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Trophée des Champions: Nantes donne le ton de la saison !

LMSL

samedi 2 septembre 2017 - © Yves Michel

 12 min 4 de lecture

Paris n'est certainement pas programmé pour gagner le Trophée des Champions mais il ne faut en rien dénaturer la victoire de Nantes (26-32) qui prend du coup sa revanche sur l'an passé. Bien moins fringants que la veille face à St Raphaël, Sagosen totalement sous l'éteignoir, les Parisiens ont donné l'inhabituelle image d'une équipe en rodage. Le "H" peut remercier sa défense, son attaque mais surtout un phénoménal Cyril Dumoulin dans les cages. Dans la petite finale, Montpellier s'est rassuré en écrasant St Raphaël (37-29).

A Rouen, Yves MICHEL


C’est en fait ce qu’il fallait comprendre. A Nantes, l’alternance entre gardiens ne se pratique pas match après match mais tout simplement semaine après semaine. Thierry Anti a le flair d'un renard du Sahara. Vendredi, il avait laissé les clés de la maison à Cyril Dumoulin mais quand il a senti que son portier était en état de grâce et prêt à renouveler l'exploit, il n'a pas osé les lui reprendre. 21 + 22, le compte est bon pour le "H" et son gardien en deux jours, il l'est moins pour des Parisiens qui ne s'attendaient pas à être aussi mal reçus ou aussi bien attendus, c'est selon. « Plus de 40 arrêts sur deux jours, je crois que cela ne m’est jamais arrivé, réfléchit Cyril Dumoulin. Mais c’est toute l’équipe qui a fait un match plein. Ce matin, je n’avais rien pris de spécial. Simplement un bon plat de pates, du café et du Ricqlès (boisson à la menthe) pour se réveiller. Ça fait partie des trucs à l’ancienne mais j’aime bien ça. Et puis, le coup de fouet, c’est surtout dans la tête, dans la manière d’aborder le match qu’il a eu lieu. On a été nombreux à penser à notre copain Théo Derot (voir plus bas). L’an dernier, lors de notre succès à Montpellier, il m’avait dit : "Cyril, franchement quand tu es sur le terrain, pour t’éclater tu es irrésistible" et je me suis répété cette phrase pendant les deux jours. » L’instant est émouvant mais Nantes ne doit pas oublier que pour la 1ère fois de son histoire, il bat Paris… dans une finale.  Pas sur un score étriqué, pas sur un but-casquette venu de nulle part, pas sur une décision litigieuse. A la régulière et largement. Dans cette rencontre, le PSG ne s’est jamais donné les moyens d’exister. Ce succès, le "H" l’a construit méthodiquement. En défense tout d’abord où rien ne passait avec un repli immédiat, un bon timing et un bon dosage du positionnement adverse. Avec une telle assise, on comprend mieux pour quelles raisons, le gardien est dans un fauteuil pour s’exprimer. En attaque aussi, Nantes a fait en sorte que Paris soit très vite à la peine. Quand ce n’était pas dans un rôle de perforateur, Olivier Nyokas et Nicolas Claire n’étaient pratiquement pas inquiétés à longue portée. Si bien qu’au quart d’heure, le PSG empêtré dans une tenaille avait déjà cinq buts à remonter. A ce moment du match, personne n’imaginait que les Nantais tiendraient le rythme et surtout le score. Nédim Rémili et Nikola Karabatic parvenaient à surnager mais ils étaient bien trop esseulés. Le PSG était souvent poussé à la faute et dans ce registre, le duo arbitral se montrait intraitable. A la pause, symbole de l’impuissance défensive, Omeyer et Corralès totalisait officiellement un arrêt chacun. Pourtant tout était encore possible (16-18).

La reprise, les hommes de Thierry Anti vont l’engager sur les mêmes bases. Paris parait mieux défensivement mais cette fois c’est dans la finition que ça se complique. Quelques pertes de balle, des tirs faciles loupés, trop de précipitation, l’écart se creuse à nouveau (20-24 à la 40ème). Il y a encore de la place pour y croire dans le camp parisien mais l’espoir s’amenuise au fur et à mesure des prouesses de Dumoulin. Thierry Omeyer a retrouvé une certaine réussite mais cela ne suffit pas. Et Sagosen dans l’affaire ? Les Nantais, Rock Feliho en tête jureront que rien n’a été pensé pour mettre en échec la pépite norvégienne, si bon la veille face aux Raphaélois. Toujours est-il que l’arrière n’a pas son rayonnement habituel, qu’il est malmené et même s’il parvient à marquer,  il est moins à l’aise. Mikkel Hansen n’est pas mieux lôti. Bref, quand rien ne fonctionne, le calvaire dure jusqu’à la fin. « Bien sûr qu’il faut être déçu, colère Nikola Karabatic. On va vite se remettre au boulot, on a dix jours devant nous avant le 1er match de championnat. Et une saison, c’est long. On n’a jamais dit qu’on était au point. On était en confiance, c’est vrai mais quand tu te permets de rater tout ce qu’on a raté face à une équipe comme Nantes, cela ne pardonne pas. » Il y a des signes qui ne trompent pas comme ce geste d’énervement de la part du si flegmatique Serdarusic qui peu avant la mi-temps envoie valser une serviette. Le coach parisien impuissant à résoudre le malaise. Le Trophée des Champions n’offre aucune place à quoi que ce soit et ne donne droit à rien. Mais situé en début de saison, il permet à l’équipe victorieuse de faire le plein de confiance. « On l’apprécie (le Trophée), reconnait Thierry Anti et on mesure que ce n’est pas simple de battre Paris. Je ne sais pas si on les a marqués psychologiquement car la saison est longue. » Et ce samedi soir, après cette gifle (26-32), on parlait déjà de revanche dans le vestiaire parisien. En championnat, il faudra attendre la réception en Loire-Atlantique, début décembre.    

La "Bestia Negra"

Dans un match, le Nantais Eduardo Gurbindo (notre photo) aime passer de l’ombre à la lumière. Au relais de David Balaguer ou désormais de Kiril Lazarov pour tirer les 7 m, l’Espagnol adore ce rôle de redresseur de tort et son pourcentage enfle lorsque le « H » est en  pleine confiance.

Eduardo, est-ce si important de gagner ce Trophée des Champions ?
On va dire que c’est notre petit plus. On commence bien la saison mais c’est clair, l’objectif c’est faire aussi bien ou mieux que l’an dernier.

Tu places la barre très haute !
Et pourquoi pas ? Ce sera compliqué mais si on a le même état d’esprit, si chacun tire dans le même sens, les bons résultats suivront.

Sincèrement, pouvais-tu imaginer que Paris rende les armes si rapidement ?
Honnêtement non ! On voulait faire un bon match, on était motivé mais comme Paris c’est solide, on ne pensait pas se retrouver en tête du début à la fin. Si cela a paru facile vu de l’extérieur, je peux t’assurer que cela ne l’a pas été. C’est une victoire collective, pour moi, c’est le plus important.

Vous êtes la bête noire du PSG !
Comment ? (hésitations) ah oui … la « bestia negra » (rires) Je n’en sais rien mais ce qui est sûr, c’est que quand on peut les battre, on ne s’en prive pas. Et j’espère que nous aurons d’autres occasions de le faire cette année.

Merci aussi à Cyril Dumoulin !
Avec Arnaud (Siffert), nous avons deux très bons gardiens. L’an dernier, à lui tout seul ou presque, il nous a permis de gagner la finale de la coupe de France. Mais si les gardiens sont bons et que c’est facile pour eux, c’est que devant ils ont une défense phénoménale (rires). 



Pour toi, Théo !

Ce succès, l'équipe nantaise l'a dédié à Théo Derot. Joueur du "H" entre 2015 et 2017, l'arrière international a quitté la Loire-Atlantique à l'intersaison et s'est engagé avec Pays d'Aix. C'est à l'initiative d'Arnaud Siffert que tous les joueurs portaient sous le maillot officiel, un T-shirt mentionnant le nom de leur ami malade.

Finale du Trophée des Champions / samedi 2 septembre 2017 (19h30)
A Rouen, Kindarena - 5000 spectateurs


Paris Saint Germain - HBC Nantes         26 - 32 (mi-temps: 16-18)

Arbitres: Charlotte et Julie Bonaventura

Evolution du score: 1-0 (1ère) 3-3 (5è) 4-7 (10è) 5-10 (15è) 7-10 (17è) 9-12 (21è) 11-15 (24è) 14-18 (28è) 16-18 (MT) 17-21 (34è) 19-23 (38è) 22-25 (44è) 24-28 (50) 24-30 (55è) 25-32 (57è) 26-32 (FIN)

Statistiques du match

Petite finale: Montpellier se rassure, Saint Raphaël dans le doute

Montpellier est en phase de construction et ça se voit. Mais lorsqu’il s’agit de relever l’honneur blessé, les Héraultais répondent toujours présents. Et pour se mettre en confiance avant la grande reprise du championnat dans une grosse dizaine de jours, il était important et opportun de gagner la consolante face à St Raphaël. « Ce tournoi figure au-delà des matches de travail, certifie Patrice Canayer. Quand tu es en début de saison, que tu es à 8-9 matches, tout est utile. Les joueurs veulent entrer dans la compétition, ont envie de se sentir bien, de marquer des buts et il faut aussi faire avec la fébrilité. Il faut aussi permettre à tout le monde de pouvoir bien attaquer dans dix jours. Pour certains, c’est simple, pour d’autres, c’est un peu plus compliqué. » Peut-être est-ce une mauvaise habitude mais en ce début de saison, Montpellier rate toutes ses entames. La situation est parfois irréversible (comme face à Nantes), parfois non comme ce samedi face aux Varois. Pourtant, les démons de la veille étaient revenus. Dans un jeu qui va très vite où le moindre manquement est pénalisé, Montpellier se complique la vie. Saint Raphaël est plus rigoureux et Adrien Dipanda montre de bonnes dispositions. Il suffit d’intercepter des ballons, de couper les intentions entre la base arrière et les pivots adverses, de soigner la finition et les Varois sont devant (+ 4 à la 11ème) Montpellier est obligé de courir après le score, de se faire violence, Portner dans les cages maintient ses partenaires en confiance et ça revient au score. Mais il y a encore ces péchés de gourmandise dans la transmission et parfois, un manque évident de lucidité. St Raph regagne le vestiaire en étant logiquement devant (+3).

A la reprise, deux hommes vont donner le tempo et presque à eux seuls, transformer la confiance raphaéloise en calvaire. Un Michaël Guigou hyper actif et mort de faim va alterner avec l’habileté et la grande intelligence dans le jeu de Melvyn Richardson de 15 ans pile son cadet. Les deux entraînent d’ailleurs toute l’équipe dans leur sillage. Ça croise, ça recroise, ça décale, bref, ça joue en prenant du plaisir, on a retrouvé Montpellier et son sceau baptismal. Ce handball plein d’allant et de fulgurances. Diego Simonet qui la veille avait préféré ne pas prendre de risques (problème aux ischios) est à la fête, tout comme Valentin Porte. Pendant ce temps, les Varois se sont fait doubler, bafouillent ce qui leur reste à proposer, comme s’il y avait une démission de ce coté-ci du terrain. Et pour eux, l’écart prend la forme d'une punition (- 11 à l’entrée du money-time). « On quitte ce tournoi sur deux défaites et ce n’est pas très bon, souffle Adrien Dipanda. Et à chaque fois sur un score assez lourd. On se retrouve trop souvent sur courant alternatif, on est irrégulier et ce n’est pas normal. Il va falloir qu’ont trouve des solutions à ce problème. On est en retard par rapport aux autres. » Même le portier montpelliérain Vincent Gérard entré dans le dernier quart d’heure participe à la kermesse en profitant du jeu sans gardien de St Raphaël. Depuis sa zone, "Vince" marque à trois reprises dans les cages adverses. La fin de rencontre sera anecdotique, Montpellier lâchera du lest, St Raph’ réduira mais le mal était fait depuis longtemps.

Michaël Guigou a encore été l’homme-orchestre de la victoire montpelliéraine notamment en seconde période où ses coups d’accélérateurs ont été fatals à St Raphaël. A 35 ans, le capitaine du MHB est très à l’aise au sein de cette équipe sacrément rajeunie (moins de 26 ans de moyenne)

Va-t-il falloir s’habituer à ces mauvais débuts de match de Montpellier ?
je n’espère pas car si c’est le cas, on ne va pas gagner beaucoup de matches. Avec le niveau qu’ont les équipes dans le championnat de France aujourd’hui, on ne va pas exister longtemps. Face à Chambéry, Nantes, Nîmes et Tremblay qui nous sont proposés lors des 1ères journées, il va falloir être bien meilleurs sur pas mal de domaines.

Vous avez semblé prendre du plaisir notamment en 2ème mi-temps ?
Quand tu mènes largement, c’est tellement plus facile… (sourires). On a joué un peu plus proprement, on a été plus efficaces et on s’est bien battu ensemble. Forcément, c’est plus sympa de faire des matches comme ça que quand tu rates des immanquables, quand tu joues avec précipitation et que tu fais des erreurs qui te pénalisent jusqu’à la fin. Aujourd’hui, on a parfaitement réagi par rapport à la veille.

Après la demi, il y avait de l’inquiétude, après ce match contre St Raphaël, tu es plus rassuré ?
Le problème est là, certains jours, on va être dans le doute, d’autres plus rassurés. A nous d’être plus réguliers et qu’on joue avec plus de maîtrise car je pense qu’en plus, on peut prendre vraiment du plaisir avec ce groupe.

Ce petit jeune qui te soulage sur les tirs à 7 m, il est plutôt séduisant dans le jeu, non ?
Oui, Melvyn sait faire beaucoup de choses et par rapport aux matches officiels, il avait besoin de s’exprimer et de le faire de la meilleure des façons qui soient. Il y est parvenu comme d’ailleurs ceux qui nous ont rejoints cette saison. Plus généralement, on sait qu’on est capable d’avoir de très bonnes rotations, à nous de les optimiser comme on l’a fait aujourd’hui.


Petite finale du Trophée des Champions / samedi 2 septembre 2017 (17h00)
A Rouen, Kindarena - 4000 spectateurs
 

Montpellier HB -   Saint Raphaël VHB       37 -  29     (mi-temps: 13-16)

Arbitres: Karim et Raouf Gasmi

Evolution du score: 1-0 (1ère) 3-3 (6è) 4-8 (11è) 8-9 (15è) 9-12 (20) 12-14 (25è) 13-16 (MT) 18-16 (35è) 22-21 (39è) 24-21 (43è) 26-22 (52è) 29-23 (47è) 32-23 (52è) 35-24 (54è) 35-28 (58è) 37-29 (Fin)

Statistiques du match


Les diaporamas photos par Céline Dély

PSG - NANTES


MONTPELLIER - ST RAPHAEL

Trophée des Champions: Nantes donne le ton de la saison ! 

LMSL

samedi 2 septembre 2017 - © Yves Michel

 12 min 4 de lecture

Paris n'est certainement pas programmé pour gagner le Trophée des Champions mais il ne faut en rien dénaturer la victoire de Nantes (26-32) qui prend du coup sa revanche sur l'an passé. Bien moins fringants que la veille face à St Raphaël, Sagosen totalement sous l'éteignoir, les Parisiens ont donné l'inhabituelle image d'une équipe en rodage. Le "H" peut remercier sa défense, son attaque mais surtout un phénoménal Cyril Dumoulin dans les cages. Dans la petite finale, Montpellier s'est rassuré en écrasant St Raphaël (37-29).

A Rouen, Yves MICHEL


C’est en fait ce qu’il fallait comprendre. A Nantes, l’alternance entre gardiens ne se pratique pas match après match mais tout simplement semaine après semaine. Thierry Anti a le flair d'un renard du Sahara. Vendredi, il avait laissé les clés de la maison à Cyril Dumoulin mais quand il a senti que son portier était en état de grâce et prêt à renouveler l'exploit, il n'a pas osé les lui reprendre. 21 + 22, le compte est bon pour le "H" et son gardien en deux jours, il l'est moins pour des Parisiens qui ne s'attendaient pas à être aussi mal reçus ou aussi bien attendus, c'est selon. « Plus de 40 arrêts sur deux jours, je crois que cela ne m’est jamais arrivé, réfléchit Cyril Dumoulin. Mais c’est toute l’équipe qui a fait un match plein. Ce matin, je n’avais rien pris de spécial. Simplement un bon plat de pates, du café et du Ricqlès (boisson à la menthe) pour se réveiller. Ça fait partie des trucs à l’ancienne mais j’aime bien ça. Et puis, le coup de fouet, c’est surtout dans la tête, dans la manière d’aborder le match qu’il a eu lieu. On a été nombreux à penser à notre copain Théo Derot (voir plus bas). L’an dernier, lors de notre succès à Montpellier, il m’avait dit : "Cyril, franchement quand tu es sur le terrain, pour t’éclater tu es irrésistible" et je me suis répété cette phrase pendant les deux jours. » L’instant est émouvant mais Nantes ne doit pas oublier que pour la 1ère fois de son histoire, il bat Paris… dans une finale.  Pas sur un score étriqué, pas sur un but-casquette venu de nulle part, pas sur une décision litigieuse. A la régulière et largement. Dans cette rencontre, le PSG ne s’est jamais donné les moyens d’exister. Ce succès, le "H" l’a construit méthodiquement. En défense tout d’abord où rien ne passait avec un repli immédiat, un bon timing et un bon dosage du positionnement adverse. Avec une telle assise, on comprend mieux pour quelles raisons, le gardien est dans un fauteuil pour s’exprimer. En attaque aussi, Nantes a fait en sorte que Paris soit très vite à la peine. Quand ce n’était pas dans un rôle de perforateur, Olivier Nyokas et Nicolas Claire n’étaient pratiquement pas inquiétés à longue portée. Si bien qu’au quart d’heure, le PSG empêtré dans une tenaille avait déjà cinq buts à remonter. A ce moment du match, personne n’imaginait que les Nantais tiendraient le rythme et surtout le score. Nédim Rémili et Nikola Karabatic parvenaient à surnager mais ils étaient bien trop esseulés. Le PSG était souvent poussé à la faute et dans ce registre, le duo arbitral se montrait intraitable. A la pause, symbole de l’impuissance défensive, Omeyer et Corralès totalisait officiellement un arrêt chacun. Pourtant tout était encore possible (16-18).

La reprise, les hommes de Thierry Anti vont l’engager sur les mêmes bases. Paris parait mieux défensivement mais cette fois c’est dans la finition que ça se complique. Quelques pertes de balle, des tirs faciles loupés, trop de précipitation, l’écart se creuse à nouveau (20-24 à la 40ème). Il y a encore de la place pour y croire dans le camp parisien mais l’espoir s’amenuise au fur et à mesure des prouesses de Dumoulin. Thierry Omeyer a retrouvé une certaine réussite mais cela ne suffit pas. Et Sagosen dans l’affaire ? Les Nantais, Rock Feliho en tête jureront que rien n’a été pensé pour mettre en échec la pépite norvégienne, si bon la veille face aux Raphaélois. Toujours est-il que l’arrière n’a pas son rayonnement habituel, qu’il est malmené et même s’il parvient à marquer,  il est moins à l’aise. Mikkel Hansen n’est pas mieux lôti. Bref, quand rien ne fonctionne, le calvaire dure jusqu’à la fin. « Bien sûr qu’il faut être déçu, colère Nikola Karabatic. On va vite se remettre au boulot, on a dix jours devant nous avant le 1er match de championnat. Et une saison, c’est long. On n’a jamais dit qu’on était au point. On était en confiance, c’est vrai mais quand tu te permets de rater tout ce qu’on a raté face à une équipe comme Nantes, cela ne pardonne pas. » Il y a des signes qui ne trompent pas comme ce geste d’énervement de la part du si flegmatique Serdarusic qui peu avant la mi-temps envoie valser une serviette. Le coach parisien impuissant à résoudre le malaise. Le Trophée des Champions n’offre aucune place à quoi que ce soit et ne donne droit à rien. Mais situé en début de saison, il permet à l’équipe victorieuse de faire le plein de confiance. « On l’apprécie (le Trophée), reconnait Thierry Anti et on mesure que ce n’est pas simple de battre Paris. Je ne sais pas si on les a marqués psychologiquement car la saison est longue. » Et ce samedi soir, après cette gifle (26-32), on parlait déjà de revanche dans le vestiaire parisien. En championnat, il faudra attendre la réception en Loire-Atlantique, début décembre.    

La "Bestia Negra"

Dans un match, le Nantais Eduardo Gurbindo (notre photo) aime passer de l’ombre à la lumière. Au relais de David Balaguer ou désormais de Kiril Lazarov pour tirer les 7 m, l’Espagnol adore ce rôle de redresseur de tort et son pourcentage enfle lorsque le « H » est en  pleine confiance.

Eduardo, est-ce si important de gagner ce Trophée des Champions ?
On va dire que c’est notre petit plus. On commence bien la saison mais c’est clair, l’objectif c’est faire aussi bien ou mieux que l’an dernier.

Tu places la barre très haute !
Et pourquoi pas ? Ce sera compliqué mais si on a le même état d’esprit, si chacun tire dans le même sens, les bons résultats suivront.

Sincèrement, pouvais-tu imaginer que Paris rende les armes si rapidement ?
Honnêtement non ! On voulait faire un bon match, on était motivé mais comme Paris c’est solide, on ne pensait pas se retrouver en tête du début à la fin. Si cela a paru facile vu de l’extérieur, je peux t’assurer que cela ne l’a pas été. C’est une victoire collective, pour moi, c’est le plus important.

Vous êtes la bête noire du PSG !
Comment ? (hésitations) ah oui … la « bestia negra » (rires) Je n’en sais rien mais ce qui est sûr, c’est que quand on peut les battre, on ne s’en prive pas. Et j’espère que nous aurons d’autres occasions de le faire cette année.

Merci aussi à Cyril Dumoulin !
Avec Arnaud (Siffert), nous avons deux très bons gardiens. L’an dernier, à lui tout seul ou presque, il nous a permis de gagner la finale de la coupe de France. Mais si les gardiens sont bons et que c’est facile pour eux, c’est que devant ils ont une défense phénoménale (rires). 



Pour toi, Théo !

Ce succès, l'équipe nantaise l'a dédié à Théo Derot. Joueur du "H" entre 2015 et 2017, l'arrière international a quitté la Loire-Atlantique à l'intersaison et s'est engagé avec Pays d'Aix. C'est à l'initiative d'Arnaud Siffert que tous les joueurs portaient sous le maillot officiel, un T-shirt mentionnant le nom de leur ami malade.

Finale du Trophée des Champions / samedi 2 septembre 2017 (19h30)
A Rouen, Kindarena - 5000 spectateurs


Paris Saint Germain - HBC Nantes         26 - 32 (mi-temps: 16-18)

Arbitres: Charlotte et Julie Bonaventura

Evolution du score: 1-0 (1ère) 3-3 (5è) 4-7 (10è) 5-10 (15è) 7-10 (17è) 9-12 (21è) 11-15 (24è) 14-18 (28è) 16-18 (MT) 17-21 (34è) 19-23 (38è) 22-25 (44è) 24-28 (50) 24-30 (55è) 25-32 (57è) 26-32 (FIN)

Statistiques du match

Petite finale: Montpellier se rassure, Saint Raphaël dans le doute

Montpellier est en phase de construction et ça se voit. Mais lorsqu’il s’agit de relever l’honneur blessé, les Héraultais répondent toujours présents. Et pour se mettre en confiance avant la grande reprise du championnat dans une grosse dizaine de jours, il était important et opportun de gagner la consolante face à St Raphaël. « Ce tournoi figure au-delà des matches de travail, certifie Patrice Canayer. Quand tu es en début de saison, que tu es à 8-9 matches, tout est utile. Les joueurs veulent entrer dans la compétition, ont envie de se sentir bien, de marquer des buts et il faut aussi faire avec la fébrilité. Il faut aussi permettre à tout le monde de pouvoir bien attaquer dans dix jours. Pour certains, c’est simple, pour d’autres, c’est un peu plus compliqué. » Peut-être est-ce une mauvaise habitude mais en ce début de saison, Montpellier rate toutes ses entames. La situation est parfois irréversible (comme face à Nantes), parfois non comme ce samedi face aux Varois. Pourtant, les démons de la veille étaient revenus. Dans un jeu qui va très vite où le moindre manquement est pénalisé, Montpellier se complique la vie. Saint Raphaël est plus rigoureux et Adrien Dipanda montre de bonnes dispositions. Il suffit d’intercepter des ballons, de couper les intentions entre la base arrière et les pivots adverses, de soigner la finition et les Varois sont devant (+ 4 à la 11ème) Montpellier est obligé de courir après le score, de se faire violence, Portner dans les cages maintient ses partenaires en confiance et ça revient au score. Mais il y a encore ces péchés de gourmandise dans la transmission et parfois, un manque évident de lucidité. St Raph regagne le vestiaire en étant logiquement devant (+3).

A la reprise, deux hommes vont donner le tempo et presque à eux seuls, transformer la confiance raphaéloise en calvaire. Un Michaël Guigou hyper actif et mort de faim va alterner avec l’habileté et la grande intelligence dans le jeu de Melvyn Richardson de 15 ans pile son cadet. Les deux entraînent d’ailleurs toute l’équipe dans leur sillage. Ça croise, ça recroise, ça décale, bref, ça joue en prenant du plaisir, on a retrouvé Montpellier et son sceau baptismal. Ce handball plein d’allant et de fulgurances. Diego Simonet qui la veille avait préféré ne pas prendre de risques (problème aux ischios) est à la fête, tout comme Valentin Porte. Pendant ce temps, les Varois se sont fait doubler, bafouillent ce qui leur reste à proposer, comme s’il y avait une démission de ce coté-ci du terrain. Et pour eux, l’écart prend la forme d'une punition (- 11 à l’entrée du money-time). « On quitte ce tournoi sur deux défaites et ce n’est pas très bon, souffle Adrien Dipanda. Et à chaque fois sur un score assez lourd. On se retrouve trop souvent sur courant alternatif, on est irrégulier et ce n’est pas normal. Il va falloir qu’ont trouve des solutions à ce problème. On est en retard par rapport aux autres. » Même le portier montpelliérain Vincent Gérard entré dans le dernier quart d’heure participe à la kermesse en profitant du jeu sans gardien de St Raphaël. Depuis sa zone, "Vince" marque à trois reprises dans les cages adverses. La fin de rencontre sera anecdotique, Montpellier lâchera du lest, St Raph’ réduira mais le mal était fait depuis longtemps.

Michaël Guigou a encore été l’homme-orchestre de la victoire montpelliéraine notamment en seconde période où ses coups d’accélérateurs ont été fatals à St Raphaël. A 35 ans, le capitaine du MHB est très à l’aise au sein de cette équipe sacrément rajeunie (moins de 26 ans de moyenne)

Va-t-il falloir s’habituer à ces mauvais débuts de match de Montpellier ?
je n’espère pas car si c’est le cas, on ne va pas gagner beaucoup de matches. Avec le niveau qu’ont les équipes dans le championnat de France aujourd’hui, on ne va pas exister longtemps. Face à Chambéry, Nantes, Nîmes et Tremblay qui nous sont proposés lors des 1ères journées, il va falloir être bien meilleurs sur pas mal de domaines.

Vous avez semblé prendre du plaisir notamment en 2ème mi-temps ?
Quand tu mènes largement, c’est tellement plus facile… (sourires). On a joué un peu plus proprement, on a été plus efficaces et on s’est bien battu ensemble. Forcément, c’est plus sympa de faire des matches comme ça que quand tu rates des immanquables, quand tu joues avec précipitation et que tu fais des erreurs qui te pénalisent jusqu’à la fin. Aujourd’hui, on a parfaitement réagi par rapport à la veille.

Après la demi, il y avait de l’inquiétude, après ce match contre St Raphaël, tu es plus rassuré ?
Le problème est là, certains jours, on va être dans le doute, d’autres plus rassurés. A nous d’être plus réguliers et qu’on joue avec plus de maîtrise car je pense qu’en plus, on peut prendre vraiment du plaisir avec ce groupe.

Ce petit jeune qui te soulage sur les tirs à 7 m, il est plutôt séduisant dans le jeu, non ?
Oui, Melvyn sait faire beaucoup de choses et par rapport aux matches officiels, il avait besoin de s’exprimer et de le faire de la meilleure des façons qui soient. Il y est parvenu comme d’ailleurs ceux qui nous ont rejoints cette saison. Plus généralement, on sait qu’on est capable d’avoir de très bonnes rotations, à nous de les optimiser comme on l’a fait aujourd’hui.


Petite finale du Trophée des Champions / samedi 2 septembre 2017 (17h00)
A Rouen, Kindarena - 4000 spectateurs
 

Montpellier HB -   Saint Raphaël VHB       37 -  29     (mi-temps: 13-16)

Arbitres: Karim et Raouf Gasmi

Evolution du score: 1-0 (1ère) 3-3 (6è) 4-8 (11è) 8-9 (15è) 9-12 (20) 12-14 (25è) 13-16 (MT) 18-16 (35è) 22-21 (39è) 24-21 (43è) 26-22 (52è) 29-23 (47è) 32-23 (52è) 35-24 (54è) 35-28 (58è) 37-29 (Fin)

Statistiques du match


Les diaporamas photos par Céline Dély

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