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Mondial EDF M: Michaël Guigou... comme à la maison

Mondial

lundi 16 janvier 2017 - © Yves Michel

 7 min 51 de lecture

Quatrième rendez-vous pour les Bleus dans le Mondial ce mardi, face à la Russie. Le piège par excellence que Michaël Guigou et ses partenaires veulent éviter pour terminer 1ers de leur groupe. Le Montpelliérain qui a fêté dimanche sa 240ème sélection internationale est parfaitement à l'aise dans un environnement très favorable.  

Par Yves MICHEL


Il fait partie des cadres de cette équipe de France. Ce dimanche face à la Norvège, Michaël Guigou a honoré sa 240ème sélection et inscrit son 856ème but chez les Bleus. Un parcours exemplaire pour le Montpelliérain qui aligne en quinze ans de présence au plus haut niveau, un palmarès long comme le bras. Le handball est toute sa vie. Il lui a tout donné, il lui a apporté tant de bonnes choses et le cordon ombilical n’est pas prêt de casser. A l’aube de ses 35 printemps (le 28 janvier prochain), "Micha" croque dans la pomme comme si elle venait de tomber de l’arbre, avec la même passion, la même envie, la même gourmandise. Insatiable, ses huit médailles d’or (toutes compétitions confondues) ne suffisent pas encore à son bonheur.

Peut-on dire qu’après ce succès face à la Norvège, la France est véritablement entrée dans la compétition ?
C’était un 1er gros match face à une équipe qui nous avait écartés de la demi-finale du dernier Euro et qui avait pris l’ascendant sur nous. Il y avait donc un petit passif, en plus ils nous avaient battus aussi, en Golden League. On avait envie de montrer un meilleur visage et qu’on était capable de les dominer. Face à eux, c’était la 1ère place qui était plus ou moins en jeu. Il faudra confirmer contre la Russie.

Cette 1ère place, c’est si important ?  
(légère réflexion) En fait, peu importe la place à laquelle on termine, on sait que c’est à partir des 8èmes qu’il faut être prêt et je pense qu’on est en train de monter en puissance. Et c’est une très bonne chose.

Un des points positifs également, c’est ce public derrière vous…
Fabuleux. Il nous pousse, on l’entend, il est totalement engagé, plus présent contre la Norvège que contre le Japon mais c’est normal et on va avoir besoin de lui contre la Russie. On remercie vraiment tous ces gens d’être derrière nous.

Est-ce un avantage par rapport à vos adversaires…
Je ne me pose pas trop de questions sur le fait que le Mondial se joue en France. C’est juste un plaisir d’être supporté. La seule chose qui m’intéresse, c’est comment faire pour aller au bout. Je ne me prends pas la tête par rapport à la pression qui pourrait exister. Au contraire, c’est bien qu’on soit chez nous. On va certainement découvrir des choses exceptionnelles avec le 8ème de finale qui nous attend à Lille (où plus de 27 000 spectateurs sont attendus).

Le constat qui fâche: tu nous avais habitués à réussir tous tes pénaltys…
(nullement vexé) J’espère que cela va revenir mais c’est vrai que je suis en train de me mettre une pression supplémentaire par rapport à ces échecs répétés. Je travaille beaucoup pour redevenir efficace. Il n’y a pas d’excuses réelles, des fois le ballon colle un peu plus, des fois, il y a eu avant un aller-retour et je suis un peu fatigué… bon, j’en ai marqué d’autres avant, ce n’est pas une excuse en soi, c’est de ma faute.

Quel est ton rapport avec le dernier titre en 2001 à la maison ?
J’avais vécu ce Mondial devant mon écran ou j’étais à Bercy pour les phases finales et j’en garde un souvenir intense. Là, de me dire que j’en suis un des acteurs, c’est particulier.

Est-ce que déjà tu pensais pouvoir vivre un jour, la même chose ?
A ce moment-là à Montpellier, je m’entraînais déjà avec 9 joueurs de l’Equipe de France et un Suédois (Martin Frändesjö) qui a participé à la compétition et notamment à cette finale de 2001. J’avais un pied dedans même si je n’avais toujours pas fait un match en D1 car les feuilles de match étaient à 12 et c’était la guerre pour y figurer. Après tout est allé très vite. C’est aussi grâce à tous nos aînés qu’on a pris goût à tout ça, qu’on a été décomplexés pour aller chercher ensuite des médailles. Et on ne veut pas que cela s’arrête.

A ce sujet, vis-tu ces compétitions comme si c’était les dernières ?
Je crois que je vais arrêter de répondre à ce genre de question. Aujourd’hui, je ne pense qu’à la compétition dans laquelle je suis. Bon, bien-sûr que j’y pense (à la fin de carrière) mais c’est tellement mieux de s’occuper du présent, de ce qui arrive. Il y a deux semaines à faire à fond, je vais tout donner, le reste on l’envisagera plus tard.

L’immédiat, c’est donc la Russie. Doit-on parler de piège potentiel ?
En tout cas, il ne faudra pas les sous estimer. J’ai vu la fin du match contre la Norvège (défaite russe 24-28), ils prennent des shoots et ne sont pas très constructifs, cela m’a étonné. Après, quand tu vois leur 7 majeur et certaines rotations avec Zhitnikov, Atman, Sishkarev,… beaucoup de joueurs expérimentés, ils peuvent sortir un gros match. Par rapport à ça, il faudra bien se préparer.

Objectif, 1ère place ?
Rien n’est fait. C’est la raison pour laquelle j’ai demandé le goal-average entre la Russie et la Norvège. En fonction de ce qu’on va faire contre les Russes, c’est important.

Plus globalement, quel est ton Top 4 des adversaires de la France ?
Inévitablement l’Allemagne et le Danemark, ce sont eux qui ont gagné les deux dernières compétitions (Euro en Pologne et J.O de Rio). Et puis, l’Espagne et la Croatie. Les Espagnols sont revanchards après la finale perdue à l’Euro et surtout, ils n’étaient pas aux Jeux. Ils veulent montrer que c’était une erreur et qu’ils avaient leur place. La Croatie, c’est un peu l’inconnue. Leur préparation a été bizarre, des joueurs majeurs ont été laissés à la maison…

Qui peut être le gros outsider ?
La Slovénie. Au dernier Euro, on n’attendait pas aussi loin les Allemands, ils ont eu des blessés avant et pendant la compétition, cela ne les a pas empêchés d’aller au bout. A voir aussi la Suède dont on m’a dit le plus grand bien (2 succès face aux 2 plus faibles de la poule, l’Argentine et le Bahrein). Tout est possible.



Le regard de ... François-Xavier Houlet, ancien international français, consultant sur beIN Sports

Tactiquement, la France te parait-elle bien en place ?
Oui, particulièrement face à la Norvège. On a vu des choses qu'on n'a pas l'habitude de voir comme Kentin Mahé sur un poste d'arrière gauche en début de 2ème, les deux arrières droits dans une utilisation réfléchie. Valentin a mis la pression pendant les vingt premières minutes pour aplatir la défense norvégienne et ensuite, Rémili en a un petit peu profité, on s'est beaucoup appuyé sur le jeu à deux pivots pour faire redescendre cette défense et en 2ème période, on a vu plus de buts de loin. Donc, tout cela était très bien construit.

On a été étonné de ne pas voir Di Panda sur le poste 3 après la blessure de Luka Karabatic....
Dimanche, le choix a été fait de mettre la défense supposée la plus forte et la plus complémentaire. Je ne suis pas surpris, je ne m'attendais pas à voir Di Panda défendre la moitié du match en 3.  

Nikola n'est-il pas comme d'habitude, trop utilisé ?
Il est sorti 5 minutes et c'est là qu'on a eu un temps faible. Mais c'était aussi le match pour être 1er du groupe, donc il fallait le gagner. Si on doit bien utiliser Nikola quand il est étincelant, c'est bien sur ce type de rencontre. Sur le temps faible, je ne pense pas qu'il faille s'inquiéter.

La Russie a-t-elle les moyens de battre la France ?
Oui, s'il y a une certaine décompression côté français. Le seul moyen pour les Russes de faire un résultat, c'est que la France ne prenne pas le match au sérieux. Ce n'est pas le genre de la maison, surtout à Nantes avec ce fabuleux public. On va faire tourner, cela me parait une évidence (Dika Mem arrivé en renfort pourrait être intégré à la liste des 16 puisqu'ils sont toujours 15 depuis le départ de Luka Karabatic et malgré l'incorporation de Timothey N'Guessan). Je dois dire que je suis un peu déçu de la part des Russes. Je m'attendais à un peu plus de création avec tous ces jeunes joueurs, ce n'est pas le cas. Je ne les vois pas prendre le dessus sur les Français.  

Rendez-vous donc ce mardi soir (20h45) face à une équipe russe qui est loin d'avoir fait forte impression avec un succès logique face au Japon (39-29) et une défaite contre la Norvège (24-28) sur beIN Sports 1

La France est officiellement qualifiée pour les huitièmes de finale du Mondial-2017 de handball messieurs sans jouer grâce à la victoire de la Russie face à la Pologne (24-20), ce lundi à Nantes. Deux journées avant la fin du tour préliminaire, les Bleus comptent six points et ne peuvent plus être rejoints ni par la Pologne (0) ni le Japon (0) qui ont perdu leurs trois premiers matches dans le groupe A.

Mondial EDF M: Michaël Guigou... comme à la maison 

Mondial

lundi 16 janvier 2017 - © Yves Michel

 7 min 51 de lecture

Quatrième rendez-vous pour les Bleus dans le Mondial ce mardi, face à la Russie. Le piège par excellence que Michaël Guigou et ses partenaires veulent éviter pour terminer 1ers de leur groupe. Le Montpelliérain qui a fêté dimanche sa 240ème sélection internationale est parfaitement à l'aise dans un environnement très favorable.  

Par Yves MICHEL


Il fait partie des cadres de cette équipe de France. Ce dimanche face à la Norvège, Michaël Guigou a honoré sa 240ème sélection et inscrit son 856ème but chez les Bleus. Un parcours exemplaire pour le Montpelliérain qui aligne en quinze ans de présence au plus haut niveau, un palmarès long comme le bras. Le handball est toute sa vie. Il lui a tout donné, il lui a apporté tant de bonnes choses et le cordon ombilical n’est pas prêt de casser. A l’aube de ses 35 printemps (le 28 janvier prochain), "Micha" croque dans la pomme comme si elle venait de tomber de l’arbre, avec la même passion, la même envie, la même gourmandise. Insatiable, ses huit médailles d’or (toutes compétitions confondues) ne suffisent pas encore à son bonheur.

Peut-on dire qu’après ce succès face à la Norvège, la France est véritablement entrée dans la compétition ?
C’était un 1er gros match face à une équipe qui nous avait écartés de la demi-finale du dernier Euro et qui avait pris l’ascendant sur nous. Il y avait donc un petit passif, en plus ils nous avaient battus aussi, en Golden League. On avait envie de montrer un meilleur visage et qu’on était capable de les dominer. Face à eux, c’était la 1ère place qui était plus ou moins en jeu. Il faudra confirmer contre la Russie.

Cette 1ère place, c’est si important ?  
(légère réflexion) En fait, peu importe la place à laquelle on termine, on sait que c’est à partir des 8èmes qu’il faut être prêt et je pense qu’on est en train de monter en puissance. Et c’est une très bonne chose.

Un des points positifs également, c’est ce public derrière vous…
Fabuleux. Il nous pousse, on l’entend, il est totalement engagé, plus présent contre la Norvège que contre le Japon mais c’est normal et on va avoir besoin de lui contre la Russie. On remercie vraiment tous ces gens d’être derrière nous.

Est-ce un avantage par rapport à vos adversaires…
Je ne me pose pas trop de questions sur le fait que le Mondial se joue en France. C’est juste un plaisir d’être supporté. La seule chose qui m’intéresse, c’est comment faire pour aller au bout. Je ne me prends pas la tête par rapport à la pression qui pourrait exister. Au contraire, c’est bien qu’on soit chez nous. On va certainement découvrir des choses exceptionnelles avec le 8ème de finale qui nous attend à Lille (où plus de 27 000 spectateurs sont attendus).

Le constat qui fâche: tu nous avais habitués à réussir tous tes pénaltys…
(nullement vexé) J’espère que cela va revenir mais c’est vrai que je suis en train de me mettre une pression supplémentaire par rapport à ces échecs répétés. Je travaille beaucoup pour redevenir efficace. Il n’y a pas d’excuses réelles, des fois le ballon colle un peu plus, des fois, il y a eu avant un aller-retour et je suis un peu fatigué… bon, j’en ai marqué d’autres avant, ce n’est pas une excuse en soi, c’est de ma faute.

Quel est ton rapport avec le dernier titre en 2001 à la maison ?
J’avais vécu ce Mondial devant mon écran ou j’étais à Bercy pour les phases finales et j’en garde un souvenir intense. Là, de me dire que j’en suis un des acteurs, c’est particulier.

Est-ce que déjà tu pensais pouvoir vivre un jour, la même chose ?
A ce moment-là à Montpellier, je m’entraînais déjà avec 9 joueurs de l’Equipe de France et un Suédois (Martin Frändesjö) qui a participé à la compétition et notamment à cette finale de 2001. J’avais un pied dedans même si je n’avais toujours pas fait un match en D1 car les feuilles de match étaient à 12 et c’était la guerre pour y figurer. Après tout est allé très vite. C’est aussi grâce à tous nos aînés qu’on a pris goût à tout ça, qu’on a été décomplexés pour aller chercher ensuite des médailles. Et on ne veut pas que cela s’arrête.

A ce sujet, vis-tu ces compétitions comme si c’était les dernières ?
Je crois que je vais arrêter de répondre à ce genre de question. Aujourd’hui, je ne pense qu’à la compétition dans laquelle je suis. Bon, bien-sûr que j’y pense (à la fin de carrière) mais c’est tellement mieux de s’occuper du présent, de ce qui arrive. Il y a deux semaines à faire à fond, je vais tout donner, le reste on l’envisagera plus tard.

L’immédiat, c’est donc la Russie. Doit-on parler de piège potentiel ?
En tout cas, il ne faudra pas les sous estimer. J’ai vu la fin du match contre la Norvège (défaite russe 24-28), ils prennent des shoots et ne sont pas très constructifs, cela m’a étonné. Après, quand tu vois leur 7 majeur et certaines rotations avec Zhitnikov, Atman, Sishkarev,… beaucoup de joueurs expérimentés, ils peuvent sortir un gros match. Par rapport à ça, il faudra bien se préparer.

Objectif, 1ère place ?
Rien n’est fait. C’est la raison pour laquelle j’ai demandé le goal-average entre la Russie et la Norvège. En fonction de ce qu’on va faire contre les Russes, c’est important.

Plus globalement, quel est ton Top 4 des adversaires de la France ?
Inévitablement l’Allemagne et le Danemark, ce sont eux qui ont gagné les deux dernières compétitions (Euro en Pologne et J.O de Rio). Et puis, l’Espagne et la Croatie. Les Espagnols sont revanchards après la finale perdue à l’Euro et surtout, ils n’étaient pas aux Jeux. Ils veulent montrer que c’était une erreur et qu’ils avaient leur place. La Croatie, c’est un peu l’inconnue. Leur préparation a été bizarre, des joueurs majeurs ont été laissés à la maison…

Qui peut être le gros outsider ?
La Slovénie. Au dernier Euro, on n’attendait pas aussi loin les Allemands, ils ont eu des blessés avant et pendant la compétition, cela ne les a pas empêchés d’aller au bout. A voir aussi la Suède dont on m’a dit le plus grand bien (2 succès face aux 2 plus faibles de la poule, l’Argentine et le Bahrein). Tout est possible.



Le regard de ... François-Xavier Houlet, ancien international français, consultant sur beIN Sports

Tactiquement, la France te parait-elle bien en place ?
Oui, particulièrement face à la Norvège. On a vu des choses qu'on n'a pas l'habitude de voir comme Kentin Mahé sur un poste d'arrière gauche en début de 2ème, les deux arrières droits dans une utilisation réfléchie. Valentin a mis la pression pendant les vingt premières minutes pour aplatir la défense norvégienne et ensuite, Rémili en a un petit peu profité, on s'est beaucoup appuyé sur le jeu à deux pivots pour faire redescendre cette défense et en 2ème période, on a vu plus de buts de loin. Donc, tout cela était très bien construit.

On a été étonné de ne pas voir Di Panda sur le poste 3 après la blessure de Luka Karabatic....
Dimanche, le choix a été fait de mettre la défense supposée la plus forte et la plus complémentaire. Je ne suis pas surpris, je ne m'attendais pas à voir Di Panda défendre la moitié du match en 3.  

Nikola n'est-il pas comme d'habitude, trop utilisé ?
Il est sorti 5 minutes et c'est là qu'on a eu un temps faible. Mais c'était aussi le match pour être 1er du groupe, donc il fallait le gagner. Si on doit bien utiliser Nikola quand il est étincelant, c'est bien sur ce type de rencontre. Sur le temps faible, je ne pense pas qu'il faille s'inquiéter.

La Russie a-t-elle les moyens de battre la France ?
Oui, s'il y a une certaine décompression côté français. Le seul moyen pour les Russes de faire un résultat, c'est que la France ne prenne pas le match au sérieux. Ce n'est pas le genre de la maison, surtout à Nantes avec ce fabuleux public. On va faire tourner, cela me parait une évidence (Dika Mem arrivé en renfort pourrait être intégré à la liste des 16 puisqu'ils sont toujours 15 depuis le départ de Luka Karabatic et malgré l'incorporation de Timothey N'Guessan). Je dois dire que je suis un peu déçu de la part des Russes. Je m'attendais à un peu plus de création avec tous ces jeunes joueurs, ce n'est pas le cas. Je ne les vois pas prendre le dessus sur les Français.  

Rendez-vous donc ce mardi soir (20h45) face à une équipe russe qui est loin d'avoir fait forte impression avec un succès logique face au Japon (39-29) et une défaite contre la Norvège (24-28) sur beIN Sports 1

La France est officiellement qualifiée pour les huitièmes de finale du Mondial-2017 de handball messieurs sans jouer grâce à la victoire de la Russie face à la Pologne (24-20), ce lundi à Nantes. Deux journées avant la fin du tour préliminaire, les Bleus comptent six points et ne peuvent plus être rejoints ni par la Pologne (0) ni le Japon (0) qui ont perdu leurs trois premiers matches dans le groupe A.

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