Espagne – Allemagne, voilà ce que nous proposera la finale de l’Euro en Pologne dimanche prochain. Si la victoire de l’Espagne était un peu attendue malgré la résurrection de la Croatie, le Norvège-Allemagne a été le clou de la journée avec un match au couteau et où il a fallu aller aux prolongations pour obtenir le vainqueur.
En direct de Cracovie
Championne du Monde 2013 chez elle, l’Espagne devrait logiquement avoir la faveur des pronostics dimanche, mais attention à cette Allemagne très disciplinée, qui ne lâche jamais rien et où le collectif a vraiment remplacé la somme des egos post 2007. A voir si Dagur Sigurdsson trouvera dans sa boîte à malice, le bon talisman pour contrer le jeu fluide et très complet de la Rioja. Avec en plus comme données statistiques qu'une équipe a toujours beaucoup de mal à dominer deux fois le même adversaire dans une même compétition. L'Espagne a payé à Zurich face à la France pour le savoir.
L'Allemagne continue de rêver
Dans cette première demi-finale inédite, l’Allemagne retrouvant son lustre perdu depuis longtemps et la Norvège arrivant pour la première fois à ce niveau, la bataille a été féroce et surtout a fait résonner une Tauron Arena que l’on croyait promise à une grosse froideur après la désillusion polonaise.
Mais ce match fut plein de fraîcheur, d’envie de respect de l’autre et de son partenaire, en bref du handball peut-être moins flamboyant en termes techniques que ne le fut l’Espagne – Croatie, mais diablement emballant sur le contenu global. Ce fut d’abord l’affrontement de deux coaches qui se révèlent être d’exception. Christian Berge a donné une âme à cette équipe norvégienne en quelques mois et le travail sur le banc de touche est tel que nul joueur ne pense même à poser la moindre question. Avec ce dévouement total aux idées de leur guide de jeu, les Sagosen et consorts ont réussi à sortir le handball masculin norvégien de l’anonymat. Mais que dire du boulot de Dagur Sigurdsson ! En deux saisons, le plus allemand des Islandais a remis la Mannschaft sur les rails ! Virant tout ce qui pouvait ressembler à un joueur à problème, et il y en avait dans le groupe, il a lancé toute sa jeune garde et malgré les absents il est maintenant en finale de cet Euro Polonais. Certes, tout ne s’est pas fait dans la simplicité, plusieurs fois l’Allemagne a été tout près de craquer face à la détermination des Myrhol, Sagosen, Bjorsen et compagnie.
Surtout qu’en plus ils devaient faire face à un Ole Erevik encore une fois sur un nuage, à tel point qu’au PAUC on doit se demander si c’est bien le même qu’ils ont dans leur équipe, mais l’Allemagne a toujours réussi à trouver l’homme utile et décisif, soit pour sauver ce qui devait l’être avec Andreas Wolff, soit revenir au score ou encore pour arracher la décision en prolongation. Cette prolongation ou Tobias Reichmann va finir son festival avec un 10/10 et où l’appelé de dernière minute, Kai Hafner va crucifier la Norvège à 6 secondes de la fin. Cruel pour la Norvège qui devra se remettre pour jouer une médaille de bronze toujours compliquée à appréhender. Ce match n’aurait pas eu de vainqueur que tout le monde s’en serait contenté. Mais c’est la jeunesse allemande et son sorcier qui défieront l'Espagne.
A Cracovie, Tauron Arena
Le vendredi 29 janvier 2016 à 18h30
Demi-finale
Norvège – Allemagne 33- 34 (Mi temps 13- 14 - FT 27-27)
9 100 spectateurs
Arbitres :
MM PICHON Stevan et REVERET Laurent (France)
Statistiques du match
Tobias Reichmann auteur d’un dix sur dix et élu meilleur joueur du match.
Après la qualification de l’Allemagne pour la finale de l’Euro.
Vous avez dit que le plus important c’était l’équipe ? Mais vous devenez le leader de cette équipe ?
Déjà, on est vraiment très content d’avoir battu la Norvège. C’est incroyable ! C’est un rêve de rejoindre cette finale. Ce n’est pas ma performance qu’il faut mettre en avant mais celle de l’équipe. Chacun se bat pour celui d’à coté. Les arrières se battent et livrent un vrai combat et ensuite nous obtenons des penalties. Et je suis content de les marquer mais c’est la performance du collectif
On sait que vous croyez en votre force mais vous devez être surpris de jouer la finale ? Vous ne vous attendiez pas à une telle performance ?
Jamais, jamais ! C’était un rêve ! Ce fut difficile, la préparation, nos blessés, il y avait beaucoup de grosses équipes. Mais match après match nous jouions de mieux en mieux et maintenant je peux croire à ce qui arrive.
C’est spécial pour vous de jouer ici ?
Oui pour moi c’est un tournoi spécial car je joue en Pologne à Kielce, c’est une grosse et belle surprise d’aller si loin ici.
L'Espagne mate la révolte croate
L’Espagne s’est finalement défaite d’une Croatie qui n’a jamais abdiqué. Même au plus fort de la tempête, quand les Garcia, Rivera et autre Aguinagalde réussissaient tout ce qu’ils entreprenaient entre la fin de première période et le début de la seconde.
Seulement après avoir réussi à faire l’Exploit avec un E majuscule en dominant la Pologne de 14 buts pour s’inviter dans ces demi-finales, il était hors de question pour les partenaires de Domagoj Duvjnak de laisser filer la rencontre en baissant la tête. Marko Kopljar touché et obligé de sortir, il restait encore Ivan Sliskovic pour artiller de loin et même le plus surprenant Luka Sebetic pour en coller une ou deux, même si à chaque fois çà frisait la perte de balle ou la faute technique. Mais quand les Canellas, Maqueda et autre Entrerrios passent un peu au travers, quand la meilleure paire de gardiens de cet Euro a des ratés, l’Espagne redevient parfois un peu quelconque et la Croatie a parfaitement su profiter de tout cela pour recoller au score et même mettre une sacrée trouille aux supporters de la Rioja. Ceux de la Croatie descendaient les rangs au fur et mesure des missiles gagnants de Sliskovic, des envolées de Manuel Strlek ou des déménagements en gros de Marino Maric en pivot.
A 5 minutes de la fin du match, tout restait encore ouvert avant que Victor Tomas ne vienne mettre le feu dans l’attaque croate. En finissant un ballon lâché par une contre-attaque rageuse, en volant un ballon et le convertissant en un chabala soyeux sur la tête de Mirko Alilovic revenu aux affaires. Puis enfin en convertissant un modèle de jeu en induction avec Valero Rivera venu de son autre aile lui offrir de quoi tenter une roucoulette d’exception. Le capitaine du Barca va donner ce qu’il fallait comme air pour que tout le monde respire de nouveau sur le banc espagnol. Comme un symbole, Gonzalo Perez de Vargas va revenir pour les derniers instants, lui qui fut tant à la peine dans ce match pour signer un doublé au jet de 7 mètres qui finissait de détruire le peu d’illusions restantes de la Croatie.
A Cracovie, Tauron Arena
Le vendredi 29 janvier 2016 à 21h00
Demi-finale
Espagne - Croatie : 33 - 29 (Mi temps : 13- 14)
11 000 spectateurs
Arbitres :
MM HORACEK Vaclav et NOVOTNY Jiri (Rep. Tchèque)
Statistiques du match
Les réactions après le match