Présentation des 8es de finale de Coupe d’Europe.
Depuis l’été dernier, la pivot internationale française vit sa première expérience à l’étranger, au sein du club roumain de Craiova, qui affronte Ljubljana ce samedi. A 30 ans, elle découvre « une autre manière de travailler » et, surtout, poursuit sa progression.
Parce que le club du Havre, où elle avait prolongé, est descendu en D2, parce que le marché des pivots était bouché, parce qu’il était temps, aussi, de tenter une nouvelle aventure à bientôt 30 ans, Laurisa Landre a tout changé il y a maintenant six mois. Cap à l’est, direction Craiova, en Roumanie, à presque 200 kilomètres de la capitale Bucarest. Ville inconnue et club pas vraiment connu non plus, langue dont elle ne comprend pas un mot, bref le déracinement total. « Quand je suis arrivée là-bas, j’ai d’abord ressenti de l’excitation, raconte-t-elle. Et très vite après, beaucoup de stress. Je me suis sentie dépaysée dès le premier jour. Les premières semaines ont été très, très, très difficiles. Au fur et à mesure, je me suis concentrée sur le hand, c’est aussi pour ça que je voulais aller là-bas. Et petit à petit, tout s’est bien passé. »
Au sein de l’effectif, elle est l’une des trois étrangères, avec les deux Zivkovic (Serbes). Alors pas le choix. Cet autre statut implique de se montrer exemplaire, d'apporter un plus. Et alors qu’on pointe la frilosité des Françaises à passer les frontières ces dernières années, le pari s’avère déjà gagnant pour Landre. Lors du dernier Mondial, elle a été une vraie numéro 2 derrière Béatrice Edwige. Toujours mobile mais plus à l’aise pour tenir sa position en attaque, plus efficace au tir, utile en défense aussi. Très peu utilisée à l’Euro 2014, sa première compétition internationale, elle a cette fois joué 20 minutes par match (moyenne sur ses 8 rencontres) pour 9 buts marqués (sur 11).
« La Roumanie, c’est une autre manière de travailler, raconte la Guadeloupéenne, élue meilleure pivot de LFH en 2013 et 2014. On travaille beaucoup, ils aiment le physique et on fait beaucoup de PMA. J’ai une entraîneur (Simona Gogirla, 40 ans, ancienne arrière gauche internationale roumaine, vice-championne du monde 2005) très gentille mais très dure au niveau hand. Je ne connais pas la langue donc je dois me concentrer encore plus, être plus réactive. Pendant mon temps libre, je me repose, je récupère pour le prochain entraînement. On nous nourrit midi et soir. Tout cela me plaît et oui, je sens que j’ai progressé. » La pivot regrette simplement de ne « pas avoir encore trop visité » la ville et la région. « J’espère pouvoir en ce début d’année. »
Sauf que les semaines s'annoncent chargées. Septième sur 14 d’un Championnat relevé et dont les six premiers se qualifient en play-offs, Craiova dispute ce week-end, à domicile, son 8e de finale de Coupe des Coupes (C2) face aux Slovènes de Ljubljana, reversées de la Ligue des champions (6 défaites en 6 matchs). Et l’objectif sera de passer un tour de plus, et pourquoi pas, retrouver ensuite Issy-Paris (voir plus bas) et les terrains français le temps d’un match. Mais pas plus longtemps. Car la Roumanie, Laurisa Landre s’y plaît tellement qu’elle n’exclut pas d’y prolonger l’aventure au-delà de l’été prochain.
Gnabouyou toujours là aussi
Tombeur de Metz au premier tour, le Viborg de Marie-Paule Gnabouyou jouera son 8e de finale aller à l’extérieur, chez les Norvégiennes de Glassverket, dimanche soir.
Issy-Paris et Nîmes s’attendent à du costaud
Comme Fleury, Issy-Paris et Nîmes sont encore engagés dans quatre compétitions cette saison. Et ni les Parisiennes ni les Gardoises ne comptent faire l’impasse sur la Coupe d'Europe. Dans la capitale, le souvenir des épopées de 2013 et 2014 (battues en finale de C2 puis de C4) reste vivace, avec ses tribunes remplies, cette ambiance si particulière qui règne lors de ces rendez-vous. Dans une Coupe des Coupes qui prend des allures de petite Ligue des champions après l’arrivée des clubs reversés, les filles de Pablo Morel espèrent donc passer un tour de plus. Il faudra pour cela se méfier des Croates de Koprivnica, adversaires de Fleury à l’automne dernier (20-20 à l’aller, 19-17 pour Fleury dans le Loiret). Une grosse défense, une gardienne (Kapitanovic) capable de s'enflammer et une sacré ambiance dans leur salle sont les atouts de cette équipe. Aux Parisiennes, auteures d’une belle prestation face à Nîmes mercredi, de faire le boulot à domicile ce samedi.
En Coupe EHF (C3), le HBCN accueille les Danoises de Randers, 3es de leur très relevé Championnat, pour ce qui sera le premier match à domicile en Coupe d’Europe cette saison. C’est peu dire que Mouna Chebbah – qui a évolué six ans au Danemark – et les siennes ne veulent pas manquer ce rendez-vous. « Il faudra bien préparer ce match, être très sérieuses dès le début », prévenait la Tunisienne sitôt le match de reprise à Paris perdu. A Nîmes aussi, on rêve d’un beau parcours dans cette compétition, comme lors des deux Challenge Cup remportées par le club (2001 et 2009). Mais il faudra faire beaucoup mieux que mercredi pour perturber une solide équipe scandinave.
Le programme
Coupe des Coupes (C2) : Issy-Paris – Koprivnica (CRO), samedi 9 janvier à 20h30.
Coupe EHF (C3) : HBC Nîmes – Randers (DAN), samedi 9 janvier à 20h.
Match retour le samedi 16 janvier.