Fierté et plaisir, voilà les deux mots qui revenaient dans la bouche de Thierry Anti, et pourtant ses Nantais avaient perdu en demi-finale et on sait combien le coach nantais déteste la défaite. Paris a tenu son rang sans faiblir pendant 60 minutes, mais Nantes a su lui rendre la tâche très compliquée voire lui donner par moment la sensation qu’il pouvait perdre ce match.
Plutôt que des deux mi-temps très contrastées offertes par la première demi-finale, la superbe salle de la Trocardière a offert au public nantais dans la 2ème, un vrai match de handball de très haut niveau. Et pour faire un match de très haut niveau il faut toujours être deux. Côté armement, le PSG a cette année de quoi répondre mais la question pouvait se poser pour la nouvelle mouture du HBCN. Très rajeunie, avec un Alberto Entrerrios tout juste revenu de sa presque retraite, avec Gorad Skof, Rodrigo Salinas et Vitaly Kogomorov sur le flanc, la place devait être prise par les Delecroix, Tournat, Derot, Nyateu et autre Camarero. Et même si cela se jouait dans leur nouveau refuge et devant leur public si fervent, affronter un collectif où par moment étaient en même temps pas moins de 4 joueurs ayant été élus « Meilleur joueur du Monde », cela peut mettre le tournis et donner le trac à cette jeunesse pleine de talent mais qui n’a pas encore prouvé au très, très haut niveau.
Et bien honnêtement, personne n’a été déçu ! Surtout pas les Parisiens qui ont vite compris que pour aller défier le bloc défensif nantais, il fallait donner de soi et surtout ne pas refuser le défi physique. On pensait que Nantes allait peut-être sur-jouer de ce côté-là, mais les partenaires de Theo Deot (photo ci-dessus) vont réussir la performance de ne jamais passer du côté obscur de la force. Même si la double exclusion de la 55° minute va être un élément déterminant du match, au final, Nantes n’aura pas été plus sanctionné que Paris alors que la débauche d’énergie défensive a été largement plus forte chez les violets. Mais si offensivement, les Karabatic, Hansen, Narcisse et autre Barachet ne se sont pas baladés loin de là, défensivement ils ont aussi souvent été mis sur le reculoir par l’insolence et le respect du projet de jeu de la jeunesse nantaise. Bien sûr il y a eu parfois du déchet face à un Thierry Omeyer qui ne permet pas de prendre un tir facile, bien sur l’engagement et la vitesse ont parfois fait perdre quelques ballons qui ont couté cher au final. Bien sûr, Paris jouera la finale demain face à Saint Raphaël, mais en plus du spectacle fourni ce soir, Nantes a prouvé que le championnat ne serait peut-être pas un long fleuve tranquille pour un Paris pourtant taillé pour tout gagner, même sur la scène européenne.
A Nantes, Salle de la Trocardière
Le vendredi 4 septembre 2015 à 20h45
Demi-finale du Trophée des Champions
Paris SGHB– HBC Nantes : 30 – 28 (Mi-temps : 15-13)
4 000 Spectateurs
Arbitres :
Statistiques du match
Evolution du score : 3-2 5°, 4-4 10°, 7-8 15°, 10-9 20°, 11-12 25°, 15-13 MT – 18-14 35°, 21-18 40°, 22-21 45°, 24-24 50°, 28-25 55°, 30-28 FT
Les réactions d'après-match
Valero Rivera, ailier gauche de Nantes
"C'est frustrant car on a été devant presque tout le match mais bon on a eu deux ou trois coups de moins bien et face à Paris, cela ne pardonne pas. On s'est vraiment vidé et on doit être fier de notre équipe. On va être sur une bonne dynamique et c'est bien pour commencer le championnat. Le point positif aussi, c'est que les jeunes ont pris plein de confiance et on aura besoin de tout le monde pour aller très haut. C'était un match très physique et je dois reconnaître que cette intensité m'a plu. On doit encore un peu plus travailler pour qu'à chaque match on arrive à maintenir un tel rythme. Aujourd'hui, on a montré la voie et on doit continuer comme ça."
O'brian Nyateu, arrière de Nantes
"Il y a de la déception car on ne peut pas se contenter d'une défaite. Il faudra décortiquer la video voir tout ce qu'il faut corriger mais c'est une bonne base pour travailler et pour se lancer dans la saison. Je pense quand même, qu'on a fait un bon match collectivement. Perdre de deux buts, c'est vrai on n'a pas à rougir."
Nikola Karabatic, arrière du PSG
"Globalement, ce genre de match montre qu'il y a beaucoup de qualité dans le championnat de France et que Nantes a une équipe de grand niveau, qui se bat et qui est très agressive. Tous les matches de championnat qu'on va jouer vont être très difficiles car en face on va avoir des équipes à 200% qui n'auront rien à perdre et ce sera tendu pour nous. On sait ce qui nous attend toute la saison et au moins, cela nous mettra en jambes pour la Ligue des Champions. Dans ce style de match, on voit qu'il faut s'engager à fond. On s'est fixé l'objectif de gagner toutes les compétitions auxquelles on va participer, donc ce trophée a de l'importance pour nous. On se méfiera de Saint Raphaël mais on est très motivé."