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Euro: la revue de presse qui s'imposait

Euro

jeudi 28 janvier 2016 - © Yves Michel

 7 min 15 de lecture

Lendemain de sensations multiples sur le championnat d’Europe en Pologne. Les médias étrangers ont largement relaté les péripéties de cette folle soirée de mercredi. A l’exception de l’Espagne, tous les favoris ou presque sont passés à la trappe et devront rallier Wroclaw pour un triste match de classement. L’Allemagne, la Croatie, l’Espagne et la Norvège se disputeront la part du lion. Revue de presse étrangère mais pas que…

par Yves MICHEL

L’exploit historique de la Norvège qui s’invite pour la 1ère fois de son histoire dans le carré final d’une compétition majeure est salué par les principaux journaux du pays. Le "Dagbladet" revient amplement sur la soirée des partenaires de l’Aixois Ole Erevik (photo de tête). « Vous pouvez être fier de votre équipe » titre à la Une, le tabloïd d’Oslo expliquant que « battre les champions du Monde, d’Europe et olympiques en titre est une réussite pour tout un pays. » Nos confrères rapportent même qu’à l’issue du match, Nikola Karabatic a rendu hommage à cette surprenante formation que pas grand monde ne plaçait à un tel rang. «Maintenant, tout est possible, souligne le demi-centre parisien. Si les Norvégiens jouent à ce niveau, ils peuvent aller au bout. D’autant qu’aucune autre équipe ne se détache du lot. » De son côté, Ole Erevik, excellent ce mercredi face aux Bleus, lui d’habitude si calme et pondéré, avoue qu’il est passé par tous les sentiments. «Ça bouillonnait en moi. J’avais du mal à réaliser ce qui était en train de se passer. Je me suis même arraché les cheveux. » Même tonalité dans un autre quotidien le "Dagsavisen" qui relève la performance mais curieusement tempère l’euphorie en soulignant qu’en matière de handball... « les filles ont gagné plus de matches importants et surtout des trophées. » Avant de revenir à des considérations plus positives et expliquer les raisons du succès norvégien. «Les Français ont montré trop longtemps une arrogance qui a été vite tempérée par les arrêts d’Erevik et le courage de nos joueurs. Maintenant on peut obtenir davantage. Mais ce qui est important, c’est que Christian Berge (l’entraîneur) a de belles années devant lui, surtout avec des joueurs dont la moyenne d’âge est de 24 ans. » Sur "Verdens Gang" un autre tabloïd de la capitale, un seul mot barre la Une : « Irréel » Et le journal de se tourner vers l’autre vétéran de l’équipe, le pivot Bjarte Myrhol (33 printemps, 176 sélections et 14 ans de traversée du désert pour en arriver là). « C’est un grand jour. J’ai attendu les vingt dernières secondes pour vraiment réaliser ! C’est insensé, je suis sans voix. Il n’y a rien de comparable avec ce qu’on est en train de vivre. Enfin si ! Atteindre la finale et la gagner ! » Car battre la France ouvre l’appétit et les Norvégiens sont d’un seul coup devenus plus gourmands. Pour décrocher la plus belle des médailles et du coup une qualification pour les J.O, ils devront franchir l’obstacle allemand.



Car voilà l’autre surprise de la soirée. La Mannschaft qui avait disparu des radars depuis la fin des années 2000 renait de ses cendres en sortant le Danemark. Opportuniste, "Bild" salue la performance et n’hésite pas à parler de… « Miracle ! » Avec une photo du trophée récompensant le futur champion d’Europe, le quotidien invite les hommes de Sigurdsson à aller conquérir le Graal et ironise, « même si le petit plat est laid ! ». «La sélection s’offre un nouveau conte de fée, enchaine nos confrères d’Outre-Rhin, neuf ans après le titre mondial ! ». Tobias Reichmann, un des héros de la soirée, rêve de titre « Maintenant tout est possible ! Nous allons jouer sans pression, ajoute l’ailier droit qui cette saison évolue en Pologne à Kielce.» Le contraste est saisissant avec ce qu’on peut bien entendu trouver dans les journaux danois. Le mot « Fiasco ! » revient plusieurs fois à la Une. Le "Berlingske Tidende (B.T)" parle même « d’échec géant » et se tourne vers quelques référents dont Anders Dahl-Nielsen, ancienne gloire du hand national qui pointe ses critiques sur « l’attaque qui a mal tourné » et qui « n’était pas au niveau.» "Ekstrabladet" est plus incisif et évoque «un passage à tabac infligé à l'équipe masculine, une défaillance incompréhensible et embarrassante.»  Et le journaliste danois d'avouer «je ne me souviens pas d'une aussi grande frustration lors de ces dix dernières années.»



Mais le camouflet de la nuit, l’impensable, l’incroyable, est arrivé à Cracovie. Il y a ceux qui ont pleuré, ceux qui ont protesté ou ceux qui ont tout simplement quitté par dépit avant l’heure, la Tauron Arena. La Pologne que personne ne voyait échouer, s'est pris les pieds dans le tapis ! Elle n'a même pas limité la casse et s’est fait humilier sur son propre sol par d’inattendus Croates. Les joueurs au maillot à damiers pouvaient jouer les juges de paix et pourquoi pas donner un coup de main aux Français battus par la Norvège. Sauf que Kopljar et consorts avaient une autre idée en tête. Ils voulaient gagner mais il fallait que leur succès leur serve à quelque chose. Avec un écart de 14 buts, le plan a fonctionné au-delà de toutes les espérances et la Pologne est passée à la trappe. Les médias de Zagreb si critiques ces derniers jours ont viré de bord. « Comme dans un rêve, un miracle » titre "hrsport.net" soulignant que « l’équipe a donné une leçon notamment en défense. » Le "Nacional" accueille ce succès avec cette constatation « le jeu croate a fait taire les 15 000 supporters polonais amassés dans l’Arène. » Dans le "JutarnjiList" Niksa Kaleb, l’ancienne gloire, champion du Monde 2003 et et olympique en 2004, n’hésite pas à parler de « plus grande victoire dans l’histoire du handball ! » L’éloge des uns contraste avec la rancœur des autres. Ce matin, toute la Pologne a la gueule de bois. « Une grande honte » titre "Sport" (photo ci-dessus) avant d’expliquer que « les joueurs sont entrés dans cette arène, pétrifiés, incapables d’assumer la pression qui reposait sur leurs épaules. » "Przegladsportowy", l’équivalent de « L’Equipe » polonais voit plus loin et se penche sur l’avenir de Biegler à la tête de la sélection. L’entraineur qui sitôt le calvaire sur le terrain terminé, endossait toute la responsabilité de l’échec. « C’est un moment très difficile. Je suis désolé pour nos supporters, je suis malheureux pour tous les Polonais qui ont organisé un grand championnat d’Europe. Nous n’avons rien fait de ce qui était prévu. Concernant mon avenir, je ne sais pas mais je ne pense pas rester. » L’histoire est cruelle, sur son site, la télé publique polonaise "TVP" explique qu’en l’espace de quelques jours, le technicien allemand a tout perdu puisqu’il était aussi, sur le banc du HSV Hambourg, récemment rayé des cartes de la Bundesliga.



De cette soirée frénétique qui restera longtemps ancrée dans la genèse du hand européen, on en oublierait presque l’Espagne qui est le 4ème convive à la table des grands. D’autant que les partenaires de Valero Rivera ont soufflé le chaud et le froid sur leur confrontation face à la Russie. Avec en exergue une photo de Jorge Maqueda bras levés, poings serrés, le quotidien sportif "As" insiste sur le fait que la sélection « a du utiliser toutes ses forces pour s’imposer et ne pas connaître le sort de la France ou du Danemark. » Même photo pour "Marca" qui n’hésite pas à qualifier l’ex Nantais de « testostérone de l’équipe hispanique. » Nos confrères louent le travail de l’ombre réalisé par le gaucher désormais au Vardar. « Il n’a marqué que trois buts mais au moment où on en avait le plus besoin. En défense, son placement et sa force ont permis de contrer les tirs adverses. Il a été très précieux après que Morros ait écopé de sa 2ème exclusion. » Et la si versatile presse espagnole croit plus que jamais en les chances de la « Roja » pour une qualification pour la finale et dimanche, la médaille d’or et un billet pour Rio. Car on ne manquera pas de rappeler que la France demeure toujours la seule équipe européenne qualifiée directement pour les Jeux Olympiques. Et ça, personne ne pourra lui enlever !

Dans les quotidiens français, rares sont ceux qui à la Une, titrent ce matin sur le handball. Seul "L'Equipe" a choisi la sobriété et parle d'un "coup d'arrêt".

Euro: la revue de presse qui s'imposait  

Euro

jeudi 28 janvier 2016 - © Yves Michel

 7 min 15 de lecture

Lendemain de sensations multiples sur le championnat d’Europe en Pologne. Les médias étrangers ont largement relaté les péripéties de cette folle soirée de mercredi. A l’exception de l’Espagne, tous les favoris ou presque sont passés à la trappe et devront rallier Wroclaw pour un triste match de classement. L’Allemagne, la Croatie, l’Espagne et la Norvège se disputeront la part du lion. Revue de presse étrangère mais pas que…

par Yves MICHEL

L’exploit historique de la Norvège qui s’invite pour la 1ère fois de son histoire dans le carré final d’une compétition majeure est salué par les principaux journaux du pays. Le "Dagbladet" revient amplement sur la soirée des partenaires de l’Aixois Ole Erevik (photo de tête). « Vous pouvez être fier de votre équipe » titre à la Une, le tabloïd d’Oslo expliquant que « battre les champions du Monde, d’Europe et olympiques en titre est une réussite pour tout un pays. » Nos confrères rapportent même qu’à l’issue du match, Nikola Karabatic a rendu hommage à cette surprenante formation que pas grand monde ne plaçait à un tel rang. «Maintenant, tout est possible, souligne le demi-centre parisien. Si les Norvégiens jouent à ce niveau, ils peuvent aller au bout. D’autant qu’aucune autre équipe ne se détache du lot. » De son côté, Ole Erevik, excellent ce mercredi face aux Bleus, lui d’habitude si calme et pondéré, avoue qu’il est passé par tous les sentiments. «Ça bouillonnait en moi. J’avais du mal à réaliser ce qui était en train de se passer. Je me suis même arraché les cheveux. » Même tonalité dans un autre quotidien le "Dagsavisen" qui relève la performance mais curieusement tempère l’euphorie en soulignant qu’en matière de handball... « les filles ont gagné plus de matches importants et surtout des trophées. » Avant de revenir à des considérations plus positives et expliquer les raisons du succès norvégien. «Les Français ont montré trop longtemps une arrogance qui a été vite tempérée par les arrêts d’Erevik et le courage de nos joueurs. Maintenant on peut obtenir davantage. Mais ce qui est important, c’est que Christian Berge (l’entraîneur) a de belles années devant lui, surtout avec des joueurs dont la moyenne d’âge est de 24 ans. » Sur "Verdens Gang" un autre tabloïd de la capitale, un seul mot barre la Une : « Irréel » Et le journal de se tourner vers l’autre vétéran de l’équipe, le pivot Bjarte Myrhol (33 printemps, 176 sélections et 14 ans de traversée du désert pour en arriver là). « C’est un grand jour. J’ai attendu les vingt dernières secondes pour vraiment réaliser ! C’est insensé, je suis sans voix. Il n’y a rien de comparable avec ce qu’on est en train de vivre. Enfin si ! Atteindre la finale et la gagner ! » Car battre la France ouvre l’appétit et les Norvégiens sont d’un seul coup devenus plus gourmands. Pour décrocher la plus belle des médailles et du coup une qualification pour les J.O, ils devront franchir l’obstacle allemand.



Car voilà l’autre surprise de la soirée. La Mannschaft qui avait disparu des radars depuis la fin des années 2000 renait de ses cendres en sortant le Danemark. Opportuniste, "Bild" salue la performance et n’hésite pas à parler de… « Miracle ! » Avec une photo du trophée récompensant le futur champion d’Europe, le quotidien invite les hommes de Sigurdsson à aller conquérir le Graal et ironise, « même si le petit plat est laid ! ». «La sélection s’offre un nouveau conte de fée, enchaine nos confrères d’Outre-Rhin, neuf ans après le titre mondial ! ». Tobias Reichmann, un des héros de la soirée, rêve de titre « Maintenant tout est possible ! Nous allons jouer sans pression, ajoute l’ailier droit qui cette saison évolue en Pologne à Kielce.» Le contraste est saisissant avec ce qu’on peut bien entendu trouver dans les journaux danois. Le mot « Fiasco ! » revient plusieurs fois à la Une. Le "Berlingske Tidende (B.T)" parle même « d’échec géant » et se tourne vers quelques référents dont Anders Dahl-Nielsen, ancienne gloire du hand national qui pointe ses critiques sur « l’attaque qui a mal tourné » et qui « n’était pas au niveau.» "Ekstrabladet" est plus incisif et évoque «un passage à tabac infligé à l'équipe masculine, une défaillance incompréhensible et embarrassante.»  Et le journaliste danois d'avouer «je ne me souviens pas d'une aussi grande frustration lors de ces dix dernières années.»



Mais le camouflet de la nuit, l’impensable, l’incroyable, est arrivé à Cracovie. Il y a ceux qui ont pleuré, ceux qui ont protesté ou ceux qui ont tout simplement quitté par dépit avant l’heure, la Tauron Arena. La Pologne que personne ne voyait échouer, s'est pris les pieds dans le tapis ! Elle n'a même pas limité la casse et s’est fait humilier sur son propre sol par d’inattendus Croates. Les joueurs au maillot à damiers pouvaient jouer les juges de paix et pourquoi pas donner un coup de main aux Français battus par la Norvège. Sauf que Kopljar et consorts avaient une autre idée en tête. Ils voulaient gagner mais il fallait que leur succès leur serve à quelque chose. Avec un écart de 14 buts, le plan a fonctionné au-delà de toutes les espérances et la Pologne est passée à la trappe. Les médias de Zagreb si critiques ces derniers jours ont viré de bord. « Comme dans un rêve, un miracle » titre "hrsport.net" soulignant que « l’équipe a donné une leçon notamment en défense. » Le "Nacional" accueille ce succès avec cette constatation « le jeu croate a fait taire les 15 000 supporters polonais amassés dans l’Arène. » Dans le "JutarnjiList" Niksa Kaleb, l’ancienne gloire, champion du Monde 2003 et et olympique en 2004, n’hésite pas à parler de « plus grande victoire dans l’histoire du handball ! » L’éloge des uns contraste avec la rancœur des autres. Ce matin, toute la Pologne a la gueule de bois. « Une grande honte » titre "Sport" (photo ci-dessus) avant d’expliquer que « les joueurs sont entrés dans cette arène, pétrifiés, incapables d’assumer la pression qui reposait sur leurs épaules. » "Przegladsportowy", l’équivalent de « L’Equipe » polonais voit plus loin et se penche sur l’avenir de Biegler à la tête de la sélection. L’entraineur qui sitôt le calvaire sur le terrain terminé, endossait toute la responsabilité de l’échec. « C’est un moment très difficile. Je suis désolé pour nos supporters, je suis malheureux pour tous les Polonais qui ont organisé un grand championnat d’Europe. Nous n’avons rien fait de ce qui était prévu. Concernant mon avenir, je ne sais pas mais je ne pense pas rester. » L’histoire est cruelle, sur son site, la télé publique polonaise "TVP" explique qu’en l’espace de quelques jours, le technicien allemand a tout perdu puisqu’il était aussi, sur le banc du HSV Hambourg, récemment rayé des cartes de la Bundesliga.



De cette soirée frénétique qui restera longtemps ancrée dans la genèse du hand européen, on en oublierait presque l’Espagne qui est le 4ème convive à la table des grands. D’autant que les partenaires de Valero Rivera ont soufflé le chaud et le froid sur leur confrontation face à la Russie. Avec en exergue une photo de Jorge Maqueda bras levés, poings serrés, le quotidien sportif "As" insiste sur le fait que la sélection « a du utiliser toutes ses forces pour s’imposer et ne pas connaître le sort de la France ou du Danemark. » Même photo pour "Marca" qui n’hésite pas à qualifier l’ex Nantais de « testostérone de l’équipe hispanique. » Nos confrères louent le travail de l’ombre réalisé par le gaucher désormais au Vardar. « Il n’a marqué que trois buts mais au moment où on en avait le plus besoin. En défense, son placement et sa force ont permis de contrer les tirs adverses. Il a été très précieux après que Morros ait écopé de sa 2ème exclusion. » Et la si versatile presse espagnole croit plus que jamais en les chances de la « Roja » pour une qualification pour la finale et dimanche, la médaille d’or et un billet pour Rio. Car on ne manquera pas de rappeler que la France demeure toujours la seule équipe européenne qualifiée directement pour les Jeux Olympiques. Et ça, personne ne pourra lui enlever !

Dans les quotidiens français, rares sont ceux qui à la Une, titrent ce matin sur le handball. Seul "L'Equipe" a choisi la sobriété et parle d'un "coup d'arrêt".

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