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EDF M: Vincent Gérard est bien plus qu'une doublure

Jeux Olympiques

dimanche 24 juillet 2016 - © Yves Michel

 5 min 10 de lecture

Pendant deux matches et en l'absence de Thierry Omeyer légèrement blessé, Vincent Gérard s'est retrouvé seul gardien du temple tricolore. Le Montpelliérain a non seulement  rempli sa mission mais aussi prouvé qu'il pouvait aisément prendre la place du patron.

par Yves Michel, à Strasbourg

« Pour m’épanouir, j’ai besoin d’ambition. J’essaie de construire ma carrière petit à petit, sans me brûler les ailes » Voilà ce que déclarait Vincent Gérard en décembre 2010 à nos confrères du magazine "Handaction". Et en matière de progression, le gardien de buts n’a pas eu à se plaindre. La découverte du haut niveau à Montpellier en début de parcours, deux années à Istres où il décroche la fameuse coupe de la Ligue à Miami, quatre saisons à Dunkerque avec un titre national en 2014 et un trophée du meilleur portier de LNH et l’été dernier, retour dans l’Hérault (avec au palmarès, les deux coupes nationales).

Entre temps, Claude Onesta l’a appelé en équipe de France. En 2014, il participe à l’Euro danois mais comme Thierry Omeyer refait son retour en sélection après quelques semaines de convalescence et que Dumoulin est conservé, il termine la compétition dans les tribunes. Il ne sera pas du voyage au Qatar mais en début d’année juste avant de s’envoler en Pologne, il s’impose comme la doublure officielle de "Titi". L’entraîneur national lui fait de plus en plus confiance et il y a quelques jours, au moment de livrer sa liste pour les Jeux, c'est lui qu'il choisit.

Sur l'Eurotournoi, deux ans et demi après le Danemark, l'histoire se répète. Omeyer a été préservé en raison d’une élongation du psoas. Du coup, Vincent entre en piste contre l’Egypte où au cours des 60 minutes qu’il passera dans les cages, il arrêtera 15 tirs dont deux jets à 7 m. Dans une équipe de France qui doit encore procéder à quelques réglages et après une entrée en matière compliquée, il s’en est plutôt bien tiré. Ce dimanche, face au Danemark, le Montpelliérain n’a pas eu à trop attendre pour être sollicité. Mais il a très vite rassuré sa défense et ses partenaires (13 arrêts au total). « Je pense qu’on a attaqué le match d’un meilleur pied (que vendredi), ce qui fait qu’on a fait l’écart plus vite. C’est aussi une équipe qu’on connait mieux. Mais quel que soit le résultat, on s’était dit que c’était un match de travail. A titre perso, je prends du plaisir tout en sachant que les rôles sont clairement définis, Thierry est le n°1. Il avait besoin de récupérer après un petit bobo, il fallait que je sois prêt dès le moment où on comptait sur moi. Mais à aucun moment, je ne me suis emballé. »  La cerise sur le gâteau est même intervenue à la 14ème minute lorsque depuis sa zone, après un tir allemand raté, le ballon lui est revenu et il l'a catapulté dans le but vide ! « 1er but en équipe de France, il n’en manque plus qu’un et je rattrape "Titi" (rires). Le nouveau règlement fait qu’on est beaucoup plus attentif, il va y avoir de plus en plus de situations similaires, j’ai eu de la réussite sur ce coup mais cela fait toujours plaisir. » Vincent Gérard a été omniprésent devant ses cages, mis en confiance ses défenseurs qui face aux Nordiques, ont rendu une copie quasi parfaite et surtout tenu la distance avec donc 1h vendredi et 57’ dimanche. « C’est sûr qu’enchaîner deux matches de cette façon, c’est bien mais je suis gardien de but donc ça serait triste qu’en 3 jours, je n’encaisse pas la charge. Après, c’est intéressant car cela me met en conditions réelles et cela me permet d’enchaîner les actions en situation de fatigue. »



La prestation de l’ancien pensionnaire du pôle espoirs de Strasbourg a aussi conforté Claude Onesta dans son choix de le préférer au Nantais Cyril Dumoulin et au Toulousain Wesley Pardin. « Sa prestation n’est pas une surprise parce que quand on le voit à l’échelle de son club, valide le patron des Bleus, on mesure le degré de performance qu’il est capable de produire. Et je le redis, la porte de l’équipe de France peut s’ouvrir de manière inhabituelle et inattendue car il y a toujours des opportunités. Je sais pertinemment que Vincent est quelqu’un qui a l’ambition d’être plus qu’un remplaçant et que même par moments, cela a freiné son arrivée. Il a beaucoup évolué et de notre côté, on sait qu’il est capable d’être un suppléant de qualité. » Présent derrière le banc de touche, Thierry Omeyer n’a rien loupé des deux bonnes sorties de son binôme. Et quand on connait le mental du Parisien, on se doute bien qu'il va mettre toute son énergie pour retrouver une place que d'ailleurs personne n'est enclin à lui contester. « Encore une fois, souligne Onesta, si sur ces deux matches, Vincent s’était troué, j’aurais tenu à peu près le même discours. Car je leur dis souvent, ce n’est pas le coach que vous devez convaincre, le plus important c’est la légitimité que vous allez avoir auprès de vos partenaires et si ceux-ci se sentent en sécurité parce vous êtes présents, la partie est gagnée. » L'objectif est clairement identifié.  L'échéance débute dans quinze jours à plus de 9000 kilomètres de Strasbourg. Mais arriver à Rio avec deux victoires acquises en préparation contre deux belles équipes, ne peut qu’être salutaire pour le moral. « C’est une évidence, acquiesce Vincent Gérard mais il ne faut pas s’enflammer et on doit continuer à travailler surtout les petits détails qu'on ne maîtrisent pas parfaitement. Les Jeux… on y pense forcément, on s’y prépare depuis le 23 juin et on a envie d’être performant là-bas. Maintenant, on va avoir 2-3 jours de repos et cela va faire du bien car on a pas mal chargé. Mais il n’y a aucun doute dans les têtes, on sait ce qu’on aura à faire une fois qu’on sera surplace. » L'équipe de France part au Brésil avec deux gardiens de talent et de tempérament. Et ce qui est rassurant, c'est qu'à tout moment, Vincent Gérard peut remplacer le patron.  

EDF M: Vincent Gérard est bien plus qu'une doublure  

Jeux Olympiques

dimanche 24 juillet 2016 - © Yves Michel

 5 min 10 de lecture

Pendant deux matches et en l'absence de Thierry Omeyer légèrement blessé, Vincent Gérard s'est retrouvé seul gardien du temple tricolore. Le Montpelliérain a non seulement  rempli sa mission mais aussi prouvé qu'il pouvait aisément prendre la place du patron.

par Yves Michel, à Strasbourg

« Pour m’épanouir, j’ai besoin d’ambition. J’essaie de construire ma carrière petit à petit, sans me brûler les ailes » Voilà ce que déclarait Vincent Gérard en décembre 2010 à nos confrères du magazine "Handaction". Et en matière de progression, le gardien de buts n’a pas eu à se plaindre. La découverte du haut niveau à Montpellier en début de parcours, deux années à Istres où il décroche la fameuse coupe de la Ligue à Miami, quatre saisons à Dunkerque avec un titre national en 2014 et un trophée du meilleur portier de LNH et l’été dernier, retour dans l’Hérault (avec au palmarès, les deux coupes nationales).

Entre temps, Claude Onesta l’a appelé en équipe de France. En 2014, il participe à l’Euro danois mais comme Thierry Omeyer refait son retour en sélection après quelques semaines de convalescence et que Dumoulin est conservé, il termine la compétition dans les tribunes. Il ne sera pas du voyage au Qatar mais en début d’année juste avant de s’envoler en Pologne, il s’impose comme la doublure officielle de "Titi". L’entraîneur national lui fait de plus en plus confiance et il y a quelques jours, au moment de livrer sa liste pour les Jeux, c'est lui qu'il choisit.

Sur l'Eurotournoi, deux ans et demi après le Danemark, l'histoire se répète. Omeyer a été préservé en raison d’une élongation du psoas. Du coup, Vincent entre en piste contre l’Egypte où au cours des 60 minutes qu’il passera dans les cages, il arrêtera 15 tirs dont deux jets à 7 m. Dans une équipe de France qui doit encore procéder à quelques réglages et après une entrée en matière compliquée, il s’en est plutôt bien tiré. Ce dimanche, face au Danemark, le Montpelliérain n’a pas eu à trop attendre pour être sollicité. Mais il a très vite rassuré sa défense et ses partenaires (13 arrêts au total). « Je pense qu’on a attaqué le match d’un meilleur pied (que vendredi), ce qui fait qu’on a fait l’écart plus vite. C’est aussi une équipe qu’on connait mieux. Mais quel que soit le résultat, on s’était dit que c’était un match de travail. A titre perso, je prends du plaisir tout en sachant que les rôles sont clairement définis, Thierry est le n°1. Il avait besoin de récupérer après un petit bobo, il fallait que je sois prêt dès le moment où on comptait sur moi. Mais à aucun moment, je ne me suis emballé. »  La cerise sur le gâteau est même intervenue à la 14ème minute lorsque depuis sa zone, après un tir allemand raté, le ballon lui est revenu et il l'a catapulté dans le but vide ! « 1er but en équipe de France, il n’en manque plus qu’un et je rattrape "Titi" (rires). Le nouveau règlement fait qu’on est beaucoup plus attentif, il va y avoir de plus en plus de situations similaires, j’ai eu de la réussite sur ce coup mais cela fait toujours plaisir. » Vincent Gérard a été omniprésent devant ses cages, mis en confiance ses défenseurs qui face aux Nordiques, ont rendu une copie quasi parfaite et surtout tenu la distance avec donc 1h vendredi et 57’ dimanche. « C’est sûr qu’enchaîner deux matches de cette façon, c’est bien mais je suis gardien de but donc ça serait triste qu’en 3 jours, je n’encaisse pas la charge. Après, c’est intéressant car cela me met en conditions réelles et cela me permet d’enchaîner les actions en situation de fatigue. »



La prestation de l’ancien pensionnaire du pôle espoirs de Strasbourg a aussi conforté Claude Onesta dans son choix de le préférer au Nantais Cyril Dumoulin et au Toulousain Wesley Pardin. « Sa prestation n’est pas une surprise parce que quand on le voit à l’échelle de son club, valide le patron des Bleus, on mesure le degré de performance qu’il est capable de produire. Et je le redis, la porte de l’équipe de France peut s’ouvrir de manière inhabituelle et inattendue car il y a toujours des opportunités. Je sais pertinemment que Vincent est quelqu’un qui a l’ambition d’être plus qu’un remplaçant et que même par moments, cela a freiné son arrivée. Il a beaucoup évolué et de notre côté, on sait qu’il est capable d’être un suppléant de qualité. » Présent derrière le banc de touche, Thierry Omeyer n’a rien loupé des deux bonnes sorties de son binôme. Et quand on connait le mental du Parisien, on se doute bien qu'il va mettre toute son énergie pour retrouver une place que d'ailleurs personne n'est enclin à lui contester. « Encore une fois, souligne Onesta, si sur ces deux matches, Vincent s’était troué, j’aurais tenu à peu près le même discours. Car je leur dis souvent, ce n’est pas le coach que vous devez convaincre, le plus important c’est la légitimité que vous allez avoir auprès de vos partenaires et si ceux-ci se sentent en sécurité parce vous êtes présents, la partie est gagnée. » L'objectif est clairement identifié.  L'échéance débute dans quinze jours à plus de 9000 kilomètres de Strasbourg. Mais arriver à Rio avec deux victoires acquises en préparation contre deux belles équipes, ne peut qu’être salutaire pour le moral. « C’est une évidence, acquiesce Vincent Gérard mais il ne faut pas s’enflammer et on doit continuer à travailler surtout les petits détails qu'on ne maîtrisent pas parfaitement. Les Jeux… on y pense forcément, on s’y prépare depuis le 23 juin et on a envie d’être performant là-bas. Maintenant, on va avoir 2-3 jours de repos et cela va faire du bien car on a pas mal chargé. Mais il n’y a aucun doute dans les têtes, on sait ce qu’on aura à faire une fois qu’on sera surplace. » L'équipe de France part au Brésil avec deux gardiens de talent et de tempérament. Et ce qui est rassurant, c'est qu'à tout moment, Vincent Gérard peut remplacer le patron.  

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