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Rémi Feutrier a son billet pour le Mondial 2017

International

vendredi 29 janvier 2016 - © Yves Michel

 4 min 21 de lecture

Le Chambérien Rémi Feutrier participera avec l’équipe nationale du Japon au prochain Mondial qui aura lieu en France en janvier 2017. Les Nippons ont décroché leur billet en se classant 3èmes des tout récents championnats d’Asie au Bahrein.

par Yves MICHEL

Son histoire est atypique, le choix du sport et le contexte dans lequel il va le pratiquer, aussi. Alors qu’il a à peine trois ans, Rémi Feutrier quitte la France pour s’installer au… Japon. D’un père originaire de Toulouse et d’une mère nippone, le gamin se retrouve en famille, dans la périphérie de Tokyo, non loin de l’aéroport international de Narita. C’est dans cette agglomération de 125 000 habitants où les jeunes de son âge commencent à lorgner vers le base-ball (sport national sur l’archipel), le foot ou les sports de combat, qu’il commence la pratique du… handball. «Quelque chose d’incroyable c’est vrai. Quand j’ai commencé, j’avais 9 ans et le club où je me suis inscrit était le seul qui existait dans le département. Depuis, d’autres clubs ont été créés mais à l’époque, ce n’était pas gagné. J’ai poursuivi à l’université et j’ai même remporté des titres. J’aurais pu être attiré par le foot mais en fait, j’ai suivi mon frère et ma sœur qui avaient choisi le hand. » Ce sport sera le sien. En 2012, à 23 ans, il décide de rentrer seul, en France et découvrir un pays, une culture, qu’il n’a fait qu’effleurer. Et c’est à Chambéry, en Savoie qu’il pose ses valises. « Parce que c’est le lieu où Stéphane Stoecklin et Jackson Richardson ont fait parler d’eux. Ce sont mes idoles et je voulais étudier dans cette ville. » Cela tombe plutôt bien, sur place règne un calme qui colle au tempérament du jeune homme et surtout donc, il y a un club de hand.



Timidement, il pousse la porte de la salle et parvient à intégrer le centre de formation du CSH. Les débuts ne sont pas idylliques, il a tout à apprendre. Mais à force de volonté, il parvient à s’imposer et à convaincre les entraîneurs savoyards et surtout Mario Cavalli qui un an plus tard, lui proposent de devenir pro. Rémi n’a pas oublié sa 2ème patrie, le Japon où il a tout de même passé vingt années de sa vie. «J’ai la double nationalité et lorsqu’ils m’ont appelé pour intégrer l’équipe, je n’ai pas hésité. C’était pour la qualification aux Jeux de Rio mais je n’ai pas pu y aller car c’était la fin de saison en France et Chambéry ne m’a pas libéré. Mais je n’ai pas renoncé.» Et fin décembre, le voilà embarqué dans l’aventure du 17ème championnat masculin d’Asie au Bahrein. L’enjeu est de taille avec pour les trois premiers, une qualification au prochain Mondial qui aura lieu en France en janvier 2017. Le Japon a parfois brillé en Asie mais n’est plus remonté sur le podium depuis six ans. « Cela s’est super bien passé, on est à notre place. Au Japon, le niveau du championnat c’est l’équivalent du haut de tableau de N1 en France. Mais tout le monde était très motivé et l’équipe a vraiment évolué. Ceci est du aussi à un changement d’entraîneur. » En effet, les dirigeants nippons ont eu la main heureuse de récupérer quinze jours avant le début de la compétition, l’Espagnol Antonio Carlos Ortega, libre de tout engagement depuis son éviction en septembre 2015 de Veszprem. « Une véritable chance car en si peu de temps, il nous a vraiment apporté.  Notre jeu était basé sur la contre-attaque, sur la rapidité. Il fallait courir tout le temps, jusqu’à l’épuisement. Le nouveau coach nous a fait progresser tactiquement et l’équipe s’est métamorphosée. » Les résultats s’en ressentent.



Si le Qatar est largement au-dessus du lot (victoire de 6 buts), le Japon s’est pour la 1ère fois depuis longtemps, imposé face à la Corée du Sud et donc en petite finale contre l’Arabie Saoudite. « Malgré la défaite, on a bien résisté contre le Qatar, cela nous a donné confiance. On espérait même les retrouver en finale. Mais je suis vraiment très fier de notre parcours. »  Au Bahrein, le franco-japonais a croisé le franco-qatari Bertrand Roiné (le Qatar a remporté le championnat devant le pays hôte), passé entre 2006 et 2012 par Chambéry. En cette fin de semaine et après avoir vécu plus d’un mois avec le groupe nippon, Rémi rentrera en Savoie. Il retrouvera ses partenaires de club et surtout les importantes échéances qui attendent le CSH (un match de coupe de France contre Cesson et la reprise du championnat avec une place dans le Top 5 à défendre). « Je vais avoir du mal à quitter mes potes japonais mais je suis très heureux de rentrer chez moi. En attendant très impatiemment le prochain stage. Et puis, même si le hand est un peu dans l'anonymat des médias, il y a de grandes choses qui vont se passer au Japon pour ce sport. » Rémi Feutrier peut en effet espérer participer aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 puisque son équipe sera automatiquement qualifiée. Il n’aura pas encore 31 ans.  

Rémi Feutrier a son billet pour le Mondial 2017 

International

vendredi 29 janvier 2016 - © Yves Michel

 4 min 21 de lecture

Le Chambérien Rémi Feutrier participera avec l’équipe nationale du Japon au prochain Mondial qui aura lieu en France en janvier 2017. Les Nippons ont décroché leur billet en se classant 3èmes des tout récents championnats d’Asie au Bahrein.

par Yves MICHEL

Son histoire est atypique, le choix du sport et le contexte dans lequel il va le pratiquer, aussi. Alors qu’il a à peine trois ans, Rémi Feutrier quitte la France pour s’installer au… Japon. D’un père originaire de Toulouse et d’une mère nippone, le gamin se retrouve en famille, dans la périphérie de Tokyo, non loin de l’aéroport international de Narita. C’est dans cette agglomération de 125 000 habitants où les jeunes de son âge commencent à lorgner vers le base-ball (sport national sur l’archipel), le foot ou les sports de combat, qu’il commence la pratique du… handball. «Quelque chose d’incroyable c’est vrai. Quand j’ai commencé, j’avais 9 ans et le club où je me suis inscrit était le seul qui existait dans le département. Depuis, d’autres clubs ont été créés mais à l’époque, ce n’était pas gagné. J’ai poursuivi à l’université et j’ai même remporté des titres. J’aurais pu être attiré par le foot mais en fait, j’ai suivi mon frère et ma sœur qui avaient choisi le hand. » Ce sport sera le sien. En 2012, à 23 ans, il décide de rentrer seul, en France et découvrir un pays, une culture, qu’il n’a fait qu’effleurer. Et c’est à Chambéry, en Savoie qu’il pose ses valises. « Parce que c’est le lieu où Stéphane Stoecklin et Jackson Richardson ont fait parler d’eux. Ce sont mes idoles et je voulais étudier dans cette ville. » Cela tombe plutôt bien, sur place règne un calme qui colle au tempérament du jeune homme et surtout donc, il y a un club de hand.



Timidement, il pousse la porte de la salle et parvient à intégrer le centre de formation du CSH. Les débuts ne sont pas idylliques, il a tout à apprendre. Mais à force de volonté, il parvient à s’imposer et à convaincre les entraîneurs savoyards et surtout Mario Cavalli qui un an plus tard, lui proposent de devenir pro. Rémi n’a pas oublié sa 2ème patrie, le Japon où il a tout de même passé vingt années de sa vie. «J’ai la double nationalité et lorsqu’ils m’ont appelé pour intégrer l’équipe, je n’ai pas hésité. C’était pour la qualification aux Jeux de Rio mais je n’ai pas pu y aller car c’était la fin de saison en France et Chambéry ne m’a pas libéré. Mais je n’ai pas renoncé.» Et fin décembre, le voilà embarqué dans l’aventure du 17ème championnat masculin d’Asie au Bahrein. L’enjeu est de taille avec pour les trois premiers, une qualification au prochain Mondial qui aura lieu en France en janvier 2017. Le Japon a parfois brillé en Asie mais n’est plus remonté sur le podium depuis six ans. « Cela s’est super bien passé, on est à notre place. Au Japon, le niveau du championnat c’est l’équivalent du haut de tableau de N1 en France. Mais tout le monde était très motivé et l’équipe a vraiment évolué. Ceci est du aussi à un changement d’entraîneur. » En effet, les dirigeants nippons ont eu la main heureuse de récupérer quinze jours avant le début de la compétition, l’Espagnol Antonio Carlos Ortega, libre de tout engagement depuis son éviction en septembre 2015 de Veszprem. « Une véritable chance car en si peu de temps, il nous a vraiment apporté.  Notre jeu était basé sur la contre-attaque, sur la rapidité. Il fallait courir tout le temps, jusqu’à l’épuisement. Le nouveau coach nous a fait progresser tactiquement et l’équipe s’est métamorphosée. » Les résultats s’en ressentent.



Si le Qatar est largement au-dessus du lot (victoire de 6 buts), le Japon s’est pour la 1ère fois depuis longtemps, imposé face à la Corée du Sud et donc en petite finale contre l’Arabie Saoudite. « Malgré la défaite, on a bien résisté contre le Qatar, cela nous a donné confiance. On espérait même les retrouver en finale. Mais je suis vraiment très fier de notre parcours. »  Au Bahrein, le franco-japonais a croisé le franco-qatari Bertrand Roiné (le Qatar a remporté le championnat devant le pays hôte), passé entre 2006 et 2012 par Chambéry. En cette fin de semaine et après avoir vécu plus d’un mois avec le groupe nippon, Rémi rentrera en Savoie. Il retrouvera ses partenaires de club et surtout les importantes échéances qui attendent le CSH (un match de coupe de France contre Cesson et la reprise du championnat avec une place dans le Top 5 à défendre). « Je vais avoir du mal à quitter mes potes japonais mais je suis très heureux de rentrer chez moi. En attendant très impatiemment le prochain stage. Et puis, même si le hand est un peu dans l'anonymat des médias, il y a de grandes choses qui vont se passer au Japon pour ce sport. » Rémi Feutrier peut en effet espérer participer aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 puisque son équipe sera automatiquement qualifiée. Il n’aura pas encore 31 ans.  

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