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Mondial F : Pineau, version grand cru

Mondial

dimanche 13 décembre 2015 - © Pierre Menjot

 4 min 16 de lecture

L’arrière de l’équipe de France brille depuis le début de saison. Enfin épargnée par les blessures, la meilleure joueuse du monde en 2009 figure parmi les cartes majeures des Bleues. De sa performance, comme de celles des autres cadres, dépendra l’avenir des Françaises dans ce Mondial.

C’est le moment de tout remettre à zéro. Celui où le passé ne compte pas, ou seulement pour la confiance qu’il a permise d’emmagasiner. Désormais, « c’est une chance sur deux à chaque match », selon la formule du sélectionneur Alain Portes avant la compétition. Qu'importe que la série de 17 matchs sans défaite en un an ait pris fin face au Brésil vendredi. Face à l’Espagne, lundi (17h45), en 8e de finale, les Bleues peuvent donc lancer une semaine rêvée, qui les porterait jusqu’au podium mondial. Ou sortir par une toute petite porte. C’est aussi le moment où les caractères se révèlent, où les joueuses de talent s’expriment davantage. Où les Thierry Omeyer ou Nikola Karabatic, chez les hommes, enfilent leurs habits d’invincibles.

L’équipe de France féminine a, elle aussi, une « meilleure joueuse du monde ». C’était en 2009, les filles d’Olivier Krumbholz sortent d’une médaille d’argent du Mondial en Chine et Allison Pineau, 20 ans alors, est consacrée meilleure handballeuse de la planète. Depuis, le chemin a été tortueux, à l’image de sa dernière saison : « libérée » par le Vardar Skopje, pas payée à Ljubljana, recueillie par Nîmes. Depuis, l’arrière polyvalente a rebondi en Roumanie, à Baia Mare. Où elle réussit un début de saison remarquable, à l’image de sa place de meilleure buteuse en Ligue des champions (45 buts en 6 matchs).

« Ça fait deux ans que je ne me suis pas sentie aussi bien, affirmait-elle avant de rejoindre le Danemark. Chaque fois, j’avais un "pèt" qui me coupait un peu l’herbe sous le pied, je devais me battre pour revenir et je manquais de rythme, je n’étais pas au maximum de mes moyens. Cette année, j’ai échappé au pire, j’ai cru de nouveau que… (elle lève les yeux au ciel et repense à sa blessure au genou en début de saison, où elle redoutait les croisés). Dieu merci, j’ai pu échapper à ça. » Pour le plus grand bien des Françaises, dont elle est la joueuse la plus prolifique (22 buts), la 2e meilleure passeuse (18 passes décisives, contre 20 à Lacrabère), la plus utilisée dans le champ (3h21 passées sur le terrain) et l’un des maillons essentiels en défense. En un mot, indispensable.

Elle le sera d’autant plus lors des rencontres à venir, comme Ayglon, Leynaud, Lacrabère ou Dembélé, qui vont toutes devoir monter d’un cran ou deux. « On est un petit groupe d’anciennes, dont je fais partie, avec un rôle important à jouer dans la vie de groupe et des  responsabilités sur le terrain », sait "Ali", qui, du haut de ses 26 ans, possède déjà 171 sélections (3e joueuse la plus capée du groupe) et neuf ans en équipe de France. « On assume notre rôle. On sait, avec l’expérience, ce qu’on doit faire pour tirer le groupe vers le haut. » Autrement dit : pas de médaille sans une grande Allison Pineau. Même au poste d’arrière gauche, pas forcément celui qu’elle affectionne le plus, elle qui joue davantage au centre de la ligne arrière en club.

A l’Euro 2014, l’ancienne Messine avait coincé physiquement en deuxième semaine. Cette fois, on l’a dit, les blessures l’ont épargnée. Et la confiance est à son maximum. « Je sais que je ne suis pas la meilleure joueuse du monde, dit-elle. Pas actuellement. Mais je peux le refaire. Je sais que j’ai un rôle super important dans ce Mondial, que je suis attendu. Mais on attend toujours beaucoup de moi. » Son sélectionneur en particulier. Plus ou moins directement, Portes rappelle que sa joueuse doit gagner en régularité, en leadership dans les moments chauds. « En France, expliquait-il avant le Mondial, on a un collectif huilé pour gagner un match. On n’a pas une Neagu, une Bulatovic, une Amorim, à qui on peut donner la balle dans les moments où on n’arrive pas à marquer. On a des joueuses de niveau mondial, comme Allison quand elle est en forme, mais qui n’ont pas l’influence des autres sur leur équipe. »

« Alain a raison de penser ça, répond l’intéressée. Mais c’est aussi ce qui fait défaut à ces équipes : quand la star est moins bien, ça pose de gros problèmes. » Le nul face à la Corée et la défaite contre le Brésil, avec 22 et 20 buts marqués, ont néanmoins révélé un collectif pas encore capable de dominer ses plus coriaces adversaires. Il n’y a plus qu’à espérer une montée en puissance. Et une Pineau en mode MVP.

Huitième de finale du Mondial 2015
France – Espagne

Lundi 14 décembre 2015 à 17h45, en direct sur beIN Sports 3

Mondial F : Pineau, version grand cru 

Mondial

dimanche 13 décembre 2015 - © Pierre Menjot

 4 min 16 de lecture

L’arrière de l’équipe de France brille depuis le début de saison. Enfin épargnée par les blessures, la meilleure joueuse du monde en 2009 figure parmi les cartes majeures des Bleues. De sa performance, comme de celles des autres cadres, dépendra l’avenir des Françaises dans ce Mondial.

C’est le moment de tout remettre à zéro. Celui où le passé ne compte pas, ou seulement pour la confiance qu’il a permise d’emmagasiner. Désormais, « c’est une chance sur deux à chaque match », selon la formule du sélectionneur Alain Portes avant la compétition. Qu'importe que la série de 17 matchs sans défaite en un an ait pris fin face au Brésil vendredi. Face à l’Espagne, lundi (17h45), en 8e de finale, les Bleues peuvent donc lancer une semaine rêvée, qui les porterait jusqu’au podium mondial. Ou sortir par une toute petite porte. C’est aussi le moment où les caractères se révèlent, où les joueuses de talent s’expriment davantage. Où les Thierry Omeyer ou Nikola Karabatic, chez les hommes, enfilent leurs habits d’invincibles.

L’équipe de France féminine a, elle aussi, une « meilleure joueuse du monde ». C’était en 2009, les filles d’Olivier Krumbholz sortent d’une médaille d’argent du Mondial en Chine et Allison Pineau, 20 ans alors, est consacrée meilleure handballeuse de la planète. Depuis, le chemin a été tortueux, à l’image de sa dernière saison : « libérée » par le Vardar Skopje, pas payée à Ljubljana, recueillie par Nîmes. Depuis, l’arrière polyvalente a rebondi en Roumanie, à Baia Mare. Où elle réussit un début de saison remarquable, à l’image de sa place de meilleure buteuse en Ligue des champions (45 buts en 6 matchs).

« Ça fait deux ans que je ne me suis pas sentie aussi bien, affirmait-elle avant de rejoindre le Danemark. Chaque fois, j’avais un "pèt" qui me coupait un peu l’herbe sous le pied, je devais me battre pour revenir et je manquais de rythme, je n’étais pas au maximum de mes moyens. Cette année, j’ai échappé au pire, j’ai cru de nouveau que… (elle lève les yeux au ciel et repense à sa blessure au genou en début de saison, où elle redoutait les croisés). Dieu merci, j’ai pu échapper à ça. » Pour le plus grand bien des Françaises, dont elle est la joueuse la plus prolifique (22 buts), la 2e meilleure passeuse (18 passes décisives, contre 20 à Lacrabère), la plus utilisée dans le champ (3h21 passées sur le terrain) et l’un des maillons essentiels en défense. En un mot, indispensable.

Elle le sera d’autant plus lors des rencontres à venir, comme Ayglon, Leynaud, Lacrabère ou Dembélé, qui vont toutes devoir monter d’un cran ou deux. « On est un petit groupe d’anciennes, dont je fais partie, avec un rôle important à jouer dans la vie de groupe et des  responsabilités sur le terrain », sait "Ali", qui, du haut de ses 26 ans, possède déjà 171 sélections (3e joueuse la plus capée du groupe) et neuf ans en équipe de France. « On assume notre rôle. On sait, avec l’expérience, ce qu’on doit faire pour tirer le groupe vers le haut. » Autrement dit : pas de médaille sans une grande Allison Pineau. Même au poste d’arrière gauche, pas forcément celui qu’elle affectionne le plus, elle qui joue davantage au centre de la ligne arrière en club.

A l’Euro 2014, l’ancienne Messine avait coincé physiquement en deuxième semaine. Cette fois, on l’a dit, les blessures l’ont épargnée. Et la confiance est à son maximum. « Je sais que je ne suis pas la meilleure joueuse du monde, dit-elle. Pas actuellement. Mais je peux le refaire. Je sais que j’ai un rôle super important dans ce Mondial, que je suis attendu. Mais on attend toujours beaucoup de moi. » Son sélectionneur en particulier. Plus ou moins directement, Portes rappelle que sa joueuse doit gagner en régularité, en leadership dans les moments chauds. « En France, expliquait-il avant le Mondial, on a un collectif huilé pour gagner un match. On n’a pas une Neagu, une Bulatovic, une Amorim, à qui on peut donner la balle dans les moments où on n’arrive pas à marquer. On a des joueuses de niveau mondial, comme Allison quand elle est en forme, mais qui n’ont pas l’influence des autres sur leur équipe. »

« Alain a raison de penser ça, répond l’intéressée. Mais c’est aussi ce qui fait défaut à ces équipes : quand la star est moins bien, ça pose de gros problèmes. » Le nul face à la Corée et la défaite contre le Brésil, avec 22 et 20 buts marqués, ont néanmoins révélé un collectif pas encore capable de dominer ses plus coriaces adversaires. Il n’y a plus qu’à espérer une montée en puissance. Et une Pineau en mode MVP.

Huitième de finale du Mondial 2015
France – Espagne

Lundi 14 décembre 2015 à 17h45, en direct sur beIN Sports 3

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