En cette fin de semaine, le PSG est de sortie. Face à Nantes, en demi-finale du Trophée des Champions. Une nouvelle occasion pour le mentor Noka Serdarusic d’évaluer le niveau et les progrès de son équipe. Avant ce 1er grand rendez-vous, le technicien germano-croate a bien voulu répondre à nos questions.
par Yves MICHEL
De prime abord, Noka Serdarusic semble hermétique. Comme absorbé dans des pensées que rien ou personne ne pourra contrarier. Interrogez ceux qui le connaissent mieux, ils vous diront que les apparences sont trompeuses. Enigmatique, l’homme l’est sûrement mais certainement pas distant. La preuve, lundi dernier lors de la présentation par la LNH de la saison, dans un loft très urbain de l’ouest parisien. Le coach d’un PSG appelé à tout compresser sur son passage est assis à une table, au grand air, dans l’attente du journaliste qui voudra bien se risquer à le presser de questions. En quelle langue ? « Auf deutsch, natürlich ! » Nous voilà dans de beaux draps… Heureusement, François Xavier Houlet n’est pas bien loin… La traduction est garantie.
Qu’est ce que cela fait d’être l’entraîneur d’une équipe qui fait peur ?
Tout le monde nous place très haut et je fais partie de ceux-là. Je me sens très concerné mais cela ne me perturbe pas. Quand je suis arrivé à Paris, j’ai dit que je voulais gagner tous les matches, c’est mon objectif. Et quand on a un objectif, il faut s’y tenir. Nous allons être la cible. Et comme la vérité sportive est différente de la vérité sur le papier, je vais tout mettre en œuvre pour que cette équipe gagne tous les matches.
Outre le fait d’avoir de bons joueurs, y’a-t-il une recette pour cela ?
Pour arriver au sommet, il n’y a pas de secret, il faut être exigeant. Je leur ai dit d’entrée que la façon dont allait vivre le groupe en dehors, se reflèterait sur le terrain. Je demande une grande discipline et une véritable hygiène de vie. J’ai à ma disposition de très grands joueurs, un effectif important mais je ne suis pas encore au niveau où je voudrais être. Il y a eu des blessés pendant la préparation mais tous les jours quand même, nous progressons.
La finale perdue (-1) face à Veszprém à l’EuroTournoi vous a-t-elle déçue ?
Face à Veszprém, on a vu que Paris n’était pas imbattable. Cela signifie que nous pouvons perdre des matches mais ce qui m’importe, c’est que nous améliorons notre rendement. Lorsqu’on arrivera en Ligue des Champions, notre niveau sera meilleur donc forcément, nous serons mieux armés que maintenant.
Le nul à Kielce devant 15000 spectateurs doit donner des assurances ?
Non, encore une fois, les assurances, on les a quand la victoire est au bout. Là nous avons fait match nul donc nous n’avons pas gagné. Il y a eu de bonnes choses mais je compte surtout sur le retour des blessés notamment sur l’aile pour être plus performant. J’ai suffisamment d’expérience pour savoir qu’il faut un petit peu de temps pour faire de toutes ces individualités, une vraie équipe.
Vous êtes seul à diriger depuis le banc. Avec les relais que vous avez sur le terrain comme Nikola ou Daniel, un assistant est-il utile ?
J’ai des relations privilégiées avec certains parce que je les connais bien mais un joueur reste un joueur, ce n'est pas un assistant de l’entraîneur. J’aimerais avoir un adjoint mais il faut que ce soit une personne qui fasse l’unanimité et qui ait un bon feeling avec moi évidemment mais surtout avec l’équipe.
Staffan Olsson* pourrait-il être cette personne ?
Oh mais c’est une très bonne idée, ça ! Et je dis oui, tout de suite !
Cela pourrait se faire rapidement ?
L’idée est séduisante mais tout ce que je maintiens, c’est que j’aimerais avoir un assistant assez rapidement.
Vous n’avez jamais caché que vous souhaiteriez travailler avec Staffan…
Je le répète, je suis très content que vous me parliez de lui comme assistant potentiel, j’adhère totalement à cette éventualité. Je le connais depuis longtemps puisque plus qu’un joueur, il a été mon "étudiant" à Kiel et je suis très attaché à la nuance. Mais autant que je sache, pour l’instant, il a un boulot en Suède et ça s’arrête là.
Dans deux ans, vous songerez à la retraite et s’il vous remplace, vous pourrez rentrer au pays…
Vous avez vraiment de bonnes idées (sourires). A un moment ou à un autre, j’envisage en effet de retourner définitivement chez moi à Mostar ou en Croatie. J’ai failli le faire après mon expérience à Aix mais la proposition de travailler à Paris avec tous ces grands joueurs ne pouvait pas se refuser. On verra plus tard pour les parties de pêche et la retraite.
* l’actuel co-sélectionneur de la Suède a évolué 7 saisons à Kiel sous la direction de Serdarusic. Comme joueur son palmarès est impressionnant avec par exemple 4 Bundesliga, une finale de LDC et deux coupes EHF. Avec l’équipe nationale : 4 Euros et 2 Mondiaux.
Le programme de la 6ème édition du Trophée des Champions
demi-finales, ce vendredi 4 septembre 2015 à La Trocardière à Rezé (44)
à 18h15: Montpellier - Saint Raphaël
à 20h45: PSG Handball - Nantes
finales, ce samedi 5 septembre 2015 à La Trocardière à Rezé (44)
à 17h00: pour la 3ème place
à 19h30: pour la 1ère place
Toutes les rencontres seront diffusées sur beIN SPORTS 1