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Le titre européen, Charlotte Kieffer ne l'a pas vu venir

Euro

lundi 7 août 2017 - © Laurent Hoppe

 4 min 13 de lecture

La néo-Messine, meilleure défenseure de l'Euro juniors, décortique le premier sacre continental des Françaises, conquis aux dépens de la Russie (31-26).

Le champagne a coulé dans le hall arrivées de Roissy, tôt ce lundi matin. Les dix-sept championnes d'Europe et leur encadrement n'ont pas pris qu'un petit bain de foule, à leur retour de Slovénie. Charlotte Kieffer était assurément l'une des héroïnes les plus attendues. Famille, ami(e)s, coéquipières, jusqu'à Aurélien Durrafourg, son désormais ex-entraîneur à Achenheim, se sont déplacés pour fêter la défenseure exclusive de la sélection juniors. « On ne s'y attendait pas », avoue l'une des architectes majeures d'un chef d'oeuvre collectif inattendu. Qui, toutefois, ne sort pas complètement de nulle part. Entre rires et voix parfois chevrotante, la numéro 9 des Bleuettes explique pourquoi.

Etre championne d'Europe à 19 ans, Charlotte, qu'est-ce que ça fait ?
Plaisir, déjà. Ca n'était jamais arrivé avant. On est heureuses de l'avoir fait avec cette équipe. Ca fait longtemps qu'on se connaît, qu'on évolue ensemble. Du coup, on a des affinités sur plein de choses. Les années précédentes, on finissait toujours cinquièmes, sixièmes. Finir premières, ça fait du bien ! Ca donne encore plus envie de montrer que le hand féminin prend la relève.

Un mot, pour résumer les deux semaines que vous venez de vivre à Celje ?
Impressionnant. On a quand même fait beaucoup d'entraînements. Au fur et à mesure de la compétition, ils ont payé. Plus on avançait dans nos matches, plus on devenait fortes. C'était ce qu'on recherchait.

En toute sincérité, aviez-vous vu venir cette apothéose ?
Pas du tout ! Aux deux premiers tours, on jouait plutôt match par match. On ne regardait pas vraiment plus loin. On prenait le temps d'analyser les matches, les joueuses de chaque équipe, leurs points forts et leurs points faibles. on se fixait comme objectif d'avancer. Ca nous a aidé dans la compétition. Contre la Hongrie (demi-finale, gagnée 31-26), on a joué le match alors qu'elles pensaient peut-être passer, en tant que favorites. On leur a montré que ça se passerait autrement...

Rétrospectivement, le plus compliqué a-t-il été de démarrer cet Euro (à la mi-temps de son premier match, la France était menée 10-12 par la Serbie, battue au final 26-21) ?
On n'était pas mal préparées, mais stressées d'entrer dans la compétition. On a peut-être mal géré l'attaque ou la défense par rapport à ça. On s'est fait peur, mais il faut passer par ces moments-là pour se rendre compte qu'un championnat d'Europe est serré. Que toutes les équipes sont fortes, à prendre au sérieux. Ce premier match a été un mal pour un bien. Aux autres matches, on s'y est mis tout de suite.

En particulier face aux championnes du monde russes, en finale...
Depuis l'année dernière, on sait que la Russie est une nation forte. Elle a de bonnes arrières, on n'a pas pu arrêter tous les tirs de loin. Comme disait Eric (Baradat, le sélectionneur), il faut être toujours calme, savoir garder la maîtrise même si on doute. On a su plus la garder qu'elles à un moment donné, pour les faire douter, réussir à gagner. Il y a un an (défaite en quart de finale du Mondial), on n'était pas aussi concentrées et déterminées.

Vous avez été désignée meilleure défenseure du tournoi, dimanche. La distinction individuelle ajoute-t-elle du bonheur au bonheur ?
Je suis largement plus heureuse d'avoir eu le titre avec mes coéquipières. Mais ça fait toujours plaisir de savoir qu'on a aidé son équipe en jouant son rôle.

Est-ce en toisant les attaquantes adverses que vous êtes le plus à l'aise ?
Oui. C'était mon rôle en club. A Achenheim, j'avais l'habitude de défendre en poste 3. Avec l'équipe de France, on a une autre technique de défense, mais ce sont aussi les postes 3 qui sortent. Avec Déborah Lassource, on a pris notre rôle très à cœur. On essayait de guider l'équipe pour récupérer un maximum de ballons et que les filles puissent les monter en accélérant.

Ces compétences, vous ne les exercerez plus en Alsace à la rentrée, mais à Metz... Pourquoi rejoindre le champion de France et son centre de formation ?
Même si l'ATH est un très bon club formateur, je voulais aller dans un centre de formation pour voir autre chose, jusqu'où je peux aller, que ce soit en défense ou en attaque. J'espère apprendre à Metz, notamment en défense. Yacine (Messaoudi, entraîneur de la réserve mosellane en N1) m'a prise pour ça. Ca fait un pincement au cœur de partir de chez soi. Aller à Metz, c'est un pas en avant, un nouveau défi.

Revenons aux Bleuettes, pour conclure. Ce titre ouvre-t-il de nouvelles perspectives en vue du Mondial juniors 2018, ultime échéance de votre génération 98-99 ?
Il ne faut pas se précipiter, se dire qu'avec une médaille d'or, tout va maintenant nous arriver dans les mains. Il faudra faire comme cette année : prendre match par match, ne pas revenir en arrière, continuer à progresser.

Le titre européen, Charlotte Kieffer ne l'a pas vu venir 

Euro

lundi 7 août 2017 - © Laurent Hoppe

 4 min 13 de lecture

La néo-Messine, meilleure défenseure de l'Euro juniors, décortique le premier sacre continental des Françaises, conquis aux dépens de la Russie (31-26).

Le champagne a coulé dans le hall arrivées de Roissy, tôt ce lundi matin. Les dix-sept championnes d'Europe et leur encadrement n'ont pas pris qu'un petit bain de foule, à leur retour de Slovénie. Charlotte Kieffer était assurément l'une des héroïnes les plus attendues. Famille, ami(e)s, coéquipières, jusqu'à Aurélien Durrafourg, son désormais ex-entraîneur à Achenheim, se sont déplacés pour fêter la défenseure exclusive de la sélection juniors. « On ne s'y attendait pas », avoue l'une des architectes majeures d'un chef d'oeuvre collectif inattendu. Qui, toutefois, ne sort pas complètement de nulle part. Entre rires et voix parfois chevrotante, la numéro 9 des Bleuettes explique pourquoi.

Etre championne d'Europe à 19 ans, Charlotte, qu'est-ce que ça fait ?
Plaisir, déjà. Ca n'était jamais arrivé avant. On est heureuses de l'avoir fait avec cette équipe. Ca fait longtemps qu'on se connaît, qu'on évolue ensemble. Du coup, on a des affinités sur plein de choses. Les années précédentes, on finissait toujours cinquièmes, sixièmes. Finir premières, ça fait du bien ! Ca donne encore plus envie de montrer que le hand féminin prend la relève.

Un mot, pour résumer les deux semaines que vous venez de vivre à Celje ?
Impressionnant. On a quand même fait beaucoup d'entraînements. Au fur et à mesure de la compétition, ils ont payé. Plus on avançait dans nos matches, plus on devenait fortes. C'était ce qu'on recherchait.

En toute sincérité, aviez-vous vu venir cette apothéose ?
Pas du tout ! Aux deux premiers tours, on jouait plutôt match par match. On ne regardait pas vraiment plus loin. On prenait le temps d'analyser les matches, les joueuses de chaque équipe, leurs points forts et leurs points faibles. on se fixait comme objectif d'avancer. Ca nous a aidé dans la compétition. Contre la Hongrie (demi-finale, gagnée 31-26), on a joué le match alors qu'elles pensaient peut-être passer, en tant que favorites. On leur a montré que ça se passerait autrement...

Rétrospectivement, le plus compliqué a-t-il été de démarrer cet Euro (à la mi-temps de son premier match, la France était menée 10-12 par la Serbie, battue au final 26-21) ?
On n'était pas mal préparées, mais stressées d'entrer dans la compétition. On a peut-être mal géré l'attaque ou la défense par rapport à ça. On s'est fait peur, mais il faut passer par ces moments-là pour se rendre compte qu'un championnat d'Europe est serré. Que toutes les équipes sont fortes, à prendre au sérieux. Ce premier match a été un mal pour un bien. Aux autres matches, on s'y est mis tout de suite.

En particulier face aux championnes du monde russes, en finale...
Depuis l'année dernière, on sait que la Russie est une nation forte. Elle a de bonnes arrières, on n'a pas pu arrêter tous les tirs de loin. Comme disait Eric (Baradat, le sélectionneur), il faut être toujours calme, savoir garder la maîtrise même si on doute. On a su plus la garder qu'elles à un moment donné, pour les faire douter, réussir à gagner. Il y a un an (défaite en quart de finale du Mondial), on n'était pas aussi concentrées et déterminées.

Vous avez été désignée meilleure défenseure du tournoi, dimanche. La distinction individuelle ajoute-t-elle du bonheur au bonheur ?
Je suis largement plus heureuse d'avoir eu le titre avec mes coéquipières. Mais ça fait toujours plaisir de savoir qu'on a aidé son équipe en jouant son rôle.

Est-ce en toisant les attaquantes adverses que vous êtes le plus à l'aise ?
Oui. C'était mon rôle en club. A Achenheim, j'avais l'habitude de défendre en poste 3. Avec l'équipe de France, on a une autre technique de défense, mais ce sont aussi les postes 3 qui sortent. Avec Déborah Lassource, on a pris notre rôle très à cœur. On essayait de guider l'équipe pour récupérer un maximum de ballons et que les filles puissent les monter en accélérant.

Ces compétences, vous ne les exercerez plus en Alsace à la rentrée, mais à Metz... Pourquoi rejoindre le champion de France et son centre de formation ?
Même si l'ATH est un très bon club formateur, je voulais aller dans un centre de formation pour voir autre chose, jusqu'où je peux aller, que ce soit en défense ou en attaque. J'espère apprendre à Metz, notamment en défense. Yacine (Messaoudi, entraîneur de la réserve mosellane en N1) m'a prise pour ça. Ca fait un pincement au cœur de partir de chez soi. Aller à Metz, c'est un pas en avant, un nouveau défi.

Revenons aux Bleuettes, pour conclure. Ce titre ouvre-t-il de nouvelles perspectives en vue du Mondial juniors 2018, ultime échéance de votre génération 98-99 ?
Il ne faut pas se précipiter, se dire qu'avec une médaille d'or, tout va maintenant nous arriver dans les mains. Il faudra faire comme cette année : prendre match par match, ne pas revenir en arrière, continuer à progresser.

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