Une 10ème journée en Lidl Star Ligue pour rien ou presque puisqu'aucune ligne n'a bougé au classement. Les cinq équipes de tête se sont imposées en infligeant à leur vis-à-vis des écarts importants. Il n'y a que dans le Val-de-Marne où Ivry et Cesson se sont quittés dos à dos avec le point du match nul.
par Yves MICHEL
A une minute du terme, lorsqu'il a inscrit son 9ème et dernier but personnel, Jérémy Suty (notre photo de tête) a bien cru avoir fait le plus dur (26-27). D'autant que derrière, son gardien Jeff Lettens va repousser un tir de Mathieu Bataille. A cet instant, Ivry n'était pas au mieux et Cesson avait la possession pour un + 2 qui aurait été rédhibitoire. Une trajectoire en touche va changer la donne. Le ballon est récupéré, Morten Vium s'en saisit, Benoit Doré s'interpose, les arbitres Bounouara-Tobie (peu à leur avantage jusque-là avec des décisions iniques de part et d'autre) vont voir rouge et même bleu et exclure l'ailier breton. « Je ne le touche pas ! Même lui (Vium) me dit qu’il n’y a rien. Certainement pas de l’antijeu ! Cette décision très sévère nous fait perdre un point. Mais bon, on doit aussi s’en prendre à nous-mêmes. On aurait du faire l’écart avant. En 1ère, on pèche dans la finition en butant sur Chapon. On s’est ressaisi ensuite, on était même un petit peu au dessus. C’est vraiment dommage que cela se termine de cette façon. » Là est le paradoxe de cette fin de rencontre. Lorsqu'après cette faute qui a conduit à la transformation du 7 mètres, ramenant sur le gong, les deux formations à égalité (27-27), ce sont plutôt les joueurs d'Ivry qui exultaient. «On s’en tire plutôt bien, ne cachait pas Benjamin Bataille. Cela fait deux fois qu’on vit à peu près le même scénario (la semaine précédente à Saran). C’est frustrant. Il faut qu’on montre plus de rigueur, plus de concentration, plus de lucidité dans les moments où on subit l’adversaire. Sinon, ce qu’on a capitalisé en début de saison n’aura servi à rien. Les deux matches qui arrivent (à Créteil et contre Sélestat) sont très importants pour prendre des points. » Cesson qui s'était imposé à Delaune la saison dernière, commence à trouver le temps long. Son dernier succès après donc 2 défaites et 2 nuls remonte au 26 octobre à Sélestat.
Le diaporama de Ivry - Cesson par Lorie Couvillers
Voilà, pour le suspense... car sur les cinq autres matches, il a plu des buts et des écarts conséquents un peu partout.
Dans le Loiret, c'était plutôt la kermesse et ambiance "Foire du Trône" au palais des sports d'Orléans pour Saran qui avait délocalisé la rencontre pour accueillir le PSG et ses stars. A trois jours de leur match de Ligue des Champions à Barcelone, les Parisiens ont fait le job. Dans la perspective du déplacement en Catalogne, "Noka" Serdarusic en a profité pour gérer le temps de jeu de ses cadres et utiliser à fond ses rotations. Si Uwe Gensheimer (meilleur réalisateur de la rencontre avec 11 buts) a été très présent du début à la fin, le pivot Jesper Nielsen a particulièrement été en vue en 1ère période (6/6), tout comme le jeune ailier droit Benoit Kounkoud (4/4), le suppléant de luxe William Accambray (4/5) ou Gorazd Skof (8 arrêts). Le public a pu passer en revue toutes les stars qu'il était venu voir puisque Nikola et Luka Karabatic, Luc Abalo et Mikkel Hansen ont apporté ensuite leur contribution. Saran a tenté de résister, avec ses armes notamment dans les 30 premières minutes. Mais après la pause (18-23), le rouleau compresseur parisien a fait son œuvre et à la fin, l'addition est dure à régler (32-44).
Le diaporama de Saran - PSG par Sébastien Richard
Si à Saran malgré ce qu'on peut appeler une "déculottée", les mines n'étaient pas accablées, à St Raphaël en revanche, Créteil l'avant-dernier a passé une soirée plutôt inconfortable. Les hommes de Christophe Mazel ont été très rapidement fixés sur leur sort puisque seulement après douze minutes de jeu, ils étaient largement menés (8-2). Avec une défense et les gardiens aux abonnés absents, des buteurs en manque de réussite, l'écart va augmenter au fur et à mesure si bien qu'au final, les 11 longueurs d'écart reflètent la différence entre une formation qui figure dans le Top 3 de l'élite et une autre qui prend un très mauvais chemin. Heureusement pour les Cristoliens qu'aucun de leurs adversaires directs pour le maintien ne s'est imposé. Côté raphaélois, Joël Da Silva a pu mettre à l'épreuve sa recrue biélorusse Artsem Karalek, arrivée dans le Var ces derniers jours. Le pivot de 105 kg ne pouvait pas connaître meilleur baptême du feu puisqu'il s'est parfaitement fondu dans le système de jeu de sa toute nouvelle équipe. L'ancien joueur de Minsk a réalisé un très prometteur 8/8, titillant au passage un tout aussi fringant Raphaël Caucheteux (7/8).
Dans la série, "je n'ai pas fait le voyage pour rien et j'ai du mal à m'asseoir", Toulouse se souviendra de son escapade à Nantes. C'est simple, à la Trocardière, le "H" a survolé les débats. Intouchable, inatteignable, inviolable et on pourrait continuer longtemps avec les mots se terminant de la sorte. Sept longueurs d'écart à la pause (avec un sans faute à 9/9 pour un phénoménal Nicolas Claire qui terminera à 13/15), onze à la 40ème, douze à la 50ème et quinze au final, l'avanie, la punition a été totale. Il parait que c'est la marque du respect d'une équipe tellement dominatrice qu'elle ne lâche rien. On était bien loin de l'an passé où le Fenix avait arraché le nul.
Le diaporama Nantes - Toulouse par Philippe Padioleau
Et de quatre pour Chambéry qui aligne pour la 1ère fois de la saison, une 4ème victoire d'affilée en championnat. Le temps de régler la ligne de mire, d'ajuster le canon, les Savoyards ont véritablement ouvert les hostilités face à Sélestat et fait du pilonnage en règle au bout du 1er quart d'heure. Les Alsaciens ne se relèveront jamais de l'excellente prestation de leur ancien partenaire Julien Meyer (12 arrêts au total dont 7 dans le 1er acte), mais aussi de toutes ces fautes concédées et que Fahrudin Melic, à 7 m, se fera un devoir de transformer en buts (9/10 dont 6/6 au pénalty). « Ce qu’il faut retenir ce soir, analyse le jeune portier chambérien, c’est qu’on surfe sur la vague. Ça fait vraiment plaisir de travailler au quotidien dans cette ambiance et avec des victoires aussi belles et aussi larges. Il faut qu’on profite maintenant de cet enthousiasme et de cet engouement pour continuer et avoir le maximum de victoires jusqu’à la trêve.» Sélestat qui continue à faire du surplace en queue de classement attend toujours une éclaircie.
Le diaporama de Chambéry - Sélestat par Jean Pierre Riboli
Ces deux dernières semaines, cela allait plutôt mieux pour Dunkerque qui avait sorti la tête de l'eau grâce à deux succès importants contre Créteil et à Aix. Les Nordistes avaient retrouvé le goût des voyages et espéraient réaliser un bon coup à Montpellier, comme la saison passée où le partage des points (29-29) avait sanctionné la fin de la rencontre. Seulement voilà, lorsque vous tombez sur un gardien intraitable comme le Suisse Nikola Portner (19 arrêts) et un Mathieu Grébille stratosphérique (9 buts), la donne change très rapidement. C'est un match maîtrisé au cours duquel les jeunes comme Faustin et Anquetil (suppléant de Michaël Guigou et Arnaud Bingo blessés - photo ci-dessous) ont parfaitement démontré qu'ils étaient plus que des doublures en inscrivant chacun cinq buts pour autant de tirs. Dunkerque porté par le bras puissant de Mamic n'a finalement tenu qu'une vingtaine de minutes avant de sombrer face à plus fort. « Quelques jours après deux très gros matches, je suis vraiment satisfait de la prestation de ce soir se satisfaisait Patrice Canayer, avec un engagement énorme, presque parfois trop en 1ère mi-temps car cela allait vraiment vite. C’est très gratifiant de voir une équipe qui joue avec autant de détermination et de générosité. Tout le monde sans exception a mis les ingrédients qu’il fallait pour réaliser un très bon match. Les plus jeunes sont portés par cet élan et pour moi, c’est plus facile à gérer quand cela tourne aussi bien. » Dunkerque (battu 38-26) devra trouver un adversaire plus à sa taille pour renouer avec le succès.
La 10ème journée de LSL prendra fin ce jeudi avec Nîmes - Pays d'Aix. Là non plus, aucune ligne ne bougera. A moins que les visiteurs aixois ne s'imposent, dans ce cas-là, ils se retrouveraient à égalité de points, juste devant (à la différence de buts) leurs hôtes d'un soir.
US IVRY - CESSON RENNES 27 - 27 (MT: 11-11)
Statistiques du match
ST RAPHAEL VHB - US CRETEIL 39 - 28 (MT: 18-10)
Statistiques du match
SARAN LOIRET - PSG Hand 32 - 44 (MT: 18-23)
Statistiques du match
CHAMBERY SMBH - SELESTAT AHB 36 - 23 (MT: 16-11)
Statistiques du match
HBC NANTES - FENIX TOULOUSE 42 - 27 (MT: 21-14)
Statistiques du match
MONTPELLIER HB - DUNKERQUE HGL 38 - 26 (MT: 17-13)
Statistiques du match