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Joanne Dudziak : "Elles doivent créer quelque-chose de nouveau"

Jeux Olympiques

jeudi 18 août 2016 - © Pierre Menjot

 4 min 11 de lecture

L’ancienne internationale française est la seule gardienne à avoir disputé une demi-finale des Jeux olympiques, en 2004 à Athènes. Un tournoi finalement terminé à la pire place (4e) et que les Bleues de l’époque ressassent toujours. « Si elles font une médaille, tout le monde se reconnaîtra à travers elles », rêve-t-elle alors que la France affronte les Pays-Bas, jeudi, en demi-finale des JO.

27 août 2004, complexe d’Helleniko à Athènes. La France s’incline face à la Corée du Sud en demi-finales des Jeux Olympiques (31-32), au lendemain de sa belle performance en quarts de finale face à la Hongrie. Le lendemain après-midi, encore usées de cette défaite, les Bleues laisseront passer l’opportunité de monter sur le podium, châtiées par l’Ukraine (18-21). Depuis, plus jamais l’équipe de France n’a intégré le dernier carré olympique, tombé deux fois dès les quarts de finale. Mais ça, c’était avant. Avant que cette bande insaisissable ne renverse une montagne, l’Espagne, qui semblait la dominer de la tête et des épaules mais a été emportée par l’ouragan bleu. Comme Joanne Dudziak, les Françaises vont donc découvrir ce niveau de compétition. A l’époque, la gardienne du HBC Nîmes avait assuré seule, suite à la blessure de Valérie Nicolas, deux solides prestations dans les cages (17 arrêts en demi-finale, 15 dans la petite finale). Sans que cela suffise à ramener une breloque. Depuis, elle garde « quelques regrets ». Alors elle espère que ses successeuses sauront arracher la médaille.


Joanne Dudziak sous le maillot de l'équipe de France.

Quel souvenir gardez-vous de cette aventure de 2004 ?
Le regret de ne pas avoir eu de médaille. On sortait d’un quart de finale très chaud, à l’image de celui des Françaises face à l’Espagne. Ensuite, la demi-finale avait été dure. Et puis il y a ce match contre l’Ukraine, j’y pense encore des fois. A chaque fois que j’évoque les Jeux Olympiques… (Elle cherche ses mots) C’est une équipe qu’on avait toujours battue et là, on passe à côté. Donc ça laisse des regrets.

Comment expliquez-vous que vous soyez passées à côté de ce match pour la médaille de bronze ?
On avait joué la veille contre la Corée du Sud et j’ai le souvenir qu’on était fatiguées. On avait joué la 3e place tôt le lendemain (à 15h30) et physiquement comme mentalement, on était fatiguées. C’est coûteux, mentalement, de se remettre si rapidement. On a manqué de peps, on était un peu vides. Moi, j’étais en retard sur les ballons alors que j’avais en face des tireuses qui ne me posaient pas plus de problèmes que ça d’habitude. Mais tout le long du match, j’avais couru après cette demi-seconde de retard. On avait manqué de récupération. Autant face à la Corée on avait ramassé et ça aurait été un petit exploit, autant l’Ukraine était vraiment dans nos cordes. C’est pour ça que ça reste un peu douloureux.

Douze ans après, la France est à nouveau en demi-finale des Jeux…
Et c’est génial, je suis ravie ! J’avais envoyé un petit message à Olivier Krumbholz le matin. Cette médaille, on en a rêvé, en particulier à Athènes, et on n’avait pas concrétisé. J’espère qu’elles vont la ramener, j’en serais très fière. C’est une chose importante pour moi, pour l’équipe de France, elles répareraient un peu notre 4e placen. La médaille, on court après depuis un moment, ce serait une belle consécration. Et tout le monde va se reconnaître à travers.

Peuvent-elles réussir selon vous ?
Ca sera très chaud face aux Pays-Bas, ça va être très tendu. Elles ne sont pas favorites du tout. La pression va arriver, les filles vont sentir le monde entier les regarder, c’est lourd à porter. Il faut évacuer la pression et nous, les Françaises, on est très fragiles sur ce point. Qu’elles se concentrent sur elles. Elles ont été très félicitées et cela peut être usant. Elles doivent se concentrer sur elles-mêmes. On ne doit pas trop se regarder, mettre l’énergie au bon endroit, pas dans les interviews ou la famille.  J’espère qu’elles auront tiré les leçons de ce qu’il s’était passé pour nous.

C’est-à-dire ?
Elles doivent changer de disque, arriver avec un disque neuf. Il faut créer quelque-chose de nouveau, un nouveau scénario, qui rebooste tout le monde, comme en début des Jeux où on est tout feu tout flamme. Quand on est aux Jeux, on est dans une machine, un train-train, un contexte dont on a du mal à sortir alors que là, c’est une nouvelle phase. L’énergie de la fin de match face à l’Espagne, elles doivent la mettre d’entrée. Elles doivent avoir confiance en elles, se lâcher. J’ai l’impression qu’elles reviennent un peu sur les mêmes choses, qui ne marchent pas. Je crois que certaines en ont gardé sous le pied, je pense notamment à Amandine (Leynaud). Si elle se met à sortir un gros match, alors ça aidera pour une médaille.

Dem-finale des Jeux Olympiques
Pays-Bas – France

Jeudi 18 août 2016 à 20h30

Joanne Dudziak : "Elles doivent créer quelque-chose de nouveau" 

Jeux Olympiques

jeudi 18 août 2016 - © Pierre Menjot

 4 min 11 de lecture

L’ancienne internationale française est la seule gardienne à avoir disputé une demi-finale des Jeux olympiques, en 2004 à Athènes. Un tournoi finalement terminé à la pire place (4e) et que les Bleues de l’époque ressassent toujours. « Si elles font une médaille, tout le monde se reconnaîtra à travers elles », rêve-t-elle alors que la France affronte les Pays-Bas, jeudi, en demi-finale des JO.

27 août 2004, complexe d’Helleniko à Athènes. La France s’incline face à la Corée du Sud en demi-finales des Jeux Olympiques (31-32), au lendemain de sa belle performance en quarts de finale face à la Hongrie. Le lendemain après-midi, encore usées de cette défaite, les Bleues laisseront passer l’opportunité de monter sur le podium, châtiées par l’Ukraine (18-21). Depuis, plus jamais l’équipe de France n’a intégré le dernier carré olympique, tombé deux fois dès les quarts de finale. Mais ça, c’était avant. Avant que cette bande insaisissable ne renverse une montagne, l’Espagne, qui semblait la dominer de la tête et des épaules mais a été emportée par l’ouragan bleu. Comme Joanne Dudziak, les Françaises vont donc découvrir ce niveau de compétition. A l’époque, la gardienne du HBC Nîmes avait assuré seule, suite à la blessure de Valérie Nicolas, deux solides prestations dans les cages (17 arrêts en demi-finale, 15 dans la petite finale). Sans que cela suffise à ramener une breloque. Depuis, elle garde « quelques regrets ». Alors elle espère que ses successeuses sauront arracher la médaille.


Joanne Dudziak sous le maillot de l'équipe de France.

Quel souvenir gardez-vous de cette aventure de 2004 ?
Le regret de ne pas avoir eu de médaille. On sortait d’un quart de finale très chaud, à l’image de celui des Françaises face à l’Espagne. Ensuite, la demi-finale avait été dure. Et puis il y a ce match contre l’Ukraine, j’y pense encore des fois. A chaque fois que j’évoque les Jeux Olympiques… (Elle cherche ses mots) C’est une équipe qu’on avait toujours battue et là, on passe à côté. Donc ça laisse des regrets.

Comment expliquez-vous que vous soyez passées à côté de ce match pour la médaille de bronze ?
On avait joué la veille contre la Corée du Sud et j’ai le souvenir qu’on était fatiguées. On avait joué la 3e place tôt le lendemain (à 15h30) et physiquement comme mentalement, on était fatiguées. C’est coûteux, mentalement, de se remettre si rapidement. On a manqué de peps, on était un peu vides. Moi, j’étais en retard sur les ballons alors que j’avais en face des tireuses qui ne me posaient pas plus de problèmes que ça d’habitude. Mais tout le long du match, j’avais couru après cette demi-seconde de retard. On avait manqué de récupération. Autant face à la Corée on avait ramassé et ça aurait été un petit exploit, autant l’Ukraine était vraiment dans nos cordes. C’est pour ça que ça reste un peu douloureux.

Douze ans après, la France est à nouveau en demi-finale des Jeux…
Et c’est génial, je suis ravie ! J’avais envoyé un petit message à Olivier Krumbholz le matin. Cette médaille, on en a rêvé, en particulier à Athènes, et on n’avait pas concrétisé. J’espère qu’elles vont la ramener, j’en serais très fière. C’est une chose importante pour moi, pour l’équipe de France, elles répareraient un peu notre 4e placen. La médaille, on court après depuis un moment, ce serait une belle consécration. Et tout le monde va se reconnaître à travers.

Peuvent-elles réussir selon vous ?
Ca sera très chaud face aux Pays-Bas, ça va être très tendu. Elles ne sont pas favorites du tout. La pression va arriver, les filles vont sentir le monde entier les regarder, c’est lourd à porter. Il faut évacuer la pression et nous, les Françaises, on est très fragiles sur ce point. Qu’elles se concentrent sur elles. Elles ont été très félicitées et cela peut être usant. Elles doivent se concentrer sur elles-mêmes. On ne doit pas trop se regarder, mettre l’énergie au bon endroit, pas dans les interviews ou la famille.  J’espère qu’elles auront tiré les leçons de ce qu’il s’était passé pour nous.

C’est-à-dire ?
Elles doivent changer de disque, arriver avec un disque neuf. Il faut créer quelque-chose de nouveau, un nouveau scénario, qui rebooste tout le monde, comme en début des Jeux où on est tout feu tout flamme. Quand on est aux Jeux, on est dans une machine, un train-train, un contexte dont on a du mal à sortir alors que là, c’est une nouvelle phase. L’énergie de la fin de match face à l’Espagne, elles doivent la mettre d’entrée. Elles doivent avoir confiance en elles, se lâcher. J’ai l’impression qu’elles reviennent un peu sur les mêmes choses, qui ne marchent pas. Je crois que certaines en ont gardé sous le pied, je pense notamment à Amandine (Leynaud). Si elle se met à sortir un gros match, alors ça aidera pour une médaille.

Dem-finale des Jeux Olympiques
Pays-Bas – France

Jeudi 18 août 2016 à 20h30

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