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Mondial Masc U21: Le bronze ne suffira pas à cacher leur amertume

Mondial

dimanche 30 juillet 2017 - © Yves Michel

 34 min 43 de lecture

Touchés mais pas coulés. Profondément meurtris par une élimination la veille en demi-finale et un environnement hostile, les Français ont puisé dans leurs ressources physiques et morales pour battre l'Allemagne (23-22) et décrocher une médaille de bronze qui offre une saveur particulière. Elle marque aussi la fin d'une aventure pour toute une génération en or qui par certains de ses éléments, continuera à nous procurer de superbes sensations et satisfactions. 

Par Yves MICHEL (avec Djaffar Meddour à Alger)

Dans l'atmosphère délétère de la salle Hocine Harcha

Le poing rageur et le regard fixe de Julien Meyer vers ce coin de tribunes où pendant soixante minutes et même au-delà, une poignée de jeunes locaux irresponsables a sifflé, insulté et vociféré sur tout ce qui était français, en dit long sur le climat qui a régné ces derniers jours autour de l’équipe de France. Ne pas faire de généralité ! Certes… Mais pourquoi tant de mépris ? Notamment lors de la demi-finale (samedi) face au Danemark où de bout en bout, les petits Bleus et même leurs supporters ont subi l’ire, les quolibets et même quelques crachats de la part de jeunes algériens qui n’avaient vraisemblablement motivé leur présence dans la salle qu’aux seules fins d’avoir cette attitude aussi puérile qu’irrévérencieuse. Sans parler du plus grave, les sifflets pendant l’hymne français. «Que le public encourage une équipe plutôt qu’une autre, le problème n’est pas là, conçoit le capitaine Lucas Ferrandier. Ce qu’on n’a pas accepté, c’est que systématiquement la Marseillaise soit sifflée et huée. C’est une réelle marque d’irrespect envers notre pays. Je suis sûr que l’immense partie des Algériens n’approuve pas cette attitude. » Même si ce dimanche, les autorités algéroises avaient pris le problème à bras le corps en demandant au personnel de sécurité d’écrémer les entrées et de refuser tout individu qui se présenterait sans pièce d’identité, les Tricolores ont dû braver les mêmes marques d’antipathie. On pensait même que tout serait calmé pendant la remise des récompenses. C’était sans compter sur l’énergie des mêmes énergumènes qui avaient hanté les tribunes jusque-là. « Les sifflets, les huées, ça fait partie de l’environnement d’une compétition donc on n’en tient pas compte et on s’en fout un peu, renchérit Yanis Lenne. C’est ce qui s’est passé hier (samedi) lors de la demie qui nous a blessés. On n’y est pour rien. Un terrain de hand doit être un endroit neutre, il ne doit exister aucun enjeu extra-sportif et encore moins politique. Le sport est fait pour fédérer, pour rapprocher les gens et pas autre chose. On a envie d’oublier ces mauvaises notes surtout que l’organisation a été géniale. » Et c’est une constante qui a accompagné la durée de ce Mondial en Algérie, dans un pays qui respire le handball et qui mériterait de renouer avec la splendeur de son passé.

Ecartés de l’apothéose, les Français avaient un boulot à terminer. Tenter de gratter une médaille de bronze qui rendrait le bilan moins pénible à supporter. Pour cela, il fallait trouver l’énergie, la motivation face à l’Allemagne qui avait été elle-aussi meurtrie en demie… par une équipe d’Espagne, futur lauréate de l’épreuve. Laquelle des deux équipes allaient trouver assez de jus pour se hisser sur le podium ? Les Tricolores vont connaître une entame déplorable. Dépassés dans le rythme imprimé par les Allemands, incapables d’enrayer les rushes du duo Semper-Spohn, prendre en défaut la vigilance du portier Hanemann et surtout soigner la finition. Après dix minutes, la situation était catastrophique (2-6), Yohann Delattre étant contraint de poser son 1er temps mort. C’est à l’envie que les Tricolores vont refaire leur retard par l’intermédiaire d’un Tom Pelayo (peu utilisé jusque-là) investi demi-centre et qui après un temps d’adaptation, sera l’homme de la révolte. Peu avant la pause et juste après (11-12 à la 31ème). Entre temps, Julien Meyer s’était signalé devant une défense qui avait retrouvé le sens de la marche. A tel point que les Allemands vont connaître un passage à vide bien profitable aux Français. Hugo Kamtchop permettait aux siens de prendre pour la 1ère fois les commandes mais rien n'était fait même si derrière, les Allemands allaient encaisser un cinglant 5-0 (18-14 pour la France à la 39ème). Mais les Français retombaient dans leur travers, pâtissaient d’un arbitrage suédois pas très favorable et d’une ambiance toujours aussi austère. Depuis le banc et dans un temps mort, entre deux ou trois consignes tactiques, Yohann Delattre essayait de dédramatiser le contexte « Ne tombez pas dans le panneau, les gars, gardez la tête froide » soufflera l’entraîneur national, inquiet que ses joueurs aient dilapidé en peu de temps leur avance (19-18 à la 44ème).



Julien Meyer sera l’homme de ce dernier quart d’heure. Face au raid de la Mannschaft, le portier chambérien qui la veille avait raté sa demi-finale, va se montrer intraitable dans ses cages et même héroïque sur le dernier ballon allemand, préservant le petit but d’avance que les Bleus avaient cimenté au tableau d’affichage (23-22). « En fait c’était à celui qui aurait le plus envie, avance l'Alsacien. On avait peut-être un peu plus envie qu’eux et surtout une revanche à prendre. Donc on est fier d’avoir fait ce qu’on fait. On s’est tout simplement battu pour des valeurs et ce qui s’est passé (sifflets de la Marseillaise) ne doit jamais arriver. Ces gens-là ne se rendent pas compte qu’ils ont donné une image déplorable d’un pays qui nous a pourtant bien accueillis. » Les Français de cette génération 96-97 grattent donc leur 4ème médaille en quatre compétitions. Deux fois l’or pendant les deux années en France Jeunes et le bronze sur l’Euro et le Mondial Juniors. Alors que ceux de la génération d’après (coachés par Eric Quintin) préparent leur championnat du Monde (qui aura lieu en Géorgie dès le 8 août) et que là aussi, l’espoir de médailles reste intact, le handball masculin français peut être heureux que sa relève réponde présent à l’appel.


A Alger, Salle Omnisport Harcha Hocine - Match pour la 3/4 du Mondial U21
Dimanche 30 juillet
 
France - Allemagne:      23 - 22 (Mi-temps : 10-12)

2 000 Spectateurs
Arbitres : MM Mirza Kurtagic & Mattias Wetterwik (Suède)

Les statistiques de l'équipe de France

Gardiens

perf

7m

utilisation

HARBAOUI Mehdi

 

 

non utilisé

MEYER Julien

16 arrêts /38

1/3

60'

Joueurs de champ

 

 

 

LAGARDE Romain

4/8

 

49'10

KEITA Adama

2/2

 

30'

MOCQUAIS Etienne

1/1

 

30'

BILLANT Florian

 

 

15'

FERRANDIER Lucas

 

 

non utilisé

NYEMBO Gabriel

 

 

non utilisé

MAGUY Vincent

 

 

03'39

PELAYO Tom

6/10

 

29'06

KAMTCHOP Hugo

2/3

 

41'36

PECHMALBEC Dragan

 

 

37'55

LENNE Yanis

3/6

 

44'58

RICHARDSON Melvyn

 

 

non utilisé

MEM Dika

5/7

 

55'47

MINNE Aymeric

0/3

 

17'29


L'Espagne dans la continuité
Au terme d'une rencontre à sensations terminée par une prolongation à suspense, l'Espagne décroche le titre de champion du Monde des moins de 21 ans en battant le Danemark (38-39). Un an après leur titre européen, les joueurs de Isidoro Martinez réalisent en juniors le même parcours que les Français en catégorie jeunes.   


Mondial Masc U21: Le bronze ne suffira pas à cacher leur amertume 

Mondial

dimanche 30 juillet 2017 - © Yves Michel

 34 min 43 de lecture

Touchés mais pas coulés. Profondément meurtris par une élimination la veille en demi-finale et un environnement hostile, les Français ont puisé dans leurs ressources physiques et morales pour battre l'Allemagne (23-22) et décrocher une médaille de bronze qui offre une saveur particulière. Elle marque aussi la fin d'une aventure pour toute une génération en or qui par certains de ses éléments, continuera à nous procurer de superbes sensations et satisfactions. 

Par Yves MICHEL (avec Djaffar Meddour à Alger)

Dans l'atmosphère délétère de la salle Hocine Harcha

Le poing rageur et le regard fixe de Julien Meyer vers ce coin de tribunes où pendant soixante minutes et même au-delà, une poignée de jeunes locaux irresponsables a sifflé, insulté et vociféré sur tout ce qui était français, en dit long sur le climat qui a régné ces derniers jours autour de l’équipe de France. Ne pas faire de généralité ! Certes… Mais pourquoi tant de mépris ? Notamment lors de la demi-finale (samedi) face au Danemark où de bout en bout, les petits Bleus et même leurs supporters ont subi l’ire, les quolibets et même quelques crachats de la part de jeunes algériens qui n’avaient vraisemblablement motivé leur présence dans la salle qu’aux seules fins d’avoir cette attitude aussi puérile qu’irrévérencieuse. Sans parler du plus grave, les sifflets pendant l’hymne français. «Que le public encourage une équipe plutôt qu’une autre, le problème n’est pas là, conçoit le capitaine Lucas Ferrandier. Ce qu’on n’a pas accepté, c’est que systématiquement la Marseillaise soit sifflée et huée. C’est une réelle marque d’irrespect envers notre pays. Je suis sûr que l’immense partie des Algériens n’approuve pas cette attitude. » Même si ce dimanche, les autorités algéroises avaient pris le problème à bras le corps en demandant au personnel de sécurité d’écrémer les entrées et de refuser tout individu qui se présenterait sans pièce d’identité, les Tricolores ont dû braver les mêmes marques d’antipathie. On pensait même que tout serait calmé pendant la remise des récompenses. C’était sans compter sur l’énergie des mêmes énergumènes qui avaient hanté les tribunes jusque-là. « Les sifflets, les huées, ça fait partie de l’environnement d’une compétition donc on n’en tient pas compte et on s’en fout un peu, renchérit Yanis Lenne. C’est ce qui s’est passé hier (samedi) lors de la demie qui nous a blessés. On n’y est pour rien. Un terrain de hand doit être un endroit neutre, il ne doit exister aucun enjeu extra-sportif et encore moins politique. Le sport est fait pour fédérer, pour rapprocher les gens et pas autre chose. On a envie d’oublier ces mauvaises notes surtout que l’organisation a été géniale. » Et c’est une constante qui a accompagné la durée de ce Mondial en Algérie, dans un pays qui respire le handball et qui mériterait de renouer avec la splendeur de son passé.

Ecartés de l’apothéose, les Français avaient un boulot à terminer. Tenter de gratter une médaille de bronze qui rendrait le bilan moins pénible à supporter. Pour cela, il fallait trouver l’énergie, la motivation face à l’Allemagne qui avait été elle-aussi meurtrie en demie… par une équipe d’Espagne, futur lauréate de l’épreuve. Laquelle des deux équipes allaient trouver assez de jus pour se hisser sur le podium ? Les Tricolores vont connaître une entame déplorable. Dépassés dans le rythme imprimé par les Allemands, incapables d’enrayer les rushes du duo Semper-Spohn, prendre en défaut la vigilance du portier Hanemann et surtout soigner la finition. Après dix minutes, la situation était catastrophique (2-6), Yohann Delattre étant contraint de poser son 1er temps mort. C’est à l’envie que les Tricolores vont refaire leur retard par l’intermédiaire d’un Tom Pelayo (peu utilisé jusque-là) investi demi-centre et qui après un temps d’adaptation, sera l’homme de la révolte. Peu avant la pause et juste après (11-12 à la 31ème). Entre temps, Julien Meyer s’était signalé devant une défense qui avait retrouvé le sens de la marche. A tel point que les Allemands vont connaître un passage à vide bien profitable aux Français. Hugo Kamtchop permettait aux siens de prendre pour la 1ère fois les commandes mais rien n'était fait même si derrière, les Allemands allaient encaisser un cinglant 5-0 (18-14 pour la France à la 39ème). Mais les Français retombaient dans leur travers, pâtissaient d’un arbitrage suédois pas très favorable et d’une ambiance toujours aussi austère. Depuis le banc et dans un temps mort, entre deux ou trois consignes tactiques, Yohann Delattre essayait de dédramatiser le contexte « Ne tombez pas dans le panneau, les gars, gardez la tête froide » soufflera l’entraîneur national, inquiet que ses joueurs aient dilapidé en peu de temps leur avance (19-18 à la 44ème).



Julien Meyer sera l’homme de ce dernier quart d’heure. Face au raid de la Mannschaft, le portier chambérien qui la veille avait raté sa demi-finale, va se montrer intraitable dans ses cages et même héroïque sur le dernier ballon allemand, préservant le petit but d’avance que les Bleus avaient cimenté au tableau d’affichage (23-22). « En fait c’était à celui qui aurait le plus envie, avance l'Alsacien. On avait peut-être un peu plus envie qu’eux et surtout une revanche à prendre. Donc on est fier d’avoir fait ce qu’on fait. On s’est tout simplement battu pour des valeurs et ce qui s’est passé (sifflets de la Marseillaise) ne doit jamais arriver. Ces gens-là ne se rendent pas compte qu’ils ont donné une image déplorable d’un pays qui nous a pourtant bien accueillis. » Les Français de cette génération 96-97 grattent donc leur 4ème médaille en quatre compétitions. Deux fois l’or pendant les deux années en France Jeunes et le bronze sur l’Euro et le Mondial Juniors. Alors que ceux de la génération d’après (coachés par Eric Quintin) préparent leur championnat du Monde (qui aura lieu en Géorgie dès le 8 août) et que là aussi, l’espoir de médailles reste intact, le handball masculin français peut être heureux que sa relève réponde présent à l’appel.


A Alger, Salle Omnisport Harcha Hocine - Match pour la 3/4 du Mondial U21
Dimanche 30 juillet
 
France - Allemagne:      23 - 22 (Mi-temps : 10-12)

2 000 Spectateurs
Arbitres : MM Mirza Kurtagic & Mattias Wetterwik (Suède)

Les statistiques de l'équipe de France

Gardiens

perf

7m

utilisation

HARBAOUI Mehdi

 

 

non utilisé

MEYER Julien

16 arrêts /38

1/3

60'

Joueurs de champ

 

 

 

LAGARDE Romain

4/8

 

49'10

KEITA Adama

2/2

 

30'

MOCQUAIS Etienne

1/1

 

30'

BILLANT Florian

 

 

15'

FERRANDIER Lucas

 

 

non utilisé

NYEMBO Gabriel

 

 

non utilisé

MAGUY Vincent

 

 

03'39

PELAYO Tom

6/10

 

29'06

KAMTCHOP Hugo

2/3

 

41'36

PECHMALBEC Dragan

 

 

37'55

LENNE Yanis

3/6

 

44'58

RICHARDSON Melvyn

 

 

non utilisé

MEM Dika

5/7

 

55'47

MINNE Aymeric

0/3

 

17'29


L'Espagne dans la continuité
Au terme d'une rencontre à sensations terminée par une prolongation à suspense, l'Espagne décroche le titre de champion du Monde des moins de 21 ans en battant le Danemark (38-39). Un an après leur titre européen, les joueurs de Isidoro Martinez réalisent en juniors le même parcours que les Français en catégorie jeunes.   


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