Seule au sommet de l'Afrique, l'Angola a sans surprise repris le titre continental au terme d'une compétition brillamment maîtrisée. Mais on retiendra d'abord et avant tout la disqualification du Sénégal dans une fin de compétition totalement inattendue. La Tunisie et le Cameroun seront du mondial Allemand l'an prochain.
Dans la lignée de ses performances lors des derniers Jeux Olympiques à Rio, l'Angola a donc remporté haut la main la Coupe d'Afrique des Nations. Une finale étrange... au scénario écrit d'avance, au cavalier seul implacable des Angolaises et à une fin de compétition qui malgré le joli sacre du pays hôte laissera un goût amer. A vrai dire, la non-participation des Sénégalaises à cette finale augure plus d'une bataille jouée en coulisses qu'un match de handball disputé sur le parquet de Luanda. Alors, pendant l'heure de jeu, il y eut certes au début une tentative des Tunisiennes de s'accrocher aux basques Angolaises (9-3, 15'). Mais l'expérience, la science tactique, la dimension physique et bien sûr la maîtrise technique étaient toutes à l'avantage exclusif des partenaires d'Albertina Kassoma. Même la meilleure buteuse de la compétition Amal Hamrouni ne pourra rien face à la supériorité manifeste de l'Angola. Le score gonfle avec neuf unités de retard à déplorer à la pause pour la Tunisie. La seconde mi-temps sera encore plus sous influence locale, l'Angola multiplie les remontées de balle et finira par un énorme +19, coup de sifflet final comme une délivrance pour des Tunisiennes rarement dominées à ce point. Côté Angolais, il s'agit du 11ème titre de champion d'Afrique. La sélection emmenée par Filipe Cruz regagne son bien et compte bien confirmer les belles dispositions entrevues au JO de Rio... cette fois-ci l'an prochain lors du mondial Allemand.
FINALE
A Luanda, Palais des sports de Kilamba
Le mercredi 7 décembre 2016 à 19h00
Angola - Tunisie : 36 - 17 (Mi-temps : 16-7)
6.120 spectateurs
Evolution du score : 9-3 (15'), 16-7 (30'), 27-8 (42'), 36-17 (60').
Quarts de finale :
Cote d'Ivoire - Tunisie : 26-38
Congo - Cameroun : 27-32
Sénégal - Guinée : 27-15
Angola - Algérie : 42-19
Demi-finales :
Angola - Cameroun : 31-19
Sénégal - Tunisie : 0F - 20
Finale :
Angola - Tunisie : 36-17
3ème place :
Cameroun - Sénégal : 20-0F
La Tunisie et le Cameroun joueront le Mondial 2017
Un immense bonheur pour le Cameroun qui s’attendait à disputer une 3ème place face à un adversaire de même niveau. Mais avec la disparition soudaine du Sénégal dans cette compétition, les Lionnes Indomptables n’ont pas eu à jouer la petite finale : conséquence directe, elles joueront le Mondial 2017 en Allemagne. Une première pour cette génération qui a su travailler dur ces dernières années. Après une finale perdue aux penalties et avec malchance lors des jeux Africains l’an dernier, le Cameroun voit enfin la chance lui sourire. Il faut dire que Jean-Marie Zambo, le sélectionneur, avait mis tous les ingrédients pour obtenir un résultat. Une préparation enfin à la hauteur et une compétition rondement menée, le quart de finale gagné face au Congo a notamment permis de valider ces résultats en nette hausse. Berthe Abianbakon et ses coéquipières seront donc de la grande fête mondiale l’an prochain.
A défaut de convaincre sur le terrain, la Tunisie a su défendre son dossier dans les coulisses : après une demi-finale largement perdue face au Sénégal, la sélection Nord-Africaine s’est vue confirmer la disqualification de leurs rivales… et donc une qualification miraculeuse pour la finale. Pas de miracle en revanche face à une Angola ultra-puissante, Manel Kouki et ses coéquipières ont dû s’avouer vaincus et terminent à la 2ème place de cette compétition. L’occasion pour cette nouvelle génération de progresser l’an prochain au contact des meilleures nations de la planète.
Le Sénégal ne compte pas en rester là
La joueuse la plus malheureuse de cette compétition est sans conteste Doungou Camara : l’arrière polyvalente d’Issy-Paris a été au cœur d’une histoire administrative complexe… bien malgré elle. On lui reproche de ne pas avoir observé un délai de trois ans entre une sélection junior au sein de l’équipe de France et le fait de revêtir la tunique du Sénégal. Ainsi, la CAHB et l’IHF ont frappé fort en disqualifiant le Sénégal de la compétition, en lui retirant le droit de participer au mondial… et pire, en l’interdisant de toutes compétitions officielles pendant quatre ans. Un véritable coup de massue pour des Lionnes de la Teranga qui ne s’attendaient pas à un sort aussi cruel. D’ailleurs, le Sénégal ne compte pas en reste là : Seydou Diouf, président de la Fédération Sénégalaise de handball, confirme son souhait d’engager une bataille juridique envers la CAHB : « le Sénégal n’a commis aucune faute dans la mesure où la joueuse incriminée a été qualifiée par la Confédération africaine depuis maintenant deux ans, et cette compétition est la quatrième à laquelle elle participe. Nous avons suffisamment d’éléments à faire valoir, du point de vue de la forme comme du point de vue du fond ». Si la partie est terminée depuis ce 7 décembre sur le parquet de Luanda, la bataille dans les coulisses ne fait à priori que commencer.
L'Algérie et la RDC doivent reconstruire
Battue par la Guinée en phase de poule, étrillée par l’Angola en quarts de finale, l’Algérie n’aura été qu’une étoile filante lors de cette compétition. De mauvais résultats et une issue inéluctable que le duo Guernane – Zuzo, arrivé en dernière minute pour coacher cette sélection, n’aura pas réussi à briser. Passé cette compétition ratée, il reste à redresser la barre… avec une nouvelle génération qui devra prendre les rênes de cette équipe et une fédération qui devra se remobiliser autour d’un projet cohérent pour permettre aux Fennecs de retrouver le dernier carré de la CAN dans deux ans.
9ème et dernière de la compétition, peu d’observateurs auraient imaginé une telle issue pour la république Démocratique du Congo… finaliste de l’épreuve il y a deux ans. Mondialiste et finaliste de la CAN 2014, la RDC n’a jamais su profiter de cette expérience pour embrayer la vitesse supérieure. Trop dépendante de Christiane Mwasesa, en manque de solidité défensive, les Congolaises sont attendues au tournant durant la prochaine CAN… une épreuve qui se déroulera de l’autre côté du fleuve au Congo-Brazzaville.