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FFour J-3: Le supporter parisien dans l'immensité de l'Arena

Champion's League

mardi 24 mai 2016 - © Yves Michel

 5 min 22 de lecture

Le compte à rebours est lancé. Samedi, le PSG s'apprête à vivre le 1er Final Four de Ligue des Champions de son histoire. Comparés à leurs homologues des autres équipes, les supporters parisiens ne seront pas nombreux à Cologne mais essaieront d'exister dans l'immense Lanxess Arena.

par Yves MICHEL

Le match que Paris ne gagnera pas est bien celui des tribunes. La culture du groupe de supporters purs et durs comme "les Blue Fox" à Montpellier, "les Fondus" à Chambéry ou "les H’Fans" à Nantes a du mal à se développer dans la capitale. Pourtant depuis bientôt quatre saisons, des anciens du Paris Handball ont essayé de se structurer et ont rassemblé quelques fidèles derrière leur bannière du "8ème Homme". Ils seront une cinquantaine dans le bus mis à leur disposition par le club qui samedi les conduira vers Cologne. Une goutte d’eau dans l’immensité de la Lanxess Arena et ses 20 000 places. La tribu francilienne aura du mal à se faire entendre et sera noyée par la vague allemande qui poussera derrière Kiel, par les bouillants Hongrois au maillot "rouge écarlate" soutiens de Veszprém et les Polonais à la tunique "jaune" fans de Kielce. Tous les supporters parisiens n’ont pas l’instinct grégaire du "8ème homme". Beaucoup feront le déplacement par leurs propres moyens.

A 35 ans, Fred Fabre (notre photo de tête) est avant tout un passionné de handball. Joueur puis entraîneur au niveau départemental et régional, ce Francilien de souche n’a jamais perdu le contact avec sa discipline de prédilection. Il lui a même consacré tout son temps libre. « Je voulais voir les coulisses des grands matches et approcher les joueurs de haut niveau. La meilleure solution était de devenir bénévole. J’ai commencé au niveau du club amateur, puis de la Ligue et maintenant de la Fédération (notamment à Bercy pour la coupe de France et les matches internationaux des Bleus). Ce qui m’intéresse c’est être acteur et non pas spectateur, je fais partie des petites fourmis qui s’affairent dans l’ombre afin que le spectacle soit au rendez-vous. Au PSG, c’est différent. Je suis abonné depuis le début et à Coubertin, j’ai la même place depuis 4 ans.» Il était déjà là lorsque les Qataris ne connaissaient même pas l’existence du handball et lorsque le Paris Handball ne flirtait pas avec le podium de la LNH. Il a accompagné le club de l’ombre à la lumière mais n'a jamais bougé de sa place. En tribunes, pas très loin du bord du terrain. «Avec Paris, on peut dire que j’ai connu les extrêmes (rires). En fait, je suis cette équipe depuis une quinzaine d’années.  Je me souviens de l’époque des Girault, Mongin, Ibou Diaw, Sorhaindo puis l’arrivée d’Annonay et Claire, sans oublier Maxime Spincer, un Monsieur pour qui j’ai un profond respect. Je suis resté fidèle lorsqu’ils sont descendus en D2 et même en D1 quand le maintien ne tenait qu’à un fil et qu’on pouvait facilement compter les spectateurs dans les gradins de Coubertin. Et puis tout s’est emballé. » Fred Fabre a toujours gardé cette petite étincelle au fond des yeux. Inconditionnel des historiques du club comme Pat’ Annonay ou Jeff M’tima, il conserve son esprit critique et ne se laissera jamais griser par les paillettes et les artifices.  « Dans l’entourage des grands joueurs, j’ai vu arriver des gens qu’on ne voyait jamais auparavant et pour lesquels, je pense que le hand n’est pas le plus important. Même si les entraînements sont à huis clos, les joueurs restent abordables à l’extérieur, après les matches, finalement, quelle que soit leur notoriété. Il faut que cela reste ainsi. »  L’excitation est montée d’un cran au début du printemps lorsque le PSG a enchaîné les bons résultats en Ligue des Champions et que la qualification pour le Final Four à Cologne n’a été finalement qu’une formalité. Avant même le tirage au sort, le passionné qu’il est, avait déjà planifié son déplacement en Allemagne. « Comment pouvais-je rater cette 1ère ? J’ai déjà imaginé le meilleur qui pourrait arriver. Mon rêve serait de voir Daniel Narcisse et les autres, soulever le trophée dimanche soir. Je vais arriver la veille et repartir tranquillement lundi. Je veux profiter à fond de l'évènement. » Ainsi, le petit groupe d’irréductibles gaulois, "8ème homme" compris, se sentira moins seul. Mais qu’importe le résultat, Fred lui a déjà pris son abonnement pour la saison prochaine. Toujours à la même place... à Coubertin... près de l’entrée des artistes.



Le couac de la coupe de France

La prestation des joueurs parisiens samedi en finale de la Coupe de France a laissé un goût amer dans la bouche de leurs supporters. La colère est montée lorsqu'à la fin du match, aucun d'entre eux n'est venu les saluer. Sur son compte Facebook, le "8ème homme" a publié un message plutôt cinglant.

"Messieurs, nous nous permettons de vous signaler que prendre deux fessées en finale par ce beau club de Montpellier nous fait douter de votre amour propre. En plus de cela, aucune salutation aux supporters présents. Vous avez tout faux ! Nous ferons l'effort de venir à Cologne. A vous de vous bouger le cul sur le terrain !"


Un rappel à l'ordre écrit à chaud samedi soir et qui a été lu par la quasi totalité des joueurs. « Ce n’est pas pour autant que du jour au lendemain, on va arrêter de les soutenir, insiste Emilie Gendronneau, la secrétaire de l’association "le 8ème homme". On a employé une manière inhabituelle, avec des mots assez forts, je comprends que cela ait pu surprendre. D’autant qu’une semaine avant, on les avait rencontrés à Coubertin en toute convivialité et on leur avait assuré notre soutien et qu’on irait jusqu’à Cologne. » Les partenaires de Daniel Narcisse ont parfaitement enregistré le message et quel que soit le résultat samedi face à Kielce (demi-finale à 15h15), ils ne manqueront pas d'avoir une pensée vers ceux qui auront effectué plus de 6h d'autocar pour venir les encourager. « Ils ne peuvent pas être plus déçus que moi, confesse Luka Karabatic. Je suis suffisamment dur avec moi-même pour savoir que ce qu'on a fait n'a pas répondu aux attentes. Cela ne m'a pas touché dans le sens où j'étais plus bas que ça. Je comprends la déception des supporters, ça montre aussi leur attachement pour le club et c'est positif. » La parenthèse est refermée. Et c'est tant mieux comme ça !

FFour J-3: Le supporter parisien dans l'immensité de l'Arena 

Champion's League

mardi 24 mai 2016 - © Yves Michel

 5 min 22 de lecture

Le compte à rebours est lancé. Samedi, le PSG s'apprête à vivre le 1er Final Four de Ligue des Champions de son histoire. Comparés à leurs homologues des autres équipes, les supporters parisiens ne seront pas nombreux à Cologne mais essaieront d'exister dans l'immense Lanxess Arena.

par Yves MICHEL

Le match que Paris ne gagnera pas est bien celui des tribunes. La culture du groupe de supporters purs et durs comme "les Blue Fox" à Montpellier, "les Fondus" à Chambéry ou "les H’Fans" à Nantes a du mal à se développer dans la capitale. Pourtant depuis bientôt quatre saisons, des anciens du Paris Handball ont essayé de se structurer et ont rassemblé quelques fidèles derrière leur bannière du "8ème Homme". Ils seront une cinquantaine dans le bus mis à leur disposition par le club qui samedi les conduira vers Cologne. Une goutte d’eau dans l’immensité de la Lanxess Arena et ses 20 000 places. La tribu francilienne aura du mal à se faire entendre et sera noyée par la vague allemande qui poussera derrière Kiel, par les bouillants Hongrois au maillot "rouge écarlate" soutiens de Veszprém et les Polonais à la tunique "jaune" fans de Kielce. Tous les supporters parisiens n’ont pas l’instinct grégaire du "8ème homme". Beaucoup feront le déplacement par leurs propres moyens.

A 35 ans, Fred Fabre (notre photo de tête) est avant tout un passionné de handball. Joueur puis entraîneur au niveau départemental et régional, ce Francilien de souche n’a jamais perdu le contact avec sa discipline de prédilection. Il lui a même consacré tout son temps libre. « Je voulais voir les coulisses des grands matches et approcher les joueurs de haut niveau. La meilleure solution était de devenir bénévole. J’ai commencé au niveau du club amateur, puis de la Ligue et maintenant de la Fédération (notamment à Bercy pour la coupe de France et les matches internationaux des Bleus). Ce qui m’intéresse c’est être acteur et non pas spectateur, je fais partie des petites fourmis qui s’affairent dans l’ombre afin que le spectacle soit au rendez-vous. Au PSG, c’est différent. Je suis abonné depuis le début et à Coubertin, j’ai la même place depuis 4 ans.» Il était déjà là lorsque les Qataris ne connaissaient même pas l’existence du handball et lorsque le Paris Handball ne flirtait pas avec le podium de la LNH. Il a accompagné le club de l’ombre à la lumière mais n'a jamais bougé de sa place. En tribunes, pas très loin du bord du terrain. «Avec Paris, on peut dire que j’ai connu les extrêmes (rires). En fait, je suis cette équipe depuis une quinzaine d’années.  Je me souviens de l’époque des Girault, Mongin, Ibou Diaw, Sorhaindo puis l’arrivée d’Annonay et Claire, sans oublier Maxime Spincer, un Monsieur pour qui j’ai un profond respect. Je suis resté fidèle lorsqu’ils sont descendus en D2 et même en D1 quand le maintien ne tenait qu’à un fil et qu’on pouvait facilement compter les spectateurs dans les gradins de Coubertin. Et puis tout s’est emballé. » Fred Fabre a toujours gardé cette petite étincelle au fond des yeux. Inconditionnel des historiques du club comme Pat’ Annonay ou Jeff M’tima, il conserve son esprit critique et ne se laissera jamais griser par les paillettes et les artifices.  « Dans l’entourage des grands joueurs, j’ai vu arriver des gens qu’on ne voyait jamais auparavant et pour lesquels, je pense que le hand n’est pas le plus important. Même si les entraînements sont à huis clos, les joueurs restent abordables à l’extérieur, après les matches, finalement, quelle que soit leur notoriété. Il faut que cela reste ainsi. »  L’excitation est montée d’un cran au début du printemps lorsque le PSG a enchaîné les bons résultats en Ligue des Champions et que la qualification pour le Final Four à Cologne n’a été finalement qu’une formalité. Avant même le tirage au sort, le passionné qu’il est, avait déjà planifié son déplacement en Allemagne. « Comment pouvais-je rater cette 1ère ? J’ai déjà imaginé le meilleur qui pourrait arriver. Mon rêve serait de voir Daniel Narcisse et les autres, soulever le trophée dimanche soir. Je vais arriver la veille et repartir tranquillement lundi. Je veux profiter à fond de l'évènement. » Ainsi, le petit groupe d’irréductibles gaulois, "8ème homme" compris, se sentira moins seul. Mais qu’importe le résultat, Fred lui a déjà pris son abonnement pour la saison prochaine. Toujours à la même place... à Coubertin... près de l’entrée des artistes.



Le couac de la coupe de France

La prestation des joueurs parisiens samedi en finale de la Coupe de France a laissé un goût amer dans la bouche de leurs supporters. La colère est montée lorsqu'à la fin du match, aucun d'entre eux n'est venu les saluer. Sur son compte Facebook, le "8ème homme" a publié un message plutôt cinglant.

"Messieurs, nous nous permettons de vous signaler que prendre deux fessées en finale par ce beau club de Montpellier nous fait douter de votre amour propre. En plus de cela, aucune salutation aux supporters présents. Vous avez tout faux ! Nous ferons l'effort de venir à Cologne. A vous de vous bouger le cul sur le terrain !"


Un rappel à l'ordre écrit à chaud samedi soir et qui a été lu par la quasi totalité des joueurs. « Ce n’est pas pour autant que du jour au lendemain, on va arrêter de les soutenir, insiste Emilie Gendronneau, la secrétaire de l’association "le 8ème homme". On a employé une manière inhabituelle, avec des mots assez forts, je comprends que cela ait pu surprendre. D’autant qu’une semaine avant, on les avait rencontrés à Coubertin en toute convivialité et on leur avait assuré notre soutien et qu’on irait jusqu’à Cologne. » Les partenaires de Daniel Narcisse ont parfaitement enregistré le message et quel que soit le résultat samedi face à Kielce (demi-finale à 15h15), ils ne manqueront pas d'avoir une pensée vers ceux qui auront effectué plus de 6h d'autocar pour venir les encourager. « Ils ne peuvent pas être plus déçus que moi, confesse Luka Karabatic. Je suis suffisamment dur avec moi-même pour savoir que ce qu'on a fait n'a pas répondu aux attentes. Cela ne m'a pas touché dans le sens où j'étais plus bas que ça. Je comprends la déception des supporters, ça montre aussi leur attachement pour le club et c'est positif. » La parenthèse est refermée. Et c'est tant mieux comme ça !

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