Le PSG finaliste, Montpellier quart-finaliste et Nantes en 8èmes de finale, les trois clubs français engagés la saison passée en Ligue des Champions se retrouvent à nouveau dans les starting-blocks de la plus prestigieuse des épreuves. Pourront-ils réaliser cette fois-ci, le même parcours ?
par Yves MICHEL
La donne a pourtant changé et les lignes ont bougé puisque Nantes est venu rejoindre Paris dans le système des poules hautes. Un système moins tortueux que les poules basses d’où s’élancera Montpellier mais qui implique un nombre de rencontres plus important, des affiches plus relevées et surtout la possibilité de se qualifier directement pour les quarts.
Cela commence donc dès ce week-end avec des débuts à la maison pour Nantes et Montpellier et à l’extérieur pour Paris.
Pour la 3ème saison consécutive, le PSG ouvrira sa campagne en Allemagne. Après Flensburg en 2015 où ils s’étaient inclinés de sept longueurs, les Parisiens reviennent à Kiel où l’an passé, un certain Christian Zeitz avait ruiné leurs espoirs d’un 1er succès en inscrivant le but victorieux à 27 secondes de la fin. Le souvenir est encore présent dans les mémoires mais ce double résultat d’une entame mal négociée n’avait finalement eu aucune conséquence puisque neuf mois plus tard, le PSG s’était retrouvé au Final Four de Cologne. « L’équipe est quand même prête au combat, assure Nedim Remili. L’an dernier, il y avait beaucoup de choses à mettre en place, cinq nouveaux à intégrer et deux qui plus est sur le poste d’arrière droit. Cette fois, il n’y a qu’un joueur sur la base arrière et un gardien, je pense qu’on est plutôt bien rodé. » A la différence des Allemands, Paris n’a attaqué son championnat que cette semaine, mercredi par une victoire à domicile face à Ivry. La Bundesliga elle, a débuté le 24 août et on ne peut pas dire que Kiel ait réussi son entrée. Dès leur 1ère réception, les hommes d’Alfred Gislason se sont inclinés devant leur public face à Hanovre dont c’était seulement le 2ème succès pour l’année 2017. « Je ne sais pas s’il faut parler de crise ou dire qu’il y a le feu, souligne François-Xavier Houlet, en tout cas, ça fait un peu désordre. » D’autant que le club de la Baltique qui ce jeudi disputait son 5ème match officiel de la saison (victoire sans trop convaincre face à Leipzig 29-26), s’est incliné une 2ème fois à Melsungen.
« S’il y a un moment pour les battre, c’est en début de saison, conseille le consultant beIN Sports. Cela devient récurrent, cela fait 2 ou 3 ans que Kiel ne joue pas bien. Le plus gros problème, c’est la blessure de Duvnjak (photo ci-dessus / opéré à la mi-avril du genou gauche, le stratège croate n’est toujours pas revenu à la compétition). C’était celui qui comblait tous les trous. A droite, à gauche, au centre, Zarabec vient à peine d’arriver sur le poste de demi-centre mais cela n’a rien à voir. » Kiel ne sera que le 1er match d’un long marathon dont le point de chute est programmé fin mai à Cologne. Qu’est ce qui ferait que cette saison, le PSG négocierait mieux son affaire et remporterait la mise ? "Noka" Serdarusic a eu deux gros mois pour réfléchir à ce qui n’avait pas fonctionné notamment lors de la finale perdue d'un but face au Vardar (23-24). « En fait, je ne saurais pas dire ce qui a manqué, avoue l’entraîneur germano-croate. Ce problème de marquage avec Uwe (Gensheimer) en fin de match (sur Cupic), cela arrive peut-être une fois en 15 ans, cela nous a été fatal donc c’est difficile d’analyser ce qui a manqué pour arriver au niveau où on était déjà l’an dernier. Je serai déjà très content de pouvoir atteindre le Final Four et dans un second temps, la finale. » Le changement dans la continuité ? Pas tout à fait. Contrairement aux deux 1ères saisons passées, sa volonté de se reposer sur la profondeur de son banc parait plus manifeste. Depuis le Trophée des Champions, le technicien a multiplié les rotations. Un changement qui semble totalement assumé et motivé. « J’ai à ma disposition de nouvelles situations notamment derrière avec l’apport en plus de Sagosen. Je trouve que la différence entre chaque joueur est moins importante qu’avant. J’ai une meilleure rotation sur les phases offensives, c’est un gros plus car aucun joueur ne va être obligé de faire 60 minutes à fond.» Un groupe mieux géré, des cadres plus préservés, une approche plus pragmatique de la situation, au PSG, le long compte à rebours vers Cologne a commencé.
Cologne… Nantes n’a pas encore la prétention d’y penser. Mais quand même. Fort d’une saison exemplaire avec une coupe de France comme trophée et le titre symbolique de vice-champion national, le groupe managé par Thierry Anti a gagné le droit d’évoluer parmi les 16 plus grands d’Europe. Pour franchir un cap, si le budget du club et la masse salariale ont fait un bond conséquent, il n’y a pas eu de révolution de palais. Simplement des réajustements et un surplus d’expérience incarné par le recrutement de Kiril Lazarov (photo ci-dessus). A 37 ans passés, le Macédonien est en Ligue des Champions, l’homme de tous les records. Son 1er match européen, il l’a disputé alors qu’il venait d’avoir... 15 ans sous le maillot de Borec Veles, le club de sa ville natale et tout s’est ensuite enchaîné. Il a remporté l’épreuve avec Barcelone en 2015 et a régulièrement inscrit son nom au palmarès des meilleurs réalisateurs (106 buts l’année du sacre, 97 en 2012, 96 en 2008). Avec lui, le "H" espère réaliser un aussi bon parcours que la saison passée. Pour sa 1ère participation, le club avait pris la tête de sa poule basse avant de tomber en 8èmes face… au PSG. Ce dimanche, les Nantais héritent des Hongrois de Szeged, vainqueurs de la coupe EHF en 2014 et qui ont donc l’expérience de ce type de rendez-vous avec 12 participations en Champions League sur les treize dernières années.
Kiril Lazarov: "En Espagne, je commençais à trouver le temps long"
Kiril, si on t'avait dit qu'à 37 ans, tu évoluerais en France....
Tout d’abord, je suis satisfait de me retrouver dans cette équipe et c’est conforme à ce que je m’imaginais. Depuis le début de la préparation, on a gagné tous les matches et c’est très bon pour la confiance. Pour le groupe mais également pour moi. Je sais que Nantes sera très attendu cette saison, c’est l’équipe qui a terminé derrière Paris et tout le monde va vouloir que nous réalisions une aussi belle performance.
La 1ère concrétisation, c’est cette victoire au trophée des Champions…
Oui mais il ne faut pas s'arrêter qu'à cela. Sur un match, Paris est prenable, c’est sur la durée que c’est plus difficile. On ne doit pas être les seuls à poursuivre cet objectif.
Penses-tu que Nantes est au point pour aborder toutes les échéances qui vont se présenter ?
On va le voir très vite mais l’équipe est très homogène, tous les postes sont très bien pourvus. Cela ne sert à rien de brûler les étapes. Nantes se construit petit à petit et les dirigeants ont compris qu’il fallait être patient. Je pense qu’on est prêt, cela va être une nouvelle expérience en Ligue des Champions dans une poule où il n’y a que des grosses équipes.
Ton expérience va être très utile pour aborder cette poule haute…
C’est très excitant et je crois que tout le monde a hâte d’y être. Quand tu es professionnel, tu es aussi là pour jouer de tels matches.
Le handball français, c’est différent pour toi ?
Non, cela ne change pas grand-chose car Nantes joue un handball moderne, très rapide et varié. Pour moi, c’est un nouveau défi et je suis vraiment très heureux d’être dans cet environnement.
Est-ce que le fait de te remettre un peu en question, te rajeunit ?
Oui (sourires) c’est une nouvelle expérience, dans un nouveau pays, dans une nouvelle ligue. Sincèrement, en Espagne je commençais à trouver le temps long et parfois, je m’ennuyais.
Au Mondial au Qatar et en France, on a vu ton fan club. Ce sont vraiment des passionnés…
Oui et pour la plupart d'entre eux, ce sont mes amis. Ils suivent ma carrière et vous allez les voir bientôt dans le championnat de France.
Ils sont plus que passionnés, non ?
Oui, on peut dire ça (rires) mais leur rôle est très important. Quel que soit le résultat, ils sont toujours derrière moi.
Montpellier, seul vainqueur français d’une Ligue des Champions (il y a déjà 14 ans !) démarre dans la petite lumière. Comme la saison passée, en poule basse mais avec la même envie, celle qui par exemple avait permis aux hommes de Patrice Canayer d’écarter les Polonais de Kielce, les tenants du trophée en 8èmes de finale avant de céder face aux Hongrois de Veszprém. Le MHB qui cette semaine a réalisé une véritable démonstration en championnat face à Chambéry part avec de sérieuses ambitions. Même si la formule est moins avantageuse que le PSG et Nantes. «Poule haute, poule basse, je n’y attache pas une grande importance, tempère Rémy Lévy, un des co-présidents montpelliérains. Si c’était la résultante d’une qualification sportive, on pourrait avoir une frustration mais il s’agit d’une désignation et d’un cahier des charges. Après tout, cette formule des poules C et D permet de monter en puissance, d’arriver au printemps avec de la réserve et de la fraîcheur qu’on n’a nécessairement pas en ayant joué 14 matches en poule haute. » Pour débuter, les Héraultais accueillent les Macédoniens du Metalurg Skopje. Une équipe qu’ils connaissent parfaitement pour l’avoir croisée la saison dernière et surtout, nettement battue à deux reprises en phase de poule. La formation entraînée par le mythique Lino Cervar n’a pas subi de profonds changements à l’intersaison et le démarrage en ligue SEHA reste conforme à la logique (avec deux succès face à des formations à sa portée et une lourde défaite face au Vardar). Quoi qu'il en soit, dans l'Hérault, la Ligue des Champions est un moment privilégié. « On y va vraiment avec beaucoup d'entrain. Cette épreuve est importante en termes d'image et de partenariats. On y est depuis 22 ou 23 ans donc c'est la marque des grands. Sur l'aspect financier, la marge de manœuvre est assez étroite. Ce n'est pas quelque chose qu'on intègre dans le dispositif comme devant dégager des bénéfices car ce qui peut être gagné peut être tout de suite avalé par les frais de déplacement. Tout dépend du tirage au sort.» Et à ce moment-là, la Ligue des Champions ne devient rentable financièrement qu'au stade des 8èmes de finale, aux alentours selon le co-président du MHB, de 40 à 60 000 euros. Ce qui, comparé à d'autres disciplines, est dérisoire.
Les autres joueurs français engagés en Ligue des Champions
FC Barcelone (Esp / groupe de Nantes) / Yanis Lenne, Dika Mem, Timothey N’Guessan, Cédric Sorhaindo
Telekom Veszprém (Hon / groupe du PSG) / William Accambray
RK Celje (Slo / groupe du PSG) / Igor Anic
SG Flensburg (All / groupe du PSG) / Kentin Mahé (notre photo)
Dinamo Bucarest (Rou) / Hugo Descat
Par la petite lucarne....
Samedi 16/09 |
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Dimanche 17/09 |
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