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Mondial : Et maintenant, où peut aller le Handball français ?

France

dimanche 29 janvier 2017 - © François Dasriaux

 4 min 12 de lecture

Comme habituellement, le matin de la finale, la grand-messe de la conférence de presse de clôture du Mondial s’est déroulée avec sa litanie de satisfécits qui sont nombreux pour l’édition 2017. Mais, au-delà d’une vraie réussite aussi bien organisationnelle que populaire, la question qui brule les lèvres est : Que faire de tout cela ?

En chiffres, que dire de ces 18 jours de compétition ? 540 000 spectateurs sur les 84 matches (la finale étant complète depuis bien longtemps, ce chiffre restera tel que) avec donc une moyenne de 6 500 spectateurs par match, un record qui sera compliqué à battre surtout pour les matches qui ne concernaient pas la France. Une équipe de professionnels et de bénévoles qui ont réussi à répondre quasiment en temps réel aux problèmes posés par un tel barnum et un éclairage médiatique, que ce soit à la télévision, même si les matches de la France n’ont été diffusé en clair qu’à partir des quarts, où sur les réseaux sociaux, ce qui était un vrai objectif de développement. De ce côté-là des choses, on peut dire, même si beaucoup pourront avancer : le prix des places, les billets à l’unité par match, la couverture quasi exclusive d’une chaîne à péage. A chaque argument un contre argument tout aussi solide peut faire face.

Même si BeIn Sports est payante, elle reste d’un tarif abordable, moins de 15 euro pour suivre TOUS les matches du Mondial et ce avec une vraie qualité de diffusion. Le prix reste, dans notre économie de marché, celui que les gens sont prêts à payer, et le taux de remplissage peut balayer ce reproche. L’unicité des billets était voulue et assumée par l’organisation, le spectacle des sièges vides dans les matches de 14H00 ou 16H00 étant un peu trop récurrent dans les précédentes éditions. Les gens achetaient un match en toute connaissance de cause et clairement, voir un Japon Brésil à Nantes devant 8 326 spectateurs, répond là aussi à ce possible reproche.

Maintenant que faire de tout cela ? Si la FFHB avance déjà vers l’Euro 2018 féminin. Si la LNH peut et doit tirer les marrons du feu en tant qu’affluence dans les salles. Et si les nouveaux sponsors peuvent devenir une manne récurrente pour les clubs et la FFHB. Tout en bas, dans les tous petits clubs, beaucoup de questions se posent et les réponses sont parfois inquiétantes voire angoissantes. Petit tour d’horizon avec Joël Delplanque, président de la FFHB et du comité d’organisation de ce Mondial.

Joël, quels sont les objectifs de développement du Handball après ce Mondial ?
Clairement, on a plusieurs axes là-dessus ! D’abord atteindre le plus rapidement possible les 600 000 licenciés et j’espère que la réussite de ce Mondial va provoquer un afflux de jeunes dans les clubs. La prochaine ouverture de la maison du Handball sera elle aussi un événement et la mise à disposition d’un outil exceptionnel pour le monde du handball. Les retombées médiatiques et marketing sont à pérenniser... bref, les choses ont réellement bougé pendant ce Mondial, il faut maintenant capitaliser sur tout cela.

Mais que dire des problèmes que rencontrent les petits clubs dans la pratique compétitive, notamment des 12 – 17 ans ? C’est un vrai casse-tête pour eux !
On sait que ces générations sont en souffrance à ce niveau. A nous de leur proposer des solutions alternatives qui les séduisent pour les faire revenir chez nous. Le 4x4 que l’on va développer doit être une réponse. On ne sait pas encore si cela se fera sous forme de compétition ou de pratique alternative, mais c’est un vrai axe de travail pour la FFHB dans les années à venir. La création de deux équipes nationales de Beach est aussi un outil pour amener les adolescents à s’intéresser au handball.

Ne faut-il pas aussi reconquérir une belle place dans le sport scolaire ?
Bien évidemment, et ce Mondial a été l’occasion de resserrer les liens avec le sport scolaire. Plusieurs manifestations ont été faites dans ce sens sur ce Mondial et cela nous a rapproché des décideurs dans le domaine. A nous de continuer intelligemment le travail pour que cela porte vraiment ses fruits.

Reste un gros problème, que là, le handball français subit de plein fouet : la création des grandes régions. Comme pour les jeunes, c’est un gros souci pour les petits clubs avec une explosion prévisible des coûts. Comment faire pour gérer cela ?
Depuis le début de la mise en place des grandes régions et encore plus pendant ce Mondial, les nouvelles équipes dirigeantes de ces grandes régions n’arrêtent pas de nous dire qu’elles nous aiment. Il faut que cela se répercute dans la gestion des grandes ligues. Sans un vrai partenariat avec eux, nous serons bien évidemment en difficulté au niveau des petits clubs. Mais aussi il faut vraiment que le monde des ligues prenne le temps de faire une transition intelligente. A nous de les aider, aux grandes régions de les accompagner.

Mondial : Et maintenant, où peut aller le Handball français ? 

France

dimanche 29 janvier 2017 - © François Dasriaux

 4 min 12 de lecture

Comme habituellement, le matin de la finale, la grand-messe de la conférence de presse de clôture du Mondial s’est déroulée avec sa litanie de satisfécits qui sont nombreux pour l’édition 2017. Mais, au-delà d’une vraie réussite aussi bien organisationnelle que populaire, la question qui brule les lèvres est : Que faire de tout cela ?

En chiffres, que dire de ces 18 jours de compétition ? 540 000 spectateurs sur les 84 matches (la finale étant complète depuis bien longtemps, ce chiffre restera tel que) avec donc une moyenne de 6 500 spectateurs par match, un record qui sera compliqué à battre surtout pour les matches qui ne concernaient pas la France. Une équipe de professionnels et de bénévoles qui ont réussi à répondre quasiment en temps réel aux problèmes posés par un tel barnum et un éclairage médiatique, que ce soit à la télévision, même si les matches de la France n’ont été diffusé en clair qu’à partir des quarts, où sur les réseaux sociaux, ce qui était un vrai objectif de développement. De ce côté-là des choses, on peut dire, même si beaucoup pourront avancer : le prix des places, les billets à l’unité par match, la couverture quasi exclusive d’une chaîne à péage. A chaque argument un contre argument tout aussi solide peut faire face.

Même si BeIn Sports est payante, elle reste d’un tarif abordable, moins de 15 euro pour suivre TOUS les matches du Mondial et ce avec une vraie qualité de diffusion. Le prix reste, dans notre économie de marché, celui que les gens sont prêts à payer, et le taux de remplissage peut balayer ce reproche. L’unicité des billets était voulue et assumée par l’organisation, le spectacle des sièges vides dans les matches de 14H00 ou 16H00 étant un peu trop récurrent dans les précédentes éditions. Les gens achetaient un match en toute connaissance de cause et clairement, voir un Japon Brésil à Nantes devant 8 326 spectateurs, répond là aussi à ce possible reproche.

Maintenant que faire de tout cela ? Si la FFHB avance déjà vers l’Euro 2018 féminin. Si la LNH peut et doit tirer les marrons du feu en tant qu’affluence dans les salles. Et si les nouveaux sponsors peuvent devenir une manne récurrente pour les clubs et la FFHB. Tout en bas, dans les tous petits clubs, beaucoup de questions se posent et les réponses sont parfois inquiétantes voire angoissantes. Petit tour d’horizon avec Joël Delplanque, président de la FFHB et du comité d’organisation de ce Mondial.

Joël, quels sont les objectifs de développement du Handball après ce Mondial ?
Clairement, on a plusieurs axes là-dessus ! D’abord atteindre le plus rapidement possible les 600 000 licenciés et j’espère que la réussite de ce Mondial va provoquer un afflux de jeunes dans les clubs. La prochaine ouverture de la maison du Handball sera elle aussi un événement et la mise à disposition d’un outil exceptionnel pour le monde du handball. Les retombées médiatiques et marketing sont à pérenniser... bref, les choses ont réellement bougé pendant ce Mondial, il faut maintenant capitaliser sur tout cela.

Mais que dire des problèmes que rencontrent les petits clubs dans la pratique compétitive, notamment des 12 – 17 ans ? C’est un vrai casse-tête pour eux !
On sait que ces générations sont en souffrance à ce niveau. A nous de leur proposer des solutions alternatives qui les séduisent pour les faire revenir chez nous. Le 4x4 que l’on va développer doit être une réponse. On ne sait pas encore si cela se fera sous forme de compétition ou de pratique alternative, mais c’est un vrai axe de travail pour la FFHB dans les années à venir. La création de deux équipes nationales de Beach est aussi un outil pour amener les adolescents à s’intéresser au handball.

Ne faut-il pas aussi reconquérir une belle place dans le sport scolaire ?
Bien évidemment, et ce Mondial a été l’occasion de resserrer les liens avec le sport scolaire. Plusieurs manifestations ont été faites dans ce sens sur ce Mondial et cela nous a rapproché des décideurs dans le domaine. A nous de continuer intelligemment le travail pour que cela porte vraiment ses fruits.

Reste un gros problème, que là, le handball français subit de plein fouet : la création des grandes régions. Comme pour les jeunes, c’est un gros souci pour les petits clubs avec une explosion prévisible des coûts. Comment faire pour gérer cela ?
Depuis le début de la mise en place des grandes régions et encore plus pendant ce Mondial, les nouvelles équipes dirigeantes de ces grandes régions n’arrêtent pas de nous dire qu’elles nous aiment. Il faut que cela se répercute dans la gestion des grandes ligues. Sans un vrai partenariat avec eux, nous serons bien évidemment en difficulté au niveau des petits clubs. Mais aussi il faut vraiment que le monde des ligues prenne le temps de faire une transition intelligente. A nous de les aider, aux grandes régions de les accompagner.

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