Assurément pas le plus beau match de ce début de Mondial. Mais l'équipe de France a tout de même fait le travail face à des Norvégiens accrocheurs. La première place du groupe A tend les bras aux Français... avant un nouveau match piège ce mardi face aux Russes.
A Nantes, Davy Bodiguel et François Dasriaux
Battue l’an passé à l’Euro par une surprenante sélection norvégienne, l’équipe de France avait bien l’intention de prendre sa revanche à l’occasion de ce troisième match de poule. Du spectacle en perspective face à cette formation Nordique joueuse… et sans complexes. Dès les premières minutes, ce sont les Bleus qui donnent l'impulsion sur montée de balle (4-2, 4’). Michael Guigou rate certes ses premières tentatives et la Norvège recolle illico au score. Il faut alors s’en remettre à des initiatives personnelles de Cédric Sorhaindo et Timothey N’Guessan pour préserver une légère avance. Un premier quart d’heure brouillon de parts et d’autres : si la défense Tricolore est en place, on sent d’abord une grande méfiance chez les attaquants Français (8-7, 16’).
Heureusement, il y a la solution Sorhaindo au pivot. O’Sullivan exclu une seconde fois à la 17ème minute, Omeyer auteur de sa première parade sur penalty… et la France prend ici son envol dans le sillage d’un Ludovic Fabregas monstrueux (12-8, 21’). Temps fort Français aux abords de la 22ème minute et la Norvège, souvent en infériorité numérique, doit courir après le score. Si Luc Abalo en remet une couche face au but vide adverse, le sang-froid coule toujours dans les veines de ces Norvégiens opportunistes (13-11, 26’). Une nouvelle alerte bien comprise par Nedim Remili qui signe son entrée par un missile imparable. Et sans être inspirée, la France préserve une confortable marge à la pause (16-12, 30’).
Continuer à maîtriser les temps forts de ce match, la France s’y emploie au retour des vestiaires même si Magnus Jondal trouve régulièrement l’ouverture sur son aile. C’est bien la France, avec un Fabregas toujours aussi précieux, qui imprime son rythme. Le temps mort du sélectionneur adverse à la 33ème minute n’aura que peu d’effets, la bande à Sagosen s’empale sur un mur blanc. Kentin Mahé fluidifie le jeu et Michael Guigou trouve enfin le chemin des filets (22-15, 37’). Décrochée au tableau d’affichage (-5 à 17 minutes du terme), la Norvège n’a toutefois pas dit son dernier mot. De la fébrilité et une étonnante précipitation chez ces Tricolores en baisse soudaine de régime… et les doutes apparaissent à l’entame du dernier quart d’heure.
Le retour sur le terrain de Nikola Karabatic est alors bien utile pour préserver les intérêts locaux. Nedim Remili propose lui des solutions : Karabatic – Remili, un duo offensif qui fait définitivement pencher la balance en faveur des Bleus (28-23, 53’). Vincent Gérard et Ludovic Fabregas ajoutent leur grain de sel… et à cinq minutes du terme, la victoire Française ne fait plus aucun doute. Reste à déplorer les interventions trop souvent innoportunes du duo d’arbitres Iraniens à l’image du carton rouge final infligé à Ludovic Fabregas. Mais le plus important est acquis, des points capitaux dans l’optique de la première place du groupe… même si la manière fut pour le moins poussive en attaque placée.
A Nantes, Halle XXL Parc des expositions
Le dimanche 15 janvier à 17h45
France - Norvège : 31 - 28 (Mi-temps : 16-12)
10 900 spectateurs
Arbitres : M. KOLAHDOUZAN & A. MOUSAVIYAN (Iran)
Evolution du score : 4-2 (5°), 5-4 (10°), 7-5 (15°), 11-8 (20°), 13-11 (25°), 16-12 (30°), 19-15 (35°), 23-17 (40°), 25-20 (45°), 27-23 (50°), 28-24 (55°), 31-28 (60°).
Les réactions d'après match
Ludovic Fabregas, pivot: On a eu un peu de mal au début car on sortait de deux matches un peu faciles face au Brésil et au Japon et eux restaient sur une belle performance face à la Russie. Les Norvégiens nous ont un peu poussé dans nos retranchements mais ça va nous servir pour la suite je pense. Même si on a perdu beaucoup de ballons, c'était quand même un bon match. Il va falloir regarder tout cela à la vidéo, mais on met quand même plus de 30 buts, c'est super intéressant, du coup on en prend plus en défense mais on va analyser tout cela à la vidéo.
Timothey N'Guessan, arrière gauche : Je suis vraiment content de cette victoire, ce n'était pas facile mais je suis vraiment satisfait d'avoir pu entamer la compétition. J'avais vraiment hâte, car vivre deux matches de suite en tribunes, c'est très frustrant. Je n'ai pas ressenti de douleur, tout va bien, même si ma blessure est compliquée car elle demandait un peu plus de repos, mais là c'est bon je suis dans le Mondial et ça fait vraiment du bien.
Didier Dinart, co-entraîneur: "On savait que ce serait un match très engagé. Les joueurs avaient à coeur d'effacer les deux dernières défaites contre la Norvège. On s'était bien préparé. La blessure de Luka nous a obligés à des ajustements. Mais c'était plaisant de voir la prestation de cette équipe. Les joueurs se sont battus d'arrache-pied."
Nedim Remili, arrière droit: "C'était un match très engagé. On n'a pas connu de gros trou et on a trouvé des solutions un peu partout en attaque. Ce qui nous sauve face à cette belle équipe de Norvège, ce sont ces solutions multiples en attaque. En défense, c'était un grand match pendant 60 minutes.J'adore jouer avec cette équipe et dans des ambiances pareilles. C'est pour cela que l'on fait du sport de haut niveau."
Kentin Mahé, arrière/ailier gauche: "Il y a eu beaucoup d'arrêts de jeu en première mi-temps. C'était un peu poussif. Les Norvégiens ont imposé un gros rythme en défense. Cela s'est ressenti.On peut être satisfait d'avoir tenu tête à cette équipe. Physiquement, c'était l'adversaire le plus imposant que nous ayions rencontré depuis le début. Notre équipe aime se faire mal et elle avait besoin de cela pour monter en puissance.
Nikola Karabatic, demi-centre: "On a pris énormément de plaisir sur le terrain. Le public était fantastique. Avec la victoire au bout, c'était la journée parfaite. Cela a été un gros combat. La Norvège est une très bonne équipe qui nous avait battus deux fois. A la maison, il ne fallait surtout pas perdre. C'était presque une petite finale de groupe, étant donné qu'ils avaient déjà battu la Russie et la Pologne. On est sur notre lancée. Il faut continuer comme cela."
Le Diaporama du match par Philippe Riou