Pas de problème pour des Bleus appliqués et concentrés face au Japon, la seconde victoire envoie les Français en 8° de finale quasiment à coup sûr, même si cela personne n’en doutait. Moins tonitruants dans leur entame que face au Brésil, les Bleus ont attendu tranquillement que le Japon épuise ses dernières réserves largement entamées la veille face à la Russie pour placer à la 20° minute une accélération définitive en revenant aux vestiaires sur le score de 17-9.
Dans une salle XXL de Nantes encore une fois pleine comme un œuf et déclarant haut et fort tout son amour pour "ces" ou "ses" Bleus, les Français vont prendre un peu de temps pour jauger une équipe dont personne ne connaissait rien ou presque rien. Côté Thierry Omeyer, hormis Rémi Feutrier (photo ci-dessous) qui se heurtait à la légende en face à face, il fallait un peu de temps pour que le portier français intègre les impacts dans son logiciel de précision. Un fois la mise à jour faite, et avec des Japonais de moins en moins vivaces, les arrêts vont se succéder à vitesse grand V et permettre à tout le reste de l’équipe de s’envoler au score. Sans forcément trop forcer, laissant les Japonais tourner autour de la 6-0 très compacte mais pas très haute, les Bleus géraient et se permettaient quelques jolies montées de balles tout en faisant parfaitement tourner. Si Luka Karabatic n’avait pas été obligé de sortir avec un souci à la cheville, tout aurait été dans le meilleur de mondes sur ces 30 premières minutes. Mais la sortie du pivot français allait un peu ternir tout cela, surtout qu’à cette heure on n’en sait pas beaucoup plus sur la nature de sa blessure. Une chose est sure, elle est suffisamment sérieuse pour qu’il ne soit pas réapparu sur le terrain et même sur le banc.
La seconde mi-temps va être peu ou prou du même tonneau ! Des Bleus appliqués avec tout le banc qui est concerné par le match. Du jeu d’attaque parfois bien léché avec des doubles croisés mettant les arrières tricolores dans un fauteuil pour le tir. Des ailiers qui sans faire d’éclats assurent tranquillement ce qu’il y a à faire. Les rois de la fête vont être les pivots, d’abord Cédric Sorhaindo (photo ci-dessous), qui en première mi-temps au relais de Luka Karabatic avait fait plus que mal à la défense nipponne en obtenant la bagatelle de 5 jets de 7 mètres. Mais le plus impressionnant va être le tout jeune Ludovic Fabregas qui avec son 7/7 au total va être élu roi du match. Le pivot du MHB va atomiser la défense centrale du Japon et faire de sacrés dégâts au score et dans les têtes. La seconde partie de la deuxième mi-temps va aussi permettre à William Accambray de prendre goulument un joli temps de jeu avec de belles courses, une vraie présence offensive et défensive, même si la finition va être dans la moyenne "plus" avec ses deux tirs ratés qui ne demandaient qu’à finir au fond.
Bref une jolie petite soirée nantaise tout en tranquillité avec une paire de gardiens qui encore une fois se partage parfaitement le boulot. Un + 12 final qui met les Bleus à 2 victoires et un + 27 au goal-average, même si logiquement celui-ci ne devrait servir à rien et un match face à la Norvège qui arrive dimanche pour sans doute sonner le temps des vrais combats dans ce Mondial. Si Timothey N’Guessan et Luka Karabatic n’étaient pas à l’infirmerie, on serait vraiment tenté de dire que ce début de Mondial est idéal et impressionnant pour les Tricolores.
A Nantes, Salle XXL
Le vendredi 13 janvier à 17h45
Japon - France : 19 - 31 (Mi-temps : 9-17)
10 500 spectateurs
Arbitres : MM BRUNNER A. et SALAH M. (Suisse)
Evolution du score : 2-2 5°, 3-5 10°, 5-8 15°, 8-11 20°, 8-13 25°, 9-17 MT - 9-20 35°, 10-23 40°, 12-25 45°, 14-28 50°, 17-30 55°, 19-31 FT
Les réactions d'après-match
Didier Dinart, co-entraîneur de l'équipe de France: "On s'était bien préparé et on a livré un match sérieux aujourd'hui. On a fait les rotations nécessaires et on s'est installé progressivement dans cette partie. La seule chose négative c'est la blessure de Luka Karabatic, une entorse, qui va passer des examens demain matin (samedi)".
Ludovic Fabregas, pivot de la France: "Je suis très content de ma prestation. J'ai un rôle beaucoup plus défensif d'habitude. Mais j'essaie de prendre tout ce que je peux en attaque. Malheureusement, ce soir, c'était lié à la blessure de Luka... On espère qu'il va pouvoir revenir vite avec nous, parce que c'est un joueur majeur de notre effectif. Mes coéquipiers m'ont mis dans les meilleures conditions. Cela reste un travail collectif et c'est le résultat du travail effectué depuis le début de la préparation."
Nikola Karabatic, demi-centre de l'équipe de France: "C'est un début de Mondial parfait. On voulait jouer sérieusement nos deux premiers matches. Le Japon semblait plus abordable que le Brésil, mais avait néanmoins posé des problèmes à la Russie pendant quarante minutes. Cependant, on s'est rendu nous-mêmes les choses faciles. On a pris beaucoup de confiance, beaucoup d'énergie du public lors de ces deux premiers matches et on n'a pas eu à trop tirer sur les joueurs. Mais ce n'est pas parce qu'on a gagné de plus de dix buts deux fois que l'on va écraser tout le monde. Les choses difficiles vont arriver maintenant. A nous de garder cette stabilité et cette concentration. La seule chose négative, c'est la blessure de Luka.
Le diaporama du match par Philippe Riou