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EDF Masc. : Un ménage à deux ou à trois ?

International

mercredi 28 septembre 2016 - © Yves Michel

 6 min 28 de lecture

Claude Onesta a décidé de prendre de la hauteur... en tribunes. Mais sans trop s'éloigner du banc, le patron des Bleus laisse la responsabilité technique et physique de France "A" à Didier Dinart et au nouveau venu dans le staff, Guillaume Gille. Une prise de recul pour veiller au grain au cas où le tandem ne donnerait pas satisfaction ?

par Yves MICHEL

Depuis la confirmation sur Handzone de l’arrivée de Guillaume Gille dans le staff de l’équipe de France (voir ICI), la conférence de presse prévue à la base pour annoncer les changements dans le fonctionnement des Bleus semblait ne plus avoir le même intérêt, en tout cas, le même impact. Organisée au siège du Comité National Olympique Français, le symbole avait été minutieusement choisi. Le cadre se voulait solennel avec des intervenants venus là pour officiellement tirer un bilan après les Jeux et se projeter vers le Mondial 2017. Sauf que de la compétition passée ou à venir, il en a été très peu question, ce sont plutôt les hommes qui ont été mis à l'honneur. A commencer par Claude Onesta qui a confirmé sa volonté de prendre de la hauteur et qui se retrouve dans une fonction de manageur général de l'équipe de France A. Un titre bien pompeux aux yeux de certains, fourre-tout pour les autres mais qui maintient le technicien toulousain dans l'environnement des Bleus. « Le métier qui est le mien depuis 15 ans a évolué, les contraintes ont augmenté (...). Tous ces paramètres rendent la fonction de sélectionneur de plus en plus lourde à porter, surtout par une seule personne. Je vais donc prendre de la distance avec le terrain et franchement, je ne considère pas cela comme une punition, c'est même vécu avec beaucoup de plaisir et de soulagement. Je vais beaucoup plus me préoccuper de l'environnement de l'équipe de France notamment avec le Mondial que nous organisons La responsabilité technique et physique de la sélection sera donc confié à Didier Dinart et Guillaume Gille. Ce sont eux qui auront la charge d'animer les séances d'entraînement (ce que n'a pas ou pratiquement jamais fait Claude Onesta) et gérer le quotidien du groupe. « Ils auront toute liberté d’action et ils devront assurer la responsabilité de ce qu’ils engagent. Je resterai associé à la constitution de l’équipe et avec pratiquement 400 matches à la tête de l’équipe de France, ce que j’arrive à voir et comprendre du handball peut leur être utile. Ce qui est clair c’est qu’on leur libère l’espace dans le cadre de la mission qui leur est confiée par la Fédération et que les seuls moments où on sera capable d’interférer, c’est si la façon dont il le gère présente un danger.» Voilà Didier Dinart et Guillaume Gille à l’amorce d’un gué qu’ils devront franchir, si possible sans encombre, en entraînant dans leur sillage toute une sélection. A peine les voilà investis dans leur rôle, que la pression s’installe sur leurs épaules. Une gestion à deux implique également un partage équitable des compétences et de l’autorité. « L'arrivée de Guillaume ne se fait pas sur le dos de Didier puisqu'il a été à l'initiative du choix de Guillaume, atteste Claude Onesta. On a la chance que les deux personnes se soient choisies, qu'elles sont de la même génération, qu'elles se connaissent et qu'elles se font confiance. Il ne faut pas commencer à savoir qui fait pipi plus loin que l'autre ! (sic). Ils sont associés pleinement. »

Même si personne ne veut l'avouer et s'énerve presque à l'évocation d'un entraîneur principal et d'un adjoint, Didier Dinart aura quand même une avance sur le nouveau venu qui aura également la charge de préparateur physique du groupe.  « Ne vous inquiétez pas, rassure Didier Dinart, nous sommes complémentaires et il n'y a pas d'ambiguïté. Guillaume ne va pas se cantonner à la seule préparation physique, il s'intéressera au déroulement des matches.»  Et d'avouer en tirant un bilan des expériences passées notamment lors de l'Euro en Pologne en janvier 2016 où la France n'a terminé que 5ème. «Je ne pouvais pas être tout seul. Autant avoir un gars comme "Gino" qui entraîne avec toi avec qui tu discutes, avec qui tu peux avoir une stratégie et qui peut avoir un autre œil sur le banc.» Ce qui est sûr c'est qu'on ne reverra pas de sitôt Claude Onesta sur un bord de touche. Il n'en sera pas loin mais plus aussi près. « Ces derniers temps, j’avais l’impression que je n’étais pas au bon endroit. Je ne sais d’ailleurs pas où je pourrai m’installer. Mais je me vois dans la proximité du match, je ne revendique pas ma place en tribunes pour y vivre tranquillement le moment. Je me vois tout à fait être dans le vestiaire avant le match, y revenir à la mi-temps et à la fin. Je ne vais pas vivre la partie sportive depuis la tribune. » Difficile de couper le cordon ombilical surtout après quinze ans et demi à la tête d'une sélection qui lui a tant apporté. Même s'il ne se voit pas indéfiniment accroché à sa nouvelle fonction.

Guillaume Gille: "l'équipe de France est ma priorité"

Resté très discret depuis sa retraite sportive en mai 2014, Guillaume Gille fait donc son grand retour parmi les Bleus, dans un rôle totalement nouveau pour lui puisqu'il n'a jamais exercé cette fonction. Que ce soit dans des sélections jeunes ou en club, même si pendant quelques mois à Chambéry, il avait accompagné Mario Cavalli, le coach de l'époque dans sa tâche. « C’est avant tout une fierté de me retrouver dans le staff de l’équipe de France. Cela avait été évoqué à une époque mais cela n’avait pas pu se faire. La confiance qui m’est faite m’honore pleinement et je vais y consacrer toute mon énergie. » Depuis plus de deux ans, l'aîné de la fratrie n'était pas totalement inactif puisqu'il apportait son expertise aux clubs de Toulon Saint Cyr Var Handball (LFH) et Aix-les-Bains (Nationale 1 masculine). «L’équipe de France est la priorité, le projet qui est élaboré dépasse tous les engagements et responsabilités que j’ai pu prendre. Comme je suis associé aux moments de la sélection en tant que prestataire extérieur (on peut d’ailleurs s’en étonner), j’aurai aussi du temps pour continuer à mener certaines actions.»  Guillaume Gille se consacrera au secteur de la préparation physique. Alain Quintallet qui est un incontournable de la galaxie Onesta et qui occupe le poste depuis les jeux d'Athènes 2004 n'a pas caché son intention de passer la main après le prochain championnat du Monde fin janvier 2017. C'est au contact du Bourguignon que "Gino" fera son apprentissage. « Je ne suis pas diplômé, je ne suis pas préparateur physique, le contexte de l’équipe de France est un peu particulier, on se réunit sur une période assez courte où la préparation physique a un impact un peu moindre. Sans porter atteinte à toute une corporation, de par le nombre de prépa vécues et subies (sourires) avec "Quinquin", je pense être à un niveau qui me permet d’accompagner l’équipe dans ce secteur-là.» Pour ne pas perdre de temps, la mise en place du nouveau dispositif a un effet immédiat. Guillaume Gille et Didier Dinart seront aux commandes dès le rassemblement en vue des deux matches de qualification à l’Euro croate en 2018, le 3 novembre à Pau face à la Lituanie et le 6, face à la Belgique à Liège. Pas de révolution de palais, les habitudes resteront les mêmes, l’ossature de l’équipe est connue et se rapprochera de celle présente aux Jeux à Rio et à l’Euro en Pologne. 

EDF Masc. : Un ménage à deux ou à trois ?  

International

mercredi 28 septembre 2016 - © Yves Michel

 6 min 28 de lecture

Claude Onesta a décidé de prendre de la hauteur... en tribunes. Mais sans trop s'éloigner du banc, le patron des Bleus laisse la responsabilité technique et physique de France "A" à Didier Dinart et au nouveau venu dans le staff, Guillaume Gille. Une prise de recul pour veiller au grain au cas où le tandem ne donnerait pas satisfaction ?

par Yves MICHEL

Depuis la confirmation sur Handzone de l’arrivée de Guillaume Gille dans le staff de l’équipe de France (voir ICI), la conférence de presse prévue à la base pour annoncer les changements dans le fonctionnement des Bleus semblait ne plus avoir le même intérêt, en tout cas, le même impact. Organisée au siège du Comité National Olympique Français, le symbole avait été minutieusement choisi. Le cadre se voulait solennel avec des intervenants venus là pour officiellement tirer un bilan après les Jeux et se projeter vers le Mondial 2017. Sauf que de la compétition passée ou à venir, il en a été très peu question, ce sont plutôt les hommes qui ont été mis à l'honneur. A commencer par Claude Onesta qui a confirmé sa volonté de prendre de la hauteur et qui se retrouve dans une fonction de manageur général de l'équipe de France A. Un titre bien pompeux aux yeux de certains, fourre-tout pour les autres mais qui maintient le technicien toulousain dans l'environnement des Bleus. « Le métier qui est le mien depuis 15 ans a évolué, les contraintes ont augmenté (...). Tous ces paramètres rendent la fonction de sélectionneur de plus en plus lourde à porter, surtout par une seule personne. Je vais donc prendre de la distance avec le terrain et franchement, je ne considère pas cela comme une punition, c'est même vécu avec beaucoup de plaisir et de soulagement. Je vais beaucoup plus me préoccuper de l'environnement de l'équipe de France notamment avec le Mondial que nous organisons La responsabilité technique et physique de la sélection sera donc confié à Didier Dinart et Guillaume Gille. Ce sont eux qui auront la charge d'animer les séances d'entraînement (ce que n'a pas ou pratiquement jamais fait Claude Onesta) et gérer le quotidien du groupe. « Ils auront toute liberté d’action et ils devront assurer la responsabilité de ce qu’ils engagent. Je resterai associé à la constitution de l’équipe et avec pratiquement 400 matches à la tête de l’équipe de France, ce que j’arrive à voir et comprendre du handball peut leur être utile. Ce qui est clair c’est qu’on leur libère l’espace dans le cadre de la mission qui leur est confiée par la Fédération et que les seuls moments où on sera capable d’interférer, c’est si la façon dont il le gère présente un danger.» Voilà Didier Dinart et Guillaume Gille à l’amorce d’un gué qu’ils devront franchir, si possible sans encombre, en entraînant dans leur sillage toute une sélection. A peine les voilà investis dans leur rôle, que la pression s’installe sur leurs épaules. Une gestion à deux implique également un partage équitable des compétences et de l’autorité. « L'arrivée de Guillaume ne se fait pas sur le dos de Didier puisqu'il a été à l'initiative du choix de Guillaume, atteste Claude Onesta. On a la chance que les deux personnes se soient choisies, qu'elles sont de la même génération, qu'elles se connaissent et qu'elles se font confiance. Il ne faut pas commencer à savoir qui fait pipi plus loin que l'autre ! (sic). Ils sont associés pleinement. »

Même si personne ne veut l'avouer et s'énerve presque à l'évocation d'un entraîneur principal et d'un adjoint, Didier Dinart aura quand même une avance sur le nouveau venu qui aura également la charge de préparateur physique du groupe.  « Ne vous inquiétez pas, rassure Didier Dinart, nous sommes complémentaires et il n'y a pas d'ambiguïté. Guillaume ne va pas se cantonner à la seule préparation physique, il s'intéressera au déroulement des matches.»  Et d'avouer en tirant un bilan des expériences passées notamment lors de l'Euro en Pologne en janvier 2016 où la France n'a terminé que 5ème. «Je ne pouvais pas être tout seul. Autant avoir un gars comme "Gino" qui entraîne avec toi avec qui tu discutes, avec qui tu peux avoir une stratégie et qui peut avoir un autre œil sur le banc.» Ce qui est sûr c'est qu'on ne reverra pas de sitôt Claude Onesta sur un bord de touche. Il n'en sera pas loin mais plus aussi près. « Ces derniers temps, j’avais l’impression que je n’étais pas au bon endroit. Je ne sais d’ailleurs pas où je pourrai m’installer. Mais je me vois dans la proximité du match, je ne revendique pas ma place en tribunes pour y vivre tranquillement le moment. Je me vois tout à fait être dans le vestiaire avant le match, y revenir à la mi-temps et à la fin. Je ne vais pas vivre la partie sportive depuis la tribune. » Difficile de couper le cordon ombilical surtout après quinze ans et demi à la tête d'une sélection qui lui a tant apporté. Même s'il ne se voit pas indéfiniment accroché à sa nouvelle fonction.

Guillaume Gille: "l'équipe de France est ma priorité"

Resté très discret depuis sa retraite sportive en mai 2014, Guillaume Gille fait donc son grand retour parmi les Bleus, dans un rôle totalement nouveau pour lui puisqu'il n'a jamais exercé cette fonction. Que ce soit dans des sélections jeunes ou en club, même si pendant quelques mois à Chambéry, il avait accompagné Mario Cavalli, le coach de l'époque dans sa tâche. « C’est avant tout une fierté de me retrouver dans le staff de l’équipe de France. Cela avait été évoqué à une époque mais cela n’avait pas pu se faire. La confiance qui m’est faite m’honore pleinement et je vais y consacrer toute mon énergie. » Depuis plus de deux ans, l'aîné de la fratrie n'était pas totalement inactif puisqu'il apportait son expertise aux clubs de Toulon Saint Cyr Var Handball (LFH) et Aix-les-Bains (Nationale 1 masculine). «L’équipe de France est la priorité, le projet qui est élaboré dépasse tous les engagements et responsabilités que j’ai pu prendre. Comme je suis associé aux moments de la sélection en tant que prestataire extérieur (on peut d’ailleurs s’en étonner), j’aurai aussi du temps pour continuer à mener certaines actions.»  Guillaume Gille se consacrera au secteur de la préparation physique. Alain Quintallet qui est un incontournable de la galaxie Onesta et qui occupe le poste depuis les jeux d'Athènes 2004 n'a pas caché son intention de passer la main après le prochain championnat du Monde fin janvier 2017. C'est au contact du Bourguignon que "Gino" fera son apprentissage. « Je ne suis pas diplômé, je ne suis pas préparateur physique, le contexte de l’équipe de France est un peu particulier, on se réunit sur une période assez courte où la préparation physique a un impact un peu moindre. Sans porter atteinte à toute une corporation, de par le nombre de prépa vécues et subies (sourires) avec "Quinquin", je pense être à un niveau qui me permet d’accompagner l’équipe dans ce secteur-là.» Pour ne pas perdre de temps, la mise en place du nouveau dispositif a un effet immédiat. Guillaume Gille et Didier Dinart seront aux commandes dès le rassemblement en vue des deux matches de qualification à l’Euro croate en 2018, le 3 novembre à Pau face à la Lituanie et le 6, face à la Belgique à Liège. Pas de révolution de palais, les habitudes resteront les mêmes, l’ossature de l’équipe est connue et se rapprochera de celle présente aux Jeux à Rio et à l’Euro en Pologne. 

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