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Mondial masc U19: Noah Gaudin "Ce sera à la vie, à la mort"

Mondial

vendredi 18 août 2017 - © Yves Michel

 6 min 57 de lecture

France-Danemark est devenu un classique du genre en handball. Battus en phase de poule, les Nordiques se sont relevés dans les moments cruciaux. En finale des Jeux de Rio pour les A, en demie du Mondial il y a 3 semaines pour les Juniors. La génération des 98-99 veut éviter d'être la 3ème victime consécutive mais les Français à l'image de Noah Gaudin et Edouard Kempf ne s'attendent pas à une partie de plaisir. 

par Yves MICHEL


L’exercice est d’autant plus difficile qu’il a été plusieurs fois éprouvé. Comment déborder une équipe que vous avez défaite cinq jours auparavant et qui plus est, a retrouvé des vertus dès l'amorce des 8èmes ? Pour aller dans ce sens, deux exemples sont récents et face au même adversaire. Août 2016, finale des Jeux de Rio, les A qui s’étaient imposés face au Danemark, s’inclinent six jours plus tard en finale. Même cas de figure il y a trois semaines au Mondial des moins de 21 en Algérie mais cette fois en demi-finale. 1er succès en phase de groupe et revers ensuite. « C’est plus dans les têtes que ça se passe car les équipes sont identiques et en si peu de temps, à part quelques détails, le jeu n’a pas changé, est convaincu Claus Hansen, le technicien danois.» Les Français préparent cette rencontre, conscients que la tâche qui leur incombe ne sera pas une formalité, que les cartes ont été rebattues et qu’il faut faire abstraction de tout ce qui a pu se dérouler avant. « On sait que ce n’est pas évident de jouer deux fois contre la même équipe en si peu de temps, valide Noah Gaudin. Ils vont revenir avec beaucoup plus d’envie, plus de motivation, surtout sur un match couperet. La seule solution pour nous, c’est d’être prêts au combat et qu’on soigne tous les détails. Sinon, on peut tomber dans le piège et perdre ce match. En tout cas, ce sera à la vie, à la mort. » Et le demi-centre de se rappeler que c’est le Danemark qui avait infligé à la France, sa seule défaite pendant l’Euro. Contrairement à l’année passée en Croatie, les Tricolores arrivent en demi-finale du mondial géorgien sans avoir connu le moindre souci (seules quelques petites alertes sur Bos, Benhalima et Richert). Sept succès en autant de rencontres en traversant la compétition sans encombres. « Je pense qu’on a gagné en maturité. Cette année, même quand on n’a pas fait de bons matches, j’ai l’impression qu’on les a maîtrisés. On a su garder la tête froide et pour l’instant cela nous réussit plutôt bien. » Le benjamin de la fratrie Gaudin a du mettre les bouchées doubles pour revenir à un niveau décent. En avril, il se blessait gravement à l’épaule et il lui a fallu trois longs mois pour remonter la pente. « C’est sûr que je cours après le temps pour récupérer. Ma préparation a été écourtée, il faut que je me réhabitue aux enclenchements, que je retrouve toutes mes sensations mais il n’y a pas trop la place pour se poser des questions.» Après deux saisons à Sélestat, Noah rejoindra Pays d’Aix dès la semaine prochaine. Avec la ferme intention de ramener le plus beau des trophées à la maison. « On n’est pas venu ici pour autre chose. » La détermination est aussi l’apanage des grandes équipes.



Edouard Kempf, du rêve à la réalité

Deuxième meilleur réalisateur des Bleus (34 buts dont 4 pénaltys à surtout 83% de réussite) derrière Kyllian Villeminot (45 buts dont 12 pén.), Edouard Kempf figure parmi les tous meilleurs ailiers droits de la compétition. Après le titre de champion d'Europe des moins de 18 et la signature au centre de formation du PSG, l'Alsacien d'origine a connu une saison bien remplie avec notamment une participation au SuperGlobe et en Ligue des Champions aux côtés des Omeyer, Narcisse, Karabatic et autre Hansen. En Géorgie, il poursuit sur une belle lancée. Avec une demi-finale contre le Danemark (ce samedi 20h / 18h en France) à disputer.

Tu es dans cette équipe depuis le début, que penses-tu de son évolution ?
Déjà, je trouve que le groupe vit bien et les quelques joueurs qui nous ont rejoints au cours de cette année, se sont très bien intégrés. On aborde les matches différemment que l’an passé. On se met plus rapidement dedans. En demi et en finale, on était revenus de loin (les Français ont refait un retard de respectivement 9 et 6 buts contre l’Allemagne et la Croatie). On n’a jamais baissé les bras. Mais il ne faut pas se contenter de ça, il faut surtout s'assurer que cela ne se renouvèle plus. Ici, on s’est fixé un principe, celui de n’avoir aucun droit à l’erreur et cela nous a plutôt souri.

A titre personnel, ce que tu vis est quand même inattendu. 
Je suis passé de la N2 avec Sélestat à l’élite avec les stars du PSG. Je ne m’attendais certainement pas à cela, encore moins de disputer la Ligue des Champions (avec à son actif, un but contre Kiel). Je pense que cela m’a fait gagner du temps et que l’année est passée très vite. J’ai bénéficié d’absences sur le poste (Abalo et Kounkoud) et je savais que cela ne durerait pas. Ce n’est pas le même niveau.

En moins de 19, tu partages le poste avec Benjamin Richert et cela se passe plutôt bien…
Oui, on est assez complémentaire. Déjà nos morphologies sont différentes (Edouard mesure 1.78, Benjamin 1.87 pour le même poids) donc on ne joue pas de la même manière. Vu qu’en plus, on tourne pas mal, cela déstabilise l’adversaire et notamment les gardiens.  On n’a pas le même centre de gravité (sourires).

Le Danemark comme la Croatie est monté en puissance au fil de la compétition après des débuts chaotiques.
Avec nous et l’Espagne, on retrouve les 4 meilleures équipes du tournoi. Chacune a ses spécificités, ses atouts, de bons joueurs à tous les postes et c’est difficile d’en dégager une plutôt que l’autre. En demis, on ne peut pas parler de surprise et cela risque d’être serré.

La Géorgie, cela ne peut que vous rappeler de bons souvenirs…
Oui, c’est ici qu’on a remporté ensemble notre 1ère compétition officielle (le FOJE 2015). On veut aller chercher cette médaille d’or tout en sachant que cela ne va pas être facile. Mais il reste deux matches, peut-être les plus importants de notre parcours.  Donc on va tout donner.

Ce sont vos derniers instants dans cette catégorie d’âge. Est-ce important ?
Oui et en plus on est très lié au staff qui nous accompagne depuis deux ans. Chacun a sa personnalité et on les apprécie tous. A leur contact, on a vraiment bien progressé. Pour les remercier de tout le travail accompli, on se doit de bien terminer ce championnat.

Alors qu’il restait à peine cinq minutes à jouer et suite à un choc avec un arrière portugais, Benjamin Richert (photo ci-dessus entre le kiné Sébastien Gautier et le doc Eric Renaud) avait quitté le terrain complètement sonné. Touché à l’œil, il n’était pas revenu parmi ses camarades et avait été immédiatement pris en charge par le staff médical de l’équipe de France. Ce vendredi matin, au lever, il a tout naturellement pu aller aux soins et le coup qu’il a pris n’est apparemment qu’un mauvais souvenir. Il devrait tenir sa place ce samedi face au Danemark.  



D’habitude si enjoué, le groupe espagnol présent en Géorgie s’est longtemps recueilli jeudi soir lorsque la nouvelle des deux attentats en Catalogne est tombée. Particulièrement affectée par ce qui venait de se passer, l’équipe toute entière a fait corps autour de son entraîneur Alberto Suarez qui s’est ensuite exprimé sur le site de la Fédération Espagnole de Handball. « Les garçons sont très affectés par ce qui est arrivé. Il y a beaucoup de Catalans dans notre groupe et l’émotion est très forte. Nous voulons exprimer notre soutien et nos condoléances aux victimes, familles, amis et à la ville toute entière. » Au nom de ses joueurs et de son encadrement, la délégation française a adressé aux jeunes espagnols et à leur staff, un mail de solidarité et d’amitié. A 17h30 (15h30 françaises), également samedi, l’Espagne disputera la 1ère demi-finale du Mondial face à la Croatie.

Mondial masc U19: Noah Gaudin "Ce sera à la vie, à la mort" 

Mondial

vendredi 18 août 2017 - © Yves Michel

 6 min 57 de lecture

France-Danemark est devenu un classique du genre en handball. Battus en phase de poule, les Nordiques se sont relevés dans les moments cruciaux. En finale des Jeux de Rio pour les A, en demie du Mondial il y a 3 semaines pour les Juniors. La génération des 98-99 veut éviter d'être la 3ème victime consécutive mais les Français à l'image de Noah Gaudin et Edouard Kempf ne s'attendent pas à une partie de plaisir. 

par Yves MICHEL


L’exercice est d’autant plus difficile qu’il a été plusieurs fois éprouvé. Comment déborder une équipe que vous avez défaite cinq jours auparavant et qui plus est, a retrouvé des vertus dès l'amorce des 8èmes ? Pour aller dans ce sens, deux exemples sont récents et face au même adversaire. Août 2016, finale des Jeux de Rio, les A qui s’étaient imposés face au Danemark, s’inclinent six jours plus tard en finale. Même cas de figure il y a trois semaines au Mondial des moins de 21 en Algérie mais cette fois en demi-finale. 1er succès en phase de groupe et revers ensuite. « C’est plus dans les têtes que ça se passe car les équipes sont identiques et en si peu de temps, à part quelques détails, le jeu n’a pas changé, est convaincu Claus Hansen, le technicien danois.» Les Français préparent cette rencontre, conscients que la tâche qui leur incombe ne sera pas une formalité, que les cartes ont été rebattues et qu’il faut faire abstraction de tout ce qui a pu se dérouler avant. « On sait que ce n’est pas évident de jouer deux fois contre la même équipe en si peu de temps, valide Noah Gaudin. Ils vont revenir avec beaucoup plus d’envie, plus de motivation, surtout sur un match couperet. La seule solution pour nous, c’est d’être prêts au combat et qu’on soigne tous les détails. Sinon, on peut tomber dans le piège et perdre ce match. En tout cas, ce sera à la vie, à la mort. » Et le demi-centre de se rappeler que c’est le Danemark qui avait infligé à la France, sa seule défaite pendant l’Euro. Contrairement à l’année passée en Croatie, les Tricolores arrivent en demi-finale du mondial géorgien sans avoir connu le moindre souci (seules quelques petites alertes sur Bos, Benhalima et Richert). Sept succès en autant de rencontres en traversant la compétition sans encombres. « Je pense qu’on a gagné en maturité. Cette année, même quand on n’a pas fait de bons matches, j’ai l’impression qu’on les a maîtrisés. On a su garder la tête froide et pour l’instant cela nous réussit plutôt bien. » Le benjamin de la fratrie Gaudin a du mettre les bouchées doubles pour revenir à un niveau décent. En avril, il se blessait gravement à l’épaule et il lui a fallu trois longs mois pour remonter la pente. « C’est sûr que je cours après le temps pour récupérer. Ma préparation a été écourtée, il faut que je me réhabitue aux enclenchements, que je retrouve toutes mes sensations mais il n’y a pas trop la place pour se poser des questions.» Après deux saisons à Sélestat, Noah rejoindra Pays d’Aix dès la semaine prochaine. Avec la ferme intention de ramener le plus beau des trophées à la maison. « On n’est pas venu ici pour autre chose. » La détermination est aussi l’apanage des grandes équipes.



Edouard Kempf, du rêve à la réalité

Deuxième meilleur réalisateur des Bleus (34 buts dont 4 pénaltys à surtout 83% de réussite) derrière Kyllian Villeminot (45 buts dont 12 pén.), Edouard Kempf figure parmi les tous meilleurs ailiers droits de la compétition. Après le titre de champion d'Europe des moins de 18 et la signature au centre de formation du PSG, l'Alsacien d'origine a connu une saison bien remplie avec notamment une participation au SuperGlobe et en Ligue des Champions aux côtés des Omeyer, Narcisse, Karabatic et autre Hansen. En Géorgie, il poursuit sur une belle lancée. Avec une demi-finale contre le Danemark (ce samedi 20h / 18h en France) à disputer.

Tu es dans cette équipe depuis le début, que penses-tu de son évolution ?
Déjà, je trouve que le groupe vit bien et les quelques joueurs qui nous ont rejoints au cours de cette année, se sont très bien intégrés. On aborde les matches différemment que l’an passé. On se met plus rapidement dedans. En demi et en finale, on était revenus de loin (les Français ont refait un retard de respectivement 9 et 6 buts contre l’Allemagne et la Croatie). On n’a jamais baissé les bras. Mais il ne faut pas se contenter de ça, il faut surtout s'assurer que cela ne se renouvèle plus. Ici, on s’est fixé un principe, celui de n’avoir aucun droit à l’erreur et cela nous a plutôt souri.

A titre personnel, ce que tu vis est quand même inattendu. 
Je suis passé de la N2 avec Sélestat à l’élite avec les stars du PSG. Je ne m’attendais certainement pas à cela, encore moins de disputer la Ligue des Champions (avec à son actif, un but contre Kiel). Je pense que cela m’a fait gagner du temps et que l’année est passée très vite. J’ai bénéficié d’absences sur le poste (Abalo et Kounkoud) et je savais que cela ne durerait pas. Ce n’est pas le même niveau.

En moins de 19, tu partages le poste avec Benjamin Richert et cela se passe plutôt bien…
Oui, on est assez complémentaire. Déjà nos morphologies sont différentes (Edouard mesure 1.78, Benjamin 1.87 pour le même poids) donc on ne joue pas de la même manière. Vu qu’en plus, on tourne pas mal, cela déstabilise l’adversaire et notamment les gardiens.  On n’a pas le même centre de gravité (sourires).

Le Danemark comme la Croatie est monté en puissance au fil de la compétition après des débuts chaotiques.
Avec nous et l’Espagne, on retrouve les 4 meilleures équipes du tournoi. Chacune a ses spécificités, ses atouts, de bons joueurs à tous les postes et c’est difficile d’en dégager une plutôt que l’autre. En demis, on ne peut pas parler de surprise et cela risque d’être serré.

La Géorgie, cela ne peut que vous rappeler de bons souvenirs…
Oui, c’est ici qu’on a remporté ensemble notre 1ère compétition officielle (le FOJE 2015). On veut aller chercher cette médaille d’or tout en sachant que cela ne va pas être facile. Mais il reste deux matches, peut-être les plus importants de notre parcours.  Donc on va tout donner.

Ce sont vos derniers instants dans cette catégorie d’âge. Est-ce important ?
Oui et en plus on est très lié au staff qui nous accompagne depuis deux ans. Chacun a sa personnalité et on les apprécie tous. A leur contact, on a vraiment bien progressé. Pour les remercier de tout le travail accompli, on se doit de bien terminer ce championnat.

Alors qu’il restait à peine cinq minutes à jouer et suite à un choc avec un arrière portugais, Benjamin Richert (photo ci-dessus entre le kiné Sébastien Gautier et le doc Eric Renaud) avait quitté le terrain complètement sonné. Touché à l’œil, il n’était pas revenu parmi ses camarades et avait été immédiatement pris en charge par le staff médical de l’équipe de France. Ce vendredi matin, au lever, il a tout naturellement pu aller aux soins et le coup qu’il a pris n’est apparemment qu’un mauvais souvenir. Il devrait tenir sa place ce samedi face au Danemark.  



D’habitude si enjoué, le groupe espagnol présent en Géorgie s’est longtemps recueilli jeudi soir lorsque la nouvelle des deux attentats en Catalogne est tombée. Particulièrement affectée par ce qui venait de se passer, l’équipe toute entière a fait corps autour de son entraîneur Alberto Suarez qui s’est ensuite exprimé sur le site de la Fédération Espagnole de Handball. « Les garçons sont très affectés par ce qui est arrivé. Il y a beaucoup de Catalans dans notre groupe et l’émotion est très forte. Nous voulons exprimer notre soutien et nos condoléances aux victimes, familles, amis et à la ville toute entière. » Au nom de ses joueurs et de son encadrement, la délégation française a adressé aux jeunes espagnols et à leur staff, un mail de solidarité et d’amitié. A 17h30 (15h30 françaises), également samedi, l’Espagne disputera la 1ère demi-finale du Mondial face à la Croatie.

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