C'est une totale confusion qui entoure l'arrivée du jeune international algérien Ayoub Abdi qui avait signé à la mi-mai en faveur de Pays d'Aix. Pourtant validé par la FFHB et surtout l'IHF, le transfert du gaucher est contesté par sa propre fédération et son ancien club.
par Yves MICHEL
Comme en témoigne notre photo de tête, Ayoub Abdi devait porter le n°10 au sein de l'effectif aixois et faire ses grands débuts en LNH courant septembre sur le même poste que l'Ukrainien Sergiy Onufriyenko (il peut également évoluer à l'aile). Le maillot devrait rester dans les cartons, les relations entre le joueur, son entourage parfois "mal avisé", quelques intermédiaires véreux et le club provençal se sont dégradées ces dernières semaines. « En fait, ce qui nous a inquiétés, raconte Stéphane Cambriels, le gérant du PAUC, c’est que le joueur ne s’est pas présenté le 25 juillet au début de la préparation et n’a plus donné signe de vie. Pourtant le contrat qu’il était venu signer à la mi-mai, était tout à fait conforme et même validé le 1er juillet par la plus haute instance du hand international. » Après plusieurs coups de téléphone et beaucoup de temps perdu, le dirigeant aixois apprend que l’espoir algérien a été embarqué en stage en Slovénie avec la sélection des moins de 21 ans afin de préparer la prochaine CAN de cette même catégorie d’âge. « Que le joueur honore son équipe nationale, ça on peut le comprendre, encore faut-il que les règles soient respectées et surtout que nous en soyons informés. Car jusqu’à preuve du contraire, nous sommes son employeur et il s’est engagé chez nous pour trois saisons. » A l’époque et avant qu’il ne signe pour le PAUC, Ayoub Abdi, meilleur élément de sa génération s’était signalé lors de la CAN séniors organisée en Egypte.
Ayoub Abdi (au centre) avec à droite, le Sélestadien Kader Rahim
Il avait séduit les dirigeants du PAUC qui venaient au Caire pour superviser leurs deux futures recrues égyptiennes Ali Zein et Mohamed Mamdouh. Quelques semaines plus tard, le jeune joueur a même reçu une proposition de Montpellier très intéressé par sa venue. C’est dire tout l’intérêt que lui porte le handball français. En fin de contrat avec le CRB Baraki, il est libre de tout engagement mais est très mal conseillé. Son ancien club notamment, cherche à tirer profit de ce transfert et Saïd Bouamra, président d’une Fédération Algérienne qui n’est pas réputée pour son extrême transparence joue inexplicablement avec le temps. Il aurait par exemple assuré aux dirigeants provençaux que le joueur serait autorisé à venir en France autour du 20 septembre, la veille donc de la 1ère journée de championnat de LNH. Une situation que ne peut accepter le club. « Nous n’en resterons pas là, confirme Stéphane Cambriels. Nous sommes scandalisés par autant d’indélicatesse et de manque de sérieux. Nous avons saisi les organes compétents et nous ferons valoir nos droits. » Le joueur qui vu son jeune âge (19 ans) n'est apparemment pas maître de ses faits et gestes et subit une très mauvaise influence, risque une lourde sanction. Jusqu’à trois ans de suspension de toutes compétitions nationales et internationales. En attendant, le PAUC multiplie les contacts pour trouver un remplaçant. Le choix pourrait s’orienter vers le Turc Can Celebi, en fin de contrat avec Chartres et qui malgré la relégation des Euréliens, a réalisé une fin de saison plutôt honorable.