Les Chambraisiennes ont ramené de Toulon, un adversaire direct, un précieux succès qui les replace au huitième rang. Dijon s'est arraché pour finir sur un nul à Celles-sur-Belle.
Très bon en 2017 pour s'imposer face à ses adversaires directs dans la course au play-offs, Toulon s'est pris les pieds dans le tapis, vendredi soir. A domicile, les Varoises sont tombées face à Chambray, vainqueur serein (22-27). Et la blessure de Léa Serdarevic à une cheville n'y est pas pour grand-chose, puisque Camille Depuiset (13 arrêts) a bien tenu son rôle et que la défense a globalement été à la hauteur. Le problème est plutôt venu du secteur offensif, où les arrières ont trop loupé (0/5 pour Van Olphen, 6/13 pour Jurisic) face à une grande Oliveira, auteure de 17 arrêts (à 50%) face à ses anciennes partenaires.
Après un quart d'heure équilibré, Chambray s'est ainsi détaché (6-10, 24e) et a toujours conservé cette avance malgré quelques moments de réaction des locales. Alberto, Boutrouille, Chebbah ou De Sousa, toutes membres d'une base arrière plus dense et plus en réussite, répondaient à chaque fois que le suspense pouvait être relancé (17-21, 45e). Chambray se relance après trois défaites face à des gros et remonte à la 8e place.
Dijon retrouve un peu le sourire pendant que Celles sur Belle grimace
Entre Celles sur Belle qui après deux belles victoires avait coincé dans les grandes largeurs face à Toulon et Dijon qui ne gagne plus depuis 5 journées, le choc était placé sous le signe de la fébrilité et la nervosité. Les Deux Sévriennes savaient qu’un échec les enverrait directement en Play Down alors que Dijon, pour éviter de s’y retrouver, devait régir sur le terrain du HBCC.
Alors logiquement, tout cela s’est joué sous haute tension. Et ce genre de match est peu propice aux grandes envolées et aux exploits techniques. Les deux ont fait dans le laborieux et même parfois dans le dispendieux. Cela faisait d’ailleurs pester un peu Vincent Philippart le coach de Celles sur Belle « je ne comprends pas pourquoi les joueuses se sont mises une telle pression. C’est Dijon qui était au pied du mur, pas nous ! Au lieu de cela, jamais, on a su se libérer et jouer sereinement dans ce match ». Clairement, le coach cellois a mis le doigt sur ce qui a coincé. En n’arrivant pas à profiter du gros match encore une fois de sa gardienne Justine Hicquebrant, les Rouges ont loupé le coche en précipitant les choses sur montées de balles et en perdant des balles de façon parfois assez ahurissante. Car défensivement, cela tenait très bien le match ! Dijon était dans le dur, cela se voyait d’entrée. Les arrières hésitaient à prendre leurs responsabilités et quand elles le faisaient, c’était souvent à contretemps du jeu. Et celle dont les errements étaient les plus criards était celle par qui toutes les belles victoires de début de saison passaient. La meneuse Sonja Frey… Sans rythme, perdant ballon sur ballon et en échec total au shoot, rapidement elle va obliger Christophe Maréchal à trouver d’autres solutions pour animer le jeu du CDB. Les Skolkova et Lathoud vont s’y essayer, mais sans trouver la bonne alchimie pour surpasser la défense adverse.
Heureusement, il restait les pertes de balles de Celles et les relations pivot pour alimenter la marque côté Dijon. En face la problématique était un peu la même avec toutefois un peu plus de réussite de loin avec une Maja Son percutante en diable et qui obligeait la défense bourguignonne à monter, créant ainsi des espaces pour les autres. Cela aurait dû suffire pour le HBCC. Menant de 4 buts au milieu du deuxième acte, ayant plusieurs balles de +5, les Belles de Celles avaient tout ce qu’il fallait pour tuer le match. Mais Dijon va faire le dos rond, résister en défense et attendre que les espaces s’ouvrent enfin avec un Celles sur Belle qui ne jouait quasiment plus par peur de perdre ce qu’elles devaient gagner. Dijon va alors grignoter son retard, se lancer dans une opération sauvetage qui allait se terminer par un 7 mètres obtenu sur le gong et transformé par une Audrey Deroin en difficulté dans le jeu mais impeccable dans cet exercice. Dijon sauvait ce qui pouvait l’être dans cette rencontre et retrouvait le sourire. Christophe Maréchal ne cachait pas sa satisfaction après ce nul au gout de victoire « Après nos 5 défaites de rang et avec nos absentes, il fallait que l’on arrive à revenir d’ici avec du positif. C’est fait ! J’espère que ces deux points vont nous décoincer un peu. On joue avec la peur de mal faire, nos arrières ne tentent plus, tout le monde hésite. Ce résultat peut nous aider à retrouver un peu sérénité pour rebondir et accéder au Play Off. Après notre bon début de saison, on est encore dans la course ! » Clairement, si le match a fini par un nul, c’est Dijon qui avait le sourire du vainqueur et Celles sur Belle la mine du perdant… Les joueuses du HBCC l’ont clairement fait savoir après le match, ce nul a un gros gout de défaite pour elles.
Issy-Paris en costaud à Besançon
Il est encore trop tôt pour dire que le Top 3 est verrouillé, mais Issy-Paris a creusé un vrai break avec Besançon, samedi soir. Les deux équipes, qui s'affrontaient en Franche-Comté, ont livré un vrai bon match, dont les Parisiennes sont sorties vainqueurs (34-29). Les Bisontines étaient diminuées par les absences des gauchères Kolczynski et Manaut, mais elles ont opposé une réelle résistance aux Parisiennes. Devant après 20 minutes (13-12), elles ont ensuite connu un passage à vide avec huit buts encaissés avant le repos (17-20). Les efforts de Stine Oftedal (8 buts) et Lois Abbingh (6) permettaient de creuser cet écart (18-24, 35e) mais l'ESBF s'accrochait et Dazet puis Frécon ramenaient leur équipe à deux buts avec encore quatre grosses minutes à jouer (29-31). Des arrêts de Silje Solberg (15 au total) et un triplé de la MVP Oftedal plus tard, Issy-Paris validait son succès. Voilà le club parisien deuxième en attendant le match de Brest face à Metz.
François Dasriaux et Pierre Menjot