Battu la saison dernière à Bougnol par Toulouse, Montpellier a pris sa revanche sur les Hauts-Garonnais à l'occasion de cette 1ère journée de la Lidl Star Ligue. En revanche, Dunkerque a passé une sale soirée face à Chambéry en repartant du Phare avec neuf buts d'écart dans les valises.
par Yves MICHEL
A la base lorsqu'en fin de saison dernière, Montpellier s'est intéressé à Jonas Truchanovicius, c'était surtout pour ses qualités défensives. Le Lituanien (2.03 m pour 96 kg) affichait un imposant gabarit et pour pallier les départs de Gaber ou plus prématuré en cours de saison, de Mackovsek, Patrice Canayer avait sa petite idée sur la question. Il est aussi évident que le technicien du MHB avait décelé par la suite, lorsqu'il l'avait mis à l'essai, que l'ancien arrière de Leoben (Autriche) offrait d'autres possibilités, notamment en attaque. Pendant la phase de préparation et le Trophée des Champions, l'intéressé a été très en vue mais une confirmation s'imposait en championnat. "Trucha" n'a pas attendu de soigner son rodage sous ses nouvelles couleurs pour le faire. Ce jeudi soir, face aux caméras de télévision et un bon adversaire toulousain, il a montré la voie à ses coéquipiers. Huit buts à 80%, une passe décisive, une balle perdue, le bilan est plus que positif. Surtout face au Fenix qui n'a rien lâché et qui est même parvenu à faire la course en tête dans le 2ème quart d'heure de la 1ère période, avant d'être rejoint puis dépassé. Mais les hommes de Gardent sont toujours restés au contact et peuvent regretter un money-time mal négocié, sans cela ils auraient pu refaire le coup de la saison écoulée où ils avaient quitté Bougnol avec les deux points de la victoire. "Rentrer dans une compétition est toujours quelque chose de délicat, tempère Patrice Canayer. Ce match a été conforme à ce que j'attendais avec beaucoup d'envie mais aussi de fébrilité de notre part. Toulouse a joué crânement sa chance, nous a posé des problèmes durant 60 minutes. Je suis satisfait du résultat et de l'état d'esprit. Après, sur le contenu, il y a pas mal à redire, il reste beaucoup de travail à accomplir. Ce 1er match il fallait le gagner, on l'a fait, c'est l'essentiel." Montpellier a mis longtemps à trouver des solutions pour attaquer la défense 1-5 adverse. A l'affût du moindre ballon, les joueurs du Fénix sont restés concentrés jusqu'au bout et en 1ère période, Jordan Bonilauri a fait de sacrés dégâts en s'infiltrant dans les intervalles ou en contournant un bloc héraultais pas encore synchronisé.
Ce jeudi soir, la défense du MHB n'avait pourtant pas à se faire du souci et la prestation de Vincent Gérard dans ses cages, l'a vite rassurée. Le portier international a été déterminant lorsque Toulouse avait une certaine mainmise sur le jeu. Préservé pendant les vingt premières minutes, Valentin Porte ne va pas raté son entrée (3 buts consécutifs en 4'). Celui qui a passé huit saisons dans le club d'en-face avait une sacrée pression sur les épaules. Pression très vite évacuée sur ses 1ères intentions mais attentif jusqu'au bout car Montpellier n'a jamais pu tuer la rencontre. Car si en début de second acte, les locaux étaient devant (+3), Yassine Idrissi, le portier toulousain allait maintenir son équipe à flots et surtout montrer son efficacité. Ce que n'avait pas réussi à faire jusque-là son partenaire Wesley Pardin. Bonilauri continuait à articuler avec succès ses 2.13 aux abords de la zone, Vasko Sevaljevic trouvait enfin les bons réglages pour relancer le suspense (26-26 à la 51ème). "C'était tendu jusqu'au bout, validait Philippe Gardent, on a essayé de les repousser le plus longtemps possible. Certaines décisions assez troublantes ne nous ont pas été favorables sur la fin (on pense à un marché sévèrement sifflé contre l'ailier du Fénix Ilic), il ne nous a pas manqué grand chose pour que ce soit un match-référence." Dans le money-time, Montpellier a donc su préserver sa courte avance et Vincent Gérard de conclure par un 17ème arrêt sur un tir à bout portant de Jordan Bonilauri (31-29). Il faudra inévitablement compter avec Montpellier bien-sûr cette saison mais également avec Toulouse où les nouveaux commencent à prendre leurs marques. Le Suédois Cederholm notamment a montré d'excellentes dispositions en défense, il lui faudra digérer un peu mieux les dispositifs offensifs. Philippe Gardent peut aussi se satisfaire de la production de l'Espagnol Ferran Sole Sala, en attendant de voir un peu plus en valeur le Tchèque Linhart assez en retrait ce jeudi et le retour du pivot suédois Petersson, actuellement blessé.
MONTPELLIER HANDBALL - FENIX TOULOUSE 31 - 29 (MT: 14-14)
Statistiques du match
Fahrudin Melic, de la Tour Eiffel au pied des Alpes, le transfert est réussi
A Chambéry, c'était ball-trap en 2ème période
Les Nordistes ne pourront pas se cacher comme le font, certainement à raison, beaucoup d’équipes qui ont été très actives sur le marché des transferts et qui pour expliquer leurs balbutiements, se rabattent sur les difficultés d’intégration des nouveaux joueurs qui viennent d’arriver et notamment des étrangers qui ont du mal pour la compréhension du français. A Dunkerque, l’argument ne tient pas puisque un seul joueur (Théophile Caussé) est parti à l’intersaison, il a été remplacé par Guillaume Joli, présent dans l’effectif il y a deux ans et qui plus est, n’a pas besoin d’apprendre la langue. Comble de malchance, le gaucher s'est blessé à l'échauffement et n'a pas pu être utilisé.
Ce jeudi soir au Phare, l’affiche avait fière allure et si le mano a mano entre les deux formations a duré une bonne vingtaine de minutes avec notamment un duel de coqs dans les cages entre Genty pour les Savoyards et Annotel pour Dunkerque, les hommes d’Ivica Obrvan ont commencé à prendre l’ascendant sur leur adversaire peu avant la pause (12-9). La seconde période a été à sens unique. Chambéry a déroulé, profité de la régularité et de la réussite de son gardien (14 arrêts) mais aussi des multiples erreurs et pertes de balle adverses pour creuser l’écart. Cette différence au score s’est malheureusement transformée au fil des minutes en hémorragie pour Dunkerque. De quatre buts à remonter (à la 39ème), les hommes de Patrick Cazal sont passés à un déficit de dix longueurs à cinq minutes de la fin avant d’échouer sur un score sans appel de 29-20. La saison dernière, à l’exception du match à Paris, l’USDK n’avait pas subi un tel affront, une telle déroute. Même si l’absence de Kornel Nagy sur la base arrière et donc de Guillaume Joli ont été préjudiciables, elles n’expliquent pas toutes les carences révélées au grand jour. « Aujourd’hui, c’est beaucoup plus fort que de la déception, soufflait le coach de l'USDK. Ce n’est même pas le fait d’être diminué, la question aurait pu se poser si nous avions réalisé un vrai match, si nous nous étions battus ensemble et si nous avions montré de la solidarité quand l’équipe était en difficulté. Aujourd’hui, même si nous avions été à 10 sur le terrain, cela n’aurait pas changé grand-chose». Côté chambérien, les satisfactions en revanche, sont nombreuses. Outre Yann Genty, les ailiers Feutrier et Melic (4 et 6 buts) ont été très incisifs. Sur la base arrière, Bicanic mais surtout Richardson, malgré quelques ratés, n’ont été que trop rarement inquiétés. Pour autant à l'issue de la rencontre, Ivica Obrvan restait sur sa faim concernant le jeu en attaque. Déjà réputé exigeant depuis qu'il est arrivé en Savoie, le coach croate n'est pas disposé à lâcher son emprise.
CHAMBERY SAVOIE M.B - DUNKERQUE H.G.L 29 - 20 (MT: 12-9)
Statistiques du match
Le diaporama du match par Jean Pierre RIBOLI