A domicile, Nantes se prend les pieds dans le tapis nîmois, Paris augmente son avance au classement, Montpellier et St Raphaël restent dans la course au podium. En bas de tableau, Sélestat accroche enfin un 1er succès, Créteil joue gros ce jeudi en accueillant Dunkerque et en se lançant (peut-être) à corps perdu, non pas à la poursuite du dahu mais de Cesson.
par Yves MICHEL
Si Nantes avait réussi à retarder l'échéance de tomber pour la 1ère fois de la saison à domicile en championnat, la contreperformance enregistrée ce mercredi face à Nîmes arrive à un bien mauvais moment. Déjà, sur le plan comptable, comme Paris n'a pas fait de détails face à Toulouse, ce revers relègue le "H" à trois points du PSG en tête de la LSL. Ensuite, elle intervient à seulement trois jours d'un rendez-vous capital face à ces mêmes parisiens à Coubertin en 8ème de finale de la Ligue des Champions. Un match qu'il faudra arracher car Paris qui a assuré le nul (26-26) ne voudra rien lâcher.
« J’espère que Nantes va gagner un de ses deux matches de la semaine et que ça sera celui de samedi. » Sur Handzone, Franck Maurice ne croyait pas si bien prédire et l'USAM qui avait tout à gagner de sa balade en Loire-Atlantique a déjoué le pronostic et s'est imposé finalement sur un écart assez large à la Trocardière. Depuis le début du championnat, les Nantais avaient gardé leur sol inviolable, seul Ivry était venu faire match nul, un soir d'octobre 2016. Cette victoire, les Gardois l'ont méritée plus que leur adversaire. Ils ont montré leur détermination dès l'entame en prenant le large (1-4 à la 8ème) et en gardant leur avance pendant vingt bonnes minutes. Le "H" avait retrouvé un peu plus de réussite en attaque et surtout était moins perméable en défense, si bien qu'à la pause, les locaux étaient devant (16-14) et on se disait que cela en était fini de l'embellie nîmoise. Surtout qu'à la reprise, Nantes poursuivait sur le même registre (21-18 à la 39ème). Mais l'USAM, contrairement à quelques habitudes coupables, ne va rien lâcher. Va faire déjouer son adversaire qui va cumuler les pertes de balle et montrer les limites de ses rotations. L'arbitrage ne va pas aider et en face, Rezar dans ses cages va racheter sa prestation plutôt transparente de la 1ère période. A la faveur d'un 0-4 en 3 minutes, Nîmes va faire le trou (26-29) et la distance sera maintenue jusqu'au sifflet final (29-33), Théo Derot et Dominik Klein trouvant par deux fois le poteau.
Le diaporama de Nantes - Nîmes par Philippe Padioleau
Pendant ce temps-là ou presque, Paris déroulait et le rouleau compresseur avalait les quelques miettes d'une équipe de Toulouse totalement décomposée. Le Fénix avait en tout et pour tout, fait illusion pendant les vingt 1ères minutes. Sans pour autant passer en tête mais en restant au contact des Parisiens (14-12 à la 25ème). Et puis une fraction de plusieurs secondes, le vent a tourné. Thierry Omeyer qui avait rivalisé avec le portier toulousain Idrissi jusque-là, s'est démarqué et a sorti d'excellents ballons de contre-attaque et la malchance aidant (tir de Gilbert sur le poteau), le Fenix s'est retrouvé largué (20-14) sans même avoir eu les armes pour anticiper le coup. La seconde période ne sera qu'une démonstration, une leçon à la manière de Kiel ou Chambéry, humiliés à Coubertin. « Il fallait gagner, un point c’est tout, martèle Luc Abalo. Aujourd’hui, notre effectif est largement plus étoffé que celui de Toulouse et c’est normal que l’entraîneur demande un peu plus de rigueur et qu’on s’impose par un bon score. Si on n’avait gagné que d’un but, cela aurait été une contreperformance. Pourtant tout n’a pas été parfait. On a perdu beaucoup trop de ballons, peut-être à cause du stress ou d’une certaine fatigue. » C’est plutôt Toulouse qui a évolué en surrégime durant ces trente premières minutes et a donc explosé en plein vol, montrant les limites d’un effectif où personne n’a surnagé, excepté peut-être l’expert en pénaltys (5/5) Ferran Solé ou l’arrière Cyril Morency (photo ci-dessous - 6/11). Paris où Nikola Karabatic faisait son retour (après quelques ennuis gastriques qui l’avaient privé du voyage « européen » à Nantes), a utilisé tout son banc avec un étincelant Mikkel Hansen (11/13) et un non moins brillant Luka Karabatic.
A la fin du match lorsqu’ils ont su que Nantes avait perdu à domicile et sans se concerter, les Parisiens ont tenu quasiment le même discours. Sans euphorie mais avec une certaine retenue et méfiance sur ce qui va suivre. « Entre deux matches de Ligue des Champions, ce sont toujours des moments particuliers, ponctuait Thierry Omeyer. Comme on est concentrés sur ce qu’on fait depuis déjà quelques semaines, c’est toujours intéressant de voir qu’on est toujours sur cette même dynamique. On reprend des points sur Nantes, d’accord mais un championnat c’est long. Le match de samedi est déjà dans un coin de nos têtes, on ne peut pas le nier et c’est toujours mieux de le préparer en réalisant une prestation assez solide comme on l’a fait contre Toulouse pour justement engranger de la confiance. » L’argumentation peut être prise a contrario pour Nantes. Même si, comme le faisait remarquer Nikola Karabatic, « le championnat et la Ligue des Champions, ce sont deux contextes totalement différents. Nantes, on ne s’en occupe pas. On reste concentré sur ce qu’on a à faire. » La question est désormais posée. Alors qu’il va rester sept journées de championnat à disputer et que samedi, le 8ème de finale retour de Ligue des Champions est annoncé, en une semaine, le « H » aura-t-il brûlé deux de ses quatre cartouches (puisque derrière il restera les deux coupes) ?
Montpellier à son rythme mais efficace
Montpellier qui disputera aussi un 8ème de finale retour de Ligue des Champions, dimanche en Pologne face à Kielce avec un avantage de cinq longueurs, devait se méfier de la venue d'Ivry. Les partenaires d'Aymen Toumi (notre photo) ont préféré anticiper toute forme de malentendu. Avec les moindres contraintes que les autres formations tricolores qui courent plusieurs objectifs à la fois et notamment l'Europe. « Tout est compliqué dans ce genre de match, relève Patrice Canayer. Le niveau d'Ivry, leur gabarit, le fait d'avoir perdu au match aller et qu'ils jouent bien au handball. La marge de manœuvre reste très faible, c'est compliqué de se concentrer, de ne pas s'énerver. Tu joues ce match avec en tête que tu as besoin de tout le monde pour finir la saison, il faut ménager certains joueurs. Tu te retournes le cerveau en permanence. Tu es tellement dans la réflexion et le calcul que tu en sors épuisé. On a gagné, c'est important. » Alors lorsqu'on décortique, on va retenir qu'après un départ canon, Montpellier a connu des hauts et des bas et que finalement les imperfections ne sont que des péripéties. Les Héraultais vont avoir jusqu'à 8 longueurs d'avance au moment le plus opportun, à 7 minutes du terme quand les Val-de-Marnais s'étaient faits une raison de ne plus y croire, eux qui en 1ère période avaient résisté sans pour autant basculer dans le monde du positif. Le MHB a maîtrisé totalement son sujet et c'est désormais sur le match à Kielce que le club tout entier est tourné. Il ne s'agit que d'un 8ème de finale mais dimanche soir, il s'agirait bien d'un véritable exploit si le champion d'Europe en titre était éliminé !
St Raphaël avait retenu la leçon
Vainqueurs en Coupe de France à St Raphaël, les Chambériens ont totalement loupé leur début de match et ont traîné ce retard à l’allumage comme un boulet pendant les 45 minutes restantes. Un peu comme face à Paris lors de la 18ème journée, Chambéry a subi la loi d’un Geoffroy Krantz (notre photo) plein d’allant pour son retour sur les terrains, d’un Alexandru Simicu surpuissant, le tout superbement mis en musique par Dani Sarmiento toujours aussi précieux pour ses couleurs. Même si Yann Genty et Julien Meyer vont faire encore une fois des miracles, même si Thibault Minel va lâcher parfaitement son bras, il en manquait encore beaucoup pour contrer un SRVHB en mode revanchard et qui dans l’affaire repousse les Savoyards à 6 points à 6 journées de la fin ! Un vrai gouffre que le CSH ne devrait pas pouvoir combler. Les Varois vont pouvoir se concentrer à 100% sur leur combat pour la 3ème place avec Montpellier et ils ont surtout superbement préparé leur match capital en coupe EHF face à Berlin.
Et en bas, on arrive à s'éclater !Ils ne sont pas allés jusqu'à déboucher le champagne ou un Crémant d'Alsace mais les joueurs de
Sélestat tiennent leur 1ère victoire de la saison ! Maigre consolation pour une équipe qui va redescendre à l'étage inférieur et qui va être, faute de moyens et d'ambitions clairement définies, pillée de ses plus beaux fleurons (Beauregard a déjà quitté le navire, Lenne est en partance pour l'Eldorado, Kosta Savic ne devrait pas faire de vieux os dans le Bas-Rhin, Rudy Seri est très convoité mais comme il lui reste un an à tirer, les dirigeants s'accrochent au peu qui leur reste). Ce mercredi soir donc, Sélestat a confirmé son statut peu élogieux de "bête noire" de
Saran. Les hommes de Christian Gaudin avaient grappillé leur seul point d'avant trêve dans le Loiret, ils bouclent la boucle face aux Loiretains en s'imposant à domicile (3 sur 4). On se satisfait et on sèche ses larmes comme on peut du côté du Centre Sportif Intercommunal. Le défi est désormais d'en gagner une 2ème voire (soyons fous !) une 3ème d'ici la fin de la saison. A Nîmes ? face à Toulouse, à Cesson ou face à Créteil ? Désormais tout est possible.
Le diaporama de Sélestat - Saran par Fabien Jordhery Au vu des autres résultats, l’interprétation est multiple pour le bas de tableau, surtout en l’attente de la rencontre
Créteil-Dunkerque qui aura lieu ce jeudi. Le constat est simple. S’ils vont s’imposer dans le Val-de-Marne, les Nordistes peuvent réaliser une excellente opération. Non seulement en s’éloignant (définitivement ?) de la zone dangereuse mais aussi en ayant la possibilité de rejoindre Ivry à la 8ème place, la différence particulière de 7 buts acquise à l’aller étant au bénéfice des Ivryens. En revanche, un succès des Cristoliens permettraient aux hommes de Christophe Mazel de se raccrocher à cette branche si frêle du maintien. Pour autant, il faudrait qu’ils retrouvent un peu plus de sérénité. Leur dernier succès à domicile remonte au 12 octobre dernier face à Chambéry ! Créteil peut directement bénéficier de la défaite de
Cesson à Aix en revenant à trois points des Bretons. Cela ne serait pas suffisant mais ce serait une avancée à 6 journées du terme.
PAYS AIX UC - CESSON RENNES MHB 34 - 25 (MT: 15-11)
Statistiques du match
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MONTPELLIER HANDBALL - US IVRY 32 - 27 (MT: 17-15)
Statistiques du match
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HBC NANTES - USAM NIMES 29 - 33 (MT: 16-14)
Statistiques du match
Julien Rebichon (Nîmes) a été un des bourreaux de Nantes
PSG HANDBALL - FENIX TOULOUSE 42 - 31 (MT: 16-14)
Statistiques du match
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ST RAPHAEL VHB - CHAMBERY SAVOIE HB 30 - 25 (MT: 17-11)
Statistiques du match
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SELESTAT AHB - USM SARAN HB 30 - 27 (MT: 16-13)
Statistiques du match