Les Français ont offert une victoire à leurs supporters Toulonnais face à la Hongrie, mais pendant 50 minutes, ils auront aussi été poussés dans leurs retranchements et l’entrée décisive de Nedim Remilli a réussi à débloquer un peu un match qui sentait assez mauvais pour les actions tricolores au fil des minutes.

Et c’est d’entrée de match que les Bleus vont être mis sur le reculoir par une Hongrie avide de se reconstruire après un Euro catastrophique. Alors que Talant Dushebaev est reparti en Pologne pour gérer Kielce et les Polonais, c’est l’ex adjoint de Carlos Ortega à Veszprém devenu entraîneur principal après l’éviction de celui-ci à qui la Hongrie a demandé de tenter de remettre la sélection nationale sur les rails pour se qualifier pour le Mondial 2017 en France. Alors l’Espagnol a rameuté les anciens de la maison magyare, la fratrie Ivancsik, Nandor Fazekas, Ferenc Ilyés et tout ce beau monde est reparti sur les bonnes bases de la solidité hongroise que l’on connaissait ces dernières années. Une 6-0 bien compacte au centre dans laquelle il faut aller avec un gros tempérament. Une attaque menée par un Mate Lekaï très inventif et capable d’utiliser le moindre espace en un dixième de seconde et une grosse force de frappe de loin, symbolisée cette fois par la réussite insolente d’un Gabor Ancsin stratosphérique dans ses impacts et la violence de ses shoots. En y rajoutant un Rolland Mikler intraitable dans les buts, cela suffisait largement pour maîtriser des Bleus qui devaient se passer de Michael Guigou resté en civil et Nikola Karabatic resté à Paris pour la naissance de son fils. Puis de son frère Luka qui devait sortir, touché à la tête et qui avec 3 points de suture nécessaire, ne devait plus réapparaître… Cela manquait parfois un peu de liant et de force de percussion côté bleu.

Si Timothey N’Guessan en apportait en début de match, il tombait peu à peu, si Daniel Narcisse tentait beaucoup de choses, il se faisait souvent secouer par la défense adverse et si Valentin Porte trouvait quelques espaces, cela ne suffisait pas pour rester au contact. On était même proche du naufrage à la 20° minute, quand menés de 5 buts le temps mort pris allait un peu recadrer les choses en défense. Vincent Gérard remplaçait Thierry Omeyer à la peine. Olivier Nyokas avec ses jambes, Kentin Mahé avec sa vista et Valentin Porte remettaient enfin les Bleus sur les bons rails avec un 13-13 au final assez mal payé pour une Hongrie pourtant bien dans son jeu.

Et elle allait le prouver dès la reprise avec un show Mate Lekaï qui mettait Ludovic Fabrégas et toute la défense bleue sur le reculoir. En y rajoutant quelques buts bien casquette encaissés, de nouveau les Bleus trainaient au score et on se disait que si rien de changeait, cela finirait très logiquement par une défaite. Celui qui allait clairement changer la donne fut Nedim Remilli qui dès son entrée scorait et allait remettre 4 fois le couvert quasiment de suite avant de connaître son seul échec. Tractée par la classe du Cristolien, l’équipe de France allait d’abord revenir complètement dans le match avant de le tuer très proprement avec 3 arrêts de suite de Thierry Omeyer revenu aux affaires pour la fin et par la vista et les jambes d’un Kentin Mahé très patron des Bleus sur le coup. +3 c’est même assez cher payé pour une Hongrie qui aurait vraiment mérité le partage de points, mais le manque de rotations et quelques errements individuels ne lui ont pas permis.

Tout ce beau monde va maintenant repartir dans les clubs pour finir une saison, avec des retrouvailles pour la préparation des JO pour les Bleus et les prochains matches à l’EuroTournoi où là les choses très sérieuses seront déjà entamées.

A Toulon, Palais des Sports
Le samedi 9 avril à 16h30
France - Hongrie : 28-25 (Mi-temps : 13-13)
4 000 spectateurs
Arbitres :
MM GASMI KARIM et GASMI RAOUF

Evolution du score : 2-3 5°, 4-5 10°, 5-7 15°, 6-11 20°, 9-13 25°, 13-13 MT - 15-16 35°, 16-18 40°, 20-20 45°, 23-22 50°, 25-25 55°, 28-25 FT.

Les réactions d'après-match

Claude Onesta (entraîneur de l'équipe de France): "Quand on fait l'analyse des forces en présence, on s'aperçoit que cette équipe de Hongrie est très expérimentée avec des joueurs habitués au haut niveau. De notre côté, par moment, on manquait d'expérience ainsi que de réglages collectifs. On a été malmenés et bousculés au score. Mais c'est satisfaisant de voir une équipe jeune capable de revenir au score après avoir été menée. C'est un match très intéressant qui conclut une bonne semaine. Comme je dis aux joueurs, à partir de maintenant, il n'y a plus un moment de neutre ou amical. Tout est dans l'évaluation, on peut marquer des points ou en perdre. C'est la règle du jeu. Ce match, par l'absence de certains cadres, a permis à certains jeunes de se montrer même s'il reste deux mois en club et un mois et demi de préparation. Toutes les cartes seront redistribuées à partir du 23 juin pour le stage de préparation." 

Didier Dinart (entraîneur adjoint): "C'est toujours important de gagner. Il y a eu des ajustements. Durant la semaine on a fait un retour sur le championnat d'Europe qui a été objectif. On s'est dit des choses. Ce match était aussi fait pour asseoir la composition d'équipe qui sera présente pour la préparation des JO. Je pense que cela a été concluant. On a travaillé sans Niko (Karabatic), il y a eu des choses intéressantes. Fabregas a fait une très bonne prestation. Sorhaindo est aussi une cheville ouvrière de cette défense. Remili a fait une bonne partie. Il y a beaucoup de choses positives. Mahé s'installe aussi en attaque et fait des choses extraordinaires. On va chercher les meilleures associations pour créer un collectif de 14 joueurs." 

Thierry Omeyer (gardien et capitaine): "A la pause, on était en confiance car on est revenu à 13-13, il y a eu des choses positives alors que l'on était mené de 5 buts. En deuxième, on est bien reparti en défense. Et lorsque l'on a retrouvé notre jeu offensif, on a pu concrétiser les efforts défensifs pour revenir au score et aller chercher la victoire."                   

Nedim Remili (arrière droit): "Je suis parmi les plus jeunes. Je me dois de prouver à chaque match ou entraînement comme les 8-9 nouveaux. On travaille pour ça, aujourd'hui cela m'a réussi. Quand on rentre, il ne faut pas se poser de questions. J'essaie de faire donner ce que je sais faire et cela a marché aujourd'hui. Je ne pense pas avoir marqué des points. Les JO sont encore loin." 

Statistiques du match