blaz Janc, 64 réalisations en 8 matches), une mobylette sur l'aile droite Gal Marguc, digne héritier de son grand frère Gasper (l'ailier de Veszprém), un arrière gauche Malus qui ne manque pas d'assurance, un pivot Stojnic, défenseur central de 2.00 m pour 100 kg, imposant mais souvent verbalisé par la patrouille et un gardien, Kastelic qui figure dans le top 3 du classement des meilleurs portiers.  

L'état des lieux chez les Espagnols était tout aussi impressionnant. Et pourtant, la France.... 

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