Le club bourguignon retrouve les play-offs, huit ans après sa dernière apparition. Face à Metz, la mission s'annonce délicate. Mais Dijon veut en faire le début du renouveau, après des années de galère.
Pour la première fois depuis 2010, Dijon retrouve le goût des play-offs, des mois de mai à rêver plutôt qu'à se ronger les ongles au sujet de son futur. Huitième de la saison régulière, auteur globalement d'un très bon Championnat commencé idéalement (une défaite sur les sept premiers matchs) et terminé en beauté (victoire à Issy-Paris), le CDB se place parmi les grands à nouveau. Et savoure. « C'était l'objectif principal, rappelle Christophe Maréchal, l'entraîneur. On avait fait le choix de laisser partir de nombreuses joueuses, d'avoir un effectif plus limité. Ca s'est joué à pas grand-chose, même si sur la fin cela s'est décanté et qu'on finit avec un peu d'avance sur Fleury et Nice. »
Mais à l'inverse de ces deux adversaires, la mayonnaise a pris à Dijon. Les joueuses d'expérience conservées de la saison passée (Ben Slama, Skolkova, Terzi) ont apporté leur régularité. Le recrutement (Frey, Moreno, Kpodar, Deroin) s'est révélé très bon, à tel point que les deux premières ont été attirées par des grands clubs la saison prochaine (Issy-Paris et Larvik). Et les jeunes déjà aperçues (Houlet, Lathoud, Le Borgne) ont apporté leur écot. Sur le papier, ce collectif a néanmoins peu de chance de rivaliser avec Metz, premier de la saison régulière, sur une double confrontation. « Mais c'est du sport, il y a toujours un petit pourcentage de chance de passer, positive Maréchal. Pour avoir une chance, il faudrait qu'on ait quelques buts d'avance. On n'a pas de pression, on sait qu'on a fait des bons matchs cette saison. J'avais un peu peur du relâchement une fois l'objectif de qualification atteint, mais ce n'est pas le cas. Quand je vois notre deuxième mi-temps face à Metz (gagnée 12-9 pour une défaite 22-26) et notre bon match à Issy, on a plaisir à jouer, on ne lâche pas. »
Dans une ville où une famille vient de gagner 83 millions d'euros à l'Euromillions, on a envie de croire au gros lot. Mais exploit ou pas, Dijon, qui semble rasséréné aussi sur le plan financier, espère poser les bases pour les années à venir. « Le groupe reste stable pour l'an prochain, beaucoup de filles qui ont 22-23 ans ont encore envie de progresser, apprécie l'entraîneur. Sportivement, on est encore en course pour l'Europe, mais on est assez lucides : si les moyens et l'encadrement n'augmentent pas, on ne pourra pas se stabiliser. Et moi je préfère durer que faire un exploit, je préfère être dans les quatre premier dans cinq ans plutôt que d'être champion cette année et de me retrouver en D2 dans deux ans. » Les années de vache maigre, avec des maintiens acquis sportivement à la fin et financièrement dans les arrêts de jeu ont trop marqué le club bourguignon.
Les autres matchs : un Top 4 au complet ?
Qui va bien pouvoir renverser la hiérarchie de la saison régulière ? Metz et Issy-Paris, 1er et 2e, semblent avoir une marge suffisante face à Dijon et Toulon, même si le match aller à l'extérieur s'annonce périlleux pour les deux favoris. Besançon, 4e, sera aussi en difficulté à Nantes, où il a souvent gagné depuis deux ans, mais la donne a changé : les blessures ont chamboulé les équilibres franc-comtois, et même si une nouvelle dynamique semble enclencher, les play-offs ont une vérité parfois différente. Et si la surprise venait finalement de Chambray ? Par deux fois, les Chambraisiennes ont battu Brest cette saison, et il leur faudra au moins un succès pour barrer la route aux Brestoises, dans le dur offensivement depuis quelques semaines.
Le programme
Vendredi, 20h30 : Nantes - Besançon.
Samedi, 20h : Dijon - Metz ; 20h30 : Toulon - Issy-Paris et Chambray - Brest.
Retour les 5-6 mai.