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A Nîmes, l'autre match d'Olivier Marroux

LMSL

vendredi 28 août 2015 - © Yves Michel

 12 min 21 de lecture

L’été dernier, l’ailier droit international a signé un contrat de trois ans en faveur de l’USAM Nîmes. Malheureusement pour lui, un souci récurrent à l'épaule ne lui a jamais permis de faire ses preuves parmi ses nouveaux partenaires. Histoire d’une incroyable galère doublée d’une réelle frustration.  

par Yves MICHEL

26 avril 2014. La date, Olivier Marroux s’en souvient comme de son 1er match chez les pros, sept ans plus tôt. Ce soir-là à Ivry, il ne le sait pas encore, il vient de disputer son dernier match sous les couleurs de Chambéry. « Je n’ai joué que 20 minutes puisque j’avais déjà mal au bras et à l’époque j’avais deux tendinites au tendon d’Achille. Le dernier tir, c’est un péno et face à Gervelas, j’ai voulu "envoyer de la gouache". Tout ce dont je me rappelle, c’est que j’ai ressenti une vive douleur.» Une pointe vive à l’épaule, intense et surtout récurrente. Le Drômois de naissance n’a pas d’autre alternative que courir de kiné en kiné, de médecin en médecin. Pour au moins identifier la nature du mal, pour être fixé et pour savoir quand il pourra retrouver la plénitude de ses moyens. D’autant qu’à la fin de son bail en Savoie, Nîmes l’a sollicité et lui a fait signer un contrat de trois ans. «Juste avant d’arriver à l’USAM, j’ai subi une infiltration. Cela m’a soulagé et même si j’éprouvais encore une petite gêne, j'espérais que cela allait s’estomper. C’est quand j’ai repris avec toute l’équipe que les vrais problèmes ont débuté. Dès que j’ai touché le ballon, sur les 1ères passes, le mal était toujours présent. » Tout est à refaire ou presque. Nouvelle infiltration, protocole d’étirements, Olivier Marroux passe désormais autant de temps dans les cabinets médicaux qu’à la salle en compagnie de ses nouveaux coéquipiers. Un spécialiste rencontré à Lyon lui conseille même de s’accommoder de la douleur mais un coup de fil de Bertrand Gille va lui faire prendre une nouvelle orientation. Le pivot international qui dans sa carrière, n’a pas été épargné par les bobos en tout genre le dirige vers un praticien basé à Annecy. Le 20 septembre 2014, une intervention est planifiée. « Là je me dis que je vais voir enfin le bout du tunnel. Le chirurgien me nettoie l’arthrose qui a commencé à ronger mon épaule et procède à une acromioplastie. » Au réveil, les propos du médecin restent mesurés.

L’épaule du joueur est jugée instable et nécessite une seconde opération. Deux jours plus tard, Olivier Marroux remonte sur le billard. « Je me suis fait poser une butée afin d’augmenter la surface de l’articulation. D’un commun accord avec le club et après avis médical, on a décrété que trois mois seraient nécessaires pour mon retour à l’entraînement. » La saison a commencé, l’ailier droit n’a toujours pas porté le maillot officiel de l’Usam. La trêve survient, il décide de partir pour le centre de rééducation de Capbreton pour augmenter ses chances de rémission. « Tout a l’air de bien se passer, je gagne en mobilité et à la mi-mars, je rentre sur Nîmes avec l’espoir de reprendre, presque comme si de rien n’était. » Nouvelle désillusion, la douleur est là, implacable, tenace, la consolidation de l’épaule n’est apparemment pas totalement réalisée. « J'avais vraiment le moral au plus bas, raconte l’intéressé. Certains jours, je cèdais au découragement car je ne voyais pas de quelle façon, je pourrais retrouver le niveau qui était le mien avant cette avalanche de problèmes. » Le moindre essai au tir le ramène à la réalité «c’est comme si on m’arrachait le bras». Là où beaucoup aurait craqué et sans doute renoncé, lui s’accroche. « Pour ne pas altérer ma motivation, je me suis refusé à envisager d’arrêter. Depuis, en revanche, je suis rempli de doutes et je me pose plein de questions. Pourquoi cela tombe sur moi ?» Le club nîmois est toujours resté à l’écoute et n’a jamais songé à revenir sur l’engagement signé jusqu’en 2017. Un joker médical (l’Espagnol Alberto Aguirrezabalaga) a été recruté sur l’aile droite mais Olivier Marroux fait toujours partie intégrante de l’effectif. « Il n’a jamais été une charge négative pour l’équipe, confirme le président David Tébib. On peut imaginer dans quel état d’esprit il se trouve et ça serait facile d’annihiler le groupe de ses humeurs. Cela n’a jamais été le cas. Bien au contraire, il est très positif et j’y suis sensible. » Une nouvelle intervention chirurgicale a eu lieu le 3 juin dernier et selon les premiers retours, le diagnostic est plutôt bon. Celui qui fut à huit reprises appelé en équipe de France au cours de la saison 2009-2010 reste prudent. Et même si l’espoir demeure, ses humeurs sont fluctuantes. « Des fois, j’en veux à tout le monde. J’aimerai juste fermer les yeux et les rouvrir au moment où je rentre sur le terrain à la présentation des équipes. C’est certainement ça, je le répète qui me pousse à ne rien lâcher. En plus, ce n’est pas comme si cela faisait dix ans que j’étais au club…. J’arrive et j’ai envie de rendre la confiance qu’on m’a accordée. Et je ne peux pas. J’essaie de relativiser, de me dire que ce n’est que du sport, que le mal qui m’atteint n’est pas incurable mais c’est quand même pesant.»  Depuis seize mois et le début de sa galère, Olivier Marroux a appris la patience. Déterminé à gagner ce match qui se joue autre part que sur un 40x20.



L’USAM Nîmes reste prudente sur ses objectifs

Et pendant ce temps, l’USAM termine sa préparation. A l’intersaison, l’avant dernier budget de LNH (2,7 millions d’euros juste devant Cesson) a joué la stabilité. Six contrats ont été renouvelés, le jeune Quentin Dupuy est assuré de passer pro à l’été 2016 (voir ici) et un meneur de jeu, l’Islandais Snorri Gudjonsson (notre photo) a été recruté après un séjour plutôt mitigé à Sélestat. « L’objectif initial, c’était de construire quelque chose sans tout chambouler chaque année, explique le capitaine nîmois Florent Ferreiro. Recruter un véritable meneur de jeu était une nécessité car jusque-là, ceux qui avaient tenu le poste, avaient plutôt dépanné. L’effet a été immédiat. On connaissait le bonhomme, son CV, il impose le respect et sait parfaitement ce qu’il a à faire. Par rapport à ce qu’il a connu la saison dernière, il a vraiment envie de s’investir et s’approprier le projet de jeu. En plus, ce qui ne gâte rien, c’est un gros bosseur. » A l’image d’Olivier Marroux, la saison dernière, l’USAM n’a pas été épargnée par les blessures. Sur une feuille de match, l’équipe ne s’est jamais présentée au complet. Les intentions étaient bonnes mais les moyens limités. D’où une certaine prudence cette année, à l’heure d’annoncer les objectifs. « Il faut continuer à pérenniser le club en D1, décrypte David Tébib. Cela signifie qu’on tentera de se mettre à l’abri rapidement. On a fait 8ème la saison dernière, on verra s’il est possible de faire mieux. J’avance avec beaucoup d’humilité mais pendant la prépa, j’ai eu le plaisir de constater que le groupe vit très bien ensemble et ça, c’est plutôt rassurant. Après j’attends de voir les 1ères prestations officielles.» Le président nîmois sera vite fixé puisque dès mercredi (le 2 septembre) à l’occasion du 1er tour de la coupe de la Ligue, l’USAM accueille Toulouse. Sept jours plus tard, il s’agira d’un véritable baptême du feu en LNH avec une petite visite à Coubertin face à un PSG que tout le monde présente comme le rouleau compresseur de la D1 masculine. 

L'USAM Nîmes  version 2015-2016

Gardiens

Yassine Idrissi - Rémi Desbonnet

Arr Droit

Asgeir-Orn Hallgrimsson - Damien Waeghe

Demi-centres

Snorri-Steinn Gudjonsson (Isl)

Arr Gauche

Pawel Podsiadlo - Guillaume Saurina - Thomas Tésorière - Quentin Dupuy (CF)

Pivots

Florent Ferreiro - Benjamin Gallego

Ail Droit

Alberto Aguirrezabalaga - Olivier Marroux - Jimmy Brun (CF)

Ail Gauche

Jean Philippe Haon - Julien Rebichon

nouveaux joueurs

(CF) Centre de Formation 

Entraîneurs

Franck Maurice - Yann Balmossière

A Nîmes, l'autre match d'Olivier Marroux 

LMSL

vendredi 28 août 2015 - © Yves Michel

 12 min 21 de lecture

L’été dernier, l’ailier droit international a signé un contrat de trois ans en faveur de l’USAM Nîmes. Malheureusement pour lui, un souci récurrent à l'épaule ne lui a jamais permis de faire ses preuves parmi ses nouveaux partenaires. Histoire d’une incroyable galère doublée d’une réelle frustration.  

par Yves MICHEL

26 avril 2014. La date, Olivier Marroux s’en souvient comme de son 1er match chez les pros, sept ans plus tôt. Ce soir-là à Ivry, il ne le sait pas encore, il vient de disputer son dernier match sous les couleurs de Chambéry. « Je n’ai joué que 20 minutes puisque j’avais déjà mal au bras et à l’époque j’avais deux tendinites au tendon d’Achille. Le dernier tir, c’est un péno et face à Gervelas, j’ai voulu "envoyer de la gouache". Tout ce dont je me rappelle, c’est que j’ai ressenti une vive douleur.» Une pointe vive à l’épaule, intense et surtout récurrente. Le Drômois de naissance n’a pas d’autre alternative que courir de kiné en kiné, de médecin en médecin. Pour au moins identifier la nature du mal, pour être fixé et pour savoir quand il pourra retrouver la plénitude de ses moyens. D’autant qu’à la fin de son bail en Savoie, Nîmes l’a sollicité et lui a fait signer un contrat de trois ans. «Juste avant d’arriver à l’USAM, j’ai subi une infiltration. Cela m’a soulagé et même si j’éprouvais encore une petite gêne, j'espérais que cela allait s’estomper. C’est quand j’ai repris avec toute l’équipe que les vrais problèmes ont débuté. Dès que j’ai touché le ballon, sur les 1ères passes, le mal était toujours présent. » Tout est à refaire ou presque. Nouvelle infiltration, protocole d’étirements, Olivier Marroux passe désormais autant de temps dans les cabinets médicaux qu’à la salle en compagnie de ses nouveaux coéquipiers. Un spécialiste rencontré à Lyon lui conseille même de s’accommoder de la douleur mais un coup de fil de Bertrand Gille va lui faire prendre une nouvelle orientation. Le pivot international qui dans sa carrière, n’a pas été épargné par les bobos en tout genre le dirige vers un praticien basé à Annecy. Le 20 septembre 2014, une intervention est planifiée. « Là je me dis que je vais voir enfin le bout du tunnel. Le chirurgien me nettoie l’arthrose qui a commencé à ronger mon épaule et procède à une acromioplastie. » Au réveil, les propos du médecin restent mesurés.

L’épaule du joueur est jugée instable et nécessite une seconde opération. Deux jours plus tard, Olivier Marroux remonte sur le billard. « Je me suis fait poser une butée afin d’augmenter la surface de l’articulation. D’un commun accord avec le club et après avis médical, on a décrété que trois mois seraient nécessaires pour mon retour à l’entraînement. » La saison a commencé, l’ailier droit n’a toujours pas porté le maillot officiel de l’Usam. La trêve survient, il décide de partir pour le centre de rééducation de Capbreton pour augmenter ses chances de rémission. « Tout a l’air de bien se passer, je gagne en mobilité et à la mi-mars, je rentre sur Nîmes avec l’espoir de reprendre, presque comme si de rien n’était. » Nouvelle désillusion, la douleur est là, implacable, tenace, la consolidation de l’épaule n’est apparemment pas totalement réalisée. « J'avais vraiment le moral au plus bas, raconte l’intéressé. Certains jours, je cèdais au découragement car je ne voyais pas de quelle façon, je pourrais retrouver le niveau qui était le mien avant cette avalanche de problèmes. » Le moindre essai au tir le ramène à la réalité «c’est comme si on m’arrachait le bras». Là où beaucoup aurait craqué et sans doute renoncé, lui s’accroche. « Pour ne pas altérer ma motivation, je me suis refusé à envisager d’arrêter. Depuis, en revanche, je suis rempli de doutes et je me pose plein de questions. Pourquoi cela tombe sur moi ?» Le club nîmois est toujours resté à l’écoute et n’a jamais songé à revenir sur l’engagement signé jusqu’en 2017. Un joker médical (l’Espagnol Alberto Aguirrezabalaga) a été recruté sur l’aile droite mais Olivier Marroux fait toujours partie intégrante de l’effectif. « Il n’a jamais été une charge négative pour l’équipe, confirme le président David Tébib. On peut imaginer dans quel état d’esprit il se trouve et ça serait facile d’annihiler le groupe de ses humeurs. Cela n’a jamais été le cas. Bien au contraire, il est très positif et j’y suis sensible. » Une nouvelle intervention chirurgicale a eu lieu le 3 juin dernier et selon les premiers retours, le diagnostic est plutôt bon. Celui qui fut à huit reprises appelé en équipe de France au cours de la saison 2009-2010 reste prudent. Et même si l’espoir demeure, ses humeurs sont fluctuantes. « Des fois, j’en veux à tout le monde. J’aimerai juste fermer les yeux et les rouvrir au moment où je rentre sur le terrain à la présentation des équipes. C’est certainement ça, je le répète qui me pousse à ne rien lâcher. En plus, ce n’est pas comme si cela faisait dix ans que j’étais au club…. J’arrive et j’ai envie de rendre la confiance qu’on m’a accordée. Et je ne peux pas. J’essaie de relativiser, de me dire que ce n’est que du sport, que le mal qui m’atteint n’est pas incurable mais c’est quand même pesant.»  Depuis seize mois et le début de sa galère, Olivier Marroux a appris la patience. Déterminé à gagner ce match qui se joue autre part que sur un 40x20.



L’USAM Nîmes reste prudente sur ses objectifs

Et pendant ce temps, l’USAM termine sa préparation. A l’intersaison, l’avant dernier budget de LNH (2,7 millions d’euros juste devant Cesson) a joué la stabilité. Six contrats ont été renouvelés, le jeune Quentin Dupuy est assuré de passer pro à l’été 2016 (voir ici) et un meneur de jeu, l’Islandais Snorri Gudjonsson (notre photo) a été recruté après un séjour plutôt mitigé à Sélestat. « L’objectif initial, c’était de construire quelque chose sans tout chambouler chaque année, explique le capitaine nîmois Florent Ferreiro. Recruter un véritable meneur de jeu était une nécessité car jusque-là, ceux qui avaient tenu le poste, avaient plutôt dépanné. L’effet a été immédiat. On connaissait le bonhomme, son CV, il impose le respect et sait parfaitement ce qu’il a à faire. Par rapport à ce qu’il a connu la saison dernière, il a vraiment envie de s’investir et s’approprier le projet de jeu. En plus, ce qui ne gâte rien, c’est un gros bosseur. » A l’image d’Olivier Marroux, la saison dernière, l’USAM n’a pas été épargnée par les blessures. Sur une feuille de match, l’équipe ne s’est jamais présentée au complet. Les intentions étaient bonnes mais les moyens limités. D’où une certaine prudence cette année, à l’heure d’annoncer les objectifs. « Il faut continuer à pérenniser le club en D1, décrypte David Tébib. Cela signifie qu’on tentera de se mettre à l’abri rapidement. On a fait 8ème la saison dernière, on verra s’il est possible de faire mieux. J’avance avec beaucoup d’humilité mais pendant la prépa, j’ai eu le plaisir de constater que le groupe vit très bien ensemble et ça, c’est plutôt rassurant. Après j’attends de voir les 1ères prestations officielles.» Le président nîmois sera vite fixé puisque dès mercredi (le 2 septembre) à l’occasion du 1er tour de la coupe de la Ligue, l’USAM accueille Toulouse. Sept jours plus tard, il s’agira d’un véritable baptême du feu en LNH avec une petite visite à Coubertin face à un PSG que tout le monde présente comme le rouleau compresseur de la D1 masculine. 

L'USAM Nîmes  version 2015-2016

Gardiens

Yassine Idrissi - Rémi Desbonnet

Arr Droit

Asgeir-Orn Hallgrimsson - Damien Waeghe

Demi-centres

Snorri-Steinn Gudjonsson (Isl)

Arr Gauche

Pawel Podsiadlo - Guillaume Saurina - Thomas Tésorière - Quentin Dupuy (CF)

Pivots

Florent Ferreiro - Benjamin Gallego

Ail Droit

Alberto Aguirrezabalaga - Olivier Marroux - Jimmy Brun (CF)

Ail Gauche

Jean Philippe Haon - Julien Rebichon

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(CF) Centre de Formation 

Entraîneurs

Franck Maurice - Yann Balmossière

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