Les Pharaons, vainqueurs aisés d'une Argentine décevante, joueront la deuxième place du groupe face à la Suède, tranquille face au Qatar. Le Danemark s'est fait quelques frayeurs face à un Bahreïn surprenant.
A Bercy, Yves Michel et Pierre Menjot
L'Egypte est bien là
Face à la détresse argentine (lire notre article), il y avait la joie égyptienne, hier, de ceux qui sont désormais assurés de disputer les huitièmes de finale. Et sur ce qu'ils ont encore montré face aux Argentins, les champions d'Afrique 2016 ont largement mérité leur place. Après une dizaine de minutes pour s'adapter à la défense sud-américaine (4-4), ces derniers ont passé un 3-0 pour prendre les commandes (5-8, 17e). Et ne plus jamais les lâcher. « L'Argentine a une bonne défense, dure à attaquer pour tout le monde, justifiait Marwan Ragab, le coach égyptien. On avait préparé beaucoup de tactiques pour les traverser et finalement, on a réussi et on a gagné. On n'a pas très bien joué, mais on a bien joué. »
Très solide en défense, avec encore un bon Hendawy derrière (12 arrêts), les Africains restent étonnant en attaque, « rapides, véloces, et qu'on ne connaît pas bien donc on ne sait pas comment les contrer », décrit Eduardo Gallardo, le sélectionneur vaincu. Face à une Argentine en manque total de grinta, l'Egypte a encore passé 31 buts (31-26 au final), ce qui porte sa moyenne à 28 par match, le tout avec des solutions variées et des rotations permanentes. « A chaque fois qu'elle était sous pression, notre équipe a fait de son mieux, apprécie Mamdouh Mohamed, le pivot d'Aix-en-Provence (photo de tête). On mérite de faire quelque-chose dans ce Mondial, j'espère qu'on va continuer comme on a commencé, pour aller le plus loin possible. »
Mais jusqu'où au juste ? Vendredi, les Egyptiens joueront la deuxième place de la poule face à la Suède, laquelle peut leur offrir un huitième de finale plus abordable (a priori la Hongrie plutôt que l'Allemagne ou la Croatie). « Depuis le début, on joue chaque match en espérant gagner, et on fera pareil contre les Suédois », annonce Yehia Elderaa.
Le Bahreïn a chatouillé le champion olympique
On ne donnait pas bien cher de la résistance bahreïnienne face au Danemark, qui alignait une équipe costaude d'entrée. Et puis les Asiatiques ont mené (3-4, 7e), ont résisté malgré des passages à vide (12-9, 17-13 au repos), et, à la faveur d'un 4-0, sont revenus à un but au cœur de la seconde période (24-23, 46e). Nicklas Landin venait alors de revenir dans les cages au relais d'un Green transparent, et Mikkel Hansen, joueur le plus applaudi par le public parisien, avait surtout pris un carton rouge direct (40e) en raison d'un coup de coude à un adversaire qui l'a retenu un peu trop longtemps après une faute, preuve de l'énervement des Nordistes. Leur défense haute gênait les arrières adverses, leur jeu d'attaque atypique (des petits gabarits qui jouent les duels au près et courent beaucoup dans les espace) n'était jamais vraiment contré par les Danois, et l'affaire sembler se gâter pour les hommes de Gudmundur Gudmundsson.
Et puis le physique a fait la différence le Bahreïn a baissé de pied et Damgaard, en puissance, en a profité pour impulser un 4-0 des siens (28-23, 53e), finalement vainqueurs de quatre unités (30-26). Si souverain depuis le début du tournoi, les Danois s'en sortent finalement sans dommages (le rouge de Hansen n'a pas été suivi d'un rapport) mais non sans frayeur.
Mikkel Hansen : « Peut-être que j'ai fait trop de musculation... »
L'arrière danois, sanctionné d'un carton rouge, ironisait sur sa faute et préférait retenir la victoire de son équipe, certes difficile.
Que pensez-vous du carton rouge reçu pour votre coup de coude ?
Je pense que c'est un peu dur, un peu facile, mais c'est le jeu... Je touche le mec mais je n'ai pas senti plus fort que d'habitude. Peut-être que j'ai fait trop de musculation hier (sourire). Franchement, c'est un peu stupide de la part d'un joueur comme moi, qui joue depuis tant d'années. Je ne peux pas faire ça, je dois me contrôler et continuer à jouer. Heureusement ce n'est pas grave, je peux jouer au prochain match.
Cela aurait pu mettre votre équipe en difficulté...
C'est clair et je suis juste super content qu'on ait gagné. Prendre u ncarton et perdre le match aurait été très dur. Mais on a fait vingt bonnes dernières minutes, on n'a pas stressé, on est resté tranquilles même si c'était un peu chaud. Quand on joue contre le Bahreïn, il faut gagner et même si on ne réussit pas notre meilleur match, on l'a fait.
Avez-vous pris les Bahreïniens de haut ?
On n'a pas commencé le match concentrés mais pas à 100%, et dans ce cas tu peux perdre contre n'importe qui. Et c'est parfois difficile de jouer contre des équipes qui restent une minute en attaque à chaque fois. Notre défense n'a pas été super mais quand les arbitres laissent jouer autant l'adversaire, c'est difficile. Bien sûr, on doit gagner de 10-15 buts contre le Bahreïn normalement, on ne l'a pas fait mais on prend les deux points et c'est le principal.
Le Qatar en perdition
Oui, les deux succès du Qatar face au Bahreïn et à l'Argentine suffisent à lui assurer une place en huitièmes de finale. Mais à part ça, les vice-champions du monde sont méconnaissables, autant par leur composition (sept absents par rapport au dernier Mondial...) que par leur style de jeu. La défense, clé des succès de Valero Rivera à la tête de l'émirat, a encore explosé face aux Suédois mercredi (36-25). Et l'attaque, avec un Bertrand Roiné titulaire en arrière droit, se limite à quelques exploits individuels. Résultat, les Qatariens ont pris le bouillon tout de suite (5-3, 10-6) que ce soit par le virevoltant Tollbring sur l'aile gauche (6 buts) ou Niclas Ekberg de l'autre côté (9 buts). Au final, l'ardoise de -11 semble logique (36-25) et confirme néanmoins que la Suède, qui jouera la deuxième place du groupe contre l'Egypte, s'annonce en candidat crédible au dernier carré mondial.