bandeau handzone

Gnonsiane Niombla : « Pas une fin en soi d’être dans un grand club »

Euro

vendredi 11 mars 2016 - © Pierre Menjot

 5 min 55 de lecture

Convoitée à l’étranger comme en France, la demi-centre internationale française (25 ans, 41 sélections) arrive à un premier tournant de sa carrière. « Je ne choisis pas seulement mon club mais aussi ma vie », explique-t-elle.

Votre première saison en Ligue des champions s’est terminée au tour principal. Quel bilan en tirez-vous ?
Je n’en retiens que du positif. De toute façon, on savait qu’on n’allait pas gagner la Ligue des champions, c’était une certitude. On a beaucoup appris et il nous a manqué pas grand-chose pour atteindre les quarts de finale je pense. On a fait des bons matchs, notre collectif était trop jeune et trop immature pour se qualifier en quart. Mais on retient de belles prestations, de belles première mi-temps surtout (sourire). Ce n’est pas passé et je pense qu’on est à notre place dans cette compétition.

Personnellement, c’était aussi votre première à ce niveau, avec une adversité encore inconnue…
C’était dense. Là c’est une vie assez particulière, surtout cette année où il y a énormément d’échéances avec l’équipe de France et le club. C’était une année où j’ai appris sur moi-même, sur le fait qu’un athlète de haut niveau, s’il veut vraiment faire du haut niveau, il faut qu’il soit vraiment carré.

Vous avez aussi été l’une des meilleures joueuses de votre équipe
Oui, d’un point de vue personnel, c’est quand même satisfaisant. Après, ce n’est pas une fin en soi d’avoir fait des bons matchs. C’est cool, je préfère apporter ça à mes coéquipières plutôt que le contraire. Et ç’a ouvert quelques portes, je ne vais pas mentir.

Où en êtes-vous concernant votre avenir ?
Je quitte Fleury. Où j’en suis ? Plusieurs clubs français, dont Metz, et des clubs étrangers m’ont contactée, je réfléchis à toutes les options. Quand je saurai précisément ce que je ferai, je le dirai avec grand plaisir.

Un club étranger comme Rostov, avec l’assurance de jouer la Ligue des champions et des chances de la gagner, ne vous tente-t-il pas ?
Je ne dis pas que je veux absolument faire la Ligue des champions dans une grosse écurie la saison prochaine. Si ça se présente tant mieux, sinon ça sera peut-être dans deux ans, dans trois ans. C’était bon la Ligue des champions, mais ce n’est pas non plus une fin en soi. C’est vraiment bien de la jouer mais il y a d’autres clubs en France où on travaille bien, où y’a des choses à faire. Ma vie personnelle compte aussi.

« Je ne pense pas faire du hand pendant 150 000 ans »

N’est-ce pas un manque d’ambition de refuser un tel club ?
L’ambition, je l’ai. Si je signe en France, ce sera dans un top club, où je vais bien travailler, me perfectionner. Mais je ne veux pas signer à tout prix à l’étranger juste pour jouer la Ligue des champions, au détriment de beaucoup de choses que je prends en compte. On n’a pas beaucoup de temps à faire du handball, il y a des choses qui sont prioritaires dans ma vie et je ne veux pas « absolument » faire la Ligue des champions, il y a plein de choses à prendre en compte.

Vous avez 25 ans, c’est un petit tournant de votre carrière…
Oui, c’est un choix hyper important parce que c’est vrai que je suis jeune et je pense encore avoir le temps. De belles opportunités s’ouvrent à moi mais je ne vais pas y aller pour y aller. Il faut aussi que je sente le truc. Beaucoup penseraient le contraire, mais non. Malheureusement, Fleury n’a pas pu me garder. Donc voilà, j’irai peut-être chez le concurrent, Metz, même si ça ne leur plaît pas. J’ai mon ami qui est là-bas, donc je vais peut-être choisir Metz, penser aussi à ma vie personnelle, cela pourrait me faire gagner en maturité, je me sentirai bien. Je ne choisis pas seulement mon club mais aussi ma vie. J’ai des propositions, je les étudie et je choisirai la meilleure pour moi, pour mon équilibre.

Où vous imaginez-vous dans cinq ans ?
Je me vois un peu plus stable, car je ne pense pas faire du hand pendant 150 000 ans. J’aime bien mais je trouve ça hyper fatigant. J’aime bien aussi me poser, j’aime bien les gens qui ont de la matière grise. Je veux faire beaucoup de choses. Ce n’est pas une fin en soi d’être handballeuse professionnelle et d’être à tout prix dans un grand club. Par contre, si je me lance dans ce projet-là, alors je le ferai à fond.

Vous êtes capitaine à Fleury et avez tout pour être la prochaine en sélection. Vous y pensez ?
Oh là, c’est loin ça ! En équipe de France, c’est un peu la même chose qu’à Fleury, je suis capitaine mais tout le monde a la parole. Siraba (Dembélé) n’est pas quelqu’un d’hyper directif, tout le monde peut parler s’il a quelque-chose à dire. Donc être capitaine ne m’intéresse pas plus que ça puisqu’on a déjà toutes notre mot à dire. Question jeu, je pense que je prends mes responsabilités. J’ai été plus en difficulté au début du dernier Mondial et sur le quart de finale (perdu face aux Pays-Bas), mais je fais ce que je dois faire. Si je dois prendre quinze tirs dans le match, je les prendrai. Si je dois en prendre trois et faire jouer les autres, pas de problème non plus.

Imaginez-vous ne pas participer aux Jeux Olympiques ?
Ce serait une très, très, très, très grande déception de ne pas passer le TQO et… (Elle hésite) Non, pour moi, c’est inenvisageable. Pas avec l’équipe qu’on a et nos adversaires, même s’il ne faut sous-estimer personne. Il y a des choses à corriger mais on peut vraiment faire quelque-chose. Ça me ferait chier que le Japon ou la Tunisie aille aux Jeux à notre place.

Le match : confirmer pour se qualifier

Trois jours après son succès en Allemagne (24-21) face à un adversaire finalement décevant, l'équipe de France espère confirmer à domicile, qui plus est à Nîmes, où les spectateurs vont assister à un match professionnel de hand féminin pour la dernière fois de la saison, puisque le HBC Nîmes va déposer le bilan. Les Bleues ont toutes les cartes en main pour remporter un quatrième succès en autant de matchs de qualification, même si Alexandra Lacrabère (cheville), directement partie se soigner à Metz, leur manquera. Un succès et la bande à Krumbholz serait qualifiée pour l'Euro 2016 et assurée de finir à la première place.

Qualifications pour l’Euro 2016, 4e journée
FRANCE – ALLEMAGNE

Samedi 12 mars à 20 heures. Nîmes, au Parnasse. Arbitres : Mmes Brehmer et Skowronek (POL). Sur beIN Sports 3.

Groupe 7
4e journée des qualifications
Samedi, 20h : France - Allemagne ; Dimanche, 16h30 : Islande - Suisse.
Le classement : 1. France, 6 pts ; 2. Allemagne, 4 pts ; 3. Suisse, 2 pts ; 4. Islande, 0 pt.

Gnonsiane Niombla : « Pas une fin en soi d’être dans un grand club » 

Euro

vendredi 11 mars 2016 - © Pierre Menjot

 5 min 55 de lecture

Convoitée à l’étranger comme en France, la demi-centre internationale française (25 ans, 41 sélections) arrive à un premier tournant de sa carrière. « Je ne choisis pas seulement mon club mais aussi ma vie », explique-t-elle.

Votre première saison en Ligue des champions s’est terminée au tour principal. Quel bilan en tirez-vous ?
Je n’en retiens que du positif. De toute façon, on savait qu’on n’allait pas gagner la Ligue des champions, c’était une certitude. On a beaucoup appris et il nous a manqué pas grand-chose pour atteindre les quarts de finale je pense. On a fait des bons matchs, notre collectif était trop jeune et trop immature pour se qualifier en quart. Mais on retient de belles prestations, de belles première mi-temps surtout (sourire). Ce n’est pas passé et je pense qu’on est à notre place dans cette compétition.

Personnellement, c’était aussi votre première à ce niveau, avec une adversité encore inconnue…
C’était dense. Là c’est une vie assez particulière, surtout cette année où il y a énormément d’échéances avec l’équipe de France et le club. C’était une année où j’ai appris sur moi-même, sur le fait qu’un athlète de haut niveau, s’il veut vraiment faire du haut niveau, il faut qu’il soit vraiment carré.

Vous avez aussi été l’une des meilleures joueuses de votre équipe
Oui, d’un point de vue personnel, c’est quand même satisfaisant. Après, ce n’est pas une fin en soi d’avoir fait des bons matchs. C’est cool, je préfère apporter ça à mes coéquipières plutôt que le contraire. Et ç’a ouvert quelques portes, je ne vais pas mentir.

Où en êtes-vous concernant votre avenir ?
Je quitte Fleury. Où j’en suis ? Plusieurs clubs français, dont Metz, et des clubs étrangers m’ont contactée, je réfléchis à toutes les options. Quand je saurai précisément ce que je ferai, je le dirai avec grand plaisir.

Un club étranger comme Rostov, avec l’assurance de jouer la Ligue des champions et des chances de la gagner, ne vous tente-t-il pas ?
Je ne dis pas que je veux absolument faire la Ligue des champions dans une grosse écurie la saison prochaine. Si ça se présente tant mieux, sinon ça sera peut-être dans deux ans, dans trois ans. C’était bon la Ligue des champions, mais ce n’est pas non plus une fin en soi. C’est vraiment bien de la jouer mais il y a d’autres clubs en France où on travaille bien, où y’a des choses à faire. Ma vie personnelle compte aussi.

« Je ne pense pas faire du hand pendant 150 000 ans »

N’est-ce pas un manque d’ambition de refuser un tel club ?
L’ambition, je l’ai. Si je signe en France, ce sera dans un top club, où je vais bien travailler, me perfectionner. Mais je ne veux pas signer à tout prix à l’étranger juste pour jouer la Ligue des champions, au détriment de beaucoup de choses que je prends en compte. On n’a pas beaucoup de temps à faire du handball, il y a des choses qui sont prioritaires dans ma vie et je ne veux pas « absolument » faire la Ligue des champions, il y a plein de choses à prendre en compte.

Vous avez 25 ans, c’est un petit tournant de votre carrière…
Oui, c’est un choix hyper important parce que c’est vrai que je suis jeune et je pense encore avoir le temps. De belles opportunités s’ouvrent à moi mais je ne vais pas y aller pour y aller. Il faut aussi que je sente le truc. Beaucoup penseraient le contraire, mais non. Malheureusement, Fleury n’a pas pu me garder. Donc voilà, j’irai peut-être chez le concurrent, Metz, même si ça ne leur plaît pas. J’ai mon ami qui est là-bas, donc je vais peut-être choisir Metz, penser aussi à ma vie personnelle, cela pourrait me faire gagner en maturité, je me sentirai bien. Je ne choisis pas seulement mon club mais aussi ma vie. J’ai des propositions, je les étudie et je choisirai la meilleure pour moi, pour mon équilibre.

Où vous imaginez-vous dans cinq ans ?
Je me vois un peu plus stable, car je ne pense pas faire du hand pendant 150 000 ans. J’aime bien mais je trouve ça hyper fatigant. J’aime bien aussi me poser, j’aime bien les gens qui ont de la matière grise. Je veux faire beaucoup de choses. Ce n’est pas une fin en soi d’être handballeuse professionnelle et d’être à tout prix dans un grand club. Par contre, si je me lance dans ce projet-là, alors je le ferai à fond.

Vous êtes capitaine à Fleury et avez tout pour être la prochaine en sélection. Vous y pensez ?
Oh là, c’est loin ça ! En équipe de France, c’est un peu la même chose qu’à Fleury, je suis capitaine mais tout le monde a la parole. Siraba (Dembélé) n’est pas quelqu’un d’hyper directif, tout le monde peut parler s’il a quelque-chose à dire. Donc être capitaine ne m’intéresse pas plus que ça puisqu’on a déjà toutes notre mot à dire. Question jeu, je pense que je prends mes responsabilités. J’ai été plus en difficulté au début du dernier Mondial et sur le quart de finale (perdu face aux Pays-Bas), mais je fais ce que je dois faire. Si je dois prendre quinze tirs dans le match, je les prendrai. Si je dois en prendre trois et faire jouer les autres, pas de problème non plus.

Imaginez-vous ne pas participer aux Jeux Olympiques ?
Ce serait une très, très, très, très grande déception de ne pas passer le TQO et… (Elle hésite) Non, pour moi, c’est inenvisageable. Pas avec l’équipe qu’on a et nos adversaires, même s’il ne faut sous-estimer personne. Il y a des choses à corriger mais on peut vraiment faire quelque-chose. Ça me ferait chier que le Japon ou la Tunisie aille aux Jeux à notre place.

Le match : confirmer pour se qualifier

Trois jours après son succès en Allemagne (24-21) face à un adversaire finalement décevant, l'équipe de France espère confirmer à domicile, qui plus est à Nîmes, où les spectateurs vont assister à un match professionnel de hand féminin pour la dernière fois de la saison, puisque le HBC Nîmes va déposer le bilan. Les Bleues ont toutes les cartes en main pour remporter un quatrième succès en autant de matchs de qualification, même si Alexandra Lacrabère (cheville), directement partie se soigner à Metz, leur manquera. Un succès et la bande à Krumbholz serait qualifiée pour l'Euro 2016 et assurée de finir à la première place.

Qualifications pour l’Euro 2016, 4e journée
FRANCE – ALLEMAGNE

Samedi 12 mars à 20 heures. Nîmes, au Parnasse. Arbitres : Mmes Brehmer et Skowronek (POL). Sur beIN Sports 3.

Groupe 7
4e journée des qualifications
Samedi, 20h : France - Allemagne ; Dimanche, 16h30 : Islande - Suisse.
Le classement : 1. France, 6 pts ; 2. Allemagne, 4 pts ; 3. Suisse, 2 pts ; 4. Islande, 0 pt.

Dans la même rubrique