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EDF U19: Kyllian Villeminot "C'est aussi la victoire du staff"

Mondial

dimanche 20 août 2017 - © Yves Michel

 9 min 25 de lecture

Treize buts en finale, la distinction de meilleur joueur du Mondial, comme il y a un an à l'Euro, Kyllian Villeminot a terminé la compétition en apothéose. Très sollicité ce dimanche soir, le Montpelliérain a gardé les pieds sur terre. D'un calme olympien, il a répondu à nos questions en remerciant au passage le staff de France Jeunes puisque dans les prochains mois avec ses partenaires de la génération 98-99, il intègrera les Juniors.

par Yves MICHEL


Après la cérémonie des récompenses et une bonne douche salvatrice, les joueurs de l'équipe de France se sont tous rassemblés pour apprécier dans le calme mais avec une certaine bonne humeur, la quinzaine qu'ils venaient de traverser. Pour une grande majorité, cette médaille est la 3ème en or, après leur victoire au Festival Olympique de la Jeunesse Européenne en 2015, à l'Euro l'an passé et donc au Mondial, cette fois-ci. Tous sans exception mesurent le travail accompli. A commencer par le capitaine de cette équipe, Kyllian Villeminot.   

Quel 1er sentiment te traverse l’esprit ?
Tout simplement du bonheur par rapport à ce qu’on vient de faire. On ne s’est pas économisé pendant la préparation et on a vraiment bossé pour en arriver là. Gagner en finale, cela fait un bien fou. C'est une sorte de libération.

On savait que les Espagnols vous attendaient au tournant…
Surtout après huit matches, les organismes commencent à être éprouvés. La fatigue était là. Mais pour une finale, il faut oublier tout ça. On n’a pas été surpris de retrouver face à nous des Espagnols très déterminés.

3ème titre en l’espace de deux ans, est ce qu’on doit parler d’exploit ?
Ce n’est pas arrivé comme ça, en claquant des doigts. Donc je pense qu’on peut qualifier cela d'exploit.

Vous avez été conviés à l’élaboration du projet de jeu. Comment vous les joueurs êtes intervenus ?
En début de stage, on a échangé avec le staff technique. Eric (Quintin) nous a toujours fait partager ses options et quand on le pouvait, on apportait notre ressenti et parfois nos idées. Notamment pendant les séances vidéo où on commence à établir les stratégies offensives et défensives. En fonction des équipes rencontrées.

Quelle médaille est la plus belle ?
(rires) Franchement, je n’ai pas de préférence mais bon, on va dire la dernière. Champion du monde, c’est quand même quelque chose et ça élargit sur un plus grand espace que l’Europe. Elle est aussi particulière car on avait une petite pression après notre victoire à l’Euro. Surtout après 9 matches, c'est deux de plus que l'an passé. Avec une poule compliquée, on s’en sort plutôt bien.

Tu es capitaine de cette équipe. C’est un rôle qui te tient à cœur…
Oui, avant tout, je dois donner l’exemple. Je communique beaucoup avec mes coéquipiers, j’essaie d’être le plus disponible possible et c’est une réelle fierté d’avoir ce rôle dans cette équipe. Je suis capitaine, c’est vrai mais tout le monde pourrait l’être. On est vraiment soudé et chacun dégage de grandes qualités humaines. Je pense que ça s’est vu sur le terrain.

Treize buts en finale du Mondial. Tu es toujours là dans les grandes occasions.
Oui enfin, aujourd’hui je rate certaines choses en 1ère mi-temps et un pénalty en 2ème. Mais bon, je suis assez satisfait, en plus, il y a la victoire au bout.

Ce succès dépasse le cadre des joueurs ?
Bien-sûr, il ne faut pas oublier qu’il y a un encadrement, qu’il est étoffé et qu’il nous a guidés, soutenus, conseillés, du début jusqu’à la fin. Ce Mondial, c’est aussi la victoire du staff. S’il n’était pas là, on ne serait pas deux fois champion. Je pense au technique mais aussi au médical.

Quelles perspectives s’ouvrent à toi désormais ?
Comme j’ai signé quatre ans pro à Montpellier, j’espère prendre du temps de jeu en équipe 1ère et de l’expérience. Et puis avec mes partenaires de la même génération, on va se retrouver en sélection juniors. On va bien voir ce qui va se passer mais on va repartir à la conquête de nouveaux titres.

Tu t’entraînes avec Ludo Fabrégas à Montpellier. Cela fait vraiment envie lorsqu’on voit qu’encore juniors, il a intégré France A ?
Bien-sûr et Ludo est pour moi un modèle. Mais pour en arriver là, il a beaucoup travaillé. Rien n’a été facile pour lui. Je suis vraiment très heureux de ce qui lui arrive et surtout de le côtoyer.

En 2024, vous aurez tous 25-26 ans, certains seront mûrs pour les Jeux de Paris…
(rires)
C’est encore un peu loin et on ne sait pas où et à quel niveau on sera. Mais je ne cacherai pas que c’est un rêve de gosse qui peut prendre forme. Mais pour y arriver, la marche est encore très haute.



Un encadrement sur papier millimétré

Cela fait quatre saisons qu’Eric Quintin est seul aux commandes de France Jeunes… quatre saisons qu’il connait la même réussite en alignant quatre finales (et 4 titres) de rang. Le natif d’Aix en Provence qui a fêté en janvier dernier son demi-siècle, apprécie le chemin parcouru et surtout l’héritage qu’il peut transmettre. « Une de nos priorités, c’est d’avancer avec les joueurs afin d’élever le niveau. Et ce n’est pas si aisé que cela car il y a des moments où ils ne sont pas en pleine bourre, pas toujours plein d’enthousiasme, si tu es en prépa, cela signifie que tu vas avoir moins de vacances et que certains entraînements vont être programmés très tôt le matin. » Le technicien aime les défis et il ne peut s’empêcher de faire partager son credo à tous ceux qui l’entourent. Pascal Bourgeais fait partie de sa garde rapprochée et lorsqu’à l’approche de l’été, le patron des moins de 19 ans l’a convié à l’accompagner en Géorgie, l’entraîneur adjoint n’a pas hésité. « Pendant toute la saison, mon travail de conseiller technique national m’occupe beaucoup (il est rattaché à la DTN en charge de la filière jeune masculine et coordonnateur du Projet de Performance Fédéral) et depuis deux ans, je n’arrive que pour la compétition majeure. La partie la plus agréable du job. Je prends un réel plaisir à être parmi eux. »  Si on devait lui chercher un surnom, on devrait l’appeler « Descartes » tant son rationalisme, sa justesse dans l’analyse sont des atouts. Sur le bord de touche, ordinateur en mains, Pascal Bourgeais est l’homme des statistiques, les yeux alentours d’Eric Quintin, celui qui remarque tous les détails. Jamais une parole plus haute que l’autre, les deux Méditerranéens se comprennent d’un simple regard. « Pascal a réponse à toutes les questions et si ce n’est pas le cas, c’est pour lui hors de propos. Pour moi, il est le complément idéal. » Dans les tribunes, le reste du staff technique est aux aguets. Il y a bien-sûr Daouda Karaboué qui a intégré le groupe voilà trois ans et qui assure la gestion des gardiens. Aux côtés de l’ancien international, Patrick Passemard, responsable du pôle de Bordeaux-Aquitaine et Mirko Perisic entraîneur du pôle espoir de Cesson et spécialiste de la vidéo. « Celui qui apporte le support aux propos, décrit Eric. » Sans oublier le staff médical. Les docteurs Christophe Guégan (présent sur le stage à St Malo) et Eric Renaud (médecin des U19 depuis presque 9 ans) et les kinés, Sébastien Gautier et Julien Kamm. « C’est une chance immense d’avoir un tel staff, insiste Quintin. Notamment en termes de nombre. Notre cellule médicale est incroyable. Les garçons arrivent parfois en meilleure forme à la fin d’un stage qu’au début et ça, c’est le fruit du travail du doc et des kinés. » La revue d’effectif ne serait pas complète sans évoquer Jean-Louis Guichard. Voilà plus de douze ans que ce Catalan bon teint qui est aussi le président du comité des Pyrénées Orientales accompagne les jeunes en équipe de France. Douze ans qu’il essaie de leur transmettre sa passion du rugby mais comme le handball a pris le dessus, le chef de délégation n’insiste pas. Il a débuté au sein de la pouponnière tricolore avec les 90-91 (Porte, Grébille, Mahé, Afgour,…) et depuis, il assiste à l’éclosion des talents. Et il ne s’en cache pas, Ludovic Fabrégas, Banyulenc comme lui, est le symbole de sa fierté. « Jean Louis, c’est l’aspect social du groupe. Celui qui vise à rendre meilleur le quotidien de chacun. » La réussite de l’équipe de France des moins de 19 ans passe par le jeu produit, la qualité de ses joueurs mais aussi par l’encadrement qui la compose. Rien n’a été improvisé.  Tout est sur papier millimétré. On connait le résultat.



Clément Damiani - Nori Benhalima, les jumeaux de la Côte

Ils se sont croisés à Saint Raphaël et ne se sont presque plus jamais quittés. En équipe de France des moins de 19 ans tout d’abord mais aussi depuis la saison dernière à Chambéry. Sur ce Mondial, leur temps de jeu est à peu près identique, leur rendement aussi, tant sur le capital de buts inscrits que sur l’altruisme dont ils ont fait preuve. Ils sont là non pas pour faire souffler leurs partenaires mais pour optimiser les rotations d’Eric Quintin. Clément Damiani s’en est très bien sorti lorsque le côté droit de la base arrière a été affaibli suite à la blessure de Julien Bos face à l’Egypte. Nori Benhalima est un peu le couteau suisse du duo. L’arrière de devoir qui n’hésite pas à mettre le nez dedans et à payer de sa personne. Les Danois, lors de l’ultime match de groupe le lui feront payer. Mais le fils d’un ancien international algérien qui a commencé le hand à 4 ans en région parisienne est taillé dans le roc. « C’est la puissance au service du hand, témoigne Bertrand Pachoud. Il lui manque peut-être un peu de constance dans ses performances. » Clément qui a débuté dans la discipline à 11 ans à Draguignan (Var) est lui, d’apparence plus intraverti, moins démonstratif que son aîné de trois mois et demi mais tout aussi efficace. « Clem’, c’est l’artiste, le chef d’orchestre, décrit l’entraîneur chambérien. Il a une multitude de passes extraordinaires et totalement inédites. Il doit encore progresser dans la rigueur pour faire les meilleurs choix. En tout cas, les deux sont déjà de vrais chambériens, ils ont même pris l’accent des montagnes (rires). » En tout cas, dans leur environnement, aussi bien en club qu’en sélection, ils font l’unanimité. « Les deux sont vraiment des plus quand ils entrent sur le terrain, insiste Laurent Busselier, le patron du centre de formation savoyard. Ils sont plus que des remplaçants, ce sont des 2èmes n°1. Ils se connaissent super bien et utilisent leur polyvalence sur la base arrière. Ils ont du jeu et je le vois au club, leur expérience internationale nous permet quand il y a un peu le feu, de nous amener ce petit plus, cette capacité à prendre les responsabilités en restant assez matures dans la façon de voir le handball. » Clément Damiani et Nori Benhalima symbolisent la richesse du banc tricolore. Cette richesse qui a permis depuis deux ans de relever tous les défis et réaliser le doublé Euro-Mondial.

EDF U19: Kyllian Villeminot "C'est aussi la victoire du staff" 

Mondial

dimanche 20 août 2017 - © Yves Michel

 9 min 25 de lecture

Treize buts en finale, la distinction de meilleur joueur du Mondial, comme il y a un an à l'Euro, Kyllian Villeminot a terminé la compétition en apothéose. Très sollicité ce dimanche soir, le Montpelliérain a gardé les pieds sur terre. D'un calme olympien, il a répondu à nos questions en remerciant au passage le staff de France Jeunes puisque dans les prochains mois avec ses partenaires de la génération 98-99, il intègrera les Juniors.

par Yves MICHEL


Après la cérémonie des récompenses et une bonne douche salvatrice, les joueurs de l'équipe de France se sont tous rassemblés pour apprécier dans le calme mais avec une certaine bonne humeur, la quinzaine qu'ils venaient de traverser. Pour une grande majorité, cette médaille est la 3ème en or, après leur victoire au Festival Olympique de la Jeunesse Européenne en 2015, à l'Euro l'an passé et donc au Mondial, cette fois-ci. Tous sans exception mesurent le travail accompli. A commencer par le capitaine de cette équipe, Kyllian Villeminot.   

Quel 1er sentiment te traverse l’esprit ?
Tout simplement du bonheur par rapport à ce qu’on vient de faire. On ne s’est pas économisé pendant la préparation et on a vraiment bossé pour en arriver là. Gagner en finale, cela fait un bien fou. C'est une sorte de libération.

On savait que les Espagnols vous attendaient au tournant…
Surtout après huit matches, les organismes commencent à être éprouvés. La fatigue était là. Mais pour une finale, il faut oublier tout ça. On n’a pas été surpris de retrouver face à nous des Espagnols très déterminés.

3ème titre en l’espace de deux ans, est ce qu’on doit parler d’exploit ?
Ce n’est pas arrivé comme ça, en claquant des doigts. Donc je pense qu’on peut qualifier cela d'exploit.

Vous avez été conviés à l’élaboration du projet de jeu. Comment vous les joueurs êtes intervenus ?
En début de stage, on a échangé avec le staff technique. Eric (Quintin) nous a toujours fait partager ses options et quand on le pouvait, on apportait notre ressenti et parfois nos idées. Notamment pendant les séances vidéo où on commence à établir les stratégies offensives et défensives. En fonction des équipes rencontrées.

Quelle médaille est la plus belle ?
(rires) Franchement, je n’ai pas de préférence mais bon, on va dire la dernière. Champion du monde, c’est quand même quelque chose et ça élargit sur un plus grand espace que l’Europe. Elle est aussi particulière car on avait une petite pression après notre victoire à l’Euro. Surtout après 9 matches, c'est deux de plus que l'an passé. Avec une poule compliquée, on s’en sort plutôt bien.

Tu es capitaine de cette équipe. C’est un rôle qui te tient à cœur…
Oui, avant tout, je dois donner l’exemple. Je communique beaucoup avec mes coéquipiers, j’essaie d’être le plus disponible possible et c’est une réelle fierté d’avoir ce rôle dans cette équipe. Je suis capitaine, c’est vrai mais tout le monde pourrait l’être. On est vraiment soudé et chacun dégage de grandes qualités humaines. Je pense que ça s’est vu sur le terrain.

Treize buts en finale du Mondial. Tu es toujours là dans les grandes occasions.
Oui enfin, aujourd’hui je rate certaines choses en 1ère mi-temps et un pénalty en 2ème. Mais bon, je suis assez satisfait, en plus, il y a la victoire au bout.

Ce succès dépasse le cadre des joueurs ?
Bien-sûr, il ne faut pas oublier qu’il y a un encadrement, qu’il est étoffé et qu’il nous a guidés, soutenus, conseillés, du début jusqu’à la fin. Ce Mondial, c’est aussi la victoire du staff. S’il n’était pas là, on ne serait pas deux fois champion. Je pense au technique mais aussi au médical.

Quelles perspectives s’ouvrent à toi désormais ?
Comme j’ai signé quatre ans pro à Montpellier, j’espère prendre du temps de jeu en équipe 1ère et de l’expérience. Et puis avec mes partenaires de la même génération, on va se retrouver en sélection juniors. On va bien voir ce qui va se passer mais on va repartir à la conquête de nouveaux titres.

Tu t’entraînes avec Ludo Fabrégas à Montpellier. Cela fait vraiment envie lorsqu’on voit qu’encore juniors, il a intégré France A ?
Bien-sûr et Ludo est pour moi un modèle. Mais pour en arriver là, il a beaucoup travaillé. Rien n’a été facile pour lui. Je suis vraiment très heureux de ce qui lui arrive et surtout de le côtoyer.

En 2024, vous aurez tous 25-26 ans, certains seront mûrs pour les Jeux de Paris…
(rires)
C’est encore un peu loin et on ne sait pas où et à quel niveau on sera. Mais je ne cacherai pas que c’est un rêve de gosse qui peut prendre forme. Mais pour y arriver, la marche est encore très haute.



Un encadrement sur papier millimétré

Cela fait quatre saisons qu’Eric Quintin est seul aux commandes de France Jeunes… quatre saisons qu’il connait la même réussite en alignant quatre finales (et 4 titres) de rang. Le natif d’Aix en Provence qui a fêté en janvier dernier son demi-siècle, apprécie le chemin parcouru et surtout l’héritage qu’il peut transmettre. « Une de nos priorités, c’est d’avancer avec les joueurs afin d’élever le niveau. Et ce n’est pas si aisé que cela car il y a des moments où ils ne sont pas en pleine bourre, pas toujours plein d’enthousiasme, si tu es en prépa, cela signifie que tu vas avoir moins de vacances et que certains entraînements vont être programmés très tôt le matin. » Le technicien aime les défis et il ne peut s’empêcher de faire partager son credo à tous ceux qui l’entourent. Pascal Bourgeais fait partie de sa garde rapprochée et lorsqu’à l’approche de l’été, le patron des moins de 19 ans l’a convié à l’accompagner en Géorgie, l’entraîneur adjoint n’a pas hésité. « Pendant toute la saison, mon travail de conseiller technique national m’occupe beaucoup (il est rattaché à la DTN en charge de la filière jeune masculine et coordonnateur du Projet de Performance Fédéral) et depuis deux ans, je n’arrive que pour la compétition majeure. La partie la plus agréable du job. Je prends un réel plaisir à être parmi eux. »  Si on devait lui chercher un surnom, on devrait l’appeler « Descartes » tant son rationalisme, sa justesse dans l’analyse sont des atouts. Sur le bord de touche, ordinateur en mains, Pascal Bourgeais est l’homme des statistiques, les yeux alentours d’Eric Quintin, celui qui remarque tous les détails. Jamais une parole plus haute que l’autre, les deux Méditerranéens se comprennent d’un simple regard. « Pascal a réponse à toutes les questions et si ce n’est pas le cas, c’est pour lui hors de propos. Pour moi, il est le complément idéal. » Dans les tribunes, le reste du staff technique est aux aguets. Il y a bien-sûr Daouda Karaboué qui a intégré le groupe voilà trois ans et qui assure la gestion des gardiens. Aux côtés de l’ancien international, Patrick Passemard, responsable du pôle de Bordeaux-Aquitaine et Mirko Perisic entraîneur du pôle espoir de Cesson et spécialiste de la vidéo. « Celui qui apporte le support aux propos, décrit Eric. » Sans oublier le staff médical. Les docteurs Christophe Guégan (présent sur le stage à St Malo) et Eric Renaud (médecin des U19 depuis presque 9 ans) et les kinés, Sébastien Gautier et Julien Kamm. « C’est une chance immense d’avoir un tel staff, insiste Quintin. Notamment en termes de nombre. Notre cellule médicale est incroyable. Les garçons arrivent parfois en meilleure forme à la fin d’un stage qu’au début et ça, c’est le fruit du travail du doc et des kinés. » La revue d’effectif ne serait pas complète sans évoquer Jean-Louis Guichard. Voilà plus de douze ans que ce Catalan bon teint qui est aussi le président du comité des Pyrénées Orientales accompagne les jeunes en équipe de France. Douze ans qu’il essaie de leur transmettre sa passion du rugby mais comme le handball a pris le dessus, le chef de délégation n’insiste pas. Il a débuté au sein de la pouponnière tricolore avec les 90-91 (Porte, Grébille, Mahé, Afgour,…) et depuis, il assiste à l’éclosion des talents. Et il ne s’en cache pas, Ludovic Fabrégas, Banyulenc comme lui, est le symbole de sa fierté. « Jean Louis, c’est l’aspect social du groupe. Celui qui vise à rendre meilleur le quotidien de chacun. » La réussite de l’équipe de France des moins de 19 ans passe par le jeu produit, la qualité de ses joueurs mais aussi par l’encadrement qui la compose. Rien n’a été improvisé.  Tout est sur papier millimétré. On connait le résultat.



Clément Damiani - Nori Benhalima, les jumeaux de la Côte

Ils se sont croisés à Saint Raphaël et ne se sont presque plus jamais quittés. En équipe de France des moins de 19 ans tout d’abord mais aussi depuis la saison dernière à Chambéry. Sur ce Mondial, leur temps de jeu est à peu près identique, leur rendement aussi, tant sur le capital de buts inscrits que sur l’altruisme dont ils ont fait preuve. Ils sont là non pas pour faire souffler leurs partenaires mais pour optimiser les rotations d’Eric Quintin. Clément Damiani s’en est très bien sorti lorsque le côté droit de la base arrière a été affaibli suite à la blessure de Julien Bos face à l’Egypte. Nori Benhalima est un peu le couteau suisse du duo. L’arrière de devoir qui n’hésite pas à mettre le nez dedans et à payer de sa personne. Les Danois, lors de l’ultime match de groupe le lui feront payer. Mais le fils d’un ancien international algérien qui a commencé le hand à 4 ans en région parisienne est taillé dans le roc. « C’est la puissance au service du hand, témoigne Bertrand Pachoud. Il lui manque peut-être un peu de constance dans ses performances. » Clément qui a débuté dans la discipline à 11 ans à Draguignan (Var) est lui, d’apparence plus intraverti, moins démonstratif que son aîné de trois mois et demi mais tout aussi efficace. « Clem’, c’est l’artiste, le chef d’orchestre, décrit l’entraîneur chambérien. Il a une multitude de passes extraordinaires et totalement inédites. Il doit encore progresser dans la rigueur pour faire les meilleurs choix. En tout cas, les deux sont déjà de vrais chambériens, ils ont même pris l’accent des montagnes (rires). » En tout cas, dans leur environnement, aussi bien en club qu’en sélection, ils font l’unanimité. « Les deux sont vraiment des plus quand ils entrent sur le terrain, insiste Laurent Busselier, le patron du centre de formation savoyard. Ils sont plus que des remplaçants, ce sont des 2èmes n°1. Ils se connaissent super bien et utilisent leur polyvalence sur la base arrière. Ils ont du jeu et je le vois au club, leur expérience internationale nous permet quand il y a un peu le feu, de nous amener ce petit plus, cette capacité à prendre les responsabilités en restant assez matures dans la façon de voir le handball. » Clément Damiani et Nori Benhalima symbolisent la richesse du banc tricolore. Cette richesse qui a permis depuis deux ans de relever tous les défis et réaliser le doublé Euro-Mondial.

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