Gestionnaires et impeccables en défense pendant 60 minutes devant un Vincent Gérard magique 60 minutes durant dans les buts et élu meilleur joueur du match, les Français ont atteint leur objectif de rejoindre la finale de dimanche en remportant leur demi-finale 31-25. Les Slovènes auront tout tenté ! Défendre dur, essayer de jouer rapide, jouer en supériorité numérique, rien n’y a fait, les Bleus étaient trop forts dans tous les compartiments du jeu. Les plus français des Slovénes avaient annoncés qu’il ne fallait pas que les Bleus soient à leur maximum, ils l’ont quasiment été sur toute la durée du match en faisant entrer quasiment tous les joueurs. Seuls Dika Mem, Olivier Nyokas et William Accambray n’auront pas pris part à la communion des Bleus avec les 15 500 spectateurs de Bercy.
Enfin si, après le match, pendant de longues minutes, les Bleus se sont offerts, comme à Lille, une vraie communion avec ce public qui l’avait poussé 60 minutes durant ne faiblissant jamais. On se disait que Bercy devait maintenant monter au niveau de Nantes et Lille ! Ce fût fait, et dans les grandes largeurs, on attend avec impatience encore mieux pour la finale de dimanche. Mais pour arriver à cette finale, les Bleus ont produit un match tout en maîtrise. S’en était même un peu frustrant par moment, tant on sentait la différence de potentiel entre les deux équipes. Après avoir failli prendre le large dès les premières minutes avec un show Michael Guigou à la passe et dans les temps forts, petit à petit les Slovènes s’installaient eux aussi dans le match au point de revenir de ce 6-2 initial bien compliqué à un 7-6 beaucoup plus en adéquation avec une demi-finale mondiale. Mais à chaque fois que les Slovènes se faisaient un peu pressants, la France répondait par une jolie accélération qui recréait un trou plus calmant pour les nerfs de tout le monde. Tout cela aurait même pu prendre des allures de grosse déroute sur la fin de première période avec un Valentin Porte dans tous les bons coups. Mais encore une fois, avec son escouade de gauchers de rêve, la Slovénie arrivait à ne pas trop sombrer, revenant encore une fois d’un -5 compliqué à un -3 très jouable à la pause.
Et ce jeu de chat et de souris va continuer un bon moment. L’entrée de Nedim Remili mettait un peu de temps à se convertir en buts sonnants et trébuchants, mais une fois la machine mise en route, plus rien n’allait pouvoir arrêter la machine à marquer cristolienne. Et dans son sillage, ou à moins que ce soit lui dans le sillage du duo infernal Nikola Karabatic – Daniel Narcisse, peu à peu tout allait s’éclaircir au score et dans le jeu. Enfin il restait encore quelques zones d’ombres… Comme la prestation de la paire arbitrale allemande pour ce qui pourrait être le dernier arbitrage de leur carrière puisqu’ils arrêtent après ce Mondial. Peu cohérents dans leurs décisions, assez fluctuants dans leur arbitrage, ils n’ont pas aidé les deux équipes à savoir sur quel pied danser sur les refus de jeu, passage en force ou sanctions, tant tout et son contraire était sifflé. Mais, une fois encore c’étaient les Bleus qui s’en sortaient le mieux et Veselin Vujovic, après avoir tout essayé, sortait sa dernière arme en magasin : Le jeu en supériorité… Mais même ça ne va rien changer ! La défense et un Vincent Gérard qui finissait le match en apothéose empêchaient tout retour des adversaires des Bleus et plus rien ne pouvait empêcher la France de décrocher son ticket pour la finale de dimanche. Pour les Slovènes, ce sera comme en Espagne, un match pour éviter la pire place du dernier carré, celle appelé vulgairement « la place du c… ».
Les Bleus auront, eux, encore une fois rendez-vous avec l’histoire et une 6° étoile à broder sur leur maillot. Pour savoir face à qui tout cela se jouera, on attendra demain soir et la seconde demi-finale entre la Croatie et la Norvège.
A Paris, Accorhotels Arena
Le jeudi 26 janvier 2017 à 21h00
France - Slovénie : 31 - 25 (Mi-temps : 15-12)
15 500 spectateurs
Arbitres : MM GEIPEL Lars et HELBIG Marcus(Allemagne)
Evolution du score : 3-1 5°, 6-2 10°, 7-5 15°, 9-6 20°, 13-8 25°, 15-12 MT - 19-15 35°, 21-17 40°, 25-20 45°, 27-21 50°, 29-24 55°, 31-25 FT.
La zone mixte... tout sourires côté Français (réactions recueillies par Yves Michel)
Timothey N’Guessan (arrière gauche de l’EDF) : « Je suis super content ce soir, c’était encore magique comme à Nantes, à Lille et maintenant Paris. Mais bon, il y a encore une finale à gagner, la dernière qu’on a jouée (aux J.O), on l’a perdu, là on est chez nous donc on veut vraiment gagner ce match. On sera très concentrés pour y parvenir. Concernant l’adversaire (Norvège ou Croatie) ? Sincèrement, peu importe. Depuis le début, on ne calcule pas et pour l’instant, cela marche bien donc on verra…»
Michaël Guigou (ailier gauche de l’EDF) : « C’est une finale qu’on a envie d’aller gagner… bien-sûr que ce sera un avantage peut-être de jouer en France, en tout cas, on aura une très grosse envie d’aller la chercher. »
Valentin Porte (ailier/arrière droit de l’EDF): « On met de côté ce match qui a été abouti, qui a été très sérieux pour de suite se plonger dans cette finale que tout le monde va attendre. On connaîtra notre adversaire demain (vendredi) soir, on préparera ce match en conséquences, comme on l’a fait jusque-là à 200% avec sérieux. On a savouré la demie, ça y est, on s’est fait plaisir… on a fait plaisir au public, il n’y a aucun souci à ce niveau. Là, une fois que je serai dans le vestiaire, je serai tourné vers cette finale, car depuis les Jeux, même si on joue bien, je sais qu’en un match, on est capable de s’écrouler, donc on va bien la préparer pour ne pas commettre les mêmes erreurs que cet été. »
Nédim Rémili (arrière droit de l’EDF - notre photo) très sollicité en zone mixte
Se qualifier pour une finale, dans une telle ambiance, c’est gratifiant ?
J’ai l’impression de me répéter mais au niveau de l’ambiance, c’est toujours aussi gros, toujours aussi important et c’est toujours aussi extraordinaire, on apprécie ces moments-là et on espère les revivre dimanche avec plus d’intensité.
D’où viennent ces traces bleu-blanc-rouge sur tes joues
Ce sont les bises de ma mère. Ce soir, , il y avait toute ma famille, et vous le savez, elle est très grande (rires) et j’ai eu la chance de pouvoir tous les inviter, j’espère pouvoir faire la même chose, dimanche. Même si je sais qu’ils me suivent depuis le début de la compétition, cela me fait chaud au cœur de les savoir très près de moi.
Il te faut toujours un petit tir raté pour te rôder…
C’est vous qui le dites ou alors ce sont les stats… A moi de m’appliquer car pour la finale, si je dois entrer en jeu, il ne va pas falloir penser au rodage mais être prêt immédiatement.
Le Diaporama du match par Céline Dély
Le résumé vidéo du match