Avant même que les Croates ne signent la sensation de la soirée en ridiculisant les hôtes polonais, les Allemands amoindris par de nombreuses blessures ont sorti le Danemark vice-champion d'Europe en titre (21-23). Dans ce groupe II, ils seront accompagnés en demi-finale par l'Espagne.
Birgit de Aalborg, installée au rang 8 dans les tribunes du Centennial Hall de Wroclaw en a pleuré de dépit et ses larmes ont fait couler le fard rouge du drapeau danois qu'elle avait dessiné sur ses joues. La jeune supportrice est même restée dans l'arène pour voir si un miracle pouvait avoir lieu. Au cas où les Russes mettraient en échec (un nul suffisait) les Espagnols qui du coup, seraient passés à la trappe. Il n'en a rien été. "Los Hispanos" ont vaincu non sans mal, l'armée rouge, 25-23. Comme la France face à la Norvège et la Pologne face à la Croatie, le Danemark a été écarté du carré final par l'Allemagne. La triple détonation a raisonné dans toute la Pologne ! Le champion d'Europe 2014, son finaliste et le pays organisateur, sortis de la compétition sans demander leur reste !
A Wroclaw, tout le mérite en revient à cette équipe allemande qu'un chapelet de blessures du côté de ses joueurs cadres n'avait pas épargné. A celles de Gensheimer, Wiencek, Drux, Groetski et Allendorf avant la compétition, s'étaient rajoutés les forfaits de Weinhold et Dissinger, trois jours plus tôt. Malgré cela et dans le sillage des deux coéquipiers de Guillaume Joli à Wetzlar, l'exceptionnel arrière gauche Steffen Fäth (6 buts) et surtout le gardien Andreas Wolff (photo de tête), maître-artisan de ce succès (12 arrêts répertoriés), la Mannschaft n'a rien lâché.
Si les partenaires de Mikkel Hansen (7 buts) donnaient par moments l'impression d'avoir le match en mains, si Mensah parvenait à transpercer le mur de Berlin, si Eggert prenait possession des six mètres, il y avait toujours un Allemand pour répliquer. Et ce petit jeu du chat et de la souris va durer jusqu'à la 53ème minute. Après deux buts de Lindberg et un de Mikkel Hansen, le Danemark semblait prendre une réelle option sur la victoire finale (21-23).Mais comme ils l'avaient fait tout au long du match, les hommes de Dagur Sigurdsson profitaient de la maladresse et de l'impulsivité adverse pour conclure sur un 4-0. Le regard dans le vide, les Danois n'avaient qu'à constater les dégâts. Irrémédiables puisqu'ils n'iraient pas dans le dernier carré.
Pour les Allemands, c'est une résurrection. Huit ans après avoir atteint pour la dernière fois, une demi-finale. Ils iront à Cracovie en compagnie des Espagnols.
L'Espagne... petit bras mais c'est suffisant pour passer
Si elle est toujours restée au contact de la Russie lorsqu'elle était dans une mauvaise passe, la Roja n'a pourtant pas eu la tâche aisée face à un adversaire qui possède dans ses rangs les valeurs sûres que sont les Dibirov, Atman, Shelmenko et le pivot ivryen Mikhail Chipurin. Sans oublier le gardien de St Petersbourg Kireev, pratiquement inconnu au bataillon avant cet Euro et qui l'espace d'une soirée, s'est véritablement révélé (15 arrêts).
En face, l'Espagne a fait dans le classique. Une défense de mammouth avec à la proue l'inamovible Viran Morros relayé par un infatigable Jorge Maqueda surtout lorsque le Barcelonais a écopé de sa 2ème exclusion, un gardien Sterbik (11 arrêts) si précieux sur ce type de confrontation et deux ailiers, Victor Tomas à droite (6/7) et Valero Rivera à gauche (11/14 dont 6/7 à 7m). Si à la pause (11-12) rien n'était fait, les hommes de Manolo Cadenas vont virer en tête au retour des vestiaires. Sterbik s'érigeant en rempart infranchissable, les Russes ne vont inscrire que 3 buts en 20 minutes (18-15 à la 41ème). Alors que l'Espagne se diriger vers un confortable succès (24-19 à la 50ème), les maladresses se succédaient et les hommes de Torgovanov en profitaient (24-22 à 3' du terme). Un dernier pénalty de Rivera auquel Atman va tardivement répliquer, concluera un match disputé de bout en bout (25-23).
Pour la 3ème fois consécutive, les Espagnols se qualifient pour le carré final, les Allemands eux, n'y étaient plus revenus depuis 2008.
Si la demi-finale entre la Norvège et l'Allemagne sera totalement inédite (toutes compétitions confondues puisque c'est la 1ère fois que les Vikings atteignent le dernier carré), celle qui opposera la Croatie à l'Espagne le sera aussi puisqu'en 2012 et 2014, les deux équipes ne s'étaient retrouvées que pour le match de la médaille de bronze.