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France Jeunes: Aymeric Minne, la tête dans les étoiles

Mondial

vendredi 21 août 2015 - © Yves Michel

 6 min 9 de lecture

Certains n’ont pas du dormir beaucoup. Une finale, ça se gagne, un titre, ça se fête ! Aymeric Minne lui, a suivi le mouvement. Un petit resto avec l’équipe mais surtout le désir de prolonger ces derniers instants ensemble puisque ce vendredi, c’est le retour au quotidien d'avant prépa. Les médaillés d'or rentrent du Mondial russe des moins de 19 ans, la tête dans les étoiles.

par Yves MICHEL

 
Et dire qu'Aymeric Minne a bien failli rester à quai, perturbé pendant la préparation par une blessure à la cheville. Conscient de la lourde perte que pouvait constituer son forfait, le staff tricolore s’est mis en quatre pour qu’il soit opérationnel. Le talentueux demi-centre a été préservé lors des trois premiers matches (contre l’Argentine, le Japon et la Tunisie) mais lorsqu’il est entré face au Brésil, sa performance a tout de suite rassuré ses coéquipiers. Le futur ingénieur de l’INSA à Toulouse et stratège de la réserve du Fénix n’a fait que se bonifier atteignant sa plénitude lundi dernier en quart, face à la Suède. A l’instar de ses potes de la génération 96-97, le voilà en un an, doublement médaillé. Comme les Experts, vainqueurs du Mondial et en 2014, de l’Euro.

Aymeric, doit on parler de consécration ?
Oui je pense car c’est quand même le fruit d’un travail de deux ans. On est parti sur la préparation et la compétition sans Julien Meyer, notre gardien de l’année dernière. Pendant la prépa, on a bossé comme des fous pour palier ce manque et vu le résultat final, on y est arrivé.

Dès le début de la phase éliminatoire, vous avez été irrésistibles…
Oui, à chaque fois, on est arrivé à s’adapter puisqu’en plein match, il nous est arrivé de changer de dispositif et c’est cela qui a fait notre force.

A titre personnel, tu aurais pu très bien ne pas y être...
Lorsque je me suis tordu la cheville, j’ai du immédiatement stopper la préparation car elle a vite gonflé. J’ai vraiment eu très peur. J’ai d’ailleurs fondu en larmes car pour moi, tout s’écroulait, je ne me voyais pas partir en Russie. Je dois remercier le staff médical qui a fait un boulot énorme. De mon côté, j’ai fait ce qu’il fallait et ça a payé. 

Il était inconcevable que tu n’y ailles pas…
Evidemment. J’avais prévu cette date depuis déjà… un an, juste après l’Euro. Faire le doublé dans cette catégorie, personne ne l’avait jamais fait donc il y avait une sorte de challenge.

Qu’est ce qui fait votre force ?
On est une bonne bande de potes qui surtout se respectent et cela renforce les liens. Quand il y en a un qui est un peu en dedans, il y a toujours un partenaire qui se met au niveau. D’ailleurs pour moi dans cette équipe, il n’y a pas de remplaçants, ce sont en fait des numéros 1 qui ne sont pas titulaires.

On peut parler de démonstration dès les 8èmes ?
Disons qu’on était un peu inquiet sur notre niveau de jeu après le match contre la Slovénie (seul point concédé de tout le Mondial), donc on a travaillé ce qui n’avait pas fonctionné, cela nous a servi pour la suite. Et en finale, ils n’ont pas retrouvé le même adversaire.

Vous sembliez plus frais ?
Oui, la grosse différence c’est qu’ils ont tourné à 7 joueurs pendant toute la compétition, nous on a utilisé tout le monde.

Les perfs des autres sélections masculines, cela vous a motivés ?
Pas plus que ça. Le seul fait de participer à notre 1er Mondial était une motivation en soi. En revanche, cela a été une petite pression supplémentaire. On s'est dit: "Eux l’ont été, nous il faut qu’on le soit !" On était plus attendu que les juniors par exemple.

Le meilleur est à venir avec le passage chez les juniors…
On peut rêver pourquoi pas d’un quadruplé surtout qu’on va récupérer Julien (Meyer) qui est notre assurance tous risques. En plus, on s’aperçoit que chacun dans notre coin, on progresse au fil des ans.

Qu'est ce qui dans ta vie de handballeur te caractérise le plus ?
Je dirai que je suis un perfectionniste. Lors du nul contre la Slovénie, je fais 8/9 mais sur la fin, je perds trois ballons qui font mal. Malgré les 8 buts, je n’étais pas très content de mon match, c’est mon tempérament. Je ne pense pas ressembler à tel ou tel joueur, j’ai mes qualités, mes défauts et je sais ce qu’il me faut travailler pour m'améliorer.

Tes études assez poussées vont-elles te permettre de continuer ?
Oui car la priorité pour moi reste le hand. Et si je dois changer d’école pour changer de club et progresser, je suis prêt à m’orienter vers d’autres études.



Prémonitoire ? Aymeric Minne vient d'avoir 8 ans et en juin 2005 avec l'école de hand du Tournefeuille Hb (banlieue de Toulouse) dans laquelle figure aussi l'ailier gauche Tom Nozeran (lui aussi au Fénix), il est récompensé au tournoi sur herbe de Montpellier. Il recevra son trophée des mains d'un certain Nikola (alors âgé de 21 ans) qui a déjà une Ligue des Champions à son palmarès et qui s'apprête à quitter l'Hérault, pour le club de Kiel.  



La perf' des moins de 19 ans vue par....

Jackson Richardson, entraîneur de Dijon mais surtout père heureux de Melvyn, MVP et meilleur demi-centre du Mondial: « Je suis comblé et fier à plus d’un titre. Il y a le papa et l'ancien handballeur. Pour Melvyn, cela ne s’est pas fait tout seul. Je retiendrai surtout les sacrifices qu’il a du consentir. Il ne faut pas oublier qu’au mois de février, il était dans un placard. Des problèmes au genou l’ont écarté du terrain pendant quatre mois. Pendant que les autres s’entraînaient, lui était à l’écart dans une salle de muscu avec le préparateur physique et le kiné. Aujourd’hui, c’est aussi grâce à eux que sa performance a été possible. Il porte un nom, personne ne pourra lui enlever. Je lui ai toujours dit que c’était à lui de se faire un prénom et je suis heureux qu’il commence à y parvenir. Peu importe qu'il soit demi-centre ou arrière, il a réussi à étoffer son potentiel sur les deux postes. Pour ma part, j’ai eu la chance dans ma jeunesse d’évoluer sur plusieurs postes, c’est aussi ce qui m’a permis de progresser. Maintenant, il a son propre avenir à tracer

Jérôme Fernandez, le capitaine de l'équipe de France "A": « J’éprouve une grande fierté à l’égard de ces minots, ça fait un petit moment que je m'y intéresse, je suis d'ailleurs parrain des moins de 19 depuis trois générations. Jusqu’à maintenant, on avait vu passer de bons joueurs sans qu’il y ait des résultats mais là, cette moisson est exceptionnelle. Il y a beaucoup de qualité dans ce groupe. J’ai eu la chance d’être champion du Monde avec certains Barjots et aujourd’hui, les fils de ces joueurs, dans les différentes sélections sont champions du Monde, je pense à Melvyn (Richardson) et Kentin (Mahé). Leurs papas doivent être très fiers d’avoir ouvert le chemin, il y a un peu plus de 20 ans.  J’espère que parmi nos propres enfants, il y en aura quelques-uns qui prendront le relais. Pour moi, ça sera un plaisir de céder ma place à ces générations de gagneurs.»

France Jeunes: Aymeric Minne, la tête dans les étoiles 

Mondial

vendredi 21 août 2015 - © Yves Michel

 6 min 9 de lecture

Certains n’ont pas du dormir beaucoup. Une finale, ça se gagne, un titre, ça se fête ! Aymeric Minne lui, a suivi le mouvement. Un petit resto avec l’équipe mais surtout le désir de prolonger ces derniers instants ensemble puisque ce vendredi, c’est le retour au quotidien d'avant prépa. Les médaillés d'or rentrent du Mondial russe des moins de 19 ans, la tête dans les étoiles.

par Yves MICHEL

 
Et dire qu'Aymeric Minne a bien failli rester à quai, perturbé pendant la préparation par une blessure à la cheville. Conscient de la lourde perte que pouvait constituer son forfait, le staff tricolore s’est mis en quatre pour qu’il soit opérationnel. Le talentueux demi-centre a été préservé lors des trois premiers matches (contre l’Argentine, le Japon et la Tunisie) mais lorsqu’il est entré face au Brésil, sa performance a tout de suite rassuré ses coéquipiers. Le futur ingénieur de l’INSA à Toulouse et stratège de la réserve du Fénix n’a fait que se bonifier atteignant sa plénitude lundi dernier en quart, face à la Suède. A l’instar de ses potes de la génération 96-97, le voilà en un an, doublement médaillé. Comme les Experts, vainqueurs du Mondial et en 2014, de l’Euro.

Aymeric, doit on parler de consécration ?
Oui je pense car c’est quand même le fruit d’un travail de deux ans. On est parti sur la préparation et la compétition sans Julien Meyer, notre gardien de l’année dernière. Pendant la prépa, on a bossé comme des fous pour palier ce manque et vu le résultat final, on y est arrivé.

Dès le début de la phase éliminatoire, vous avez été irrésistibles…
Oui, à chaque fois, on est arrivé à s’adapter puisqu’en plein match, il nous est arrivé de changer de dispositif et c’est cela qui a fait notre force.

A titre personnel, tu aurais pu très bien ne pas y être...
Lorsque je me suis tordu la cheville, j’ai du immédiatement stopper la préparation car elle a vite gonflé. J’ai vraiment eu très peur. J’ai d’ailleurs fondu en larmes car pour moi, tout s’écroulait, je ne me voyais pas partir en Russie. Je dois remercier le staff médical qui a fait un boulot énorme. De mon côté, j’ai fait ce qu’il fallait et ça a payé. 

Il était inconcevable que tu n’y ailles pas…
Evidemment. J’avais prévu cette date depuis déjà… un an, juste après l’Euro. Faire le doublé dans cette catégorie, personne ne l’avait jamais fait donc il y avait une sorte de challenge.

Qu’est ce qui fait votre force ?
On est une bonne bande de potes qui surtout se respectent et cela renforce les liens. Quand il y en a un qui est un peu en dedans, il y a toujours un partenaire qui se met au niveau. D’ailleurs pour moi dans cette équipe, il n’y a pas de remplaçants, ce sont en fait des numéros 1 qui ne sont pas titulaires.

On peut parler de démonstration dès les 8èmes ?
Disons qu’on était un peu inquiet sur notre niveau de jeu après le match contre la Slovénie (seul point concédé de tout le Mondial), donc on a travaillé ce qui n’avait pas fonctionné, cela nous a servi pour la suite. Et en finale, ils n’ont pas retrouvé le même adversaire.

Vous sembliez plus frais ?
Oui, la grosse différence c’est qu’ils ont tourné à 7 joueurs pendant toute la compétition, nous on a utilisé tout le monde.

Les perfs des autres sélections masculines, cela vous a motivés ?
Pas plus que ça. Le seul fait de participer à notre 1er Mondial était une motivation en soi. En revanche, cela a été une petite pression supplémentaire. On s'est dit: "Eux l’ont été, nous il faut qu’on le soit !" On était plus attendu que les juniors par exemple.

Le meilleur est à venir avec le passage chez les juniors…
On peut rêver pourquoi pas d’un quadruplé surtout qu’on va récupérer Julien (Meyer) qui est notre assurance tous risques. En plus, on s’aperçoit que chacun dans notre coin, on progresse au fil des ans.

Qu'est ce qui dans ta vie de handballeur te caractérise le plus ?
Je dirai que je suis un perfectionniste. Lors du nul contre la Slovénie, je fais 8/9 mais sur la fin, je perds trois ballons qui font mal. Malgré les 8 buts, je n’étais pas très content de mon match, c’est mon tempérament. Je ne pense pas ressembler à tel ou tel joueur, j’ai mes qualités, mes défauts et je sais ce qu’il me faut travailler pour m'améliorer.

Tes études assez poussées vont-elles te permettre de continuer ?
Oui car la priorité pour moi reste le hand. Et si je dois changer d’école pour changer de club et progresser, je suis prêt à m’orienter vers d’autres études.



Prémonitoire ? Aymeric Minne vient d'avoir 8 ans et en juin 2005 avec l'école de hand du Tournefeuille Hb (banlieue de Toulouse) dans laquelle figure aussi l'ailier gauche Tom Nozeran (lui aussi au Fénix), il est récompensé au tournoi sur herbe de Montpellier. Il recevra son trophée des mains d'un certain Nikola (alors âgé de 21 ans) qui a déjà une Ligue des Champions à son palmarès et qui s'apprête à quitter l'Hérault, pour le club de Kiel.  



La perf' des moins de 19 ans vue par....

Jackson Richardson, entraîneur de Dijon mais surtout père heureux de Melvyn, MVP et meilleur demi-centre du Mondial: « Je suis comblé et fier à plus d’un titre. Il y a le papa et l'ancien handballeur. Pour Melvyn, cela ne s’est pas fait tout seul. Je retiendrai surtout les sacrifices qu’il a du consentir. Il ne faut pas oublier qu’au mois de février, il était dans un placard. Des problèmes au genou l’ont écarté du terrain pendant quatre mois. Pendant que les autres s’entraînaient, lui était à l’écart dans une salle de muscu avec le préparateur physique et le kiné. Aujourd’hui, c’est aussi grâce à eux que sa performance a été possible. Il porte un nom, personne ne pourra lui enlever. Je lui ai toujours dit que c’était à lui de se faire un prénom et je suis heureux qu’il commence à y parvenir. Peu importe qu'il soit demi-centre ou arrière, il a réussi à étoffer son potentiel sur les deux postes. Pour ma part, j’ai eu la chance dans ma jeunesse d’évoluer sur plusieurs postes, c’est aussi ce qui m’a permis de progresser. Maintenant, il a son propre avenir à tracer

Jérôme Fernandez, le capitaine de l'équipe de France "A": « J’éprouve une grande fierté à l’égard de ces minots, ça fait un petit moment que je m'y intéresse, je suis d'ailleurs parrain des moins de 19 depuis trois générations. Jusqu’à maintenant, on avait vu passer de bons joueurs sans qu’il y ait des résultats mais là, cette moisson est exceptionnelle. Il y a beaucoup de qualité dans ce groupe. J’ai eu la chance d’être champion du Monde avec certains Barjots et aujourd’hui, les fils de ces joueurs, dans les différentes sélections sont champions du Monde, je pense à Melvyn (Richardson) et Kentin (Mahé). Leurs papas doivent être très fiers d’avoir ouvert le chemin, il y a un peu plus de 20 ans.  J’espère que parmi nos propres enfants, il y en aura quelques-uns qui prendront le relais. Pour moi, ça sera un plaisir de céder ma place à ces générations de gagneurs.»

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