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Coupe EHF : Copy, conforme

Europe

vendredi 11 novembre 2016 - © Pierre Menjot

 5 min 4 de lecture

Au milieu des stars arrivées ces dernières années, l’ailière gauche n’est ni la plus connue, ni la plus attendue de l’effectif brestois. Pourtant, cette pure Finistérienne de 24 ans ne cesse de grandir au sein de son club, qui se rend à Bera Bera samedi.

Dans une équipe constellée d’internationales, cette Copy a tout d’une originale. Maud-Eva, de son prénom, ne cesse d’étonner sur son côté gauche. Depuis le début de saison, diront ceux qui la découvrent en LFH. Depuis une grosse année semble plus juste, depuis que l’ailière gauche de Brest semble courir plus vite, sauter plus haut, tirer plus fort, bref, ne cesse d’étonner au sein d’une équipe avec laquelle elle monte les marches quatre à quatre. « J’ai commencé le hand assez tard », s’excuse presque la Finistérienne, originaire de Locmaria-Plouzané, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Brest où elle découvre le jeu à sept à 12 ans. Ses facilités la portent au centre de formation du BBH en 2010, où elle mène de front des études en STAPS et obtient au premier coup le concours de professeur de sport (CAPEPS), en 2014. Libérée de toute contrainte, Copy se consacre alors au handball et décroche la saison suivante son premier contrat professionnel au sein de son club formateur, qui réussira la saison que l'on sait (invaincu en D2, vainqueur de la Coupe de France). « Je ne me suis jamais dit, plus jeune, que je voulais faire ça, assure-t-elle aujourd’hui. Mais j’ai évolué au fur et à mesure, je voyais que je progressais et que je pouvais intégrer l’équipe de Brest. Et arriver au plus haut niveau avec Brest, évoluer ici, c’est vraiment une fierté. A chaque match il y a ma famille, mes amis, c’est une chance. »

Ses proches peuvent la voir, intrépide, lober des gardiennes de la trempe de Silje Solberg à l’Arena récemment – son tir favori – comme elle le faisait à l’étage inférieur. « Le lobe est passé sur les deux derniers matchs, sourit celle qui tourne à 1,2 but par match en Championnat. Mais cela reste une gamme de shoot comme une autre. En D1, tout le monde utilise la vidéo, les gardiennes bossent nos shoots et il faut avoir du vice. Elles jouent avec nous, on joue avec elle… » Ce duel, la Bretonne l’appréhendait avec difficulté un temps, ce qui l’a convaincue de travailler avec un préparateur mental qui l’aide à aborder les rencontres et certaines situations comme le tir. « C’est un travail sur le long terme, ç’a payé l’an dernier donc je continue », sait Copy, moins efficace en ce début de saison (46,7% contre 58,7%).

S’il lui arrive donc de cogiter sur le terrain, l’ailière apporte néanmoins ce côté rafraîchissant, inattendu, qui ravit aussi les supporters, heureux de trouver, avec elle, Elodie Le Calvé (enceinte et donc en pause cette saison) et Gaëlle Le Hir des joueuses du cru. Mais derrière cette insouciance se cache une ambition certaine. « Je vis année par année, ne me fixe que des objectifs à court terme, affirme Maud-Eva, sous contrat jusqu’en juin prochain avec Brest. Je veux être constante, efficace à mon poste dans un niveau que je découvre et en Coupe d’Europe. Je ne me pose pas trop de questions, je vis mon truc au jour le jour… en espérant évoluer le plus possible. Ici, c’est chez moi et j’ai envie de me donner les moyens d’y réussir, d’apporter au club. » Elle dispose de dix ans de disponibilité avant de reprendre obligatoirement le métier de professeur. Ça laisse du temps pour briller.

Les clubs français visent le deux sur deux

Leader incontesté du Championnat espagnol (neuf victoires en autant de matchs), Bera Bera reste néanmoins un adversaire à la portée des Brestoises. Marta Lopez Herrero (ex-Fleury) et Patricia Elorza (ex-Besançon) sont les deux joueuses les plus connues de l’effectif où figurent beaucoup de jeunes encadrées de quelques anciennes. Outre Lopez, médaillée olympique à Londres et vice-championne d’Europe 2014 avec les Guerreras, deux autres joueuses ont été présélectionnées pour l'Euro 2016 : la gardienne Ana Temprano et la pivot Judith Sans. Les arrières Alicia Fernandez et Esther Arrojeria constituent les principales buteuses  de San Sebastian. Cette équipe avait manqué sa qualification en Ligue des champions lors d’un tournoi organisé à domicile en septembre, en raison d’une défaite face aux Autrichiennes d’Hypo Niederösterreich. La fatigue s’est fait sentir côté brestois avec une défaite à Chambray le week-end dernier. Mais si le vainqueur de la Coupe de France 2016 a repris des forces, alors il a de quoi passer cette double confrontation. « Après avoir passé les deux premiers tours, ce serait dommage de s’arrêter là, prévient Maud-Eva Copy. On a envie de découvrir la phase de poules. »

Se qualifier pour les groupes, c’est aussi l’objectif de Nantes. « On voulait faire mieux que l’an dernier, c’est déjà réussi, estime l’entraîneur Jan Basny. Mais on va tout faire pour passer encore en phase de poules. On va peut-être le payer niveau fatigue mais ce serait très bien pour le club, un passage charnière. » Pour cela, son NLA devra dominer les Néerlandaises de Dalfsen, deuxièmes de leur Championnat (une défaite en neuf matchs), qui ont éliminé les Serbes d’Arandjelovac au tour précédent lors d’une double confrontation aux Pays-Bas (victoire 34-26 puis défaite 25-28). C’est un groupe jeune que Pauline Coatanéa et ses coéquipières affronteront, où beaucoup étaient de l’aventure en Coupe des Coupes en 2015 et la défaite en 8es de finale face à Fleury, mais peu jouaient un vrai rôle si ce n’est les deux ailières Pavkovic (à droite) et Steenbakkers (à gauche). Là encore, il y a la place pour les Ligériennes avant le match retour à domicile.

Le programme
3e tour aller de la Coupe EHF
Samedi, 19 heures : Bera Bera (ESP) – Brest et Dalfsen (P-B) – Nantes.
Match retour les 19 et 20 novembre.

Coupe EHF : Copy, conforme 

Europe

vendredi 11 novembre 2016 - © Pierre Menjot

 5 min 4 de lecture

Au milieu des stars arrivées ces dernières années, l’ailière gauche n’est ni la plus connue, ni la plus attendue de l’effectif brestois. Pourtant, cette pure Finistérienne de 24 ans ne cesse de grandir au sein de son club, qui se rend à Bera Bera samedi.

Dans une équipe constellée d’internationales, cette Copy a tout d’une originale. Maud-Eva, de son prénom, ne cesse d’étonner sur son côté gauche. Depuis le début de saison, diront ceux qui la découvrent en LFH. Depuis une grosse année semble plus juste, depuis que l’ailière gauche de Brest semble courir plus vite, sauter plus haut, tirer plus fort, bref, ne cesse d’étonner au sein d’une équipe avec laquelle elle monte les marches quatre à quatre. « J’ai commencé le hand assez tard », s’excuse presque la Finistérienne, originaire de Locmaria-Plouzané, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Brest où elle découvre le jeu à sept à 12 ans. Ses facilités la portent au centre de formation du BBH en 2010, où elle mène de front des études en STAPS et obtient au premier coup le concours de professeur de sport (CAPEPS), en 2014. Libérée de toute contrainte, Copy se consacre alors au handball et décroche la saison suivante son premier contrat professionnel au sein de son club formateur, qui réussira la saison que l'on sait (invaincu en D2, vainqueur de la Coupe de France). « Je ne me suis jamais dit, plus jeune, que je voulais faire ça, assure-t-elle aujourd’hui. Mais j’ai évolué au fur et à mesure, je voyais que je progressais et que je pouvais intégrer l’équipe de Brest. Et arriver au plus haut niveau avec Brest, évoluer ici, c’est vraiment une fierté. A chaque match il y a ma famille, mes amis, c’est une chance. »

Ses proches peuvent la voir, intrépide, lober des gardiennes de la trempe de Silje Solberg à l’Arena récemment – son tir favori – comme elle le faisait à l’étage inférieur. « Le lobe est passé sur les deux derniers matchs, sourit celle qui tourne à 1,2 but par match en Championnat. Mais cela reste une gamme de shoot comme une autre. En D1, tout le monde utilise la vidéo, les gardiennes bossent nos shoots et il faut avoir du vice. Elles jouent avec nous, on joue avec elle… » Ce duel, la Bretonne l’appréhendait avec difficulté un temps, ce qui l’a convaincue de travailler avec un préparateur mental qui l’aide à aborder les rencontres et certaines situations comme le tir. « C’est un travail sur le long terme, ç’a payé l’an dernier donc je continue », sait Copy, moins efficace en ce début de saison (46,7% contre 58,7%).

S’il lui arrive donc de cogiter sur le terrain, l’ailière apporte néanmoins ce côté rafraîchissant, inattendu, qui ravit aussi les supporters, heureux de trouver, avec elle, Elodie Le Calvé (enceinte et donc en pause cette saison) et Gaëlle Le Hir des joueuses du cru. Mais derrière cette insouciance se cache une ambition certaine. « Je vis année par année, ne me fixe que des objectifs à court terme, affirme Maud-Eva, sous contrat jusqu’en juin prochain avec Brest. Je veux être constante, efficace à mon poste dans un niveau que je découvre et en Coupe d’Europe. Je ne me pose pas trop de questions, je vis mon truc au jour le jour… en espérant évoluer le plus possible. Ici, c’est chez moi et j’ai envie de me donner les moyens d’y réussir, d’apporter au club. » Elle dispose de dix ans de disponibilité avant de reprendre obligatoirement le métier de professeur. Ça laisse du temps pour briller.

Les clubs français visent le deux sur deux

Leader incontesté du Championnat espagnol (neuf victoires en autant de matchs), Bera Bera reste néanmoins un adversaire à la portée des Brestoises. Marta Lopez Herrero (ex-Fleury) et Patricia Elorza (ex-Besançon) sont les deux joueuses les plus connues de l’effectif où figurent beaucoup de jeunes encadrées de quelques anciennes. Outre Lopez, médaillée olympique à Londres et vice-championne d’Europe 2014 avec les Guerreras, deux autres joueuses ont été présélectionnées pour l'Euro 2016 : la gardienne Ana Temprano et la pivot Judith Sans. Les arrières Alicia Fernandez et Esther Arrojeria constituent les principales buteuses  de San Sebastian. Cette équipe avait manqué sa qualification en Ligue des champions lors d’un tournoi organisé à domicile en septembre, en raison d’une défaite face aux Autrichiennes d’Hypo Niederösterreich. La fatigue s’est fait sentir côté brestois avec une défaite à Chambray le week-end dernier. Mais si le vainqueur de la Coupe de France 2016 a repris des forces, alors il a de quoi passer cette double confrontation. « Après avoir passé les deux premiers tours, ce serait dommage de s’arrêter là, prévient Maud-Eva Copy. On a envie de découvrir la phase de poules. »

Se qualifier pour les groupes, c’est aussi l’objectif de Nantes. « On voulait faire mieux que l’an dernier, c’est déjà réussi, estime l’entraîneur Jan Basny. Mais on va tout faire pour passer encore en phase de poules. On va peut-être le payer niveau fatigue mais ce serait très bien pour le club, un passage charnière. » Pour cela, son NLA devra dominer les Néerlandaises de Dalfsen, deuxièmes de leur Championnat (une défaite en neuf matchs), qui ont éliminé les Serbes d’Arandjelovac au tour précédent lors d’une double confrontation aux Pays-Bas (victoire 34-26 puis défaite 25-28). C’est un groupe jeune que Pauline Coatanéa et ses coéquipières affronteront, où beaucoup étaient de l’aventure en Coupe des Coupes en 2015 et la défaite en 8es de finale face à Fleury, mais peu jouaient un vrai rôle si ce n’est les deux ailières Pavkovic (à droite) et Steenbakkers (à gauche). Là encore, il y a la place pour les Ligériennes avant le match retour à domicile.

Le programme
3e tour aller de la Coupe EHF
Samedi, 19 heures : Bera Bera (ESP) – Brest et Dalfsen (P-B) – Nantes.
Match retour les 19 et 20 novembre.

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