Dire que l’entame de compétition des clubs français en Ligue de Champion a été impeccable est presque peu dire. Après Montpellier souverain face au Metalurg Skopje, Paris a été s’imposer à Kiel en réalisant une performance défensive de tout premier plan et pour finir le HBC Nantes s’est imposé 30-26 face à une équipe de Szeged jamais facile à manœuvrer. Tous les week-ends ne seront sans doute pas du même tonneau, mais pour le moment, il faut goûter le plaisir de voir les clubs de LNH s’installer confortablement chez les grands d’Europe.
Nantes marque son entrée chez les grands
Engagés dans la poule A, les Nantais passaient un vrai examen de passage en recevant le Pick Szeged. Les Hongrois avec leur expérience, leur coach capable de vous manger le cerveau à force de changer ses options tactiques et sa puissance physique, voilà un parfait étalon de ce que peut-vent être les matches dans les poules A et B. Et ce niveau n’a pas été loin de faire passer à la trappe tous les espoirs nantais dès l’entame de match. Complètement tétanisés en attaque, absent en défense, les Ligériens vont subir une véritable volée de bois vert en 5 minutes pour être menés 1-5. Rien ne fonctionnait offensivement… Les pertes de balles se multipliaient, les tirs ratés s’enchaînaient et Banhidi se baladait dans la défense du H. Dans ces moments, c’est aux tauliers de jouer les remonteurs de bretelles. Et c’est Dominik Klein de son aile gauche qui va remettre un peu d’ordre dans les rangs nantais suivi de près par un Cyril Dumoulin qui va entamer un show qui va durer et surtout monter en puissance pendant les 55 minutes restantes. Comme les Faluvegi, Lagarde et autre Buric eux aussi amenaient énormément sur leur entrée, au bout de 20 minutes, cette entame limite catastrophe était enfin effacée. Et à partir de ce moment, les hommes de Thierry Anti ne vont plus rien lâcher. Kiril Lazarov va planer sur la fin de première période. Olivier Nyokas sur le début de seconde et surtout défensivement, Nantes va arriver à éteindre une à une toutes les lueurs d’espoirs des hongrois. Cyril Dumoulin et ses 19 arrêts étant bien évidemment l’éteignoir en chef. 9 mètres, 6 mètres, de l’aile, seuls les 7 mètres de Balogh vont rester un peu compliqués pour lui, pour le reste, certains joueurs du Pick vont avoir quelques migraine en repensant à leur performance au shoot. Mais tout ne pouvait pas être flamboyant de bout en bout et sur tous les plans. Pour ne pas trop tuer le suspens du match, Nantes va un peu se rater offensivement sur les 20 dernières minutes. Picorant face à José Sierra Mendes, butant sur les options tactiques défensives de Carlos Pastor, les Nantais vont avoir beaucoup de mal à tuer une partie qui ne demandait pourtant que cela. Eduardo Gurbindo va prendre les choses en main et mettre tout le monde d’accord. Nantes avait la taille patron sur ce match ! A voir maintenant comment le voyage au Vardar le tenant du titre va pouvoir se négocier.
A Nantes, La Trocardière
Le dimanche 17 septembre 2017 à 19h15
HBC Nantes - Pick Szeged : 30 - 26 (Mi-temps : 18-15)
4 200 spectateurs
Arbitres : MM Nikolov Slave et Nachevski Gjorgji(Croatie)
Evolution du score : 1-5 5°, 5-8 10°, 9-9 15°, 12-12 20°, 16-14 25°, 18-15 MT - 22-18 35°, 26-21 40°, 26-24 45°, 28-25 50°, 30-25 55°, 30-26 FT.
Le diaporama du match par Philippe Padioleau
Paris de bout en bout
Pas simple d’aller visiter la Sparkassen Arena de Kiel pour le premier match de Ligue des Champions, Paris a payé pour le savoir. Maus cette fois, pas de sentiments bizarres sur l’arbitrage. Pas de show Christian Zeitz pour vous faire basculer la fin de match. Non une domination implacable de Paris pendant 60 minutes avec une défense de fer et derrière un Rodrigo Corrales de feu. Si le PSG n’a pas fait trop d’étincelles en attaque, en défense, on peut dire que cela a été solide quasiment sur tous les instants. Alfred Gislasson en a perdu son islandais natal à force de tenter tout et même parfois un peu n’importe quoi. Il faut dire que la prestation de sa base arrière devait un tantinet mettre son cerveau en ébullition. D’abord, il va sans doute falloir leur expliquer que des ailiers ça peut servir à autre chose qu’à courir et fixer pour eux. Ensuite qu’enchainer croisé sur croisé sans jamais mettre de danger dans ses courses, c’est carrément faciliter la tâche de la défense. Enfin, que quand un gardien en face est au niveau de celui atteint par Rodrigo Corrales, inutile de tenter des shoots ave maria à tout bout de champ, cela ne fait que le mettre un peu plus en confiance. Avec tout cela Paris a fait le travail et sacrément bien. Pas sûr que beaucoup viennent gagner dans cette poule B dans cette Sparkassen Arena qui reste une des salles les plus belles mais plus piégeuses en Europe. En vedette, outre son gardien espagnol, l’autre recrue phare de l’intersaison, Sanders Sagosen. Auteur d’une première période infernale, le jeune norvégien va ensuite se mettre à disposition de ses coéquipiers pour les faire briller. Buteur, organisateur, régulateur, une panoplie complète qui lui a permis d’être le roi du terrain pendant 60 minutes. Et même si parfois, l'attaque a commis quelques fautes de goût évitables, la défense était à un tel niveau que cela rattrapait largement ces quelques erreurs. superbe entrée en lice de Paris, mais attention à ne pas se faire doucher l'enthousiasme par les Biélorusses de Meshkov Brest victorieux ni plus ni moins que du géant polonais Kielce dans cette première journée.
A Kiel, Sparkassen Arena
Le dimanche 17 septembre 2017 à 17h15
TWH Kiel - Paris SG : 22 - 25 (Mi-temps : 10-12)
7 000 spectateurs
Arbitres : MM Gubica Matija et Milosevic Boris (Croatie)
Evolution du score : 01- 5°, 1-2 10°, 4-6 15°, 5-7 20°, 7-12 25°, 10-12 MT - 12-15 35°, 14-18 40°, 16-20 45°, 18-21 50°, 19-24 55°, 22-25 FT.
Montpellier tranquille et souverain
Montpellier a fait une entrée en matière plus que convaincante. Convaincante au score avec ce + 10 (32-22) face au Metalurg Skopje. Convaincante dans la manière avec quelques joueurs qui sont entrés de plein pied dans la grande compétition. Convaincante enfin par l’engouement populaire. Bougnol rempli à 90% pour une affiche qui ne fait pas rêver le passant moyen, c’est quand même assez remarquable. Pour le reste on a surtout vu un Michael Guigou roi du début de match avec un 5/5 magique sur les 5 buts héraultais. Un Mohammed Soussi (photo ci-dessus) percutant et altruiste en attaque. Solide et rapide en défense, je jeune tunisien a montré tout ce qu’il pourrait apporter cette saison sur le poste d’arrière gauche au MHB. Côté Skopje, on surtout vu un rythme de jeu sorti tout droit des années 80 (le précédent millénaire…) mais servi par une jolie qualité technique et des relations avec les pivots extrêmement fines. On a aussi vu un arrière de 19 ans, le seul un peu capable de porter le danger au-delà des 9 mètres du nom de Halil Jaganjac, celui-là s’il est encore au Metalurg la saison prochaine, c’est que les scouts n’ont pas la télé… Tout a été presque trop beau pour le MHB, tout sauf, quelques prestations de fin de match de joueurs comme Baptiste Bonnefond ou Aymen Toumi, un peu en recherche de temps de jeu, et qui n’auront pas su profiter d’un match bien ouvert pour montrer qu’ils avaient toute leur place dans la rotation. Montpelier a fait très proprement le boulot, reste maintenant encore 13 étapes à franchir dont la prochaine à Moscou (ou presque) qui s‘est fait étriller 36-23 à Zaporojie.
Le diaporama du match par Patrick Davignon
A Montpellier, Palais des Sports René Bougnol
Le samedi 16 septembre à 17h30
Montpellier HB - HC Metalurg : 32 - 22 (Mi-temps : 19-11)
3 000 spectateurs
Arbitres : MM Kirkholm Madsen, Jesper et Mortensen, Henrik (Danemark)
Evolution du score : 2-2 5°, 5-4 10°, 9-6 15°, 13-17 20°, 16-9 25°, 19-11 MT - 21-13 35°, 24-14 40°, 26-17 45°, 28-21 50°, 29-22 55°, 32-22 FT.
Du côté des Français de l'étranger...
A Celje en Slovénie, Igor Anic (photo ci-dessus) retrouvait William Accambray qui a choisi depuis cette saison, d'aller tenter sa chance à Veszprém (Hongrie). Cette affiche du groupe B va basculer en seconde période après que les Slovènes aient opposé une belle résistance dans le 1er acte. Notamment dans les dix dernières minutes (29-29 à la 48ème), les Hongrois ont fait la différence sur leur expérience à ce niveau et la profondeur de leur banc exploitant les erreurs de l'adversaire (31-39 au final). Plus utilisé à Celje que son compatriote à Veszprém, Igor Anic a montré une belle animation au poste de pivot. Les deux Français ont inscrit deux buts chacun.
Dans le même groupe (qui est aussi celui du PSG) et sous la direction de la paire tricolore Pichon/Reveret, succès également pour Kentin Mahé et Flensburg. Pourtant, la réception d'Aalborg n'a pas été aussi évidente que cela à négocier. Après un départ chaotique (4-1), les Danois ont bien redressé la situation et ont basculé en tête peu avant la pause (13-15), tenant d'ailleurs le score jusqu'à 13 minutes du terme et parvenant à mener au plus fort, de quatre longueurs. C'est le duo Mahé-Lauge Schmidt (3/3 pour le Français et 9/11 dont 5/6 à 7 m pour son partenaire) qui sur le final fera la différence et permettra aux Allemands de valider leur 1ère victoire européenne de la saison (30-27).
Les joueurs du FC Barcelone connaissent mieux que quiconque l’importance d’un 1er match européen, qui plus est à l’extérieur. A Mannheim où il difficile de s’imposer, les Catalans ont failli l’apprendre à leurs dépens et ils peuvent s’estimer heureux d’avoir ramené le nul (31-31) face aux Rhein Neckar Löwen. Ils arrachent l’égalisation grâce à Dika Mem à cinq secondes de la fin. Le Français (7/12) sera d’ailleurs avec son compatriote Timothey N’Guessan (5/8) parmi les plus en vue de la rencontre. Après une excellente entame (1-4) et une 1ère période parfaitement maîtrisée où Ristovski, l’ancien portier cristolien va particulièrement s’illustrer (12-18), le jeu du Barça s’est par la suite délité. Ce qui a permis aux Allemands de refaire leur retard et même sur la fin, de prendre les commandes. Les trois dernières minutes seront intenses, les Espagnols en double infériorité numérique, parvenant à s’extirper du piège. Si Cédric Sorhaindo a été cantonné à un rôle défensif, le 4ème « frenchie » de la bande Yanis Lenne a montré le bout de son nez en inscrivant un but, peu après la pause.
La saison risque d'être très longue en Ligue des Champions pour Hugo Descat (auteur de 3 buts) et la succursale romano-iranienne du Dinamo Bucarest. A domicile, les Danois de Skjern n'ont jamais été inquiétés après un départ canon (11-6 à la 14ème). Ils ont mené jusqu'à onze longueurs et ont géré la faiblesse de leur adversaire (score final: 39-28).