Tout au long de l’Euro polonais, les déclarations et les petites phrases sur le devenir du staff de l’équipe de France ont fusé. Claude Onesta a sans doute voulu lancer un petit jeu de communication de haut vol et de grande classe qui pourrait, si on sait lire entre les mots, peut-être changer la donne sur tout ce qui avait été avancé et développé depuis plusieurs semaines et même plusieurs mois. Décryptage et analyse d’une semaine agitée dans l’entourage des Bleus.
En tout premier, le sélectionneur de l’équipe de France s’est attardé sur son propre avenir. Aujourd’hui il est encore en pleine réflexion « Je n’ai pas encore pris de décision sur le quand et le comment de mon futur avec l’équipe de France, pleins de paramètres existent qui peuvent changer les choses. Une chose est sure c’est que je souhaite rester dans l’entourage de l’équipe de France, je suis encore loin de la retraite et j’ai la petite prétention de pouvoir encore servir à quelque chose ». Une fois dit, ce premier axiome va en entraîner quelques-uns qui là, laissent parfois perplexe sur la traduction que l’on peut en faire. Il est évident que Claude Onesta joue sur du velours quand il nous dit « Les résultats de l’équipe de France se sont faits en conservant une extrême stabilité. Daniel (Costantini) est resté 16 ans et a pu développer ses idées avec tous les résultats que cela a amenés. Moi aussi j’ai eu la confiance de la FFHB pendant 16 ans, et pourtant les débuts ont été parfois compliqués jusqu’à la Tunisie. Mais le fait de pouvoir travailler sereinement et de développer ce que je pensais bon pour l’équipe de France a permis de faire cette série de victoires. » Même si plusieurs fois les délais de 6 mois ou 11 mois ont été annoncés pour l’arrêt de Claude Onesta, il semble que cela soit beaucoup moins gravé dans le marbre que précédemment.
Clairement, le manager de l’équipe de France prône la stabilité, allant même jusqu’à se poser des questions sur un renouvellement décidé rapidement avec l’obligation de résultats qui en découle, citant même la problématique suédoise en exemple. « La Suède n’a jamais réussi à retrouver cette domination qu’elle avait dans les années 90. Pourtant des bons joueurs ils en ont eu et ils en ont toujours. Mais voir arriver un coach qui n’a que peu de temps pour prouver ce qu’il vaut et donc ne peut se permettre de développer ses idées et doit rester peu ou prou dans les pas de son prédécesseur, forcément cela bride l’évolution d’une équipe. On voit que changer pour changer avec l’obligation de résultat immédiat qui en découle, c’est très dangereux» Si dans cette déclaration, on peut peut-être faire le rapprochement avec l’aventure d’Alain Portes, il semble aussi que cela concerne bel et bien les masculins dans la tête du sélectionneur.
Alors passation de pouvoir comme on le pressentait avant l’Euro ou plus simplement on garde le même fonctionnement et on continue d’avancer avec les mêmes hommes ? La réponse peut paraître un peu ambiguë concernant le devenir de Didier Dinart, dont tout a été dit et même plus encore. Toutefois Claude Onesta a émis un avis assez tranché dans cette discussion à bâton rompu. « Didier a encore beaucoup de chemin à faire, il débute et doit encore faire ses preuves. Attention à ne pas s’enfermer dans le conflit… quand on est seul à penser avoir raison face à 500 000, c’est peut-être que l’on a tort. Il ne faut pas restreindre la gestion de l’équipe de France au 40x20 ! Cette équipe c’est bien d’autres choses en plus. L’humain, les relations extérieures et toutes les composantes du Handball français doivent être prises en compte. J’ai appris à la faire, et c’est à aujourd’hui une tâche que je peux continuer. Sous quelle forme et avec quel statut, je n’en sais rien encore, j’ai encore le temps pour voir ce qui peut être fait ».
Fin de la discussion et un sentiment clair que le message passé par Claude Onesta vise bien autre chose que le résultat immédiat de ses joueurs. Entre la défaite des Bleus, les déclarations post match de Philippe Bana le DTN avouant que les choses étaient à caler, à régler dans le staff de l’équipe de France. Chose que jusqu’à maintenant il s’était quasi interdit de faire depuis 2005 et la Tunisie. Tout cela semble donner des semaines peut-être un peu agitées dans les coulisses des Bleus. Il semble que le temps où Didier Dinart avait 100% la main sur le coaching a peut-être cessé d’être et que même si Claude Onesta semblait bien en retrait du match voire détaché par moments, c’est encore lui qui décide du quand, quoi et comment et cela pourrait se voir encore plus.