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LDC F : Bucarest roi du suspense

Champion's League

lundi 9 mai 2016 - © Pierre Menjot

 3 min 58 de lecture

C’est aux tirs au but que le club roumain a douché l’ambiance de Budapest et dominé Györ (29-26, 4-1 aux pénaltys). Passées proches de la victoire par deux fois, les Hongroises ont ensuite buté sur une Pessoa énorme dans la séance décisive.

Fallait pas les inviter. Bucarest, club le moins attendu de ce Final Four, seulement quatrième de son groupe au tour principal, est devenu dimanche le nouveau champion d’Europe, celui devant qui tout le monde doit s’incliner. Même le Vardar Skopje, archi dominé la veille pendant une heure. Même Györ, équipe de référence s’il en est, pris par la hargne, l’envie d’un collectif qui n’aura jamais cessé de croire en sa bonne étoile. Pas même quand, après un match serré de bout en bout, Groot a donné deux buts d’avance à l’ETO (19-21), avec six petites minutes à jouer, déboire aussitôt effacé par Martin et Gullden (21-21, 56e), bien aidées, aussi, par leur gardienne Jelena Grubisic, l’ancienne de Györ désignée MVP de la rencontre. Aucune résignation, non plus, quand Görbicz marquait ce qui ressemblait au pénalty de la victoire, à 20 secondes de la fin (21-22). Qui d’autre que Madame handball pour sceller le résultat de cette finale ? Et pourtant… Sur l’attaque suivante, jouée avec la chasuble par Bucarest, Torstensson était lancée plein centre et transperçait des 11 mètres la défense adverse, son tir – dévié – prenant Grimsbo à contre-pied à deux secondes du terme.

C’était donc parti pour deux fois cinq minutes de prolongation. La première moitié dominée par Györ, qui ne se laissait pas abattre par ce scénario difficile et reprenait deux buts d’avance (22-24, 65e). Mais la suite était presque un copié/collé de la fin du match, avec cette fois un pénalty de Gullden, tout simplement énorme pendant 70 minutes (15/19 aux tirs, meilleure buteuse de la Ligue des champions), qui envoyait les deux équipes aux tirs au but. Un scénario inédit à ce stade qui laissait craindre l’enfer pour les Roumaines, dans une Sportarena de Budapest quasi entièrement acquise à la cause locale.

Mais c’est surtout à ce moment que surgit Mayssa Pessoa. La gardienne internationale brésilienne, passée par la France (Mérignac, Arvor, Issy-Paris), est entrée sur le deuxième jet de sept mètres, alors que les deux équipes étaient à égalité dans la séance (1-1). La suite ? Deux arrêts, et pas face à Toto et Lolo mais devant Groot et Loke, incapables de tromper la Brésilienne, vigilante sur son pied d’appui sur la Néerlandaise, puis plus maline que la Norvégienne (multiples feintes avant de ne pas bouger sur la parade). Et Bradeanu n’avait qu’à terminer le parfait exercice des siennes (4-1, 29-26 score final) pour que le CSM remporte la Ligue des champions, la première de son histoire. Et voilà comment une équipe montée de toutes pièces, alors que Bucarest jouait les play-downs en Roumanie il y a deux ans encore, est devenue la nouvelle référence continentale, ce qui valorise d’autant plus le travail de Kim Rasmussen, le technicien danois.

« Si quelqu’un m’avait dit ça il y a six mois, je n’aurais jamais cru cela possible, avoue Isabelle Gullden. Ces derniers mois, nous avons énormément progressé, nous avons été surprises de nos performances. Et quand nous sommes arrivées ici, tout a été fantastique. » « C’est un rêve devenu réalité, ajoutait Jelena Grubisic qui a fait souffrir ses anciennes coéquipières. On s’est battues malgré les blessures et les joueuses qui nous ont quittées en cours de saison. Personne ne nous attendait ici, encore moins pour soulever le trophée. Je suis ravie que nous ayons gagné. » Camille Ayglon et Gnonsiane Niombla, les deux internationales françaises qui rejoindront la capitale roumaine cet été, connaissent l’ampleur de la mission pour la saison prochaine : défendre ce titre, sans pouvoir jouer sur l’effet de surprise cette fois.

Finale de la Ligue des champions
CSM BUCAREST
– GYÖR

29 – 26
(MT : 13-12 ; FT : 22-22 ; Prol : 25-25 ; Pénaltys : 4-1).

CSM Bucarest
Gardiennes : Grubisic (57 min, 15 arrêts dt 0/2 pen), Pessoa (13 min, 3 arrêts dt 2/5 pen) et Iordache. Joueuses de champ : Gullden (15/19), Curea, Rodrigues (2/2), Jörgensen (0/2), Varzaru (1/2), Bazaliu, Bradeanu (1/2), Tortensson (3/4), Nan, Vetkova, Martin (4/7), Manea (3/3), Fisker (0/1). Entraîneur : K. Rasmussen.

Györ
Gardiennes : Grimsbo (70 min, 10 arrêts dt 0/7 pen) et Kiss (0/5 pen). Joueuses de champ : Knedlikova (1/2), Alstad (0/1), Loke (8/13), Hudak, Harsfalvi, Görbicz (1/2), Kovacsics (3/6), Sulland (3/8), Lakatos, Amorim (5/11), Orban (0/1), Groot (4/7), Broch (1/1), Toth. Entraîneur : A. Martin.

Match pour la 3e place
Vardar Skopje – Buducnost, 30 – 28

LDC F : Bucarest roi du suspense 

Champion's League

lundi 9 mai 2016 - © Pierre Menjot

 3 min 58 de lecture

C’est aux tirs au but que le club roumain a douché l’ambiance de Budapest et dominé Györ (29-26, 4-1 aux pénaltys). Passées proches de la victoire par deux fois, les Hongroises ont ensuite buté sur une Pessoa énorme dans la séance décisive.

Fallait pas les inviter. Bucarest, club le moins attendu de ce Final Four, seulement quatrième de son groupe au tour principal, est devenu dimanche le nouveau champion d’Europe, celui devant qui tout le monde doit s’incliner. Même le Vardar Skopje, archi dominé la veille pendant une heure. Même Györ, équipe de référence s’il en est, pris par la hargne, l’envie d’un collectif qui n’aura jamais cessé de croire en sa bonne étoile. Pas même quand, après un match serré de bout en bout, Groot a donné deux buts d’avance à l’ETO (19-21), avec six petites minutes à jouer, déboire aussitôt effacé par Martin et Gullden (21-21, 56e), bien aidées, aussi, par leur gardienne Jelena Grubisic, l’ancienne de Györ désignée MVP de la rencontre. Aucune résignation, non plus, quand Görbicz marquait ce qui ressemblait au pénalty de la victoire, à 20 secondes de la fin (21-22). Qui d’autre que Madame handball pour sceller le résultat de cette finale ? Et pourtant… Sur l’attaque suivante, jouée avec la chasuble par Bucarest, Torstensson était lancée plein centre et transperçait des 11 mètres la défense adverse, son tir – dévié – prenant Grimsbo à contre-pied à deux secondes du terme.

C’était donc parti pour deux fois cinq minutes de prolongation. La première moitié dominée par Györ, qui ne se laissait pas abattre par ce scénario difficile et reprenait deux buts d’avance (22-24, 65e). Mais la suite était presque un copié/collé de la fin du match, avec cette fois un pénalty de Gullden, tout simplement énorme pendant 70 minutes (15/19 aux tirs, meilleure buteuse de la Ligue des champions), qui envoyait les deux équipes aux tirs au but. Un scénario inédit à ce stade qui laissait craindre l’enfer pour les Roumaines, dans une Sportarena de Budapest quasi entièrement acquise à la cause locale.

Mais c’est surtout à ce moment que surgit Mayssa Pessoa. La gardienne internationale brésilienne, passée par la France (Mérignac, Arvor, Issy-Paris), est entrée sur le deuxième jet de sept mètres, alors que les deux équipes étaient à égalité dans la séance (1-1). La suite ? Deux arrêts, et pas face à Toto et Lolo mais devant Groot et Loke, incapables de tromper la Brésilienne, vigilante sur son pied d’appui sur la Néerlandaise, puis plus maline que la Norvégienne (multiples feintes avant de ne pas bouger sur la parade). Et Bradeanu n’avait qu’à terminer le parfait exercice des siennes (4-1, 29-26 score final) pour que le CSM remporte la Ligue des champions, la première de son histoire. Et voilà comment une équipe montée de toutes pièces, alors que Bucarest jouait les play-downs en Roumanie il y a deux ans encore, est devenue la nouvelle référence continentale, ce qui valorise d’autant plus le travail de Kim Rasmussen, le technicien danois.

« Si quelqu’un m’avait dit ça il y a six mois, je n’aurais jamais cru cela possible, avoue Isabelle Gullden. Ces derniers mois, nous avons énormément progressé, nous avons été surprises de nos performances. Et quand nous sommes arrivées ici, tout a été fantastique. » « C’est un rêve devenu réalité, ajoutait Jelena Grubisic qui a fait souffrir ses anciennes coéquipières. On s’est battues malgré les blessures et les joueuses qui nous ont quittées en cours de saison. Personne ne nous attendait ici, encore moins pour soulever le trophée. Je suis ravie que nous ayons gagné. » Camille Ayglon et Gnonsiane Niombla, les deux internationales françaises qui rejoindront la capitale roumaine cet été, connaissent l’ampleur de la mission pour la saison prochaine : défendre ce titre, sans pouvoir jouer sur l’effet de surprise cette fois.

Finale de la Ligue des champions
CSM BUCAREST
– GYÖR

29 – 26
(MT : 13-12 ; FT : 22-22 ; Prol : 25-25 ; Pénaltys : 4-1).

CSM Bucarest
Gardiennes : Grubisic (57 min, 15 arrêts dt 0/2 pen), Pessoa (13 min, 3 arrêts dt 2/5 pen) et Iordache. Joueuses de champ : Gullden (15/19), Curea, Rodrigues (2/2), Jörgensen (0/2), Varzaru (1/2), Bazaliu, Bradeanu (1/2), Tortensson (3/4), Nan, Vetkova, Martin (4/7), Manea (3/3), Fisker (0/1). Entraîneur : K. Rasmussen.

Györ
Gardiennes : Grimsbo (70 min, 10 arrêts dt 0/7 pen) et Kiss (0/5 pen). Joueuses de champ : Knedlikova (1/2), Alstad (0/1), Loke (8/13), Hudak, Harsfalvi, Görbicz (1/2), Kovacsics (3/6), Sulland (3/8), Lakatos, Amorim (5/11), Orban (0/1), Groot (4/7), Broch (1/1), Toth. Entraîneur : A. Martin.

Match pour la 3e place
Vardar Skopje – Buducnost, 30 – 28

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