5 sur 5 voilà le joli bilan des Bleus à l’issue de la phase de poule. Dans un match sans aucun enjeu, ils ont réussi à s’imposer au finish (26-25) face à une Pologne qui après un bon match, pourra nourrir quelques regrets de devoir aller à Brest pour la coupe du Président. Pour les Français, la suite va se jouer à Lille face à l’Islande et on va vite oublier la prestation globalement assez terne de ce dernier soir nantais. Heureusement, les Tricolores ont su trouver les ressources pour offrir un dernier cadeau à ce public qui aura été magnifique pendant ces 7 jours de poule.
Tout le monde l’avait annoncé et c’est bien une équipe de France newlook qui se présentait d’entrée face à cette Pologne anémique depuis le début de la compétition. Une base arrière Narcisse – Mahé – Dipanda en attaque, William Accambray pour faire le duo de centraux avec Ludovic Fabregas et Olivier Nyokas sur l’aile gauche, voilà les nouveautés du jour. Mais on se disait que cela suffirait amplement pour dominer des Polonais en débâcle totale au niveau du jeu et de la confiance. Mais pour se faire, il fallait mettre assez d’ingrédients dans le jeu pour ne pas permettre à ces Polonais de rêver à un hypothétique exploit. Et là, surtout en première période, il en manquait furieusement. La France jouait par à-coups, aussi bien offensivement que défensivement. Loupant des choses faciles, commettant des oublis assez bizarres défensivement et surtout ne mettant pas assez d’envie et de collectif pour se rendre les choses faciles. Alors logiquement, peu à peu la Pologne allait rentrer dans le match et même prendre le commandement du match avant qu’un one man show Olivier Nyokas ne remette un peu d’ordre dans tout cela. Il n’empêche que cela suffisait tout juste pour revenir aux vestiaires avec un 13 -13 pas trop enthousiasmant et loin des prestations des 4 premiers matches.
Logique, oui ! Normal, pas forcément, et d’entrée de seconde période, le retour aux affaires de Michael Guigou allait rendre les choses un peu voire complètement dans la normalité de la poule. Epoustouflant sur 7 minutes, l’ailier tricolore enchaînait buts, passes décisives et temps forts gagnant. La Pologne était à l’agonie sauf que… Sur un kung-fu en montée de balle avec son copain Luc Abalo, Mika tapait dans le gardien adverse avec son pied gauche et devait sortir 2 actions plus tard, touché à la cheville. « Rien de grave normalement » va déclarer l’aptésien à l’issue du match. Reste que sa sortie va coïncider avec le retour du pas terrible dans le jeu français et qu’il fallait que Nedim Remili mette le bleu de chauffe pour que la Pologne ne recolle pas au score. Lui et Olivier Nyokas (Elu meilleur homme du match), vont arriver à maintenir la barque bleue à flot malgré un nombre de pertes de balles impressionnant (14) et les coups de sifflets assez bizarre d’un duo arbitral suisse loin d’être impérial ou alors de très loin… Le retour de Daniel Narcisse à la mène allait ramener un peu de liant dans le jeu et vaille que vaille les Bleus vont repousser les derniers soubresauts polonais pour s’imposer assez chichement 26-25, mais que demander dans un match qui ne servait à rien. Qui n’avait aucun enjeu. Et où tous les joueurs bleus ont visiblement un peu eu peur de la blessure idiote. Et on espère que cette blessure idiote ne sera pas tombée sur Michael Guigou, ce serait un coup de massue avant les 8° de finale face à l’Islande tant l'ailier gauche de Montpellier aura montré en 7 minutes ce qu'il apportait à cette équipe.
Car avec son match nul arraché, concédé ou laissé face à la Macédoine, c’est l’Islande au détriment de la Tunisie qui va se présenter sur la route des Bleus vers le titre. Comme l’auront déclaré tous les acteurs français, c’est une autre compétition qui commence et dans celle-là la moindre erreur sera irrémédiable… Mais tout cela est une autre histoire, celle de Nantes est terminée, celle de Lille commence et attendant celle de Paris.
A Nantes, Hall XXL
Le jeudi 19 janvier 2017 à 17h45
France - Pologne : 26 - 25 (Mi-temps : 13-13)
10 500 spectateurs
Arbitres : MM Arthur BRUNNER et Morad SALAH (Suisse)
Evolution du score : 3-2 5°, 5-4 10°, 5-5 15°, 8-7 20°, 10-10 25°, 13-13 MT - 17-13 35°, 18-15 40°, 20-18 45°, 23-20 50°, 26-22 55°, 26-25 FT.
Dans le coin de la zone d'interviewes
A ce stade de la compétition, les Français ont accueilli la nouvelle sans émotions particulières. Ce sera donc l’Islande qu’ils rencontreront à Lille dans une enceinte de plus de 27 000 places, ce samedi. Un stade de football transformé en salle de hand, du jamais vu en France. Après que les joueurs (exceptés les gardiens) jusque-là peu utilisés, aient fait tant bien que mal (puisque le succès est au bout), le minimum vital face à la Pologne, tous les regards étaient désormais tournés vers les Hauts de France et ce 8ème qui s’annonce majuscule face aux hommes venus de la Terre du feu et de la glace.
Nédim Rémili (arrière droit de l’EDF) : « On doit être parfaitement concentré sur ce 8ème, c’est un match qui peut nous éliminer directement et nous priver de notre objectif, le titre de champion du Monde. Même si elle est très remaniée, l’Islande, on le sait est une équipe très dangereuse. Il ne faudra pas la prendre à la légère, on fera le transfert tranquillement vers Lille, demain (vendredi) , ensuite on mettra le bleu de chauffe et on se donnera à fond pour se qualifier en quart de finale. Après 5 matches, on s’aperçoit que tout le monde a tourné, que tout le monde ait eu du temps de jeu et que chacun puisse s’exprimer. Les cadres ont pu souffler, nous on est entré, on a apporté notre contribution et c’est très important. Maintenant, peut-être que cela tournera moins sur les matches couperet mais tout le monde est prêt. Peu importe qui va jouer, on aura assez de force sur le terrain pour que l’équipe tienne la route. »
Kentin Mahé (utilisé durant tout le match comme demi-centre et qui a rencontré quelques difficultés) : « Le contexte était un peu spécial aujourd’hui avec un match sans enjeu, on doit le reconnaître, on y met un peu moins du sien et pour ma part, j’aimerais oublier un peu ce match là parce qu’il faut se projeter très vite sur le match de l’Islande. Je me sens vraiment très bien, j’ai quelques bobos mais je pense que c’est pareil pour les autres, je suis impatient de passer aux matches qui comptent, je suis content que ça commence. »
Didier Dinart (entraîneur) : « Nous avions prévu de faire des rotations, de laisser des joueurs plus longtemps sur le terrain et d’en mettre d’autres au repos. Sur ce plan-là, je suis satisfait. En plus, certains comme Olivier Nyokas ont pu s’exprimer. Maintenant, on va entrer totalement dans le 8ème et se pencher sur l’Islande. On le sait, aucune erreur ne nous sera permise. L’Islande, c’est un adversaire qui nous a toujours rendu la tâche un peu difficile. On sait qu’ils jouent bien au ballon avec pas mal de densité physique. On va regarder toutes les vidéos à notre disposition et élaborer une stratégie face à eux. La phase préliminaire à Nantes, s’est très bien passée mais ce n’était qu’une étape et le plus difficile reste à venir. »
Le Diaporama du match par Philippe Riou
