Résumé des deux premiers matches de la quatrième journée.
L'adversaire des Bleus en huitièmes de finale ne sera officialisé que jeudi, fin d'après-midi. Mais il y a de fortes chances pour que ce soit l'Islande. La clique de Gustavsson et Sigurdsson a consolidé sa quatrième place, sans difficulté, ce mardi devant l'Angola (33-19). Mathématiquement, c'est encore jouable pour les Tunisiens, mais leur fin de match cataclysmique face à la Slovénie (28-28) risque de les laisser sur le carreau.
A Metz, Laurent Hoppe
Tunisie, quel gâchis !
Ils sont plus proches de Brest, de sa dispensable Coupe du Président, que d'un huitième de finale à Lille. Quarante-huit heures après avoir manqué de conviction à l'instant de crucifier l'Islande (22-22), les Tunisiens ont été de nouveau submergés par leurs émotions. Rattrapés par cette inconstance qui leur colle à la peau. A moins de cinq minutes du terme, la troisième banderille plantée par Aymen Toumi leur avait offert cinq buts d'avance (23-28), face à une Slovénie qualifiée depuis la veille, en déficit évident de fraîcheur. En temps normal, leur première victoire à Metz était alors propriété inviolable. Sauf qu'à l'ultime coup de klaxon, il ne restait plus rien du viatique (28-28). Une rafale de force cinq (Janc deux fois, deux penaltys de Zarabec, Cingesar en contre) plongèrent Marouan Chouiref (photo ci-dessous) et les siens dans le désarroi. « On a perdu trop de balles*, on a fait n'importe quoi », se lamente le pivot de l'Espérance Tunis.
En conséquence, dans la course au Top 16 planétaire, la Tunisie n'est plus maîtresse de son destin. Délogée de la quatrième place par l'Islande, elle devra impérativement vaincre l'Angola (et ses démons) jeudi après-midi, puis compter sur un coup de main venu de Macédoine, opposée en deuxième session à l'Islande. Si ce coup de théâtre devait avoir lieu, le staff de l'équipe de France prendra évidemment bonne note de l'instabilité technique et mentale de ce possible visiteur au stade Pierre-Mauroy. Comme des capacités multiples de sa base arrière. Lorsque Wael Jallouz brille par son absence (dix minutes fantomatiques), Mosbah Sanai (25 ans, 1,91 m, huit buts en dix tirs) se mue en pyromane dans tous les registres. Gare aussi à ne pas gaspiller trop de munitions à 6 mètres. Dans les face-à-face de près, Makrem Missaoui (9 de ses 15 parades viennent de là) a été très fort ce mardi. Le plus régulier des siens cette semaine, assurément.
Enfin, impossible d'occulter la résilience d'un ensemble nord-africain ayant surmonté la perte de sa poutre défensive (carton rouge direct contre Issam Tej à la 20ème), puis un passif de trois unités (15-12, 26'). « On a fait un grand match. Bravo à mes coéquipiers », souffle Chouiref. Mais pour survivre dans ce vaste monde, la bravoure ne fait pas tout...
(*) sur l'heure de jeu, la Tunisie en a perdu onze. Une de plus que les Slovènes.
L'Islande à une victoire de Lille
Dans l'état actuel des positions, que le round final validera ou permutera (voir ci-dessous), France – Islande est donc le huitième de finale le plus probable. Comme attendu, les Vikings ont concassé l'Angola en soirée. Engoncés dans leurs stéréotypes, irrésistiblement attirés vers l'arrière lorsqu'ils manient le ballon, les Africains ont rallié le repos en ayant inscrit huit buts (8-16). Autant que le seul Gudjon Valur Sigurdsson (8/11 en première période), bâtisseur en chef d'une confortable marge (3-7, 9' puis 6-11, 17'), puis préservé durant le second acte. Sur son siège commentateur, le Thomas Villechaize de Reykjavik en a dodeliné de plaisir.
Dans la cage, Bjorgvin Pall Gustavsson (photo ci-dessus) a veillé au grain, compilant officiellement douze arrêts à 46 %. Si les inévitables rotations sont venues complexifier la grille de lecture du jour, une piqûre de rappel est bienvenue. A l'instar de son capitaine, ou de Runar Karason au poste 2, le tatoué de Solingen (Allemagne) est doté du pouvoir d'influer sur le cours d'un grand rendez-vous. Exactement ce que sera l'affiche attendue de samedi. A condition, rappelons-le, que l'Islande domine la Macédoine. « Le prochain match sera le plus important, se projette le fantasque trentenaire. Kiril Lazarov est un des meilleurs joueurs du monde, Lino Cervar un des meilleurs coaches... Mais je suis optimiste, comme tout le monde. »