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CDF : Brest déjà glouton

Coupe de France

lundi 16 mai 2016 - © Pierre Menjot

 6 min 33 de lecture

Finale de la Coupe de France nationale féminine.
Champion de D2 et invaincu, Brest a remporté sans trembler la Coupe de France aux dépens de Toulon, empêtré dans une défense trop puissante et tombé sur une énorme Pereira (15 arrêts). Le BBH, annoncé comme le futur cador du Championnat, a gagné tout ce qu'il pouvait cette saison.

Il y a eu Fleury, puis Metz, et maintenant Toulon, mangé, avalé par un ogre brestois ressorti de sa tanière. Samedi, en finale de la Coupe de France, le club breton s'est imposé face aux Varoises (25-16), qui ont fait le match vingt minutes avant de baisser pavillon, sans ressources, sans solution, surtout. Favori avant cette rencontre de l'avis de tous les acteurs et observateurs, bien qu'en D2, Brest a assumé sans sourciller, plus complet collectivement, mieux armé sur le banc de touche aussi. Quand Laurent Bezeau pouvait faire entrer Nely Carla Alberto (médaillée olympique) ou Amandine Tissier (déjà convoquée en équipe de France), son homologue lançait ses jeunes de 20 ans, et ce déséquilibre a fini par tuer tout suspense. Brest vainqueur logique et beau vainqueur, surtout.

Poussé par son armée de supporters (1500 regroupés dans une tribune, plus des petits groupes éparpillés un peu partout), c'est d'ailleurs le champion de D2 qui débute parfaitement le match. Du rythme, Le Hir qui trouve une solution dans le dos, Pereira bloque les deux premiers tirs, Mangué et Le Calvé en contre-attaque et les Bretonnes prennent les devants (2-0, 3e). Il faut une perte de balle et une Catani parfaite dans son rôle de gestionnaire pour que Toulon se reprenne et égalise par N'Gouan, oubliée sur la zone (3-3). Mieux, les Varoises passent devant sur un nouveau but de Tandjan à l'aile gauche (6-5, 14e), avant de se retrouver derrière sur une supériorité numérique gérée idéalement par Brest (6-8, 17e). Il faut même tout le talent de Van Olphen, auteure d'une fléchette à 10 mètres sur un bras levé, pour que les Toulonnaises restent au contact (7-8, 19e). Malgré quelques ballons perdus et un rythme qui retombe, les Brestoises gèrent leur avance, rassérénées par une Pereira impeccable sur les tirs secteur proche, et Tissier, d'un tir limpide longue distance, place les siennes à +3 (8-11, 27e), suivie par Copy qui ne tremble pas sur son aile pour gonfler le matelas breton à la pause (9-13).

La suite ? Un copié-collé de l'entame de match. Pereira place trois bâches d'entrée (elle est alors à 10 arrêts à plus de 50%), Le Hir est trouvée dans le dos, Limal conclut un kung-fu, Mangué place son un contre un/tir à 9 mètres, et l'écart monte à +6 (10-16, 38e). Sonnées, impuissantes face à une défense qui les cueille dans le secteur centrale, les Toulonnaises semblent impuissantes et Thierry Vincent doit poser son temps-mort. Salvateur puisque Van Olphen, d'un doublé, puis N'Gouan, en pivot, mettent fin à l'hémorragie et remettent les Sudistes dans le match (13-16, 41e). Mais la riposte est immédiate côté Laurent Bezeau, et la remise en place est bénéfique avec... un 3-0, avec Mangué se permettant même de tirer du gauche en fin de montée de balle, pour redonner de l'air au BBH (13-19, 45e).

Pour de bon, cette fois. Le coach toulonnais aura beau ouvrir son banc, ni le relais de Serdarevic dans la cage, ni le punch de Serna ou le bras de Puleri en attaque ne changera quoique ce soit. Et sur un dernier tir de Van Olphen, Pereira se jette sur sa gauche pour éteindre la dernière flammèche de rébellion (15-20, 51e). Derrière, Alberto plante elle aussi du gauche – son mauvais bras –, Mangué se permet un 360° sur pénalty, Pereira aligne deux parades à 6 mètres et la démonstration brestoise est totale (15-23, 58e). Pas encore de retour en LFH, Brest gagne déjà une Coupe de France et disputera la Coupe d'Europe la saison prochaine (la C2), avec une équipe taillée pour y jouer un vrai rôle. Bref, le vent d'ouest souffle fort. Et cela ne fait semble-t-il que commencer...

Commentaires d'après-match

Nely Carla Alberto, arrière de Brest
« Non, ça n'a pas été facile !La consigne était de bien défendre, en attaque on s'est créé des opportunités, on a raté certaines choses mais on savait qu'on devait continuer. Le début était serré mais on a vraiment fait les choses petit à petit et on les a distancées. Après avoir battu Fleury et Metz, on était favorites, c'est vrai, mais on a su gérer ça très bien. Si on m'avait dit ça quand je suis arrivée en décembre, je ne l'aurais pas cru. C'est tellement dur d'arriver ici... Mais on a bordé chaque match en se disant que c'était possible et on a prouvé qu'on méritait notre place. »

Stéphanie N'Tsama Akoa, capitaine de Brest
« C'est l'apothéose, c'est grandiose ! On est le premier club de D2 à gagner la Coupe, on est dans l'histoire. Ç'a été dur mais on a tellement bossé pour ça, pour ce match. On était sereines, on savait qu'on était au-dessus et on a réussi à gérer le contexte alors que rien que de rentrer dans Bercy, on en avait des frissons. Maintenant on est européennes et c'est peut-être le début d'une longue histoire, on verra. »

Thierry Vincent, entraîneur de Toulon
« On a eu un peu d'espoir jusqu'à la 40e minute, puis on s'est rendu à l'évidence, on est tombés sur plus forts que nous, plus costaud, et il n'y a rien à redire là-dessus. On a pris l'eau, c'était la bataille des Rades et on a été coulés par l'armada brestoise. »

Alexandra Bettacchini, capitaine de Toulon
« C'est dur car on a été nulles dans tous les secteurs, on est passés à côté et Brest mérite laaargement sa victoire. On a été ridicules, elles ont fait le match qu'il fallait, elles ont été meilleures, même si ce n'était pas très dur aujourd'hui... Si on avait rivalisé, qu'on s'était accrochées, j'aurais été déçus, mais là je ne le suis même pas. On est à notre place. »

A Paris, Accor Hôtels Arena
Le samedi 21 mai 2016 à 18h15
Toulon St-Cyr Var HB - Brest Bretagne HB : 16 - 25 (Mi-temps : 9-13)
12.730 spectateurs
Arbitres :
Mmes BONAVENTURA Julie & BONAVENTURA Charlotte

Toulon St-Cyr
Gardiennes
: Bettachini (8 arrêts), Serdarevic (3 arrêts).
Joueuses de champ : Catani (0/5), Ciavatti-Boukili (0/1), David (0/1), Gaudefroy (2/6), N'Gouan (3/3), L. Puleri (1/3), Serna (0/1), Tandjan (2/5), Van Olphen (6/13 dont 1 pen.), Wallen (2/6), Fofana, Thiero.
Entraîneur : Vincent.

Brest
Gardiennes : Pereira (15 arrêts), Dangueuger.
Joueuses de champ : Carla Alberto (4/6), Copy (2/2), Desgrolard (1/1), Durand, Le Hir (4/4), Le Maire (2/3), Limal (1/3), Manac'h-Le Calvé (3/5), Mangué (5/10 dont 1 pen.), Marie-Joseph, Ntsama Akoa (1/5), Tissier (2/3).
Entraîneur : Bezeau


CDF : Brest déjà glouton 

Coupe de France

lundi 16 mai 2016 - © Pierre Menjot

 6 min 33 de lecture

Finale de la Coupe de France nationale féminine.
Champion de D2 et invaincu, Brest a remporté sans trembler la Coupe de France aux dépens de Toulon, empêtré dans une défense trop puissante et tombé sur une énorme Pereira (15 arrêts). Le BBH, annoncé comme le futur cador du Championnat, a gagné tout ce qu'il pouvait cette saison.

Il y a eu Fleury, puis Metz, et maintenant Toulon, mangé, avalé par un ogre brestois ressorti de sa tanière. Samedi, en finale de la Coupe de France, le club breton s'est imposé face aux Varoises (25-16), qui ont fait le match vingt minutes avant de baisser pavillon, sans ressources, sans solution, surtout. Favori avant cette rencontre de l'avis de tous les acteurs et observateurs, bien qu'en D2, Brest a assumé sans sourciller, plus complet collectivement, mieux armé sur le banc de touche aussi. Quand Laurent Bezeau pouvait faire entrer Nely Carla Alberto (médaillée olympique) ou Amandine Tissier (déjà convoquée en équipe de France), son homologue lançait ses jeunes de 20 ans, et ce déséquilibre a fini par tuer tout suspense. Brest vainqueur logique et beau vainqueur, surtout.

Poussé par son armée de supporters (1500 regroupés dans une tribune, plus des petits groupes éparpillés un peu partout), c'est d'ailleurs le champion de D2 qui débute parfaitement le match. Du rythme, Le Hir qui trouve une solution dans le dos, Pereira bloque les deux premiers tirs, Mangué et Le Calvé en contre-attaque et les Bretonnes prennent les devants (2-0, 3e). Il faut une perte de balle et une Catani parfaite dans son rôle de gestionnaire pour que Toulon se reprenne et égalise par N'Gouan, oubliée sur la zone (3-3). Mieux, les Varoises passent devant sur un nouveau but de Tandjan à l'aile gauche (6-5, 14e), avant de se retrouver derrière sur une supériorité numérique gérée idéalement par Brest (6-8, 17e). Il faut même tout le talent de Van Olphen, auteure d'une fléchette à 10 mètres sur un bras levé, pour que les Toulonnaises restent au contact (7-8, 19e). Malgré quelques ballons perdus et un rythme qui retombe, les Brestoises gèrent leur avance, rassérénées par une Pereira impeccable sur les tirs secteur proche, et Tissier, d'un tir limpide longue distance, place les siennes à +3 (8-11, 27e), suivie par Copy qui ne tremble pas sur son aile pour gonfler le matelas breton à la pause (9-13).

La suite ? Un copié-collé de l'entame de match. Pereira place trois bâches d'entrée (elle est alors à 10 arrêts à plus de 50%), Le Hir est trouvée dans le dos, Limal conclut un kung-fu, Mangué place son un contre un/tir à 9 mètres, et l'écart monte à +6 (10-16, 38e). Sonnées, impuissantes face à une défense qui les cueille dans le secteur centrale, les Toulonnaises semblent impuissantes et Thierry Vincent doit poser son temps-mort. Salvateur puisque Van Olphen, d'un doublé, puis N'Gouan, en pivot, mettent fin à l'hémorragie et remettent les Sudistes dans le match (13-16, 41e). Mais la riposte est immédiate côté Laurent Bezeau, et la remise en place est bénéfique avec... un 3-0, avec Mangué se permettant même de tirer du gauche en fin de montée de balle, pour redonner de l'air au BBH (13-19, 45e).

Pour de bon, cette fois. Le coach toulonnais aura beau ouvrir son banc, ni le relais de Serdarevic dans la cage, ni le punch de Serna ou le bras de Puleri en attaque ne changera quoique ce soit. Et sur un dernier tir de Van Olphen, Pereira se jette sur sa gauche pour éteindre la dernière flammèche de rébellion (15-20, 51e). Derrière, Alberto plante elle aussi du gauche – son mauvais bras –, Mangué se permet un 360° sur pénalty, Pereira aligne deux parades à 6 mètres et la démonstration brestoise est totale (15-23, 58e). Pas encore de retour en LFH, Brest gagne déjà une Coupe de France et disputera la Coupe d'Europe la saison prochaine (la C2), avec une équipe taillée pour y jouer un vrai rôle. Bref, le vent d'ouest souffle fort. Et cela ne fait semble-t-il que commencer...

Commentaires d'après-match

Nely Carla Alberto, arrière de Brest
« Non, ça n'a pas été facile !La consigne était de bien défendre, en attaque on s'est créé des opportunités, on a raté certaines choses mais on savait qu'on devait continuer. Le début était serré mais on a vraiment fait les choses petit à petit et on les a distancées. Après avoir battu Fleury et Metz, on était favorites, c'est vrai, mais on a su gérer ça très bien. Si on m'avait dit ça quand je suis arrivée en décembre, je ne l'aurais pas cru. C'est tellement dur d'arriver ici... Mais on a bordé chaque match en se disant que c'était possible et on a prouvé qu'on méritait notre place. »

Stéphanie N'Tsama Akoa, capitaine de Brest
« C'est l'apothéose, c'est grandiose ! On est le premier club de D2 à gagner la Coupe, on est dans l'histoire. Ç'a été dur mais on a tellement bossé pour ça, pour ce match. On était sereines, on savait qu'on était au-dessus et on a réussi à gérer le contexte alors que rien que de rentrer dans Bercy, on en avait des frissons. Maintenant on est européennes et c'est peut-être le début d'une longue histoire, on verra. »

Thierry Vincent, entraîneur de Toulon
« On a eu un peu d'espoir jusqu'à la 40e minute, puis on s'est rendu à l'évidence, on est tombés sur plus forts que nous, plus costaud, et il n'y a rien à redire là-dessus. On a pris l'eau, c'était la bataille des Rades et on a été coulés par l'armada brestoise. »

Alexandra Bettacchini, capitaine de Toulon
« C'est dur car on a été nulles dans tous les secteurs, on est passés à côté et Brest mérite laaargement sa victoire. On a été ridicules, elles ont fait le match qu'il fallait, elles ont été meilleures, même si ce n'était pas très dur aujourd'hui... Si on avait rivalisé, qu'on s'était accrochées, j'aurais été déçus, mais là je ne le suis même pas. On est à notre place. »

A Paris, Accor Hôtels Arena
Le samedi 21 mai 2016 à 18h15
Toulon St-Cyr Var HB - Brest Bretagne HB : 16 - 25 (Mi-temps : 9-13)
12.730 spectateurs
Arbitres :
Mmes BONAVENTURA Julie & BONAVENTURA Charlotte

Toulon St-Cyr
Gardiennes
: Bettachini (8 arrêts), Serdarevic (3 arrêts).
Joueuses de champ : Catani (0/5), Ciavatti-Boukili (0/1), David (0/1), Gaudefroy (2/6), N'Gouan (3/3), L. Puleri (1/3), Serna (0/1), Tandjan (2/5), Van Olphen (6/13 dont 1 pen.), Wallen (2/6), Fofana, Thiero.
Entraîneur : Vincent.

Brest
Gardiennes : Pereira (15 arrêts), Dangueuger.
Joueuses de champ : Carla Alberto (4/6), Copy (2/2), Desgrolard (1/1), Durand, Le Hir (4/4), Le Maire (2/3), Limal (1/3), Manac'h-Le Calvé (3/5), Mangué (5/10 dont 1 pen.), Marie-Joseph, Ntsama Akoa (1/5), Tissier (2/3).
Entraîneur : Bezeau


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