Alors que le stage de Contrexéville a pris fin ce mercredi, l’équipe de France est désormais en ordre de marche, avec un groupe de 15 joueuses connues. Si les sélectionnées ont appris avec joie leur voyage à Rio, elles savent surtout que le plus dur reste à venir avant le début de la compétition, le 6 août.

Même au bout du téléphone, le sourire de Grace Zaadi se devine. La demi-centre de Metz, comme les autres en balance pour les dernières, venait d’apprendre sa sélection pour les Jeux olympiques de Rio – les « recalées » (Flippes, Foggea et Prouvensier) avaient été prévenues individuellement auparavant – « comme une libération, comme quand on a des résultats d’un examen ». Celui-ci a donc été passé avec succès. Mais ne sera pas vraiment fêté par trop d’excès. Ce mercredi, les joueuses ont pu retrouver leur famille et amis pour quelques jours, avant de se regrouper dès lundi 18 en région parisienne. « Cette annonce n’est pas une fin en soi, prévient d’ailleurs Zaadi. J’ai soufflé un bon coup mais là, on repart toutes ensembles, toutes les 15. On n’a pas le temps de se relâcher. »

Depuis un mois déjà, l’équipe de France s’est réunie, d’abord pour dix jours à travailler physiquement à Capbreton – « On n’était pas loin de vomir parfois », avoue Zaadi – puis une semaine dans les Vosges davantage tournée vers le handball. Arrivé début 2016 après qu’Alain Portes soit remercié, Olivier Krumbholz n’avait pas vraiment eu le temps de modifier les choses avant le TQO et les qualifications de mai. Cette fois, le technicien compte sur cette longue préparation pour imprimer sa patte. « On a bien travaillé, assure Estelle Nze Minko, sélectionnée comme demi-centre avec Zaadi. On a essayé de clarifier notre projet de jeu offensif et défensif, on a beaucoup travaillé collectivement pour se réguler sur les enclenchements, on prépare des choses nouvelles qu’on utilisera aux Jeux (notamment en défense…), on a fait des séances spécifiques aussi. » Son homologue au poste poursuit : « On fait en sorte que tout le monde soit sur la même longueur d’ondes. Et pour celles qui ont appris qu’elles partiraient, comme moi, cela va nous booster. »

Et mine de rien, le temps presse. Lors des retrouvailles lundi, il ne restera que dix-neuf jours avant le premier match des Jeux, face aux Pays-Bas vice-champions du monde. Et quatre matchs amicaux pour se tester. « On a bien avancé mais on n’est pas encore prêtes, sait Nze Minko. Il manque la partie match qui doit concrétiser nos progrès et nous permettre de nous évaluer. » Avec, déjà, un objectif en tête : « une médaille, même si on n’a pas encore défini la couleur », répond la future joueuse de Siofok (Hongrie). « Les choses vont se décanter ces prochains jours, on va discuter davantage, on sera plus sereines alors qu’on était dans une période de "liste" jusque-là. Maintenant, on va rentrer dans les détails. »