Le co-leader du Championnat ne doit qu’à un pénalty arrêté par Marina Rajcic dans les derniers instants de l’emporter à Chambray (27-26) et de rester ainsi devant, accompagné de Brest. Issy-Paris s’est montré costaud à Toulon alors que Fleury et Celles l’ont aussi emporté.
Cela s’est joué à un dernier pénalty. Mouna Chebbah, toujours décisive bien qu’imprécise jusque-là (7/16 avant ça), s’élançait à 7 mètres face à Marina Rajcic, avec dix secondes à jouer et la possibilité d’égaliser, enfin, après avoir refait un handicap de quatre buts (22-26, 54e). Mais la Tunisienne échouait, bloquée par la Monténégrine, qui préservait de très peu le succès de Metz en Touraine (26-27). Un avertissement sans frais pour le leader, avant d’entamer ses trois derniers matchs de Ligue des champions. Et des regrets, forcément, pour le promu chambraisien, car il y avait la place de prendre un point de plus, et les autres résultats ne sont pas vraiment favorables.
Adversaire direct pour la huitième place, Fleury a tremblé contre Dijon, mais s’est imposé dans le final (29-28). Toujours enrouées en attaque, les Loirétaines ont souffert en première période (8-12, 22e) et ne doivent qu’à Julie Foggea (9 arrêts dans la première demi-heure) d’être restées dans la course. La suite fut bien meilleure, avec 18 buts marqués en seconde période et une marque mieux répartie (5 buts pour Baudouin, Le Bihan et Daquin), alors que le banc dijonnais n’apportait aucun but de son côté. Encore devant à un quart d’heure du terme (22-23, 48e), les Bourguignonnes cédaient petit à petit, comme essoufflées (28-25, 57e), et malgré un rapproché dans la dernière minute (29-28 sur le 6e but de Frey), elles s’inclinaient. Ce succès permet à Fleury de récupérer la 8e place qui envoie en play-offs et fait beaucoup de bien au moral après la défaite à Celles-sur-Belle. Pour Dijon, la frustration d’être passé si près devra être effacée lors de la réception de Nice, samedi prochain.
Les Niçoises ne sont pas au mieux elles non plus, et leur beau succès face à Brest n’a pas été suivi d’effets. Depuis, trois défaites de suite, dont la dernière à Celles-sur-Belle, sans y avoir jamais cru (28-20). 6-1 d’entrée pour les Celloises, dans la lignée de leur premier succès de la saison, un écart maintenu jusqu’au repos grâce aux parades de Justine Hicquebrant (8 à la pause, 18 au final à 47%). La suite était totalement maîtrisée par les locales, qui prenaient neuf unités d’avance (21-12) malgré une solide Hatadou Sako en face (15 arrêts à 47%), et se faisaient plaisir puisque toutes les joueuses de champ pouvaient marquer leur but, et plutôt six fois qu’une pour Soukeïna Sagna, meilleure scoreuse celloise (à 6/8). Toujours dernier, Celles se rapproche de son adversaire du soir et peut espérer gratter une place, voire mieux, d’ici la fin de la saison régulière.
Dans la course à la qualification, Toulon a manqué un très joli coup face à Issy-Paris, venu s’imposer dans le Var (31-27) bien que longtemps malmené. Pendant 45 minutes, les Toulonnaises tenaient le bon bout (22-18), avec une bonne défense, des fulgurances de Léa Serdarevic (12 arrêts) et une Sanne Van Olphen qui commençait à trouver la mire (6 buts). A un de plus, Toulon craquait pourtant, coup de mou physique sans doute, alors qu’Issy-Paris trouvait en Doungou Camara le parfait booster. Du gauche comme du droit, l’arrière dynamitait la défense adverse et Lois Abbingh, sur pénalty, se chargeait d’égaliser (23-23, 48e). De l’autre côté, les pénaltys étaient autrement plus vendangés, peu importe la tireuse (un lobe bien moche de Jurisic, ou des tirs arrêtés par Solberg devant Gaudefroy et Vetkova), la gardienne norvégienne faisait très mal aux Sudistes (17 arrêts) et Issy-Paris, avec son jeu de montée de balle orchestré par Stine Oftedal faisait très mal à Toulon : 15 buts marqués en un quart d’heure, de quoi souffler un succès longtemps incertain. « Venir ici n’est jamais simple, soulignait l’entraîneur Arnaud Gandais sur beIN Sports, on savait qu’on ne gagnerait pas de dix buts. On a toujours mis du rythme, on a pu mettre des buts faciles et au moment où c’était un peu dur Silje et Stine ont décidé de mettre un coup d’accélérateur. » Et Toulon reste 7e avant deux matchs cruciaux, à Celles-sur-Belle et face à Chambray.
La victoire isséenne creuse un premier break entre les équipes du Top 4 (Besançon était exempt) et la 5e place. Car Nantes n’a pas existé à Brest, écrasé en première période (17-6), impuissant face à une Cléopatre Darleux de gala (15 arrêts à 71% !). Difficile dans ces conditions de recoller, malgré une seconde période meilleure (25-18, 53e et 29-20 au final). Brest reste leader du Championnat (à égalité avec Metz, qui a un match de moins) tandis que Nantes compte deux points de retard sur le 4e et un match de plus.